Le ragondin |
LE CRI DU RAGONDIN
Le ragondin (Myocastor coypus) est un mammifère originaire d'Amérique du Sud, introduit en Europe au XIXe siècle pour l'exploitation de sa fourrure. Tous les individus présents en Europe proviennent d'évasions ou de lâchers volontaires.Le ragondin est un mammifère de l’ordre des rongeurs. De grande taille (70 centimètres à un mètre, six kilos), il a le corps recouvert d’une épaisse fourrure imperméable et terminé par une queue cylindrique écailleuse.Ses pattes postérieures palmées, ses narines obturables placées, comme ses yeux, très haut sur la tête, en font un animal amphibie parfaitement adapté à la vie aquatique. |
On le trouve dans les zones d’eau douce et calme, les marais, étangs et canaux bordés de végétation.
Dans les berges Il creuse un terrier de 6 à 7 m le long des berges. Ce terrier possède en général plusieurs entrées, dont une subaquatique. Dans certaines régions à très forte densité de ragondins, et lorsqu'il a à sa disposition un vaste réseau de fossés et canaux, les terriers du ragondin participent à la déstabilisation des berges. Par la quantité de terre exportée dans l'eau à chaque terrier creusé, le ragondin provoque également l'accélération du comblement des fossés et canaux. Il utilise parfois les terriers déjà creusés par le rat musqué, avec qui il entre parfois en concurrence. Il peut également construire des huttes de feuillages.
Rongeur herbivore, son régime est normalement constitué de graines d'orges des collines et des racines, de feuilles et de tiges de végétaux aquatiques Néanmoins, il s'adapte très vite aux ressources disponibles sur son territoire. Il consomme ainsi une grande quantité de poacées, notamment des céréales comme le maïs, le blé. Il peut toutefois, occasionnellement, manger des moules d'eau douce.
Dans les pays où il a été introduit, il n'a aucun prédateur naturel, tout du moins à l'état adulte. Les jeunes ragondins sont parfois les proies de mammifères prédateurs comme la fouine, ou des oiseaux comme le busard des roseaux et la chouette effraie. En effet, Il se distingue du rat musqué par sa taille plus importante et par la section de sa queue, ronde chez le ragondin alors qu'elle est ovale chez le rat musqué.
Dans son habitat naturel, le ragondin atteint sa maturité sexuelle vers six mois, mais est mature dès deux à quatre mois en captivité. Les mâles sont actifs sexuellement toute l'année. La femelle a deux ou trois portées par an de cinq ou sept petits en moyenne. Elle les allaite pendant sept à huit semaines. Fait particulier, les mamelles des femelles sont déportées vers les flancs au lieu d'être placées sous le ventre comme chez la plupart des mammifères, ce qui leur permet de nager avec leurs petits accrochés aux tétines.Les jeunes atteignent leur maturité sexuelle vers six mois. Dans la nature, un ragondin peut vivre quatre ou cinq années.
D’où vient le ragondin ?
Le ragondin est originaire d’Amérique du Sud. Il a été introduit en France au XIXème siècle pour la pelleterie. Dans les années 1930, sa fourrure est passée de mode et, l’élevage n’étant plus rentable, les animaux ont été relâchés dans la nature où ils se sont rapidement acclimatés. Aujourd’hui, le ragondin est présent sur tout le territoire national, sauf en altitude. Ses prédateurs naturels sont absents mais le renard, le putois, la loutre et certains rapaces exercent une prédation significative sur les jeunes ragondins. Hors de l’eau, le ragondin peut résister à des températures très basses, mais le froid est un facteur limitant et les hivers rigoureux leur sont fatals. D'origine tropicale, l'organisme du ragondin n'est pas adapté au gel comme celui du castor. Lors d'hivers rigoureux, de nombreux ragondins ont la queue qui gèle, ce qui dégénère en gangrène mortelle.
Les nuisances liées aux ragondins
Le ragondin, par son mode de vie, influence et transforme considérablement son habitat. Si bien qu’on parle des nuisances engendrées par ce rongeur, notamment :
- dégradation et mise à nu des berges favorisant leur érosion progressive
- dégâts causés aux cultures (céréales, maraîchage, écorçage dans les peupleraies…)
- fragilisation des fondations d’ouvrages hydrauliques par le réseau de galeries
- menace sur certaines espèces végétales (surtout aquatiques) à cause d’une surconsommation
- invasion du milieu au détriment d’autres espèces puisqu’il n’a pas de prédateur
En France, il est inscrit officiellement sur la liste des animaux susceptibles d'êtres classés nuisibles.
Dans certaines régions, il a fait l'objet de plans de lutte collectifs, à l'échelle de dizaines de communes. Les méthodes de lutte contre le ragondin sont les mêmes que celles autorisées pour les autres espèces nuisibles : tir au fusil, tir à l'arc, empoisonnement (maintenant interdit), piégeage, déterrage...
En tant que gibier, il peut être chassé ou bien élevé pour la peau et la viande, sous réserve de détenir le certificat de Capacité correspondant, au même titre par exemple qu’un élevage de biche ou de sanglier.
Le ragondin montre sa présence dans le rivières et ruiseaux jusque aux alentours de 400 mètres rarement plus haut.
Bibliographie
« Le ragondin, biologie et méthodes de limitation des populations », publié sous la direction de Pierre Jouventin, éditions Acta, 149 rue de Bercy, Paris, 1996.
« RAGONDIN, RAT MUSQUÉ STOP AU POISON! Les alternatives à l’utilisation des anticoagulants en milieu naturel », France Nature Environnement, 2006.