Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol                                      LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE - N°14 - Année 2009

 

UN REVELOIS, JEAN GABOLDE (1882-1911), DEVIENT HEROS NATIONAL
par Claude POUZOL

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Fin septembre 1911, une lettre du commandant du navire de guerre « Léon Gambetta », M. SATOU, apprend à M. Louis Gabolde, juge honoraire à Revel, la mort de son fils, Jean Gabolde.

 

« Monsieur,

Je remplis un pénible devoir en vous confirmant ce que les dépêches de Saint-Mandrier(1) vous ont déjà appris, la mort de votre cher fils, l'enseigne de vaisseau Gabolde, victime de la catastrophe de l'équipage menacé par les premières explosions, il prit passage dans la chaloupe remorquée par un de nos canots à vapeur, sans même avoir le temps de prendre mes ordres particuliers.

Il est mort en brave et en marin et nous perdons en lui un vaillant officier, espoir de la marine... ». (2)

 

Elle fut suivie d'une lettre du contre-amiral Dartige de Fournet :

 

« Monsieur,

...C'est en allant au premier rang concourir au sauvetage de l'équipage de la « Liberté » en faisant noblement et courageusement son devoir, que votre enfant a été frappé (3).

 

Voici le récit de la catastrophe survenue le 25 septembre 1911, en rade de Toulon, récit tiré de la presse de l'époque (Larousse mensuel n° 57, novembre 1911, p. 257, article d'Henri Nollet) :

 

« A 5h35 du matin, trois petites explosions successives sont entendues vers l'avant du cuirassé d'escadre de la marine française « Liberté »), paraissant venir des soutes aux poudres et presque en même temps, une fumée abondante pénètre dans la casemate de bâbord avant, puis des flammes s'échappent du mât de misaine (creux comme on sait), transformé à l'instant en cheminée.

 

Tandis que quelques matelots à peine éveillés (l'équipage était debout depuis un quart d'heure) s'enfuient vers l'arrière ou se précipitent à la mer, dominés par un sentiment irraisonné de la conservation, la sonnerie « au feu » appelle l'équipage aux postes d'incendie ; les fuyards reviennent aux échelles et, admirable puissance de la discipline, remontent rapidement à bord pour reprendre chacun sa place face au danger. De toutes parts arrivent dans les canots détachés des autres cuirassés au mouillage, des renforts des sauveteurs, avec leur matériel de pompes, extincteurs etc. mais bien que l'ordre ait été donné, dès l'apparition des flammes, de noyer les soutes, l'incendie s'était propagé avec rapidité et à 5h55, une explosion formidable ébranle le navire tout entier, le brisant comme un fétu.

 

Le double pont cuirassé, soulevé, déchiqueté, ouvre dans la coque un effrayant cratère d'où s'échappent violemment poutres de fer et madriers, éclats de tôle et d'acier, plaques de blindages tordues, déchirées, obus fulgurants, matériaux et munitions de toutes sortes, effroyable mitraille qui détruit tout sur son passage, fauche, avec l'équipage, les sauveteurs accourus, pulvérise leurs canots et tombe sur les bâtiments voisins (« République », « Démocratie », « Liberté ») ou éloignés(« Léon Gambetta », « Justice », « Foudre ») pour faire, là encore, de nouvelles victimes et occasionner d'autres dégâts matériels importants.

 

Clameur épouvantable de l'équipage, bruit sinistre de l'explosion, tout cela n'a duré qu'un instant, mais une fumée épaisse, et qui dut asphyxier nombre de braves, flotte encore sur la rade. Lorsqu'elle se dissipe enfin, une masse informe apparaît.

 

Chaos indescriptible de poutres, charpentes et ferrures enchevêtrées, calcinées, tordues, broyées : c'est la partie arrière du bâtiment, sur laquelle la violence de l'explosion a rabattu les ponts blindés, renversé pêle-mêle cheminées, mâts, tourelles et canons.

 

Cette lugubre épave est tout ce qui reste de l'imposant et fier cuirassé : toute la partie avant s'est abimée dans les flots.

 

La plupart des officiers qui n'étaient pas de service ne se trouvaient heureusement pas à bord ; le commandant lui-même et 140 hommes d'équipage étaient en permission régulière, mais la catastrophe faisait cependant tant sur le Liberté que sur les navires voisins, plus de 350 victimes (206 morts, que la mer rendait peu à peu, et environ 150 blessés plus ou moins grièvement).

Il serait superflu de dire que les travaux de déblaiement de l'épave et la recherche des disparus furent poussés avec activité ; mais nul ne dira jamais sans doute les dévouements obscurs qui marquèrent ces heures douloureuses.

Comme en 1907, lors de l'explosion du cuirassé « Iéna », diverses hypothèses furent émises sur les causes du désastre : incendie (accidentel ou provoqué) qui se serait communiqué aux soutes, ou bien déflagration spontanée des poudres B sous l'influence de réactions imprévues.»

 

 

(1) – la dépouille mortelle de Jean Gabolde avait été déposée dans une chapelle de l'hôpital de Saint-Mandrier.

(2) – Marie-Odile Munier, la salle des Illustres de l'Abbaye-Ecole de Soréze, Albi, Presses du centre Universitaire Champollion, 2006, p. 275-285.

(3) – Raynal M. J., « Jean Gabolde, enseigne de vaisseau, 1892­1911 », revue Saint-Thomas d'Aquin, Toulouse, Privat, 1913, p. 36-37.

 

 

 

 

Si le lieu de naissance de Jean-Victor­Nathalie-Emile Gabolde, le 2 juin 1882 à Saint­Pons (Hérault) n'en fait pas un authentique revélois, les Gabolde sont une ancienne famille revéloise de bourgeoisie d'origine artisanale etmarchande, s'élevant peu à peu dans la hiérarchiesociale jusqu'à devenir une des plus riches et considérées.

L'histoire de cette famille reste à écrire (voir l'annexe n° 1).

Jean Gabolde, comme beaucoup d'enfants de la bourgeoisie locale est inscrit, à partir de 1895, à l'Ecole de Soréze où il entre en classe de seconde. Il y restera jusqu'à la fin de la classe de rhétorique. Il est reçu à la première partie du baccalauréat avec la mention AB.

Le reste de sa scolarité se déroulera au Collège Stanislas à Paris, en classe de préparation à l'Ecole Navale.

Comment expliquer ce goût de la chose maritime chez ce petit continental, fort éloigné des choses de la Mer ? Sinon tenter le rapprochement avec l'albigeois Galaup de La Pérouse, qui devint l'explorateur maritime, choisi par Louis XVI, pour un grand voyage de circumnavigation terminé de façon tragique, alors qu'il avait passé toute son enfance en Languedoc terrien ?

 

 

 

JOURNAL L'ILLUSTRATION DU 30SEPTEMBRE 1911

 

illustration

 

En rade de Toulon : les escadres au mouillage, vues du fort de l'Aiguillette, la veille de la catastrophe (dimanche 24 septembre).

De gauche à droite : Edgar Quinet – Léon Gambetta – République – Liberté – Démocratie – Carnot - Jauréguiberry

 

 

 

Admis à l'Ecole Navale (rang 37eme), il est à bord du navire-école « Le Borda », en octobre 1899.(1) Il poursuivra dès lors la vie mouvementée et aventureuse des officiers de marine sur des navires divers et sous des horizons variés. Il est un officier consciencieux qui franchit peu à peu les échelles de la hiérarchie de la marine militaire en devenant enseigne de vaisseau (ce qui correspond au grade de lieutenant).

Il écrit souvent à sa famille, détaillant avec soin et enthousiasme les différentes escales : Djibouti,la Kabylie, la Sicile, le Levant, l'Egypte, les Pyramides. C'est un littéraire cultivé et très catholique. Mais ni le sphinx, ni le Nil ne lui font oublier sa chère Rigole des environs de Revel.

Le matin du 25 septembre 1911, notre enseigne de vaisseau, est en rade de Toulon, au mouillage avec la flotte de guerre de la France à laquelle appartient le « Léon Gambetta », lorsque se produit la terrible catastrophe dont nous avons reproduit le récit détaillé, tiré de la presse.

Extrême curiosité : le dossier professionnel consulté aux Archives de la Marine par M. O. Munier, ne porte aucune trace de son dévouement héroïque. Cependant, un dossier de ces mêmes archives(2), nous apporte quelques chiches détails :

 

« Le 25 septembre 1911, à 5h35, Gabolde, du « Léon Gambetta », partit sur le vapeur n° 2 de ce bord, avec deux quartiers-maîtres et trois matelots pour porter secours au cuirassé « Liberté », à bord duquel on voyait de la fumée et des flammes.

A 5h55, le vapeur était le long de « La Liberté », lorsque ce bâtiment fit explosion, L'enseigne Gabolde et les cinq gradés qui l'accompagnaient trouvèrent la mort dans cette catastrophe ».

On rapporte qu'arrivant à l'échelle de la coupée de « La Liberté », il aurait crié : « Mon commandant, me voilà ! ».

C'est peu comme détails ! Et, faute de mieux, il faut faire appel à l'imagination pour reconstituer ce qui s'est vraiment passé.

Et l'on sent, de la part des chefs directs de Jean Gabolde un certain agacement : « sans prendre mes ordres particuliers » dit son commandant (*). Et cela est vrai : l'enseigne de vaisseau Gabolde part au secours des marins du cuirassé « Liberté » sans ordre officiel.

Par héroïsme, n'a-t-on pas le droit, voire le devoir, de voler au secours de camarades en difficulté, sans penser aux détails.

Complément macabre du dossier cité :

« Le corps de l'enseigne Gabolde » fut trouvé le 25 septembre et transporté à l'hôpital de Saint-Mandrier ».

 

(1) - Marie-Odile Munier, op. cita. P. 276 sq- « Le Borda, n'est pas vraiment un navire-école. Mais les élèves reçus au concours sont logés dans ce vieux bâtiment inapte au voyage : on les appelle les « bordaches ».

(2) - Dossier CC7 4è moderne, carton 453, dossier 5, Archives de la Marine BB – 2014 (M.0 Munier, op. cita. P. 282 et note 422. Voir aussi la photo des escadres au mouillage du dimanche 24 septembre. Le « Léon Gambetta » est un peu éloigné de « La Liberté ». En tout cas ce n'est pas le plus proche !...

 

 

liberte

 

Les effets visibles de l'explosion sur l'arrière de la « LIBERTE » ;
toute la partie avant (en grisé sur ce schéma) a disparu, submergée ou projetée de toutes parts.

 

Sur le dossier de l'officier Gabolde, le capitaine de frégate Paul Chack, chef du service historique de la marine, avait écrit, en travers de la couverture, cette note complémentaire, le 14 février 1929 :

BUSTE

 

 

« Un navire de guerre porte le nom de l'enseigne Gabolde, commémorant ainsi sa conduite héroïque lors de l'explosion du cuirassé « Liberté », le 25 septembre 1911 ».

 

Par la suite, le corps du marin fut rapatrié au cimetière de Revel où il repose près des siens.

Lors des fêtes de Pentecôte de 1911, un élève de l'Ecole de Soréze lut, en public avec beaucoup d'émotion, un poème écrit en 1898, par l'infortuné marin : « Vision ».

Cela pourrait être une prophétie sur son destin courageux.

En 1929, le buste de Jean Gabolde confectionné par un sculpteur de Soréze, Auguste Metge (7) fut inauguré et placé salle des Illustres (voir les photos).

 

 

(7) – D'Auguste Metge, on possède aussi « l'Arc de triomphe » sculpté pour le Congrès Eucharistique de Soréze de 1934.

 

 

 

 

Le buste de Jean Gabolde (salle des Illustres Ecole de Soréze)

 

 

 

explosion-liberte

 

Explosion de la « Liberté ». Photo prise au moment de l'explosion.

 

epave1

 

Ce qui reste du cuirassé "Liberté"

 

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L'épave laissant voir la passerelle arrière et le renversement d'une tourelle et de son canon

 

 

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Le square Gabriel Gabolde (carte postale début XX°)

 

ANNEXE 1

 

Quelques détails sur le cuirassé d'escadre de la Marine Française « LIBERTÉ ».

 

Construit aux chantiers de la Loire, à Saint-Nazaire, il avait été mis en chantier en 1900 et appartenait à la série des six bâtiments du type « Patrie », à savoir Patrie, République, Justice, Liberté, Vérité, Démocratie, dont le ministre de la marine de Lanessan avait fait voter la construction en 1900.

Lancé en 1905, il avait été armé à Brest et entrait en service en 1908.

 

Son équipage se composait de 735 hommes, avec 25 officiers et 710 hommes d'équipage. Il était commandé par le capitaine de vaisseau (commandant) JAURES et se trouvait dans la rade de Toulon, ayant pris part le 4 septembre 1911, à la magnifique revue des escadres passée par le Président de la République, puis aux grandes manoeuvres navales.

 

Le pont cuirassé était protégé par un blindage de 50 à 70 mm d'épaisseur. Le cuirassement à la flottaison était de 280 mm.

 

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Le bateau "LIBERTE" 

Il était armé de 4 canons de 305mm, de 10 canons de 148mm, de 13 canons de 65mm, de 10 de 47mm. Il portait aussi deux tubes lance-torpille.

La France fit à ces vaillants marins, morts en accomplissant leur devoir, des funérailles nationales, le 30 septembre 1911. Le Président de la République menant le deuil de la nation entière. Y assistèrent les présidents des Chambres, les ministres, les amiraux, des officiers de tous grades des armées de terre et de mer, des sénateurs, des députés, des marins étrangers et un concours énorme de population.funerailles1

On a fortement critiqué le monopole de l'Etat pour la fabrication des poudres et il a été demandé par certains l'abolition de ce monopole, l'exemple de plusieurs puissances étrangères montrant que la fabrication par l'industrie privée laisse la porte aux libres initiatives, source de progrès. (D'après Le Larousse mensuel n° 57, novembre 1911, p. 257).

Remarques historiques complémentaires :

De nos jours, la piste d'un attentat terroriste aurait été davantage explorée.

 

 

 

Le 1er juillet 1911, avait éclaté au Maroc, la crise franco-allemande provoquée par l'arrivéedevant le port marocain d'Agadir d'une canonnière allemande « Le Panther », symbole de la volonté des gouvernants du Reich de ne pas abandonnerleurs prétentions sur le Maroc, malgré les succès de l'expédition française sur Fès.

On parlait, évidemment de tension franco-allemande. Mais la piste allemande fut laissée de côté, la confiance étant grande en ces années de patriotisme militant, dans les ouvriers de l'office des poudres de Toulouse.

De violentes manifestations parisiennes avaient eu lieu, début août 1911, contre les négociations franco-allemandes sur le Congo qui aboutirent, le 4 novembre, à un accord franco-allemand : l'Allemagne obtenait le bassin de la Sangha au Moyen Congo contre la reconnaissance du protectorat de la France au Maroc.

Le drame du « LIBERTÉ » avait bien eu lieu dans un climat d'extrême tension internationale.

 

ANNEXE N° 2

 

Les évènements qui ont suivi la catastrophe du « Liberté » à Toulon et à la Seynes-sur-Mer.funerailles2

L'histoire de notre héros revélois s'arrête avec sa disparition le 25 septembre 1911.

Cependant, ce qui s'est passé à Toulon et à la Seyne-sur-Mer, après sa tragique disparition,intéressera peut-être nos lecteurs.

La narration en a été faite par des auteurs locaux dans un chapitre « la tragédie du cuirassé « Liberté »,25 septembre 1911 « dans Images de la vie seynoise d'antan, tome I, (1987) ».

Nous en extrayons les récits suivants :

 

« Après l'explosion on chercha autour de l'épave des survivants jusqu'à la tombée du jour et pendant la nuit. Le lendemain, l'horrible besogne dut se poursuivre. On transporta les blessés à l'hôpital de Saint-Mandrier (voir photos)

On remonta aussi les corps des morts dans l'accident. C'est durant ces jours que les restes de Jean Gabolde furent retrouvés. Les recherches durèrent quelques jours. Puis les autorités décidèrent de les arrêter et l'on procéda aux obsèques des victimes dont les familles avaient réclamé les corps. »

 

Les obsèques du 3 octobre 1911

 

Elles revêtirent le caractère d'une journée de deuil national, présidée par les plus hautes autorités de l'Etat dont le Président de la République Armand Fallières, le Président du Conseil des Ministres Joseph Caillaux, les ministres, dont Paul Delcassé le ministre de la Marine, députés, sénateurs, préfets accompagnèrent les corps des victimes et les familles endeuillées.

La foule toulonnaise était énorme.

 

A 10h15, un début de panique entraîna un affolement général sans que l'on pût en discerner les causes réelles.

Les honneurs purent enfin être rendus avec un retard considérable. Les discours officiels dont celui du Président de la République, celui du Ministre de la Marine, etc. furent prononcés devant cette foule et devant les 420 survivants valides du « Liberté ». On procéda à une remise solennelle de décorations : légions d'honneur et médailles militaires (Aucune décoration cependant à titre posthume).

Une autre cérémonie, moins solennelle, se déroula le 7 octobre 1911 pour les corps des victimes non identifiées (soit 74 cercueils).

On estime à près de 300 morts et disparus le total des victimes de l'explosion du cuirassé.

 

LES TRAVAUX SUR L'EPAVE

 

journalL'épave du grand cuirassé restait comme un danger permanent dans la rade de Toulon, enlisée dans la vase à une profondeur d'environ 12 mètres.

L'explosion du cuirassé « LIBERTÉ » telle qu' elle est relatée dans « Le Journal des Voyages » ; n° 781 du dimanche 19 novembre 1911 (documentation personnelle J. L. Toupin).

L'on retira peu à peu le maximum de tôles tordues au-dessus du niveau de l'eau.

Ce n'est qu'après la guerre de 14-18, que l'on procéda au renflouement de l'épave, pour la décoller du fond vaseux. Tous les moyens possibles et variés furent utilisés : flotteurs souples gonflables, flotteurs fixés à des chaînes et remorqués par de vieux sous-marins, scaphandriers creusant la vase et finalement emploi d'une énorme grue des chantiers de la Seyne qui transporta ce qui restait dans une cale d'un bassin de radoub, où elle fut coupée au chalumeau.

A la fin février 1925, il ne restait plus rien du beau cuirassé, orgueil de notre marine française avant guerre.

Durant ces travaux l'on retrouva encore des corps de marins, même dans les compartiments étanches de l'ancien navire. Ces corps ne purent être identifiés.

 

LA POUDRE « B »

 

Les causes de la catastrophe furent recherchées et l'emploi de la poudre « B » fut incriminé. Cette poudre, qui ne portait pas le nom de son inventeur, l'ingénieur Vielle, mais celui du ministre de la guerre d'alors, le général Boulanger, avait été introduite en dissolvant la nitrocellulose dans l'éther, ce qui diminuait l'émanation de fumée lors des tirs.>

Par contre les risques de combustion instantanée n'étaient pas éliminés.

Etait-ce la cause du soudain embrasement des munitions sur le « Liberté » ?

Toutes les suppositions calomnieuses allèrent bon train alimentant une odieuse campagne politique qui obtint la convocation d'un tribunal maritime, tribunal militaire sous la présidence de l'Amiral JAURÉGUIBERRY. Lequel conclut à l'innocence du capitaine de vaisseau JAURÈS, commandant du « Liberté », du capitaine de frégate JAUBERT, des lieutenants de vaisseau GARNIER et BIGNON. Il fut question d'étudier un autre explosif ayant une possibilité de combustion instantanée presque nulle.

On chercha à améliorer les systèmes de noyage des soutes et de prévention des incendies à bord des navires de guerre.

 

LES TEMOIGNAGES EMOUVANTS

 

Longtemps après des marins, des sauveteurs frappés par l'ampleur de la catastrophe devaient témoigner et nos sources locales les reproduisent.

Pour nous, il nous suffira d'avoir aidé à perpétuer le souvenir de ce marin revélois auprès des lecteurs de nos cahiers.

 


A voir, un site sur ESPACE ET TRADITION DE L'ECOLE NAVALE

http://ecole.nav.traditions.free.fr/officiers_gabolde_jean.htm

 

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