Il est né le 25 janvier 1902 à Sartène(Corse) , lieu de garnison de son père, officier d'active.

 Après le baccalauréat passé à Nice, il entreprend des études à la Faculté de Toulouse. Ex-interne de l'hôpital de Perpignan, ancien externe des hôpitaux, lauréat de la Faculté, il soutient sa thèse en novembre 1927.

 En 1928, il s'installe à Revel où il ouvre, boulevard Gambetta, son cabinet. Médecin réputé et estimé de la population, le docteur Roger Ricalens s'occupe particulièrement des jeunes en les incitant à pratiquer des activités sportives.

 Pour cela, en 1931, il fonde le Club Nautique situé en bordure du bassin de Saint-Ferréol. Il veut en faire un lieu d'activité populaire où les Revélois pourront se retrouver pour pratiquer des sports nautiques (natation, voile, aviron) et aussi le tennis.

Très vite, il prend le parti de la Résistance et devient l'un des médecins des maquis. Le 14 juillet 1944, il meurt tragiquement aux portes de Revel.

Ses obsèques ont eu lieu en présence d'une foule considérable et dans une émotion générale. Au cimetière, lors de l'inhumation, son confrère, le. docteur Carrade, alors maire de Revel, a rendu un dernier hommage à ce grand résistant revélois.

Plus tard, après la libération, une stèle a été érigée à l'endroit où il a été tué.

A cette occasion, le docteur Ferrié, chirurgien de Castelnaudary, a prononcé une allocution pour rendre hommage à son confrère et ami.

La Médaille de la Résistance a été décernée au médecin capitaine Roger Ricalens avec la citation suivante : « Médecin connu et aimé dans la région de Revel et de Castelnaudary, s'est depuis le début, dévoué à la cause de la Résistance. A rendu des services de tous ordres à tous les clandestins et à tous les maquis avec lesquels il était en contact. La délégation militaire et les chefs du M.L.N. lui doivent en particulier une reconnaissance profonde car il leur a permis de remplir leurs fonctions dans les conditions les meilleures dans son département. Mortellement blessé à la suite d'une tragique méprise, est mort dans la consternation générale en prononçant des paroles de pardon et d'excuses envers ceux qui l'avaient tué... »

Le professeur de médecine Jean-Michel Suc, dont le père, René, était un ami très proche de R. Ricalens, signale à ce sujet :« Après les sommations d'usage, le maquisard tire sur la voiture, et atteint le pneu de secours, plaqué sur la malle dans la 202 Peugeot...R. Ricalens est gravement blessé... Transporté à l'hôpital, Ricalens appelle à son secours son vieil ami, René Suc, résidant à Dourgne... Une voiture du Corps Franc arrive de Revel pour chercher mon père.. Arrivé à Revel, ce dernier, malgré ses efforts, ne peut que constater les blessures vasculaires abdominales mortelles de son ami, victime d'une méprise... Mon père fut désespéré de n'avoir pas pu sauver son ami de toujours...»

Homme de pensée et d'action, doté d'une vive intelligence et d'une forte volonté, le docteur Roger Ricalens a mis son énergie et sa passion au service de ses concitoyens et de ses convictions.

Lors de l'inauguration de cette stèle, le docteur Ferrié a prononcé un émouvant discours dont voici quelques extraits :« Ricalens est mort victime d'une méprise car s'il avait pu se douter que c'étaient les hommes du Corps Franc, il se serait arrêté, il était des leurs, il était des nôtres (..) Patriote fervent, il avait horreur des Boches et jamais un seul instant, il n'a douté de la victoire finale (..) Il fallait que son souvenir soit matérialisé à l'endroit même où il fut blessé. Les Résistants de Revel ont voulu que les futures générations n'oublient pas Roger Ricalens et sa fin tragique. »