Société d'Histoire de Revel Saint-Ferréol - CAHIER D'HISTOIRE DE REVEL N° 21 page 2  | 
        
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 Il faut sauvegarder et savoir «  exploiter »
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Les historiens, les érudits, les membres de sociétés  savantes, tous les esprits curieux, collectionneurs attachés au riche passé de  nos régions, de la France, s’accordent à reconnaître que l’histoire sociale et  économique de notre vieux pays reste encore à écrire du moins à être précisée,  peaufinée. Faute d’équipes suffisantes, de chercheurs chevronnés, faute plus  particulièrement de documents, notre histoire, notamment locale, reste dans  bien des domaines superficielle, partielle voire très fragmentaire. Dans bien  des cas cependant, ces documents existent. Que de richesses insoupçonnées  renferment ces antiques coffres, malles bourrées de vieux papiers ou encore  cachés, oubliés dans de vénérables armoires, simples placards, des recoins  poussiéreux, des greniers de nos maisons, des plus opulentes aux plus  modestes ! Bien souvent ce ne sont pas des « paperasses » sans intérêt, inutiles qui hélas ont été  jetées, brûlées, abandonnées sinon égarées…
    Il est bien vrai qu’on n’y saurait  « dénicher », sauf exception, aucun document remarquable, éminent, de  nature à bouleverser nos connaissances, les événements qui ont jalonné notre  histoire locale ou nationale. Tous ces papiers : livres de comptes, livres  de raison, testaments, contrats d’acquisition, de vente, de location,  d’échanges, plan d’une maison, d’un terrain… devraient être examinés avant  d’être délaissés parmi les encombrants. En effet, toutes ces pièces, actes  écrits … qui apparemment n’offrent qu’un médiocre intérêt suscitant trop  souvent hélas le dédain par ignorance, contiennent bien des fois d’utiles et  précieux renseignements. Autant de manuscrits ou imprimés dont le contenu riche  d’informations, de renseignements permet de serrer de plus près la vie  quotidienne de nos ancêtres, d’en mieux pénétrer le déroulement avec ses  réussites, ses échecs, ses situations inattendues parfois  exceptionnelles !          
Nombre de ces documents « papiers de  famille » favorisent la découverte d’une masse de détails parfois  savoureux, étranges, permettant aux érudits de brosser du passé de nos ancêtres  un tableau plus précis, plus « coloré », plus exact que celui qui  nous est présenté par des historiens patentés, des universitaires réputés, plus  habitués et plus aptes à réaliser de brillantes synthèses que de minutieuses et  fécondes analyses, de vivants récits parfois pittoresques. Nos ancêtres qui  nous ont précédés n’ont certes pas tous accompli des actions exceptionnelles,  leur existence nous est révélée par leurs relations écrites, officielles,  administratives, privées sans oublier les photos, les images … En l’absence de  tous ces écrits, manuscrits, imprimés, illustrations, aurions-nous des traces  de nos ancêtres ? Connaîtrions-nous les détails et particularités de leur  vie quotidienne, leurs réalisations, leurs préoccupations, leurs  projets… ? 
    Toutes ces preuves tangibles sont autant de  témoignages bien concrets, éloquents de leur passage en ce monde.  Toutes ces véritables pièces à conviction  privées permettent de réaliser des monographies d’institutions, de villages, de  villes, des études sociologiques riches d’enseignements…
    Pour être fructueuse, l’étude de tous ces témoignages  privés du passé, ces « papiers » si précieux sous leur apparente  banalité exigent une exploitation minutieuse et méthodique. Cela ne peut  s’effectuer commodément et utilement que dans nos dépôts publics, dans nos  services d’archives départementaux où ils seront soigneusement inventoriés,  classés et conservés. Malheureusement, tous ces documents personnels ou  familiaux du passé sont souvent difficilement accessibles, leur consultation in  situ serait d’ailleurs de peu d’intérêt et ne permettrait pas d’être  « opérationnelle », de fournir des résultats exploitables pour une  recherche historique fructueuse. En effet, les enseignements que l’on peut  tirer de tous ces documents privés « domestiques » ne peuvent jaillir  que de la comparaison, des recoupements qu’il est possible de faire avec  d’autres documents analogues ou proches mais d’origine différente, précisément  au sein de nos services d’archives départementaux.
Il est vrai que les propriétaires des archives privées éprouvent quelques réticences à se déposséder de ces « reliques » encore qu’ils n’en fassent communément aucun usage. Il faut donc les rassurer en leur précisant bien que leur droit de propriété restera absolument sauvegardé grâce à la possibilité qui leur est accordée de ne s’en séparer que sous la forme d’un dépôt toujours révocable (1) . Les services des archives départementales se font toujours un plaisir d’indiquer à toutes personnes qui confient des documents d’archives privées, les modalités de ce dépôt.
N.B. Et que saurions-nous  véritablement des deux guerres mondiales, des mouvements de résistance, des  guerres d’Algérie et d’Indochine… si nous n’avions pour seules informations,  certes importantes et essentielles, que celles des reporters officiels, des comptes  rendus, rapports des états-majors ?... Il nous manquerait les témoignages  poignants, sur le vif, empreints d’une certaine véracité des combattants du  front ou en embuscade… Il nous manquerait aussi les réactions, les attitudes  des familles, de l’entourage, affectés sinon bouleversés par la rudesse des  combats, les souffrances de leurs proches… Les lettres, les journaux intimes,  les photographies, les dessins et croquis nous offrent un témoignage saisissant  empreint de sincérité. Ils nous restituent une vision bouleversante de ces  conflits, certes par fragments mais les historiens, les érudits sont aptes à  les assembler, à réaliser une bonne reconstitution instructive contribuant à  enrichir notre patrimoine historique.                      
    Les services de nos archives  départementales (2) accueilleront très  volontiers tous ces témoignages…
1 -. Le dépôt effectué aux archives départementales est révocable, restituable ; tandis que le don ou le legs (plus conséquent) est irrévocable.
2 -.  Archives  Départementales de la Haute-Garonne
11 Boulevard Griffoul  Dorval, 31400 Toulouse
Téléphone : 05 34 31 19  70  Mail : archives@cd31.fr