Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE |
Catalogue de ses Ouvrages.
1. En l’année 1680 il écrivit contre l’Exposition de la Doctrine de l’Église Catholique de M. Bossuet. Son livre passa sous les yeux des Pasteurs commis par le Synode pour l’examen des livres de Religion, et en fut extrêmement approuvé. Mais divers contretemps survenus alors, en suspendirent l’impression, et il est resté jusqu’ici sans être imprimé.
2. Vers le même temps il entreprit un Commentaire Latin sur l’Épître aux Éphésiens, qu’il poussa jusqu’au 4e Chapitre: mais deux grandes maladies qu’il eut dans ce temps là, par trop de travail et de fatigue, interrompirent cet Ouvrage, qui est demeuré imparfait.
3. En Hollande il fut prié de faire des notes sur le Nouveau Testament. Il travailla à cet Ouvrage avec application, retoucha la version ordinaire dans ce qu’elle avait de trop vieux par rapport au Langage, fit de nouvelles Préfaces sur chacun des livres Sacrés du N.T. et en mit une longue et très instructive à la tête de cet Ouvrage, sous le titre de Considérations Générales sur la Religion Chrétienne, dans laquelle il a solidement établi l’autorité des ces saints livres, et la vérité de la Religion Chrétienne et de ses Mystères. Premièrement Contre les Sociniens, et ensuite contre les Juifs; prouvant à ceux-ci par plusieurs démonstrations que Jésus-Christ est le Messie. Les notes sur les Textes particuliers ont répondu un grand jour sur les endroits difficiles, et outre les matières de Théologie qu’elles contiennent, elles sont mêlées de remarques de Littérature, qui ne contribuent pas peu à éclaircir le texte sacré. Cet Ouvrage a été imprimé à Utrecht in-4° l’an 1696.
4. Deux années après il composa l’Histoire du Vieux et du Nouveau Testament. Elle fut imprimée en deux volumes in-fol. avec 424 belles Estampes, à Amsterdam chez Pierre Mortier l’an 1700. Elle fut réimprimée, et traduite en Hollandais. On en a donné une nouvelle édition à Genève sans figures en 3 vol. in-12 et il n’y a que trois ou quatre ans qu’elle a été réimprimée de nouveau à Amsterdam in-4° avec de petites Estampes.
5. Martin fut ensuite chargé par le Synode des Églises Wallonnes d’éclaircir le Vieux Testament par des notes semblables à celles qu’il avait faites sur le Nouveau, et quelques Libraires s’empressèrent à en demander l’impression. Il s’y engagea, fit des Notes savantes, augmentant en plusieurs endroits celle du Nouveau Testament, retoucha la version de L’Ancien par rapport au langage, et mit à la tête de chaque livre, des Préfaces particulières, et à la tête de tout l’Ouvrage une Préface générale remplie d’érudition et de Littérature Sacrée. Cette Bible fut imprimée en 1702 en deux volumes in-fol. à Amsterdam chez Desbordes, Mortier, et Brunel. Les mêmes Libraires la réimprimèrent en 1712 in-4° avec les passages parallèles, et de petites notes en marge. Elle fut aussi imprimée l’an 1710 in-12 à Amsterdam, chez les Wetstein sans notes ni parallèles. On a mis à la tête de cette dernière édition la Préface des anciennes Bibles de Genève, comme si c’eût été l’ancienne Version.
6. Sermons sur divers Textes de l’Écriture Sainte. Amsterdam 1708 in-8°. La réputation que Martin s’était acquise par ses prédications, fit souhaiter l’impression de ses Sermons, qu’il se détermina pour cette raison de donner au public.
7. L’Excellence de la Foy & de ses effets, expliquée en vingt Sermons dans le Chapitre onzième de l’Épître aux Hébreux, prononcés à Utrecht dans les années 1708 & 1709. Amsterdam 8° 1710 deux vol. Ces Sermons n’en furent pas moins bien reçus que les premiers; ils sont actuellement d’autant plus recherchés qu’ils ne sont pas aisés à trouver.
8. Traité de la Religion Naturelle. Amsterdam 1712 in-8°. Se trouve à Paris chez Briasson. Martin met dans tout son jour l’existence de l’unité et les perfection de Dieu avec beaucoup de solidité, de force et de clarté. Les Hollandais ont voulu avoir cet Ouvrage en leur langue et la traduction Hollandaise fut imprimée à Utrecht en 1720. Les Anglais l’ont aussi traduit en leur langue, et fait imprimer à Londres la même année.
9. Le vrai sens du Psaume CX opposé à l’application qu’en a faite à David l’Auteur de la Dissertation insérée dans les trois premiers tomes de l’Histoire critique de la République des Lettres. Amsterdam 1712. Jean Masson, reçu autrefois Candidat en Théologie par un Synode des Provinces-Unies, et depuis fait Ministre en Angleterre, ayant appliqué à David dans son Histoire Critique etc. le Psaume 109 qui est le 110e chez les Protestants, son exposition fut déférée au Synode de Bois-le-Duc au mois de Mai 1713 mais comme elle n’avait été lu que par très peu d’assistants, cette affaire fut renvoyée au Synode qui devait se tenir à Breda au mois de Septembre suivant. Ce Synode condamna unanimement cette exposition à la révélation, et aux déclarations expresses de Jésus-Christ et de ses Apôtres.
M. Masson n’avait pas été nommé dans le Décret du Synode, mais jaloux de la gloire d’avoir inventé une exposition si nouvelle et si hardie, il en entreprit la défense par un écrit, où le Synode de Breda n’était pas épargné. Il attaqua en particulier Martin, qui avait été un des Opinants dans ce Synode, mais qui n’avait dressé ni minuté l’article, et qui n’avait pas non plus été du nombre de ceux qui avaient dénoncé l’exposition. Ce fut ce qui engagea notre Auteur à composer l’ouvrage dont il s’agit ici, dans lequel il défend le décret du Synode, combat la nouvelle exposition littérale du sieur Masson, et établit le vrai sens du Psaume avec autant de modération pour son adversaire, que de force et d’évidence pour le soutien de la vérité. Cet Ouvrage attira à l’Auteur les remerciements et les éloges du Synode qui se tint à la Haye au mois de Mai 1715. M. Masson y opposa un écrit très violent sous le titre de Remarques Apologétiques, sur un libelle de M. David Martin, contre l’explication littérale du Psaumes 11. par M. Jean Masson. On le trouve dans le 8e tome de l’Histoire Critique etc. p. 452. Mais comme il n’y avait rien de nouveau, ni qui méritât de l’attention, Martin jugea à propos d’en demeura là.
10. Deux Dissertations Critique: la première sur le verset 7. du chap. 5. de la I Épître de S. Jean: Il y en a trois au Ciel etc. dans laquelle on prouve l’Authenticité de ce Texte. La seconde sur le passage de Joseph touchant Jésus-Christ, où l’on fait voir, que ce Passage n’est point supposé. Utrecht 1717 in-8°. Ces deux dissertations furent fort bien reçues surtout en Angleterre, où d’habiles Écrivains les traduisirent en leur Langue, et les firent imprimer à Londres.
11. Traité de la Religion révélée, où l’on fait voir que les livres du V. & du N. Testament sont d’inspiration divine, on donne des Règles générales pour les expliquer, & l’on prouve invinciblement contre les Hérétiques modernes la vérité des plus profondes doctrines de la Religion Chrétienne. Leuwarde 1719 in-8° deux vol. Cet Traité sert de suite et d’achèvement à celui de la Religion naturelle.
On y trouvera, dit l’Europe Savante, Tom. 10. p.182 un grand nombre de passages de l’Écriture discutés avec solidité et avec étendue. La manière dont l’Auteur a traité les Questions de Théologie, prouve qu’il a l’esprit net et qu’il est excellent Théologien.
12. Examen de la Réponse de M. Emlyn à la dissertation Critique sur le verset 7. du Ch. 5. de la Ie Épître de S. Jean : Il y en a trois qui rendent témoignage dans le Ciel. Londres 1719 in-8°. La première dissertation de Martin sur le fameux passage de S. Jean, dans laquelle est établie l’Unité du Père; du Fils et du S. Esprit, contre les Antitrinitaires, trouva à Londres un adversaire dans la personne d’un Irlandais, nommé Thomas Emlyn, Ministre d’Irlande, qui y avait été déposé depuis peu pour Socianisme, ou Arianisme, lequel fit un écrit contre elle; mais écrit, dont Martin n’eut pas de peine à faire voir le faible. Sa Réfutation parut en même temps en Anglais et en Français. Emlyn voulut y répondre par une Brochure de 48 pages in-8° qui parut à Londres en 1720 en Anglais; mais ce dernier effort d’une cause déplorée ne servit qu’à donner occasion à Martin de faire un troisième traité sur cette matière.
13. Vérité du Texte de la Ie. Épître de S. Jean chap. 5. v. 7. démontrée par des preuves &c. Utrecht 1721. in-8°. Cet Ouvrage est curieux et rempli de Littérature. Martin y répond aussi à une lettre que le P. le Long de l’Oratoire venait de faire paraître à Paris dans le Journal des Savants, par laquelle il entreprenait de combattre les éditions de Robert Etienne, en produisant des Manuscrits, qu’il croyait avoir été ceux de ce savant Imprimeur, dans lesquels le passage en question ne se trouve point. Martin, à qui cette Lettre était adressée, lui fait voir ici qu’il a été trop facile à prendre pour les Manuscrits d’Étienne ceux de la Bibliothèque du Roi qu’il a produits, et prouve par ces mêmes Manuscrits qu’ils ne peuvent être ceux d’Étienne.
14. Réponse à la Lettre du P. le Long, datée du 12 Avril 1720. Insérée dans l’Europe Savante tom. 12 p. 279. Les raisons par lesquelles Martin défend ici les Manuscrits de Robert Etienne sont au fond les mêmes que celles dont il a fait usage dans le libre précédent, il n’y a que le tour qui soit un peu différent; mais il crut devoir opposer ainsi Lettre à Lettre, et Journal à Journal, parce que ce point de Littérature est d’une grande conséquence pour la cause du passage de S. Jean, dont il a défendu l’authenticité.
Cet Article est de M. Claude, petit fils du fameux Ministre de ce nom [1].
Source : Mémoires pour servir à L'Histoire des Hommes Illustres dans la République des Lettres, Jean-Pierre Nicéron, Paris, 1733, T XXI, p. 270-292.