BUSARD
D'après un article de :
- Ligue pour la Protection des Oiseaux -
Les busards (Circus sp) sont des rapaces diurnes, de la famille des accipritidés.
-Busard cendré — Circus pygargus (Linnaeus, 1758) — Montagu's Harrier
LE PIAULEMENT DU BUSARD CENDRE
-Busard des roseaux — Circus aeruginosus (Linnaeus, 1758) — Western or Eurasian Marsh-Harrier
.Circus aeruginosus aeruginosus (Linnaeus, 1758)
.Circus aeruginosus harterti Zedlitz, 1914
LE PIAULEMENT DU BUSARD DES ROSEAUX
-Busard Saint-Martin — Circus cyaneus (Linnaeus, 1766) — Northern Harrier or Hen Harrier
.Circus cyaneus cyaneus (Linnaeus, 1766)
.Circus cyaneus hudsonius (Linnaeus, 1766)
LE PIAULEMENT DU BUSARD SAINT-MARTIN
Description |
|
Busard des roseaux |
Busard Saint-Martin |
Busard cendré |
Envergure : |
112 à 130 cm |
99 à 121 cm |
97 à 115 cm |
Longueur : |
48 à 56 cm |
43 à 50 cm |
40 à 42 cm |
Poids : |
480 à 610 g |
Mâle : 340 g, |
Mâle : 295 g, |
Dimorphisme sexuel : |
Chez les busards, la femelle est, en général, plus foncée mais également plus massive, tandis que le mâle est plus petit et plus svelte. Il est facile de confondre les femelles du busard cendré et du busard Saint-Martin bien que cette dernière ait une tête plus grosse et une tâche blanche sur le croupion plus étendue. La femelle du busard des roseaux présente quant à elle la tête et les épaules jaune pâle. |
||
Durée de vie : |
|
|
La longévité maximale notée en liberté est de 16 années. |
Habitat : |
Grandes roselières, bordures des lacs et étangs, grandes baies, plus rarement champs de céréales ou plantations de jeunes arbres. |
Paysages ouverts (landes, pelouses sèches, tourbières et autres milieux humides). Localement dans des champs. S'est adapté à la steppe cultivée. |
Savane en période d'hivernage ; landes, marais, friches, fourrage, céréales en France. |
Alimentation : |
Rongeurs, petits oiseaux, batraciens, gros insectes, parfois des poissons, etc. |
Petits rongeurs (principalement des campagnols) et petits oiseaux, parfois des lapereaux mais aussi lézards et insectes. |
Rongeurs, petits oiseaux, insectes, batraciens, reptiles, parfois des lapereaux… |
Identification
-
Busard des roseaux
C’est le plan grand des busards. Il s’agit d’un rapace de taille moyenne qui possède de longues ailes et une grande queue. Aussi massif que la buse variable, il s’en distingue par une tête et un corps moins gros ainsi que par des ailes un peu plus longues, moins larges, avec des bords parallèles. L’extrémité de ses ailes est plus arrondie que chez celle des autres busards et teintée de noir tandis que le dessous des ailes est beaucoup plus foncé. La tête et le haut de la poitrine sont crème à roussâtre avec de fines stries foncées longitudinales. Le corps brun roux porte également des stries. La femelle, bien plus foncée, apparaît comme un oiseau très sombre. Toutefois, la face intérieure des rémiges est plus pâle que le reste et la queue va du gris au brun roux clair. -
Busard Saint-Martin
Avec sa longue queue, sa silhouette svelte et ses ailes beaucoup plus planes que celles des autres busards, le busard Saint-Martin présente des dimensions intermédiaires entre celles du busard des roseaux et du busard cendré. La tête et la face inférieure du mâle sont gris blanc tandis que l’extrémité des ailes est noire. La femelle, plus foncée, présente une face inférieure crème et fauve striée de brun. Le croupion blanc contraste avec la queue très brune. -
Busard cendré
Plus grand que le faucon crécerelle mais plus petit que la buse variable, il est le plus petit des trois espèces de busards d’Europe occidentale. Le mâle, qui présente un plumage gris avec les pointes des ailes noires et une barre alaire noire sur les rémiges secondaires, fait penser à un goéland. La femelle est brune dessus, chamois rayé dessous et possède un croupion blanc. Le busard cendré est un rapace plutôt mince. Ses ailes sont plus étroites que celles du busard Saint-Martin et plus pointues. Sa queue est plutôt grande (elle dépasse de beaucoup la largeur de l’aile). Le busard cendré est caractérisé par une silhouette fine, légère et élégante.
-
Busard des roseaux
La femelle assure la couvaison de 3 à 6 œufs en moyenne, tandis que le mâle la nourrit, ainsi que les jeunes, au cours des premières semaines. La ponte a lieu, dans nos régions, vers la deuxième quinzaine d'avril (fin mars en Europe du Sud). Les poussins naissent au bout de 31 à 34 jours puis restent au nid environ 30 à 40 jours. Vers 55 jours, ils sont aptes à voler correctement mais restent dépendants environ cinq semaines après le premier envol. -
Busard Saint-Martin
La ponte a lieu aux alentours du 20 avril et peut se poursuivre durant tout le mois de mai, voire jusqu'à la mi-juin en Europe centrale et en Ecosse notamment. La femelle couve 4 à 6 œufs (3 à 4 plutôt dans le Nord-Est de la France). L'incubation dure de 29 à 31 jours. 32 à 38 jours après l'éclosion des œufs, les petits sont prêts à prendre leur envol. Ils restent toutefois entre 25 et 30 jours supplémentaires dépendants des parents. -
Busard cendré
La ponte a généralement lieu, dans nos régions, de la mi-mai à la mi-juin (dès la fin avril au Maroc). On comptera habituellement entre 3 et 5 oeufs. L’incubation débute souvent dès la ponte du premier œuf et dure en moyenne 28 à 29 jours. Les poussins peuvent voler sur de courtes distances dès 30 jours. Ils demeurent dépendants des parents entre 25 à 30 jours après l’envol.
Distribution |
Répartition
Busard des roseaux
C'est un rapace largement répandu dans le Paléarctique occidental. On le rencontre dans la majeure partie de l'Eurasie ainsi que dans les pays du Maghreb. Sa zone de répartition s'étend de l'Europe occidentale à l'Asie orientale, c'est-à-dire du Maroc et de l'Espagne jusqu'à l'île de Hokkaido, au Japon. La limite septentrionale de l'espèce se situe vers 58-60° de latitude. Deux populations ont été classées comme sous-espèces : celle d'Afrique du Nord (Circus aeruginosus harteri) et celle d'Asie orientale (Circus aeruginosus spilonotus) qui remplace la race nominale depuis le lac Baïkal et la Mongolie septentrionale.
En France, on le trouve sur la côte Atlantique depuis la pointe du Morbihan jusqu'en Gironde. Il est également ponctuellement présent dans le Nord mais aussi en région Centre jusqu'en Lorraine et en Alsace, en passant par l'Ile-de-France. On note également la présence de quelques noyaux de population le long de la Saône et sur la côte méditerranéenne.
Busard Saint-Martin
C'est le plus septentrional des trois busards d'Europe occidentale, le seul qui a l'habitude d'hiverner dans nos régions, essentiellement dans les polders côtiers et les zones de deltas. Sa zone de distribution s'étend plus au nord que celle du busard des roseaux. Sa limite méridionale traverse le nord de l'Espagne et la France, mais il hiverne aussi en Italie (sur la côte méditerranéenne, la côte Adriatique le long du talon de la botte et dans la plaine du Pô), sur les côtes de Grèce continentale et en Turquie. La limite septentrionale s'étend quant à elle jusqu'au lac Vanërn en Suède pour les quartiers d'hiver mais jusqu'en Laponie pour les quartiers d'été. A l'est, il niche de la Russie jusqu'à l'océan Pacifique. On peut noter l'existence de trois sous-espèces : l'une vivant au Canada (Circus cyaneus hudsonicus) et les deux autres en Amérique du Sud.
En France, il établit ses quartiers d'hiver sur à peu près tout le territoire (exceptées les zones de hautes montagnes telles que les Alpes et les Pyrénées). Mais, en été, c'est principalement dans le centre de la France, dans une bande qui s'étend de la Rochelle à Besançon et du Massif central jusqu'à la région d'Orléans, qu'on peut le rencontrer.
Busard cendré
Le busard cendré se reproduit depuis les côtes d'Afrique du Nord, en Europe, en Russie et jusqu'en Asie centrale. L'espèce est monotypique, c'est-à-dire qu'elle ne se divise en aucune sous-espèce. Bien qu'il n'y ait pas de discontinuité, deux populations géographiques sont distinguées essentiellement par leur zone d'hivernage : la population européenne (incluant la partie européenne de la Russie) hiverne en Afrique et la population asiatique, depuis la mer Caspienne jusqu'à l'Ouest de la Sibérie, le Kazakhstan et l'Asie centrale, dont l'aire d'hivernage est la péninsule indienne.
En France, le busard cendré présente différents bastions de population, avec plusieurs régions administratives où les effectifs sont supérieurs à quelques centaines de couples : Le Poitou-Charentes en premier lieu (noyau auquel se rattache la Vendée), la Champagne-Ardenne et la Lorraine et une troisième zone qui s'étend du Massif central au Roussillon. Les départements du Nord, le Nord-Pas-de-Calais, la Somme, l'Oise et la Manche ont retrouvé de petites populations, tandis que la Corse a enregistré sa première nidification en 1986, colonisation confirmée tout au long des années 1990.
Migration :
-
Busard des roseaux
Les populations d'Europe du Nord et de l'Est vont passer l'hiver dans le bassin méditerranéen et en Afrique subsaharienne. La migration a lieu vers le sud et le sud-ouest. Les individus survolent la France et l'Espagne. En France, l'espèce est migratrice partielle. -
Busard Saint-Martin
Les populations du sud de l'Europe ne sont pas migratrices, tout juste peut-on les qualifier de « vagabondes ». Mais, à l'inverse, les populations septentrionales effectuent une migration entre les mois d'août et d'octobre, principalement vers une zone s'étendant du lac Vanërn en Suède jusqu'au sud de l'Europe et à la Turquie. -
Busard cendré
Il n'est présent dans nos régions que pendant les périodes de reproduction. C'est l'espèce de busard qui effectue les plus longs trajets lors de sa migration. Celle-ci a lieu sur un large front à travers l'Europe, et les rapaces sont amenés à traverser la Méditerranée, ses quartiers d'hiver se trouvant au sud du Sahara.
Effectifs |
|
Busard des roseaux |
Busard Saint-Martin |
Busard cendré |
France |
1 600 à 2 200 |
7 800 à 11 200 |
3 900 à 5 100 |
Statuts |
Les busards, comme toutes les espèces de rapaces, sont protégés en France selon la loi du 10 juillet 1976 (arrêté d’application du 17 avril 1981).
Les trois espèces (busard cendré, busard Saint-Martin, busard des roseaux) figurent en annexe I de la Directive « Oiseaux » (n°79/409 du 6 avril 1979). Cette directive européenne s'applique à tous les Etats membres de la Communauté depuis le 6 avril 1981. Elle vise à assurer la protection de toutes les espèces d'oiseaux désignées en annexe I de la dite Directive et elle permet la désignation de Zones de protection spéciales qui sont destinées à renforcer le réseau Natura 2000.
Ils figurent également en annexe II de la Convention de Berne qui a pour objet d'assurer la conservation, au niveau européen, de la flore et de la faune sauvages et de leurs habitats naturels, notamment des espèces et des habitats dont la conservation nécessite la coopération de plusieurs Etats.
En tant qu’espèces migratrices, la Convention de Bonn (82/461/CEE du Conseil, du 24 juin 1982) leur accorde un statut de protection à l'échelle mondiale. Comme l’ensemble des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, les busards sont protégés par le CITES ou encore Convention de Washington. Cette « Convention sur le Commerce International des Espèces » est un accord international entre les Etats qui a pour but de veiller à ce que le commerce international des spécimens d'animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent.
d'après un article de la - Ligue pour la Protection des Oiseaux -
Et photo claude Ruchet