Le blaireau |
Doc ROC |
Le blaireau (Meles meles) est la plus grosse espèce de mustélidé d'Europe. Il est trapu et peut atteindre 70 cm de long (90 cm avec la queue) pour une vingtaine de kilogrammes. Il est reconnaissable aux bandes longitudinales noires qu'il porte sur le museau. Les pattes puissantes sont armées de griffes non rétractiles.
Ce plantigrade habite de vastes terriers comportant des chambres tapissées d’herbes sèches.
Sur le dessus du crâne du blaireau, on remarque une forte protubérance. Il s'agit d'une caractéristique des crânes des carnivores : la crête sagittale qui résulte de la soudure de l'os pariétal abritant le cerveau du blaireau. Mesure :
Longueur totale : 146 mm
Diamètre orbital : 19 mm
Il a une très mauvaise vue ce qui peut l'amener à cohabiter avec les lapins de garenne ou un renard.
C'est un animal fouisseur, capable de construire de vastes galeries familiales dans les sols les plus durs. Mais il ne dédaigne pas s'installer dans des terriers existants (renards), bien que ce soit plus souvent, à l'inverse, les animaux moins bien dotés pour ces travaux qui investissent le terrier du blaireau.
Un même terrier peut être habité des dizaines, voire des centaines d'années, remanié de génération en génération. Un clan familial de blaireaux (un clan est formé d'un groupe de deux à cinq blaireaux plus d'un à trois jeunes) occupe le terrier principal.
Ce terrier est composé de plusieurs galeries qui peuvent descendre jusqu'à 3 ou 4 m de profondeur, elles mènent à des chambres où mâles, femelles et jeunes passent la journée tranquillement à dormir ou à se reposer sur des litières constituées de feuilles, de mousse et d'herbes séchées qui sont changées fréquemment.
Le terrier des blaireaux se trouve généralement souvent au niveau de reliefs (butte, falaise, talus…)
Ils apprécient aussi la proximité des arbres et buissons à baies, tels que le sureau dont ils se régalent l'époque venue (la prolifération de ces arbres doit beaucoup aux animaux, ils en rejettent les graines dans leurs excréments — ce qui n'empêche pas la germination, bien au contraire).
Le blaireau est un grand terrassier, pour creuser les galeries de son terrier il peut remuer jusqu'à 40 tonnes de terre.
LE CRI DU BLAIREAU (NON DISPONIBLE)
Des arbres griffés jusqu'à une hauteur de 1,40 m peuvent aussi témoigner de sa présence. Certains terriers sont tellement importants qu'il y a 30 à 40 entrées, dans ce cas la surface occupée par le terrier peut atteindre 2 000 m². On parle alors de "donjon" ou de "forteresse". En moyenne la taille de son territoire couvre 40 à 50 hectares.
Plusieurs blaireaux vivent en communauté sur un territoire variant de 20 à 200 ha. La femelle, généralement de même taille que le mâle, s'appelle la blairelle. Les petits s'appellent les blaireautins.
À l'âge de 2 ans les blaireaux sont en âge de se reproduire. L'époque de la reproduction se déroule principalement du mois de janvier au mois de mars. Une femelle peut s'accoupler avec plusieurs mâles d'un même clan et peut être réceptive à d'autres périodes de l'année. L'ovule fécondé reste en attente pendant 10 mois avant de se fixer dans l'utérus (ovoimplantation différée). La période de gestation à proprement parler ne dure que deux mois environ. Les petits naîtront l'année suivante en février - mars.
Les blaireautins vont naître en général vers les mois de février - mars. La portée de 2 à 7 blaireautins restera avec la mère dans le terrier, car comme beaucoup de petits de mammifères à leur naissance, ils ne sont pas en mesure de se déplacer et n'ont pas suffisamment de pelage pour se protéger du froid. Ils ont les yeux fermés. Ils commenceront à sortir du terrier familial vers l'âge d'un mois et demi, et seront allaités pendant trois mois.
Dès l’âge de 6 à 7 mois, les jeunes recherchent eux-mêmes leur nourriture.
A un an ils sont chassés du clan.
Il fréquente les massifs de feuillus, les friches et les clairières, les talus boisés, les landes et les prairies, surtout s’il existe des points d’eau à proximité.
L’activité est le plus souvent nocturne.
Les blaireaux ne sortent que le soir venu pour aller à la recherche de nourriture et déféquer. Le blaireau peut faire ses besoins dans le terrier, dans des chambres spéciales, mais il les fait le plus souvent à l'extérieur dans des trous en forme d'entonnoir creusés à cet effet. Avant d'aller à la chasse, une séance d'épouillage est pratiquée, qui consiste à se mettre sur le dos et à se gratter ventre et flancs avec les dents et les griffes.
Alimentation
Nocturne et omnivore (insectes, rongeurs, tubercules, champignons, très rarement œufs et jeunes lapins), il n'a pas bonne réputation auprès des agriculteurs et des chasseurs. En fait, les végétaux constituent une part bien plus importante de son alimentation que chez les autres mustélidés et les services qu'il rend en détruisant une foule de mollusques, rongeurs, batraciens, serpents et insectes (il dévaste les nids de bourdons et de guêpes) l'emportent largement sur les dégâts qu'il peut causer.
Un blaireau adulte peut ingurgiter annuellement près de cent kilogrammes de lombrics. Il apprécie aussi beaucoup les grenouilles et les vipères dont le venin ne lui fait aucun effet.
100 kg de vers par an “La consommation de vers de terre est importante...Un blaireau peut consommer 100 à 200 lombrics par nuit,...Le régime alimentaire du blaireau varie en fonction de la disponibilité des catégories d’aliments: généraliste et omnivore en été et en automne, il devient carnivore en hiver et se spécialise dans la recherche des vers de terre.”
Bulletin mensuel de l’Office National de la Chasse - n° 104
Ces résultats sont confirmés par A. Mouchès, Docteur en Ethologie (Science et Nature - déc 1997):
“ En hiver et au printemps, il consomme principalement des vers de terre mais son régime est plus varié en été et en automne et les végétaux y tiennent une place importante: fruits, céréales, tubercules...Il apprécie tout autant micromammifères, mollusques, amphibiens et insectes.”
N’étant pas adapté à la poursuite de proies, il lui arrive néanmoins de consommer des oiseaux ou des lapins handicapés ou morts. Lors des périodes de disette, il lui arrive de prélever quelques épis de maïs dans les champs, mais cela reste très exceptionnel, et ne concerne pas d'autres cultures comme le blé, l'avoine ou la vigne.
Le blaireau n'étant pas très prolifique, il a pâti dans les années 1970 des campagnes de gazage de terriers censés lutter contre la rage. La politique de l'époque était de gazer les renards pour enrayer la progression de la rage. Or si cela n'a jamais empêché le virus de progresser chaque année (jusqu'à l'apparition d'un vaccin dispersé sous forme d'appâts), en revanche les terriers gazés étaient souvent occupés par des blaireaux, qui mouraient soit d'asphyxie, soit sous les balles des chasseurs les attendant à la sortie.
Les petits restent devant le terrier à jouer en attendant d'être nourris. Leurs jeux sont une imitation de la vie des grands (fausse bagarre, creuser, trouver la litière propre et la coincer sous le menton et la poitrine pour la rentrer à reculons). En octobre les petits atteindront presque la taille des parents.
Pendant la période hivernale le clan va connaître une période de repos (et non d'hibernation) : ils réduisent très fortement leur activité et vivent sur les réserves de graisse fabriquée pendant l'automne (durant cette période un blaireau peut augmenter son poids de 60%). La dispersion est encore mal connue. Il semblerait que ce soit les plus vieux individus qui quittent le clan et non les jeunes comme chez la plupart des espèces.
Le blaireau peut vivre au maximum 14 ans dans la nature et 16 ans en captivité. Mais en réalité, il est victime d'une mortalité importante, car 50 % des jeunes périssent dans leur première année. Ensuite la mortalité des adultes est d'environ 30 % par an. Elle touche davantage les mâles, d'où une prépondérance des femelles. Les causes de mortalité sont le trafic routier, la chasse et le piégeage.
Sources
D'après Wikipédia