De réputation mondiale, l’école de Sorèze de François Ferlus occupait, à la fin du 18e siècle et au début du 19e, une position d’avant‐garde dans le domaine de la pédagogie. On y enseignait les idées des Lumières : on y pratiquait le sport ; on se tenait au courant des dernières découvertes scientifiques et techniques.
Certains de ses élèves et de ses professeurs s’illustrèrent dans le mouvement saint‐simonien qui mettait en pratique les progrès dans tous les domaines, techniques agricoles et transports, éducation et communication entre les êtres humains. Vint le temps de la photographie.
Élève de Sorèze, saint‐simonien, Terson de Palleville en est un des pionniers, parmi d’autres personnalités régionales. En 2009, célébrer 170 ans d’histoire de la photo, c’est aussi valoriser 170 ans de photographie dans la région Midi-Pyrénées.
Terson de Palleville, Arthur Batut (autre élève de Sorèze) et nombre de photographes présentés dans le dictionnaire biographique Les Tarnais se caractérisent par une grande curiosité et un sens artistique aigu, les conduisant à pratiquer aussi bien la peinture, la poésie, la musique. Leur art de prédilection impliquait es réalisations matérielles, des procédés artisanaux de Batut à la production industrielle.
L’âge d’or de la « carte postale ethnographique », avant la guerre de 1914, est illustré à Toulouse par la maison Labouche, à Albi par l’entreprise Poux, et en une multitude de lieux par une multitude de petits éditeurs, ce qui fournit aux historiens, un siècle plus tard, des fonds documentaires d’un remarquable intérêt.
Notre colloque entend ainsi contribuer à l’histoire de la photographie, en lien avec l’évolution de l’art, de la pensée, de l’économie et de la presse (sera évoqué le fonds accumulé par La Dépêche du Midi). Ce sera en faisant connaître les hommes qui sont à l’origine des collections, depuis les pionniers jusqu’au « photographe du Tarn » qu’est Donatien Rousseau, présent ici par sa parole et son regard sur Sorèze.
L’évolution de la science historique est telle que l’historien ne s’appuie plus seulement sur les textes. L’image, d’illustration pour l’histoire, est devenue document à analyser et à comprendre dans le contexte de sa fabrication. Cela nécessite, d’abord, que l’image soit sauvée, conservée, mise à la disposition des chercheurs. Les archivistes le savent bien, comme le montrent les exemples régionaux.
Crédit photo : Donatien Rousseau
Les progrès techniques, avec la numérisation et la transmission directe à distance, sont pris en compte aussi bien par les Archives du Tarn que par la Photothèque numérique du Patrimoine régional
Et puis, en établissant le programme de ce colloque, nous avons découvert une piste que nous allons explorer dans la dernière demi‐journée.
Il y a des patrimoines qui n’ont pas été suffisamment protégés, quelles qu’en soient les raisons. Ils disparaissent ; ils ont disparu. Ainsi en est-il, par exemple, du paysage industriel de Mazamet, édifié par des entrepreneurs dynamiques dont certains furent élèves de Sorèze. Qui dira à quoi ressemblait telle usine qui se dressait là où on ne voit plus aujourd’hui qu’un terrain cultivé contemplé par des nains de jardin ?
La photo seule garde la trace de ce patrimoine disparu.
Mais on peut évoquer aussi les fouilles archéologiques en milieu urbain : tel quartier de Toulouse médiévale doit être enfoui à nouveau. Le patrimoine n’est pas perdu, mais il est invisible. La photo permet de l’avoir sous les yeux. Quant aux peintures et sculptures de grands édifices religieux, elles sont parfois inaccessibles au regard du visiteur. Les beaux livres du photographe tarnais Michel Escourbiac donnent à voir ce qui est hors de portée les meilleurs historiens l’ont accompagné dans sa démarche. Ils interviendront lors du colloque qui apportera, en conclusion, une réflexion de synthèse sur l’impact des technologies nouvelles dans l’histoire du patrimoine photographique.
Rémy Cazals
Vendredi 23 octobre ‐ Matinée ‐ 9h
‐ Ouverture du colloque par Thierry Carcenac, Président du Syndicat mixte de l’abbaye‐école de Sorèze
‐ Introduction générale par Rémy Cazals, Université de Toulouse 2 (Framespa)
Thème 1. Pionniers.
9h30 ‐ Pionniers toulousains de la photographie, par François Bordes, directeur des Archives municipales de Toulouse
10h10 ‐ Terson de Palleville, pionnier de la photo à Sorèze, par Martine Cuttier, Université de Toulouse 2
10h40 ‐ Pause
11h ‐ Eugène Trutat, par Frédéric Ripoll
11h35 ‐ Discussion animée par Jean‐Marc Olivier, Université de Toulouse 2, directeur de Framespa
12h20 – Fin de la matinée
Vendredi 23 octobre ‐ Après‐midi ‐ 14h30
Thème 2. Artisans, artistes, entrepreneurs.
14h30 ‐ Cartes postales ethnographiques : le fonds Labouche, par Philippe Delvit, Université de Toulouse 1
15h10 ‐ Cartes postales ethnographiques : le fonds Poux, par Philip Poux
15h45 ‐ La photo et la presse, le fonds La Dépêche, par Alain Boscus, Université de Toulouse 2
16h15 – 16h30 Pause
16h30 ‐ Ma rencontre avec Sorèze, par Donatien Rousseau
17h10 ‐ Discussion animée par Frédéric Rousseau, Université de Montpellier 3
18h – Fin des conférences
18h30 ‐ séance de présentation de livres sur la photo, avec débats et dédicaces
Samedi 24 octobre – Matinée ‐ 9h
Thème 3. La conservation du patrimoine photographique
9h ‐ Le Tarn, vu par les grandes missions photographiques, par François Pons
9h40 ‐ La collection du Saut‐du‐Tarn, par Charles Schaettel, Conseiller pour les Musées, DRAC Midi‐Pyrénées, et Rose Fernandes, directrice du Musée du Saut-de-Tarn
10h15 – 10h30 : Pause
10h30 ‐ Conserver, numériser, communiquer : les Archives départementales du Tarn, par Sylvie Desachy, directrice des Archive du Tarn.
11h10 ‐ La photothèque numérique du Patrimoine régional, par Roland Chabbert
11h45 ‐ Discussion animée par Philippe Delvit, Université de Toulouse 1
12h30 – Fin de la matinée
Samedi 24 octobre ‐ Après‐midi ‐ 14h30
Thème 4. La photo comme trace d’un patrimoine disparu ou invisible
14h30 ‐ Le patrimoine archéologique ré-enfoui, par Francis Dieulafait
15h10 ‐ Peintures et sculptures invisibles des grands édifices religieux, par Daniel Cazes, conservateur en chef du Musée Saint-Raymond et Quitterie Cazes, Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne
15h40 – 16h : pause
16h ‐ Le patrimoine industriel du bassin de Mazamet, par Rémy Cazals, Université de Toulouse 2
16h35 ‐ Discussion animée par Sylvie Desachy, directrice des Archives du Tarn
17h15 – Conclusions : la fin des fonds ? L’image sous forme de flux, par Philippe Terrancle, directeur des éditions Privat
RENSEIGNEMENTS ET RESERVATIONS
Abbaye‐école de Sorèze
1 bis rue Saint‐Martin
BP 90025
81540 SOREZE
Tel : 05 63 50 86 38
Fax : 05 63 50 86 00
Abbaye-ecole.soreze@cg81.fr
www.abbayeecoledesoreze.com
Tous les jours de 10 à 12h et de 14h à 18h
De 14h à 17h30 à partir du mois d’octobre
INFORMATIONS DIVERSES
possibilités d’hébergements sur place :
- Le Pavillon des Hôtes ** : 05 63 74 44 8
- Le Logis des Pères **
Possibilités de restauration :
- Salon de Thé – Rue saint Martin : en cours d’installation
- Brasserie Saint Martin : 05 63 50 85 93
- Le Tournesol : 05 63 74 11 10
- Les Collets Rouges : 05 63 74 44 80
- Champeaubois : 05 63 74 23 01
- Café des Promenades : 05 63 74 16 01
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Office de Tourisme : Rue Saint Martin 05 63 74 16 28
Bulletin d’inscription à retourner à : Abbaye‐école de Sorèze BP 90025 – Rue Saint Martin 81540 SOREZE Tel : 05 63 50 86 38 Fax : 05 63 50 86 00 abbaye‐ecole.soreze@cg81.fr Informations sur le colloque : Tel : 05 63 50 86 38 Portable : 06 78 59 00 21 Email : virginie.petit@cg81.fr rm.cazals@wanadoo.fr |
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INSCRIPTION Noms (en majuscules) et prénom………………………………................................ Adresse complète………………………………………………………………….... ……………………………………………………………………………………… Tel………………………………………Fax………………………………………… Email …………………………………………………………………………………. Je participe au colloque : Vendredi 23 octobre matin – après-midi Samedi 24 octobre matin – après-midi Entrée gratuite Dossier du colloque : 5 € |
Le syndicat mixte de l’Abbaye‐école ne prend pas en charge les réservations d’hébergements et de restaurations. Merci de votre compréhension.
