Dans ses yeux
de Juan José Campanella

Le Synopsis : 1974, Buenos Aires. Benjamin Esposito enquête sur le meurtre violent d’une jeune femme. 25 ans plus tard, il décide d’écrire un roman basé sur cette affaire « classée » dont il a été témoin et protagoniste. Ce travail d’écriture le ramène à ce meurtre qui l’obsède depuis tant d’années mais également à l’amour qu’il portait alors à sa collègue de travail. Benjamin replonge ainsi dans cette période sombre de l’Argentine où l’ambiance était étouffante et les apparences trompeuses…

Le scénario de Dans ses yeux est adapté de « La Pregunta de sus ojos », roman de l’auteur argentin Eduardo Sacheri. L’écrivain a d’ailleurs travaillé avec le réalisateur Juan José Campanella sur l’adaptation cinématographique de son roman. Le cinéaste raconte : «  J’ai alors décidé de rencontrer Eduardo Sacheri pour lui demander s’il accepterait de collaborer avec moi. Il a travaillé pendant longtemps dans le domaine judiciaire et connaissait donc bien le vocabulaire technique. Mais je voulais que l’on s’amuse à déconstruire le roman et pas qu’il défende chaque mot, chaque phrase de son livre et ça a plus que bien fonctionné! Il a même fallu que je le freine parfois. Mon but était de poser cette question: cet homme qui marche vers nous, que sait-on de lui? Qu’apprendrait-on de lui si on avait tout à coup un gros plan sur ses yeux? Quels secrets nous raconteraient-ils?  »

Le film est récompensé en 2010 par l’un des Oscars les plus convoités: celui du Meilleur Film Etranger. C’est la deuxième fois que l’Argentine reçoit cet honneur, malgré sept nominations, la première fois étant en 1986 pour le film L’ Histoire officielle. Dans ses yeux a décroché le Goya du meilleur film hispano-américain tandis que l’actrice principale, Soledad Villamil a été récompensée pour sa prestation par celui du Meilleur Espoir Féminin.

Le traitement du film, avec cette touche latine pleine d’une passion non exaltée mais qui anime les tripes des personnages (pour ne pas dire les cojones), apporte une subtilité, une qualité des seconds rôles qu’une production hollywoodienne aurait laissées de côté. Bien que le dénouement soit un tout petit peu décevant car trop précipité, la puissance de ce long-métrage laisse une impression très forte sur le spectateur au point d’avoir envie de rester avec ces personnages attachants... Brillant !

 ACCUEIL