Le sanglier

 

 

 

LE GROMMELEMENT DU SANGLIER

- grommeler, grogne, nasille ou nasillonne -

 

 

 

SANGLIER1
Le sanglier (Sus scrofa), ongulé non ruminant, de la famille des suidés, est un mammifère omnivore proche du porc, dont il est l'ancêtre.

Sa femelle se nomme la « laie », les petits sont des « marcassins », les jeunes des « bêtes rousses », les mâles âgés des « solitaires ».

Une mauvaise vue compensée par une ouïe très fine et un odorat particulièrement développé.

La denture constitue une arme redoutable, Les canines sont particulièrement développées. Celles de la mâchoire supérieure, les grès, se recourbent vers le haut durant la croissance, elles sont terriblement coupantes et s’aiguisent en permanence entre elles.
Les défenses poussent durant toute la vie du sanglier.À l'origine, le mot sanglier vient du latin singularis, ce qui veut dire « singulier » :« unique, isolé, solitaire », parce que le sanglier ne vit en groupe que dans ses deux premières années.
Le sanglier est excellent nageur. Il passe beaucoup de temps à se souiller dans la glaise puis à se frotter au tronc des arbres pour se débarrasser des parasites.
La structure sociale du sanglier est matriarcale.
La cellule de base ou compagnie est constituée de plusieurs laies suitées. La “meneuse” est la plus âgée et la plus expérimentée.
Les jeunes sangliers, de 12 à 24 mois sont appelés “bêtes de compagnie”. A partir de 2 ans le sanglier mâle est appelé “ragot”. A partir de 4 à 5 ans les mâles quittent les groupes pour devenir solitaires.
L’activité du sanglier est surtout nocturne.

 

squelette crane
Squelette Sanglier Sauvage

Crâne du sanglier

Aucune confusion n'est possible avec une autre espèce. L'avant-train est puissant, le cou massif. La tête (hure) a une forme globalement conique. Les flancs sont comprimés. Le pelage est constitué de longs jarres très rêches (les soies) ainsi que d'un épais duvet.

Les adultes sont de couleur gris-brun uniforme, mais les plus jeunes sont roux avec des bandes noires horizontales. Les oreilles triangulaires sont toujours dressées. . La taille des mâles est plus importante que celle des femelles. En outre, toutes choses égales par ailleurs, les sujets présents dans le sud de l'Europe sont plus petits que ceux du nord et de l'est.

sanglier1 empreintes

L'alimentation

 

Le sanglier est sédentaire et attaché à son territoire. Les déplacements importants d'individus ou de groupes sont supposés induits par le manque de nourriture ou d'eau, le dérangement (poursuite par les chiens, chasse en battue, chantier, etc.). Les sangliers peuvent ainsi, seuls ou en groupe, parcourir des distances très importantes, traverser des fleuves et des routes, ce qui occasionne de nombreuses collisions. Néanmoins, les individus semblent chercher à revenir sur leur territoire dès que possible. Le sanglier, omnivore, consomme de très nombreuses parties d'un grand nombre de végétaux (tubercules, fruits dont les glands et les noix, céréales, etc.), des champignons (dont champignons à fructification souterraine tels que truffe ou truffe du cerf, nombreux animaux (vers, mollusques, insectes et leurs larves, petits mammifères, lissamphibiens, oiseaux et autres sauropsides) morts ou vivants. S'il est affamé, il est réputé pouvoir occasionnellement s'attaquer à un animal plus grand mourant, voire à une brebis en bonne santé, en particulier lors de la mise-bas. Il se montre volontiers nécrophage.

 

Statut : commun
Les compagnies ou hardes de sangliers sont constituées d'une ou plusieurs laies suivies de leur progéniture. Les ragots (sangliers de 2 à 3 ans) ferment la marche lors des déplacements, mais sont remplacés par des mâles plus âgés en période de rut. Les cortèges sont souvent bruyants, non seulement par le bruit lourd des pas, mais aussi par les grognements, cris, soufflements et autres reniflements. Cependant, les sangliers savent se montrer discrets et silencieux s'ils se sentent menacés.

Reproduction
MARCASSIN
Le rut s'étale d'octobre à février. Lors d'affrontements violents entre mâles, des blessures parfois importantes peuvent être occasionnées. La gestation dure 3 mois, 3 semaines, 3 jours (soit 114 à 116 jours), la laie met bas dans le chaudron, (une excavation plus ou moins aménagée dans la végétation basse) de 2 à 12 marcassins aux yeux ouverts. Le nombre de petits est corrélé au poids initial de la femelle (40 kg : deux petits, 60 kg : quatre petits), mais dans le sud de la France les populations de sangliers ont été recréées ou renforcées par des hybrides de cochon domestique dans le but d'augmenter la prolificité.

L'allaitement dure 2 à 3 mois, mais les jeunes sont aptes à suivre la mère dans ses déplacements dès la fin de leur première semaine.Bien que capables de subvenir à leurs propres besoins vers l'âge de six mois, ils demeureront dans le groupe familial encore une ou deux années.

Statut légal

 

Le sanglier appartient à la liste des espèces dont la chasse est autorisée et à la liste nationale des animaux susceptibles d’être classés nuisibles dans chacun des départements français. Il est chassé à tir, souvent en battue, et à courre et dans ces deux cas, toujours avec des chiens. Lorsque l’animal est classé nuisible, la période de destruction prolonge celle de la chasse.

Régulièrement, les sangliers se vautrent dans la boue dans des lieux appelés « souilles » ou « bauges », et se frottent avec insistance contre les troncs d'arbres avoisinants, pour se débarrasser d'un certain nombre de parasites et marquer leur territoire.

SOUILLE deux sangliers

 

Le sanglier ne connait pas de prédateur il ne subit que les risques liés aux intempéries, sanglier neigeépizooties et activités humaines.
La présence du sanglier qui de son groin assure l’introduction de l’humus dans le sol et détruit un certain nombre de larves, est bénéfique à la forêt.
Le scientifique Roland M. Libois (Univ. de Liège) rapporte qu’en Pologne, "toute chasse au sanglier est interdite dès que certaines espèces de lépidoptères se répandent. La menace que ces parasites représentent pour les arbres est alors efficacement écartée".

Le cochon domestique possède 38 chromosomes. Le sanglier n'en détient que 36, suite à une fusion ancestrale. Leur descendance commune est fertile. Les hybrides de première génération possèdent 37 chromosomes. Ensuite ils peuvent avoir 36, 37 ou 38 chromosomes. L'hybridation est fréquente dans les régions d'élevage de cochons en plein air ou bien lorsque la population sauvage a été reconstituée par des femelles de cochons domestiques saillies par un sanglier mâle. Le sanglier corse est génétiquement très proche du cochon domestique.

Écologie

Le sanglier semble jouer des fonctions complexes et importantes au sein des écosystèmes qu'il fréquente. Il aère et décolmate les sols forestiers en recherchant tubercules et champignons, dont les truffes et en particulier la truffe Elaphomyces granulatus dont il contribue à diffuser les spores (avec l'écureuil et quelques micromammifères fouisseurs qui consomment également ce champignon dont la fructification est totalement souterraine). Or ce champignon joue un rôle probablement important dans la structure des sols et en matière de mycorhization.

Quand le sanglier creuse sa souille et s'y roule, et quand il se frotte sur les arbres, il se débarrasse de ses parasites, mais contribue aussi à disperser des spores et graines enfouies il y a des décennies voire des siècles, qui pour certaines ont conservé leurs propriétés germinatives (« crypto-banque de graine du sol »). Il peut lors de ses déplacements, en quelques heures, les transporter et littéralement les « semer » jusqu'à des dizaines de kilomètres à la ronde (un sanglier peut parcourir 20 à 30 km en une seule nuit). Ces graines et spores étant entourées de boue et réchauffées au contact de son corps ont plus de chances de germer.

Là où il est très anormalement abondant suite à la disparition de ses prédateurs sauvages et suite au nourrissage (alimentation artificielle) ou à des plans de chasse qui l'ont fortement favorisé, il semble pouvoir, avec le chevreuil jouer un rôle dans l'augmentation du nombre de tiques dans les forêts européennes, et il occasionne des dégâts dans les champs, prairies et parfois dans les jardins.

 

La détention d’un sanglier (marcassin ou adulte) est interdite pour un particulier. Recueillir un animal sauvage blessé est un acte de plus en plus fréquent mais les centres habilités à le recevoir accueillent principalement les espèces protégées, ce qui n’est pas le cas du sanglier.

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