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 Exposition "Agusti Centelles, camp de Bram, 1939"
une exposition réalisée en collaboration avec le Jeu de Paume (Paris) et les archives Centelles (Barcelone)
présentée par la ville de Bram dans le cadre de la saison "Vivre! la culture" 2009-2010

 

du 7 novembre au 15 décembre 2009, du mercredi au dimanche, de 13h30 à 17h30
Eburomagus, 2 avenue du Razès, 11150 Bram

Tarifs :
adultes : 4€
adultes, Bram : 2€
enfants (6 à 15 ans) : 1€
enfants (moins de 6 ans) : gratuit
étudiants, demandeurs d'emploi : 2€
groupes adultes (+ de 10 personnes) : 2€
forfait groupe scolaire (par classe) : 20€
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Description

 

Venue directement du "Jeu de Paume" (Paris), cette exposition photo qui a fait parler d'elle dans les rubriques culturelles des plus grands quotidiens nationaux est à Bram du 7 novembre au 15 décembre. Agusti Centelles, célèbre photojournaliste catalan, engagé dans la résistance anti-franquiste, est contraint à l'exil après la défaite des républicains en 1939. Il est interné dans le camp de réfugiés de Bram où, partageant la vie de ses compagnons d'infortune pendant neuf mois, il continue d'exercer son métier de photographe dans des conditions très difficiles. Ce témoignage photographique émouvant sur la vie quotidienne du camp de Bram est un événement exceptionnel en France.

 

 

 

Agusti Centelles : Barcelone, Paris, Bram

 

Agustí Centelles, Camp de Bram, 1939 © Arxiu Centelles

Dans le cadre de la saison culturelle 2009-2010, Bram va accueillir à partir du 7 novembre une exposition exceptionnelle consacrée au travail du célèbre photo-reporter espagnol Agusti Centelles, témoin et acteur de la guerre civile en 1939. 

Au cours de son exil, Centelles réalise des portraits saisissants de sincérité et de tension artistique, des images de l'exode, mais aussi (et surtout) de somptueuses images de la vie quotidienne au camp de Bram. Ces photos, réalisées dans des conditions très précaires, sont un témoignage inédit de cette période sombre de l'Histoire.

Jamais exposés en France jusqu'alors, elles ont été mises à l'honneur cet été à Paris, au célèbre musée du Jeu de Paume, haut lieu de l'art photographique en France. Elles arrivent aujourd'hui à Bram, sur les lieux même de leur création, pour une exposition émouvante qu'il faut absolument découvrir.

Agustí Centelles (1909-1985) aura toujours été, fondamentalement, un photographe. Mais vous découvrirez également, au cours de votre visite de l'exposition à Eburomagus, des extraits de son journal intime, rédigé dans des circonstances extrêmement difficiles pendant son exil en France.

Ce journal n’est pas tant le témoignage d’un écrivain que la trace d’une expérience collective qui porte, comme peu d’autres, la marque du XXe siècle. Resté inédit pendant soixante-dix ans, ce journal constitue un témoignage clé de la mémoire culturelle de l’exil républicain tout au long de ces rudes mois de 1939, année fatidique. Comme tant d’autres, Centelles allait devoir assimiler à la fois le traumatisme de la défaite etl’humiliation inévitable qu’engendre la réclusion dans un camp de réfugiés, où la précarité et l’isolement extrêmes confrontent l’individu à l’inexorable décomposition de son propre destin.

 

Agustí Centelles, Camp de Bram, 1939 © Arxiu Centelles

Le journal débute le 12 janvier 1939, à Barcelone, et s’achève le 19 octobre alors qu’a déjà éclaté la Seconde Guerre mondiale.

Lorsqu’il entreprend son douloureux périple en direction de la frontière, dans la première semaine de février 1939, Centelles emporte avec lui son appareil photo (ce même Leica qui avait fait de lui le journaliste le plus coté de Barcelone) et des milliers de négatifs, accumulés pendant les années de guerre contre le fascisme. Durant les premières semaines de fuite vers la France, Centelles est si accablé par l’évidence de la défaite qu’il n’a pas la force de photographier l’exode de son propre peuple. Le sentiment qu’il évoque dans son journal, en déclarant que son "esprit de journaliste a disparu", permet d’entrevoir le rôle que jouera pour lui l’écriture, devenue un moyen d’expression élémentaire à une heure où son appareil photographique est "aveuglé" par la douleur.

Ce n'est qu'à partir de son transfert dans le camp de Bram, début mars, que Centelles finira par trouver l’énergie nécessaire pour surmonter son état de réfugié à travers la photographie et l’écriture. Mais à Bram, Centelles ne se contente pas de documenter la routine quotidienne de ses camarades : il réussit également à construire un petit laboratoire photo dans sa baraque, où il développe quelques-unes de ces images ainsi que de nombreux portraits de réfugiés, de gendarmes et de soldats réalisés au cours de ce triste séjour : toutes ces images constituent un témoignage essentiel sur cet épisode douloureux de la "Retirada".

Son journal intime et ses images se construisent ainsi en parallèle, s’illustrant mutuellement.

 

A l'automne 1939, Centelles parvient à trouver un emploi chez un photographe de Carcassonne, M. Boussions. Peu de temps après, la seconde guerre mondiale éclate. Dès 1940 Agusti Centelles interromp son travail artistique pour participer, avec d'autres Espagnols en exil, à la Résistance française, fabriquant notamment des faux papiers à l'insu de son employeur.

En 1944, le réseau est démantelé et Centelles rentre clandestinement en Espagne. Auparavant, il a confié tous ses négatifs à la famille Degeilh chez qui il a vécu jusqu'alors. La vie reprend son cours, même si dans l'Espagne franquiste il ne peut exercer son métier qu'à travers la publicité, et bien sûr pas comme journaliste photo.

Ce n'est qu'en 1976, quelques mois après la mort de Franco, qu'Agusti Centelles retourne en France chez ses amis de Carcassonne pour récupérer ses archives : il les retrouve intactes après 32 ans, la famille Degeilh a tenu parole. 

C'est une sélection de ces documents exceptionnels que vous découvrirez, à partir du 7 novembre, à Bram.

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