Henri LAURENT (1894-1945) | |
Henri Laurent est né le 31 décembre 1894. Ce terrassier, marié et père de cinq enfants, est venu de Rouen se réfugier à Revel au printemps 1940. Il rejoint la Résistance dès le début de 1943 (où ses services seront homologués avec le grade d'adjudant). Lors de la création du Corps Franc de la Montagne Noire, il se dépense sans compter pour en assurer le ravitaillement en viande. Il bat la campagne toutes les nuits pour acheter du bétail. Il installe même une cantine, chez lui, au Padouvenc de Castres, pour les jeunes réfractaires du STO qui travaillaient pour les adductions d'eau potable. Dénoncé par de faux-maquisards pour menées subversives et ravitaillement de réfractaires, il est arrêté le 23 mars 1944, à Revel, par la police française, avec son fils Eugène. Ce dernier, en raison de son jeune âge sera relâché au bout de cinq jours.
Henri Laurent et Roger Reynis (arrêté le même jour) sont internés à la prison Saint-Michel, puis livrés par la police française à la Gestapo le 23 juin 1944. Le 2 juillet. H. Laurent et ses compagnons sont embarqués pour l'Allemagne, mais au bout de dix jours de pérégrinations, ils se retrouvent au Fort du Hâ, près de Bordeaux, où ils restent jusqu'au 10 août. Puis c'est la fameuse odyssée du « train fantôme », appelé aussi « train de la mort » : Bordeaux, Toulouse, Montpellier, la vallée du Rhône avec les bombardements, les marches et les transferts de trains, Lyon, Dijon, et enfin l'arrivée à Dachau le 28 août, où Henri Laurent est immatriculé sous le numéro 94 351. C'est de ce train que Roger Reynis a pu s'évader près de Montélimar. Mais, Henri Laurent, épuisé par le voyage et les conditions inhumaines de Dachau, décède le 18 février 1945 à l'infirmerie du camp, avant d'être enterré, avec près de 1200 autres Français, dans une fosse commune à Leitenberg.
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