Société d'Histoire de Revel Saint-Ferréol                          -                                 CAHIER D'HISTOIRE DE REVEL N° 21   pages 46-51

 

Les Soréziens dans l’Épopée Napoléonienne

 

Par Jacques Sicart et Bernard Silvestre

 

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 RETOUR CAHIER D'HISTOIRE N° 21

 

Conférence tenue à l’occasion d’une réunion d’anciens élèves pour la célébration du 150ème anniversaire du Père Lacordaire (à l’invitation de l’Association des Anciens élèves de l’École de Sorèze).
Auditorium de l’Abbaye-école de Sorèze, le 26 mai 2012.

 

1ère partie

L'ÉCOLE DE SORÈZE

En 1776, la notoriété en matière d'enseignement de l'École de Sorèze lui vaut de faire partie des 12 écoles du Royaume choisies par Louis XVI pour assurer la formation des officiers de son armée. En 1779, l'une d'entre-elles, située à Brienne, accueille un gamin corse au prénom curieux : Napoléon !

En 1789, l'École de Sorèze compte 380 élèves. Plusieurs d'entre eux accueillent avec intérêt la Révolution Française et s'engagent dans les bataillons de volontaires départementaux pour défendre dès 1793 la jeune République. Citons notamment Barbot, Marcelin Marbot, Sanson.

L'épopée dont ils deviennent les acteurs ne s'achèvera que 23 ans plus tard, dans la plaine de Waterloo.

Évoquons leurs parcours sans oublier ceux qui, par conviction ou par tradition familiale, ont fait le choix de la défense de la monarchie.

2ème partie

LES SORÉZIENS ROYALISTES

Henri du VERGIER de la ROCHEJAQUELEIN (1772 – 1794)

Fils du marquis de la Rochejaquelein, maréchal de camp, il quitte son Poitou natal à l'âge de 11 ans et se rend à l'École de Sorèze où il reçoit, pendant 3 ans, une solide formation.
Membre de la Garde Constitutionnelle du roi Louis XVI, il connaît le baptême du feu en défendant les Tuileries dans la journée du 10 août 1792.
En 1795, il rejoint le Poitou et prend la tête des paysans insurgés contre la République en leur tenant le discours suivant :

« Mes amis, je ne suis qu'un enfant mais par mon courage, je me montrerai digne de vous commander. Si j'avance, suivez-moi. Si je recule, tuez-moi, si je meurs vengez-moi ».

ROCHEJAQUELEIN

Henri du Vergier de la Rochejaquelein
(1772 – 1794) 

Surnommé « Monsieur Henri », toujours au premier rang, adoré de ses hommes, il est le chef le plus prestigieux et le plus jeune de l'Armée Catholique Royale. Élu Généralissime en 1793, il est tué d'une balle en plein front l'année suivante, âgé de 21 ans, par un fantassin Républicain.

 

 

 

Comte Jules-Antoine de PAULO

Ce Sorézien fait partie de la jeunesse dorée issue de la noblesse parlementaire Toulousaine. Son cursus est identique à celui de son camarade d'études Barbot. Ce détail est important car leurs parcours se croiseront.

Général en chef des Royalistes du Midi lors de l'insurrection royaliste de l'an 7 (1799) en pays toulousain, de Paulo commande environ 10.000 paysans.

À leur tête, il tente sans succès d'investir Toulouse dans la nuit du 5 au 6 août. Repoussé vers les hauteurs de Pech-David, il se replie avec de lourdes pertes vers le Comminges. Le 20 août, ses troupes sont écrasées à Montréjeau par une attaque Républicaine menée par l'Adjudant-général Barbot, ancien élève de Sorèze. Ce dernier rédige alors un rapport destiné à son supérieur, le Général Commes dans lequel il affirme : « Le Comte de Paulo est compté parmi les morts ». Or, de Paulo s'est enfui vers l'Espagne sans être poursuivi.

La solidarité entre Soréziens l'a sauvé de la guillotine. Amnistié et autorisé à rentrer en France au début du Consulat, il décède en 1804, victime d'une chute de cheval.

 

 

Louis-Auguste-Victor de GHAISNE de BOURMONT (1773 – 1846)

Fervent royaliste, il émigre en 1791 et sert dans l'armée des Princes avant de rejoindre la résistance vendéenne en 1795. Commandant en chef de l'Armée des chouans du Maine, il est vainqueur des bleus à Saumur et au Mans. Au début du Consulat, il accepte la paix et l'amnistie proposée par Bonaparte et intègre l'Armée impériale en 1807.

GHAISNE DE BOURMONT  GHAISNE DE BOURMONT1Louis-Auguste-Victor de Ghaisne de Bourmont (1773 – 1846)

Il sert en Italie, en Russie, en 1812, en Allemagne où il est blessé en 1813. Nommé Général de Brigade la même année, il participe à la Campagne de France en 1814 et obtient les étoiles de Général de Division.

Il participe à la campagne de Belgique lors des « 100 jours ». Le 15 juin 1815, il se déshonore en désertant et en passant à l'ennemi avec son État-major mais aussi avec tous les secrets concernant les effectifs et la stratégie de la Grande Armée. Sa fidélité à la Monarchie n'excuse pas sa trahison.

Deux Soréziens à Quiberon 1795

Pierre CONSTANT, comte de SUZANNETSUZANNET

Né en 1772 à Chavagnes-en-Paillers, en Vendée. Élève à Sorèze à partir de 1783 puis officier des Gardes Françaises du Roi. Émigré en Grande-Bretagne en 1792, il participe 3 ans plus tard à l’expédition de Quiberon.

Le 25 juin 1795, une flotte anglaise de 100 navires débarque à Quiberon une armée composée notamment d’émigrés royalistes français, revêtus de l’uniforme rouge de l’infanterie anglaise. Parmi eux, 2 Soréziens : Suzannet et Philippe Caffarelli du Falga. L’expédition écrasée par les troupes républicaines commandées par le Général Hoche tourne au désastre. Peu de survivants échappent au massacre. C’est le cas de Suzannet qui parvient à rejoindre la résistance vendéenne.

1799 : Emprisonné puis évadé après l’échec du complot de Cadoudal visant à tuer le Premier Consul Bonaparte, il s’enfuit en Allemagne.

1815 : Pendant les 100 jours, la Grande Armée considérablement affaiblie fait à nouveau face aux armées anglo-prussiennes. La période est propice au nouveau soulèvement vendéen auquel Suzannet participe à la tête du 3ème corps de l’Armée Royale.
Le 20 juin 1815, il est mortellement blessé lors de la bataille de Rocheferrière (85) livrée contre l’Infanterie Impériale commandée par le Général Lamarque.

Philippe CAFFARELLI du FALGA  (1757 -  1795)

Seul des garçons composant la fratrie de la famille Caffarelli du Falga, Philippe n'est pas pris de passion pour les idées nouvelles du Siècle des Lumières.
Lieutenant-colonel au Régiment du Dauphiné, il émigre après le 10 août 1792 et participe, comme Suzannet, à l'expédition de Quiberon en 1795. Moins chanceux, il fait partie des nombreux prisonniers fusillés par les républicains aux environs d'Auray (Basse-Bretagne).

Sous la Restauration, un imposant mémorial est érigé au milieu du champ dit « des martyrs», lieu de leur exécution. Philippe Caffarelli du Falga fait partie de la liste des victimes dont les noms sont gravés dans le marbre du monument.

Pierre Constant, comte de Suzannet  (1772 – 1815)

 

3ème partie

LES HÉROS DE LÉGENDE

- Les frères Caffarelli
- Le Général d'Hautpoul
- Le Colonel Marbot

Les frères CAFFARELLI du FALGA

Fils de Caffarelli, seigneur du Falga et de Marie d'Anceau de Lavelanet, les membres de la fratrie sont tous nés au Falga, près de Toulouse, dans la seconde moitié du 18ème siècle.

Quatre garçons choisissent la carrière des armes, deux l'état ecclésiastique.                                                                                                                                                                                                 

À peine âgée de 33 ans à la mort du chef de famille, leur mère prend en charge avec fermeté le suivi de l'éducation de ses fils au collège de Sorèze. Leurs noms sont mentionnés dans le « Sorezium » de Lacordaire où il est rappelé que :

 « Bonaparte a trouvé dans Sorèze 20 généraux et 5 Caffarelli ».

MAXIMILIEN-CAFFARELLIMaximilien CAFFARELLI  (le plus célèbre)

Maximilien Caffarelli (1756 – 1799)

Né le 13 février 1756, il fait de solides études au collège de Sorèze puis à l'école du génie de Mézières où il montre autant de dispositions pour les sciences que pour la philosophie.
Chef de brigade en 1795, il perd la jambe gauche emportée par un boulet à l'armée de Sambre-et-Meuse et gagne, peu après, ses étoiles de Général.

Esprit ouvert, curieux de tout, très cultivé, Maximilien Caffarelli est l'archétype de l'homme des Lumières.
En 1797, il intègre le cercle très fermé des intimes de Bonaparte grâce au mathématicien Monge, son ancien professeur à Mézières. Le groupe est formé d'intellectuels, d'artistes et de généraux qui tous, marqueront leur époque. En 1798, Caffarelli est chargé de l'organisation de l'expédition d'Égypte, mais aussi de la Commission des Sciences et des Arts puis de l'Institut d'Égypte. À la tête de ces deux associations pacifiques, il modernise le pays conquis en construisant fours à pains, moulins à vent, hôpitaux, imprimeries, laboratoires de physique et chimie, observatoires.

Il améliore canaux, routes, puits, égouts, urbanisme et aqueducs. Au fur et à mesure de l'occupation du terrain, il envoie de plus en plus loin ses collaborateurs dresser cartes et croquis des régions.

L'activité militaire de Maximilien Caffarelli est également remarquable. Commandant en chef à l'Armée d'Orient concernant le génie, il participe au siège de Saint-Jean-d'Acre. Lors de l'inspection d'une tranchée en construction autour des remparts de la ville, son coude est fracassé par un tir de fusil. Amputé par le chirurgien Larrey, il succombe à sa blessure après avoir fait ses adieux à son ami Bonaparte venu à son chevet (27 février 1799).

Marie-Francois-Auguste CAFFARELLI du FALGA

Quatrième de la fratrie Caffarelli, il sert la République à partir de 1793 dans les Pyrénées contre les Espagnols puis à l'armée du Rhin où il commande le 9ème régiment d'infanterie légère. Adjudant-général de la Garde des Consuls en 1800, il est, à ce titre, présent à la bataille de Marengo.

Sous le 1er Empire, il remplit tour à tour les fonctions de Général et d’aide de camp de Napoléon à Austerlitz. Ministre de la guerre d'Eugène de Beauharnais au royaume d'Italie en 1806, général en chef lors de la campagne d'Espagne et gouverneur du Palais de l'impératrice en 1813. À ce titre, au crépuscule de l'épopée, il accompagne Marie-Louise et le roi de Rome à Vienne en 1814.

Toujours fidèle, il se rallie à Napoléon lors des « 100 jours ». Ce dernier déclarait à Ste-Hélène : « Tous les Caffarelli sont des fanatiques de l'honneur ».

Joseph CAFFARELLI du FALGA (1759 – 1845)

Enseigne de vaisseau en 1780, il sert sous les ordres de l'amiral de Grasse lors de la guerre d'Amérique (1781-1783), notamment aux batailles navales de Tabogo, de la Chesapeake, de Saint-Christophe et des Saintes contre la Navy.
Lieutenant de vaisseau en 1786, il quitte la marine en 1793, intègre l'arme du génie et combat à l'armée des Pyrénées-Orientales contre les Espagnols puis à l'armée du Rhin.
Nommé Conseiller d'État en 1799, il devient le premier préfet maritime de Brest l'année suivante.

Doté comme son frère Max d'un extraordinaire talent d'organisateur, il transforme complètement l'arsenal et les services du port au point de le rendre exemplaire. Comte de l'Empire en 1810, il crée l'école navale embarquée de   Brest et rétablit le fonctionnement de l'inscription maritime.
Pair de France pendant les 100 jours puis destitué par la Restauration, il quitte la vie publique et décède à Lavelanet-de-Comminges en 1845. Veuf depuis 1817, il laisse à sa fille ainée, mariée au Colonel Gleizes, ancien élève de Sorèze, son château et ses tableaux.
 
Quelques mots sur son gendre

Le Colonel Auguste GLEIZES  (1781-1863)

Né à Dourgne dans le Tarn en 1781, Auguste Gleizes étudie à Sorèze de 1791 à 1798, puis à l'École Polytechnique.
Sous l'Empire, il sert dans le génie en Autriche, en Allemagne et en Russie. Capturé, épuisé dans la neige lors de la terrible retraite de Russie en 1812, il ne retrouve la liberté qu'en 1814 après 2 ans de captivité.
Admis à la retraite en 1841, le Colonel Gleizes se retire à Lavelanet-de-Comminges où il s'éteint en 1863.
Signalons, pour conclure cette évocation de la famille Caffarelli, que les noms de Maximilien et d'Auguste sont gravés sur la face sud de l'Arc de Triomphe, en plein cœur de notre capitale.

HAUTPOUL

 

LE GÉNÉRAL D'HAUTPOUL

(1754 – 1807)

Né à Salettes, dans le Tarn, le 13 Mai 1754, il s'engage dans l'armée royale, monte rapidement en grade et commande le 6eme régiment des chasseurs à cheval au début des guerres révolutionnaires. Malgré la loi excluant les nobles de l'armée, il reste à la tête de ses cavaliers, à leur insistante demande. Sa conduite au combat sous la Première République lui vaut les étoiles de Général de Division.

Sous l'Empire, il se couvre de gloire par ses charges héroïques à la tête de ses cuirassiers.

À Austerlitz (1805), il enfonce le centre Russe sur le plateau de Pratzen. À Iéna (1806), son action arrache la victoire. L'année suivante, lors de la campagne de Pologne, a lieu la sanglante bataille d'Eylau contre les Russes (8/02/1807). Les deux armées s'affrontent sur un faible espace recouvert de neige. La bataille reste indécise car les deux armées font preuve de ténacité et restent stoïques sous la mitraille d'artillerie. Une soudaine tempête de neige favorise temporairement nos adversaires. C'est alors que Napoléon ordonne à Murat de porter un énorme coup décisif. À la tête de 80 escadrons de cavalerie, le maréchal, assisté par d'Hautpoul, enfonce le centre Russe. Ces derniers, après une admirable résistance, plient sous le nombre et abandonnent le champ de bataille. La victoire de la Grande Armée est acquise au prix de 10.000 hommes, tués ou blessés, parmi lesquels le général d'Hautpoul.
Mortellement blessé par un biscaïen qui lui a fracturé la cuisse droite, il est transporté à Vornen, village tout proche où il refuse obstinément l'amputation proposée avec insistance par Larrey. Il meurt de septicémie après 6 jours d'atroces souffrances le 14 février 1807.
  Le nom du général d'Hautpoul, grand aigle de la Légion d'Honneur est gravé sur la face est de l'Arc de Triomphe.

 

 

Marcelin de MARBOTMARBOT

Fils d'un général de la Révolution, il voit le jour au château de la Rivière, à Altillac (aujourd'hui en Corrèze) en 1782. Il intègre l'École de Sorèze à l'âge de 11 ans.
« Mon père avait raison de me conduire au collège pour y faire mon éducation » écrit-il dans ses mémoires. « Cependant je n'en eus pas moins le cœur serré à la vue des hautes et sombres murailles du cloître dans lequel on allait m'enfermer ».

Âgé de 16 ans à la fin de ses études, il s'engage au 1er régiment de Hussards et reçoit le baptême du feu en Italie. Il se distingue à la bataille de Marengo et au siège de Gênes.
Officier d'Ordonnance du Maréchal Augereau, il sert à Austerlitz. Capitaine en 1807, il est blessé à Eylau en portant un ordre au milieu de la fournaise de la bataille.
Passé à l'État-major des maréchaux Lannes puis Masséna, il sert en Autriche en 1809 puis en Espagne où il reçoit deux blessures : l'une à Agreda, l'autre à Saragosse.

Âgé de 30 ans et déjà colonel du 23ème régiment de chasseurs à cheval pendant la campagne de Russie de 1812, il reçoit 2 coups de sabre près de la Bérézina.
1813 : il combat à Hanau et Leipzig lors de la campagne d'Allemagne.
Colonel du 7ème régiment de Hussards pendant les «100 jours», il reçoit une nouvelle blessure en chargeant à la tête de son régiment à Waterloo.

Napoléon tient Marbot en haute estime. Il lui lègue 100.000 francs par testament rédigé à Sainte-Hélène en mentionnant :

« Je l'engage à continuer à écrire pour la défense de la gloire des Armées Françaises ».

Marcelin de Marbot (1782 – 1854)

4ème partie

LES SORÉZIENS CÉLÈBRES

Général FORNIER dit FÉNEROL

Né à Escoussens aujourd'hui dans le Tarn en 1761, il est formé à l'École de Sorèze et s'engage dans la cavalerie à l'âge de 18 ans.

Commandant de la Légion d'Honneur en 1804, Général de brigade au début de l'Empire, il sert à Austerlitz en 1805 et en Prusse en 1806.

Lors de la campagne de Pologne, il charge à la tête de sa brigade de dragons à la bataille de Golymin contre les Russes (26/12/1806). Il est tué par un éclat d'obus à l’âge de 45 ans.

SANSONNicolas-Antoine SANSON (1756 – 1824)

Fils d'un « maître fripier », il naît à Paris en 1756. Pendant 16 ans, il enseigne les mathématiques, les fortifications et la topographie au collège de Sorèze.
En 1792, il s'engage comme simple volontaire au 1er bataillon du Tarn pour défendre la « Patrie en danger ».

Nommé Capitaine du génie, il combat les Espagnols à l'Armée des Pyrénées-Orientales puis passe à l'Armée d'Italie. En 1798, il participe à l'expédition d'Égypte. Un an plus tard, à la mort de Maximilien Caffarelli, il est nommé commandant en chef du génie de l'Armée d'Égypte et Général de brigade.

Sous l'Empire, il sert à Austerlitz, Eylau et Friedland.  Nommé Général de division et comte d'Empire, il participe à la Campagne d'Espagne puis à la Campagne de Russie. Prisonnier des Russes lors de la terrible retraite de 1812, il ne rentre en France qu'en 1814. Il est mis à la retraite sous la Restauration en 1815. Son nom est inscrit au côté sud de l'Arc de Triomphe.

 

Nicolas-Antoine Sanson
(1756 – 1824)

 

 

 

Colonel Jules-Antoine PAULINPAULIN

Fils de Nicolas Paulin, professeur de mathématiques et de fortifications au collège de Sorèze, Jules-Antoine Paulin naît à Sorèze le 12 mars 1782. Après de solides études à Sorèze, puis à l’École Polytechnique d'où il sort parmi les premiers, il intègre le corps du génie en 1801.

Capitaine au début de l'Empire, il sert à Naples en 1806, en Pologne en 1807, en Espagne en 1808, en Allemagne en 1809 et 1813.

Promu Colonel en 1814 à l'âge de 32 ans, il est mis en non-activité l'année suivante après les 100 jours. Ses souvenirs ont été publiés en 1895 par son petit-neveu et réédités en 2002 par la librairie des deux Empires.

Colonel Jules-Antoine Paulin (1782 – 1876)

DEJEAN

 

 

Général Jean-François-Aimé DÉJEAN (1749 – 1824)

Né à Castelnaudary en 1749, Déjean entre à l'École de Sorèze dès l'âge de 10 ans. Il y reçoit, pendant 7 ans, une solide formation. Il intègre ensuite l'école du Génie de Mézières d'où il sort en 1777 avec le grade de Capitaine.
Sa compétence et son action pendant les guerres de la Première République lui valent les étoiles de Général de Division en 1795. Distingué par Bonaparte au  début du  Consulat, il    est successivement nommé :

-   Conseiller d'État en décembre 1799
-   Ministre de l'Administration de la guerre de 1802 à 1810
-   Grand Aigle de la Légion d'Honneur en 1805
-   Sénateur en 1810
-   Comte de l'Empire en 1808

-   Pair de France aux 100 jours.

Mis à la retraite sous la Restauration, il meurt à Paris en 1824. Son nom est inscrit au côté nord de l'Arc de Triomphe.

 

 

 

 

 

Le Général Antoine ANDRÉOSSYANTOINE-ANDREOSSY

Né le 6 mars 1761, il n'a que 10 ans quand il entre au collège de Sorèze où il étudie pendant 6 ans. Il intègre ensuite l'école d'artillerie de Metz d'où il sort lieutenant.

Sa conduite pendant la première campagne d'Italie lui vaut d'être nommé général de brigade par Bonaparte (1797).
Chef d'État-major du Général Berthier à l'armée d'Orient en 1798, il fait aussi partie de la commission de l'Institut d'Égypte dirigé par Maximilien Caffarelli.
Il rentre en France en 1799 avec Bonaparte et participe au Coup d'État du 18 Brumaire où son action est décisive.

Dès lors il est comblé de titres et de missions de confiance :

-   Général de division en 1800
-   Grand Aigle de la Légion d'Honneur
-  Comte de l'Empire et Gouverneur de Vienne en 1809
-   Membre du Conseil d'État en 1810
-   puis Ambassadeur à Constantinople.

Il s'éteint à Montauban en 1828.
Son nom est inscrit sur le côté sud de l'Arc de Triomphe.

Le Général Antoine Andréossy(1761 – 1828)

 

Le général de BARBOT (1770 – 1839)

Fils de Pierre de Barbot, avocat au Parlement de Toulouse et ancien Capitoul, Marie-Étienne voit le jour rue Sainte-Ursule à Toulouse en 1770.

Âgé de 11 ans en 1781, il a la fierté d'être admis au collège militaire de Sorèze.
Les années passées dans le célèbre établissement vont former sa personnalité.

La Première République

Dès sa sortie de Sorèze, Barbot intègre la Garde Nationale de Toulouse.
1793 : La Patrie est déclarée en danger. Sans hésitation, Barbot s'engage avec enthousiasme dans le 4ème bataillon des volontaires de la Haute-Garonne. Il a 22 ans.
Élu par ses camarades Capitaine puis chef de bataillon, il reçoit le baptême du feu en Savoie. Il sert ensuite au siège de Toulon puis à l'Armée des Pyrénées-Orientales contre les Espagnols.
Nommé Adjudant-général, grade intermédiaire entre Colonel et Général, mais dans le service d'État-major, il prend une part décisive en 1799 à l'écrasement de l'insurrection royaliste de l'an 7 (1799) en pays toulousain.

Le Premier Empire

Août 1805 : La Grande Armée part à la conquête de l'Europe.
1806 : Les territoires Allemands sont divisés en 5 grandes régions gouvernées par 5 généraux français. Barbot est nommé chef d'État-major du Général Lagrange, gouverneur de la région de Messe-Cassel. Dans ce contexte se déroule l'un des événements les plus étonnants de sa carrière.

Cas de conscience à Hersfeld

Décembre 1806 : opposés à l'occupation de leur pays par notre armée, une bande d'insurgés Hersois s'empare de fusils dans la maison commune (mairie) d'Hersfeld en tuant le fantassin français de garde. La fouille des maisons du bourg permet de récupérer un fusil chez le nommé Johanes Schlusser. De Varsovie où il se trouve, Napoléon, informé, fait parvenir ses ordres :

« Mon intention est que ce village soit brûlé et que 30 des principaux meneurs soient passés par les armes ».

Le Général Lagrange fait exécuter Johanes Schlusser dès réception de ce courrier. Il envoie ensuite Barbot à Hersfeld.
Après une minutieuse enquête, ce dernier acquiert la certitude de l'innocence des habitants du bourg et prend l'énorme responsabilité de ne livrer aux flammes que quelques maisons isolées et sans valeur.
On imagine facilement le soulagement des villageois et l’on comprend que les résidents actuels aient fêté avec reconnaissance le bicentenaire de cet événement !

Barbot : la Campagne d'Espagne
Barbot intègre l'Armée d'Espagne en 1808. Nommé Général de brigade en 1811, il gouverne la province de Tolède, puis celle de Valladolid. La défaite de Victoria contraint l'armée d'Espagne à évacuer la péninsule en 1813.
De retour en France, Barbot participe à la campagne des Pyrénées contre l'armée anglo-ibérique commandée par le futur duc de Wellington. Blessé à la bataille d'Orthez, il est pourtant présent, au crépuscule de l'Empire, à la bataille de Toulouse du 10 Avril 1814.

Épilogue
 
2007 - année du bicentenaire de l'insurrection d’Hersfeld contre l'occupation des troupes de Napoléon. Trois hommes déposent une gerbe sur la tombe de Barbot au cimetière «Terre-Cabade » de Toulouse. Il s'agit de M. Klaus Peklo, délégué par la municipalité d'Hersfeld, de M. Mamy, maire de Sorèze et de M. Languillon, ancien élève de l'École de Sorèze. Sur le ruban entourant les fleurs, on lit :

« À la mémoire du sauveur d'Hersfeld en 1807. Avec toute notre reconnaissance.
Le Conseil municipal d'Hersfeld. Allemagne »

Nous sommes heureux de terminer notre évocation par cette scène emblématique d'un projet cher à Napoléon.

 

« La Construction Européenne »

Les Soréziens ont traversé l'épopée Napoléonienne avec courage et panache. Le nombre de blessures au combat reçues par chacun d'entre eux atteste de leur engagement.

L'École de Sorèze peut être fière de les avoir formés.

 

Notes

Texte, photos de la conférence et diaporama donnés par monsieur Jacques Sicart, membre de la délégation Midi-Pyrénées du Souvenir Napoléonien.

 

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