LA HUPPE FASCIEE

 

le pupulement, puputement de la Huppe

 

La huppe fasciée (Upupa epops) est un oiseau, seul représentant de la famille des upupidés (ou Upupidae). C'est la seule espèce du genre Upupa.

On la trouve dans les régions chaudes et tempérées de l'Ancien Monde. Elle fréquente la campagne ouverte parsemée de zones de terre nue ou d'herbe rase, de préférence plantée d'arbres âgés.

ÉtymologieUpupa_epops_2_Luc_Viatour

Du latin upupa, origine onomatopéique tirée de son chant (« houp-oup-oup »), qui lui a valu son nom dans beaucoup de langues et dialectes, par exemple en anglais (hoopoe), en italien (upupa), en hollandais (weide-)hop etc. De même, elle est appelée « bout bout » dans le centre de la France. Elle est aussi nommée « pue pue » dans certaines régions, allusion à la mauvaise odeur de son nid. Le qualificatif « fascié » fait référence aux rayures noires et blanches de son plumage (huppe, ailes et rectrice).

Caractéristiques

  • Longueur : 26-32 cm (bec : 5-6 cm)
  • Envergure : environ 45 cm
  • Poids : 60-80 g
  • Longévité : 11 ans

La huppe fasciée est un oiseau de taille moyenne, au plumage orangé (femelle légèrement plus terne), barré de noir et blanc sur les ailes et la queue. Elle possède une huppe érectile et un long bec mince et recourbé. Ses ailes sont larges et arrondies, et ses pattes courtes mais puissantes.

Alimentation

Essentiellement insectivore, la huppe capture la grande majorité de ses proies au sol. Diverses espèces d'insectes (scarabées, grillons, fourmis, courtilières, chenilles, larves diverses, etc.) et de petits invertébrés (mille-pattes, limaces, escargots dont elle casse la coquille) figurent à son menu, mais elle recherche spécialement les insectes colonisant les bouses et déjections de mammifères, qu'elle capture avec son long bec recourbé. Il lui arrive aussi de capturer de temps en temps des insectes en vol ou sur ou dans le bois-mort.

Reproduction & élevage des jeunes

Upupa_epops-by-Dhaval_MomayaLa huppe va nicher dans un trou d'arbre ou de rocher. Elle occupe parfois certaines constructions (bergeries, fermes et même des pavillons modernes), ainsi que les nichoirs artificiels et fréquemment d'anciennes loges de pics mais se contente souvent d'une anfractuosité ou l'ouverture se réduit à une simple fissure. Si on approche la main du nid, les petits se retournent et défèquent en direction de l'intrus ! De plus les dejections que les parents n'enlevent pas font fuir les prédateurs de par leur odeur. Le petit pour manger lance le morceau de nourriture en l'air et en ouvrant le bec l'avale.

En Europe, elle fait une, parfois deux couvées par an.

Migration

Les huppes européennes migrent en général jusqu'à l'Afrique tropicale pour passer la mauvaise saison. L'hivernage est accidentel en France, les rares cas signalés concernent probablement des oiseaux blessés ou affaiblis.

En France, son arrivée est précoce, enregistrée dès la fin février dans le Sud, en mars ou avril dans les régions plus septentrionales. Mais elle quitte nos latitudes dès qu'elle a terminé sa nidification, au mois d'août et plus rarement en septembre.

Protection

La huppe est protégée par la loi en France et dans la plupart des pays européens. Elle n'est pas recherchée par les chasseurs, même si certains en tuent parfois (illégalement) dans certains pays, comme en Roumanie et à Malte.

Par contre, elle est plus souvent capturée en Afrique du Nord, où certaines parties de son corps sont utilisées pour des pratiques médicales et "magiques".

Mais la menace la plus sérieuse réside dans l'industrialisation de l'agriculture (disparition du pâturage extensif, remembrements, destruction des vieux arbres, usage systématique des pesticides). Depuis 1950, elle a disparu de la limite nord de son aire de répartition (Benelux, pays scandinaves) et a vu ses effectifs régresser dans plusieurs pays, dont la France (en particulier au nord de la Loire), mais aussi la Turquie et la Russie. Depuis 1990, les populations sont cependant stables (et parfois en augmentation) dans la majorité des pays d'Europe centrale et orientale, de la Suisse à la mer Noire.

Localement, la pose de nichoirs a pu permettre la conservation de l'espèce, voire son retour dans des régions où elle avait disparu, comme en Suisse romande.

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