HENRI SEVENET (1914 - 1944) | ||
Né le 3 novembre 1914 à Chédigny (Indre et Loire). Son père, engagé volontaire, fut tué le 20 juin 1915 aux Eparges (Meuse) dans la tranchée de Calonne. Elevé par sa mère en Touraine puis mis à l'école des Roches, sa santé délicate à l'époque, ne lui permit pas de supporter l'internat et il dut terminer ses études avec des professeurs particuliers. La guerre le trouva en 1939 employé dans une compagnie d'assurances à Paris. Parti en Août comme soldat, il fut fait prisonnier en mai 1940, réussit à s'évader et devint chauffeur du général Giraud avec lequel il fut fait prisonnier trois semaines après. Il mit 5 mois pour s'évader à nouveau et rejoindre la zone non occupée (novembre 1940) ; Travaillant à Lyon chez des amis, il fut amené par son cousin Philippe de Vemecourt dans le SOE (Special Operation Executive), réseau anglais chargé de préparer le futur débarquement allié en France par des envois d'armes et, aussi, d'en assurer la sécurité et le bon emploi. Après quelques mois d'activité, Henri Sévenet fut convoqué à Londres où il fit son apprentissage de parachutiste et de saboteur et reçut le grade de lieutenant. Il fut parachuté à Loches (où il fut réceptionné par sa mère) avec mission de réorganiser son ancien réseau. Celui-ci étant décimé, sa tête mise à prix, Henri Sévenet rejoignit la région de Toulouse où il fit connaissance de Mompezat qui lui permit de franchir la frontière espagnole pour rejoindre Londres où il rencontra "Richardson", rentré lui aussi d'une première mission en France. Infiltrés par des voies différentes ils se retrouveront tous les deux dans la région toulousaine où, avec Mompezat, ils poursuivront une double mission: une, au titre du SOE, concernera la réception et l'emploi de nombreux parachutages dans l'Ariège, la Haute Garonne, le Gers, le Tarn..., l'autre, au titre de l'Etat-Major Interallié de Londres, constitution d'une unité de combat agissant sur les voies de communications et les arrières ennemis, en liaison avec les forces alliées de débarquement dans la Méditerranée. Ce fut le Corps Franc de la Montagne Noire. Combattant d'un courage exceptionnel et meneur d'homme incontesté, Henri Sévenet après avoir été un remarquable soldat ne devait pas assister à une victoire à laquelle, à son échelon, il avait tant contribué: dans le soleil matinal du 20 juillet 1944 il fut décapité par les éclats d'une bombe lâchée par un bombardier de la Luftwaffe appuyant l'attaque au sol par des forces allemandes considérables, de l'unité de choc qu'il avait su constituer. Dans sa sobriété toute militaire le Journal de Marche du Corps Franc de la Montagne Noire relate l'engagement personnel, le courage et la foi d'un pur héros aujourd'hui enterré au cimetière du petit village de Laprade, au cœur de la Montagne Noire, où le capitaine de Kervenoaël et l'abbé de Villeneuve, ses camarades de combat, ont souhaité être enterrés à son côté, en souvenir de ce pur idéal qu'ils avaient en commun: I'amour de la France. Connu au Corps Franc sous le nom de Commandant Mathieu, Henri Sévenet était connu au SOE sous celui de capitaine Thomas, portant le nom de code "Rodolphe" pendant sa dernière mission.
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