La flèche brisée

de Delmer Daves (1950)

Le Synopsis : 1870, en pleines « Guerres Apaches », le chercheur d'or, ex-soldat de l'Union, Tom Jeffords, se rend à Tucson (Arizona). En chemin, il sauve un jeune Indien blessé par des soldats. Quelques Apaches surgissent et lui laissent la vie sauve, alors qu'ils torturent et massacrent d'autres Blancs.
À Tucson, le colonel Bernall voudrait que Jeffords devienne son éclaireur. Mais celui-ci préfère aller seul rencontrer Cochise.

Données historiques : En 1861, Cochise, qui a alors 49 ans, est accusé de l'enlèvement d'un enfant. Capturé par traitrise, il réussit à s'échapper. Des otages, dont le frère de Cochise, sont alors capturés des deux côtés et ils finissent par être éxécutés. Les Apaches sont défaits à Apache Pass en 1862. S'engage alors une guerre qui durera une dizaine d'années.
L'épisode décrit dans La flèche brisée se situe pendant cette guerre au moment où Thomas Jeffords, chargé  de transporter le courrier, prend l'initiative de rencontrer les Indiens dont il traverse le territoire. Il réussit à négocier un accord qui lui permet de continuer son travail à condition qu'il ne transporte pas de courrier pour l'armée. La guérilla continue mais « le courrier » passe toujours sans la moindre anicroche.
En 1872, pressé par Jeffords, Cochise engage des pourparlers de paix avec le général Howards. Un accord est finalement trouvé instituant une réserve à Sulphur Springs en territoire Chiricahua, à condition qu'elle soit dirigée par Jeffords. Cochise y meurt en 1874, à 62 ans.

Réalisation du film : Delmer Daves a séjourné à plusieurs reprises chez les Indiens Navajos Hopis pendant son adolescence. Son film a donc acquis une portée ethnographique. Y prenant le parti des indiens, il a été catalogué comme le réalisateur "anti-raciste" d'Hollywood.
Delmer Daves, dans un entretien avec Bertrand Tavernier, évoque ses souvenirs en ces termes : "J'aime beaucoup La flèche brisée, parce que j'ai pu montrer dans cette oeuvre l'Indien comme un homme d'honneur et de principes, comme un être humain et non comme une brute sanguinaire. C'était la première fois qu'on le faisait parler comme un homme civilisé parlerait à son peuple, de ses problèmes et de son avenir. L'ONU décerna des louanges considérables à ce film parce qu'il présentait un monde où les gens en conflit se respectaient. L'on trouvait des salauds chez les blancs, mais aussi des types recommandables, de même qu'il y avait des Indiens faméliques mais aussi des hommes en qui l'on pouvait avoir confiance. Une vérité première... A partir de ce moment, Hollywood cessa de peindre les Indiens comme des sauvages".

 

   

 ACCUEIL