LORSQUE L'OCCITANIE ÉTAIT UN FAR WEST POUR LES ÉMIGRANTS ITALIENS


Les Italiens commencent à immigrer massivement dès la fin de l'unité italienne c'est à dire, à partir des années 1865- 1870.
Trois directions sont particulièrement prisées : les États- Unis, l'Argentine et la France.
La France reçoit ainsi, pour la période 1870-1914, environ 1800 000 italiens et 85% d'entre-eux s'installent à l'Est de la diagonale Montpellier- Nancy. Ainsi l'arc Menton- Rhône, en Occitanie Provençale rassemble 65% de ces Italiens. Marseille en compte 100 000, soit 25% de la population totale de la ville.
On peut dire alors que l'Occitanie provençale est « italianisée » par des Piémontais, des Lombards des Vénètes et des Toscans. Par contre l'Occitanie languedocienne et gasconne est pratiquement « sans Italiens ». C'est que les italiens émigrent d'abord pour trouver un travail rémunérateur, à l'année ou comme saisonniers. Le Grand Sud Ouest Français ne correspond pas alors à la demande des Italiens.
Ce n'est qu'à partir des années 20 que l'Occitanie languedocienne et gasconne devient pour les migrants italiens un véritable Far West, un pays à mettre en valeur, avec des terres riches et abondantes, avec des perspectives d'enrichissement et de devenir propriétaire terrien.
C'est du moins ce que font miroiter aux candidats à l'émigration les nombreux émissaires régionaux qui parcourent le nord de l'Italie pour demander aux paysans italiens de venir s'installer définitivement chez eux, dans ce pays de Cocagne.
Et c'est ainsi qu'entre 1920 et 1940 le Grand Sud Ouest ou Occitanie occidentale reçoit plus de 80 000 italiens qui arrivent non seulement pour travailler, mais aussi pour exploiter des fermes et des terres laissées à l'abandon et pour peupler une région qui était en voie de désertification.
Le journal « l'Information Régionale du 27-6-1925 titrait « C'est la mort lente de la région par évaporation humaine », évoquant ainsi les conséquences de la dénatalité qui est une caractéristique française de l'époque, mais aussi allusion aux milliers de morts provoqués par la Grande guerre.
Et voici que: « silencieux et austères, les Italiens se répandent dans les champs que la guerre a rendu déserts et où ne pousse que l'ivraie et le chiendent et voici que naît, splendide comme l'or, le blé bienfaisant »
( La Dépêche du Midi, 5 décembre 1925).
Vingt ans plus tard le même journal proclame
« Reconnaissance à ces émigrés ( Italiens) qui ont retourné nos terres et peuplé nos campagnes ».

Ainsi, François Cipollone viendra nous présenter la conférence « L'immigration italienne en Occitanie » le samedi 21 mars, dès 14h30, à l'auditorium de la Bibliothèque Municipale (2 avenue du Sidobre), dans le cadre du partenariat Colori d'Italia
- Institut d'Estudis OccitansCentre Occitan del País Castrés – Université Pour Tous !

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