HISTOIRE DE DEUX AMULETTES DECOUVERTES A PALEVILLE

Ce genre de mobilier n’est pas rare dans l’antiquité. On le rencontre sur de nombreux sites connus, avec des variantes quant à la morphologie.

A Paleville (site d’En Solomiac) deux amulettes dites « phalliques » (en bronze) ont été découvertes dans les dernières décennies (dans le cadre des activités de la Société de Recherches Spéléo-archéologiques du Sorèzois et du Revélois).

Elles présentent pour l’une d’elle, deux phallus opposés avec testicule évoqué par un simple appendice ; la deuxième amulette est par contre plus « structurée » puisqu’on y voit d’un côté un phallus et de l’autre une main , les parties testiculaires sont  beaucoup mieux représentées.

Ces objets pouvaient être portés par un homme ou une femme autour du cou en pendentif, dans un but prophylactique.

 

Ces amulettes ne sont obscènes que pour une mentalité moderne qui en détourne la signification réelle.

A l’époque antique le phallus et la main avaient une haute valeur symbolique :

 

- le phallus évoque l’idée de vie, de fertilité.

 

- quant à la main (souvent avec le pouce  passé entre l’index et le majeur replié), elle a une fonction apotropaïque, celle de détourner la mort et le mauvais œil (le « malocchio »).

 

Des formes explicitement phalliques sont fréquentes dans les civilisations grecque, étrusque et romaine : les anciens rendaient des cultes à ces effigies, avec des rituels liés à la fertilité, et par exemple au culte de divinités telles que Déméter / Cérès, Priape et Dionysos / Bacchus.

Chez les anciens, grecs ou romains, les représentations phalliques avaient également une vertu apotropaïque (conjuration des mauvais esprits), si bien qu'elles étaient fréquentes à l'entrée des maisons, à la porte des cités (exemple à Ampurias en Espagne) et étaient souvent portées en amulette autour du cou des enfants.

 

Amulette phallique de Paleville (Musée municipal de Soréze

Le phallus peut aussi représenter "MUNUTUS TITUNUS ou TITINUS" (vieux génie latin de la génération) représenté dans les maisons romaines par un phallus sur lequel devait s'asseoir la jeune mariée, au jour de ses noces, en entrant dans le domicile conjugal (voir textes d'Arnobe, St Augustin, Vahlert, Bayet, Latte et bibliographie dans « Labrousse -1975 »).