Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol                                        LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE N18 page 73

 

 

LA COMTESSE WALSH DE SERRANT :
LOUISE   ELISABETH  CHARLES  MARIE 
DE RIGAUD  DE  VAUDREUIL   1770 - 1831

 

Par Christiane Vialelle

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La commune de Vaudreuille, située en Haute Garonne sur le versant ouest de la Montagne Noire à quelques kilomètres de Revel abrite le château ayant appartenu à la famille des de Rigaud de Vaudreuil.

Seule, une plaque de rue du village rappelle le nom de cette famille illustre : avenue de Rigaud de Vaudreuil.

Dominant le village, on aperçoit émergeant à peine des frondaisons, les tours rondes à mâchicoulis du château habité depuis 1985 par le propriétaire qui le restaure depuis qu’un incendie, survenu en 1997,  a détruit la partie la plus ancienne de l'édifice.

Non loin de là, près du village de  Dreuilhe, sur la commune de Revel,  se trouve  le château de Montcausson qui avait été acquis par Louis Philippe de Rigaud de Vaudreuil en 1777.

A la Révolution, ces deux châteaux furent vendus comme biens nationaux alors  que leur propriétaire était émigré en Angleterre. C'est dans ces deux demeures que Louise de Rigaud de Vaudreuil, fille de Louis Philippe,  a passé sa jeunesse. Une femme au destin exceptionnel dont la vie fut très liée à celle d'Emmanuel de Las Cases, mémorialiste de Napoléon, natif de Couffinal près de Revel.

 

La famille de Louise de Rigaud de Vaudreuil

 

Baptisée à Vaudreuille, près de Revel (Haute-Garonne) le 23 novembre 1770, Louise descendait  des  de Rigaud de Vaudreuil,  la plus puissante famille du Lauragais  dont le nom est attaché à l’histoire du Canada.

En effet, son arrière-grand-père, Philippe de Rigaud, né en 1643 au château de Vaudreuille  et décédé à Québec en 1725, fut gouverneur de Montréal puis de la Nouvelle France (Canada) de 1703 à 1725.

Son fils, le grand-père de Louise,  Louis Philippe de Rigaud, comte de Vaudreuil (Québec 1691 / Tours 1763)  lieutenant général des armées navales françaises, fut commandant de la Marine à Rochefort.

Le père de Louise,  Louis Philippe de Rigaud, comte de Vaudreuil, né le 28/10/1724 à Rochefort (17)  et décédé le 14/12/1802 à Paris était veuf de Jeanne Rose Durand de Beauval (+ Paris 20/5/1761) quand il se maria en secondes noces, le 13 avril 1767 à Marquein (11), avec  Madeleine Pétronille de Roquefort de Marquein, née à Marquein le 14 juillet 1746 et décédée à Paris en avril 1817.
Elle lui donna 7 enfants : 3 garçons et 4 filles.

 

Portrait de l’arrière-grand-père Philippe de Rigaud  de Vaudreuil (1643/1725). Document : Noé Batigne

Portrait du grand père Louis Philippe de Rigaud  de Vaudreuil (1691/1763)

 

 

 

Portrait du père  Louis Philippe de Rigaud de Vaudreuil (1724/1802)

Plaque de l’avenue portant le nom de Rigaud de Vaudreuil dans le village de Vaudreuilhe.
Photo Bernard Vialelle

 

Château des de Rigaud de Vaudreuil à Vaudreuille
 (Haute-Garonne)
Photo Bernard Vialelle

 

 

Marin dès l’âge de 16 ans,  Louis Philippe de Rigaud de Vaudreuil participera à toutes les guerres de Louis XV. Il était Lieutenant général des armées navales et inspecteur général des classes. Chef d’escadre en 1777, il s’empare de St Louis du Sénégal puis est nommé gouverneur de St Domingue. Elu député de la noblesse de la Sénéchaussée de Castelnaudary en 1789, pendant la Révolution, il émigre en Angleterre avec sa famille, via l’Espagne, et revient en France sous le Consulat, ruiné car ses propriétés ont été vendues comme biens nationaux.


Nous retrouvons Louise le 6 octobre 1783 à Paris ; elle a à peine  13 ans et elle épouse un lieutenant des Gardes Françaises,  le riche et élégant   marquis Jacques Godefroy d’Izarn de Frayssinet (sic), 17 ans, né le 23/09/1766 et baptisé le 29 au château de Salelles  à Banassac (48).


Ce mariage arrangé devait permettre aux de Vaudreuil, peu fortunés mais influents à la cour grâce à leurs ancêtres qui avaient servi les rois et à leur cousin Joseph de Rigaud de Vaudreuil favori de la reine Marie Antoinette, de s’enrichir et aux d’Izarn de Freyssinet, très riche famille du Rouergue,  d’introduire Godefroy   à la cour. Les deux familles résidaient dans le Faubourg St Germain à Paris.  Le contrat de mariage prévoyait que Louise, très jeune, habiterait chez son père jusqu’à son émancipation.

Ce mariage   permit sans doute à l’époux  de Louise d’être admis aux Honneurs de la cour, en 1785,  mais les d’Izarn ne respectèrent jamais les dispositions financières du contrat  qui devait apporter à Louise et à sa famille, le château de Corpières (Cantal), des  terres, des diamants et autres richesses.

 

Louise de Rigaud de Vaudreuil
Une famille Rouergate
La
maison d'Yzarn-Freissinet-Valady-Rodez-1935

Portrait du Marquis de Valady (1766 – 1793)
Société des Lettres du Rouergue

 

 

  


De plus, Godefroy, servant dans les Gardes Françaises de 1781 à 1788,  parti combattre pour la jeune cause américaine aux côtés de La Fayette,  s’éprit au retour d’une Toulousaine.  Romantique et pur, influencé par les idées de J.J. Rousseau,  il souffrit beaucoup que sa femme dont il fut séparé en 1791, pour cause de mariage non consommé, ait pris le parti des émigrés allant jusqu’à les rejoindre. Enfin, il  se jeta dans la Révolution avec passion ; il fut élu député de la Convention pour  l’Aveyron, en décembre 1792. Arrêté en juin 1793, à peine âgé de 27 ans, il sera guillotiné, le 16 Frimaire An II (6 décembre 1793)  à Périgueux (24) avec des Girondins pour n’avoir pas voté la mort du Roi Louis XVI.

 

Relations avec la famille de Las Cases

 

Le frère aîné de Louise, Philippe de Rigaud de Vaudreuil,   s’était lié d’amitié, pendant ses études à l’Ecole militaire de Paris, de 1780 à 1782,  avec Emmanuel de Las Cases, le futur Mémorialiste de Napoléon,  né en 1766 à Couffinal, près de Revel. En 1789, lors d’un séjour à Sorèze (81) où il était venu revoir sa mère, ce dernier se rendait souvent au château des Vaudreuil où la vie brillante et aristocratique attirait les jeunes nobles du pays. Le marquis de Vaudreuil avait  de charmantes filles. L’une d’elles, Louise, 19 ans, restée chez ses parents après son mariage aves le marquis de Valady,  était l’âme de la société qui accourait chez son père pour les bals. E.de Las Cases  appréciait particulièrement sa compagnie. Il évoquait « les beaux yeux de Madame de Valady, divinité commune à laquelle tous voulaient plaire». (J.P. Gaubert)
Sa sœur,  Marie Louise Pétronille (1772/1825) avait épousé au château de Vaudreuille, en 1790, le baron Joseph de la Tour d’Auvergne Lauragais, page du Duc d’Orléans, maréchal de camp et député des Pyrénées Orientales. Celui-ci émigrera  en 1791 en compagnie d’Emmanuel de Las Cases ; ensemble, ils rejoindront le Prince de Condé, à Worms en Allemagne, décidés à sauver la monarchie. Plus tard, en 1806, Mme de la Tour  deviendra, comme sa sœur Louise,  dame d’honneur de l’Impératrice.

 

L’exil

 

En 1794, les de Rigaud de Vaudreuil, émigrés eux aussi à Londres, rencontreront Emmanuel de Las Cases qui retrouvera Louise, l’amie de sa jeunesse qu’il n’avait pas revue depuis 1790. En exil, pour être restée fidèle aux opinions héréditaires de sa famille, elle n’était pas heureuse et fit part de son angoisse de l’avenir à Emmanuel de Las Cases. Elle lui confia sa décision de suivre les conseils de ses parents en épousant le Comte de Serrant, officier d’un régiment à son nom, de 26 ans son aîné. Le comte était assurément un bon parti car il possédait le comté de Serrant comprenant les baronnies d’Ingrandes, Bécon et Segré, les châtelennies de Champtocé, Savennières et Louvaines, les seigneuries du Plessis Macé et de Coulaines (Maine et Loire).

 

En effet, rendue libre après la mort, en 1793, de son mari, le marquis de Valady,  la jeune Louise  se remarie religieusement à 25 ans, dans l’église catholique de St James, quartier de Westminster, à Londres, le 17 janvier 1795 avec un  lieutenant général des armées du Roi, d’origine irlandaise, Antoine Joseph Philippe Walsh de Serrant, né à Cadix le 17 janvier 1744. Veuf en première noces de Renée de Choiseul Beaupré, née à  St Domingue  et décédée à St Quentin (02) le 12/3/1793. Du premier lit, il avait eu cinq enfants  :   Mélanie,  Edouard et trois enfants décédés en bas âge. De la seconde union naîtront  4 enfants : Théobald (1796), Louis (1797),   Edmond, mort jeune et Valentine  (1810). Au retour d’Angleterre, le 13 Prairial An XII (2 juin 1804) le mariage civil eut lieu à Paris, le mariage religieux de 1795 à Londres n’étant pas reconnu par la loi française.

 

Comte Antoine Walsh de Serrant (1744/1817)
Second époux de Louise de Rigaud de Vaudreuil
(Histoire des Coteaux de Loire et de Maine n° 51)
Huile sur toile anonyme. Coll. Part.
 in « l’Anjou de la province au département »
A.D. du Maine et Loire – Angers 1989

 

Louise-Rigaud-de-Vaudreuil

Louise de Rigaud de Vaudreuil, Comtesse Walsh de Serrant
Collection privée
Portrait attribué à A. G.  Decamps ( 1803/1860) d'après E. Vigée Lebrun (1755/1842)

 

 

 

Antoine Walsh de Serrant faisait partie des soixante familles les plus fortunées de France. Il était le plus riche propriétaire du département de Maine et Loire. Suite aux troubles révolutionnaires, il avait quitté son château de Serrant à Saint Georges-sur-Loire dès juillet 1789 pour s’exiler en Autriche. Il poursuivit son périple en Europe passant par l’Allemagne, la Belgique, la Hollande. Fidèle à la monarchie,  il lutta contre la Révolution aux côtés du Comte d’Artois. En 1794, il s’exila en Angleterre, rétablit son régiment de brigade irlandais et prépara le débarquement de Quiberon qui échouera. Pendant ce temps, d’abord sa femme Renée de Choiseul Beaupré  puis son frère Charles installé au château de Chevigné, proche de Serrant ainsi que ses deux enfants,  Mélanie et Edouard, assuraient la gestion du château et du domaine de Serrant qui échappa aux dégradations et à la vente des biens car son propriétaire étant d’origine irlandaise était considéré comme étranger.

Après leur mariage à Londres,  Louise  avait suivi son mari en Irlande pour faire connaissance avec sa nouvelle famille.
Théobald son fils aîné  nait à Dublin en 1796 et Louis, le second à Londres en 1797. Louise, devenue Comtesse Walsh de Serrant, fréquente le salon de Lady Clavering, née Claire Gallais, originaire d’Angers. Celle-ci, amie intime d’E. de Las Cases, se préoccupait des besoins des émigrés.

Pour aider son ami d’enfance, Louise participera à l’élaboration de  l’Atlas  publié en anglais  en 1799 par E de Las Cases sous le nom de Lesage. Cette activité développera chez elle le goût des Lettres, de l’Histoire et de la Géographie. Louise tenait, elle aussi, salon et recevait entre autres le journaliste royaliste   J.G. Peltier, Chateaubriand… Elle était reçue dans la meilleure société anglaise.

 

Une sœur aux relations multiples

 

A Londres, également en 1795,  Victoire de Rigaud de Vaudreuil (1775/1815), sa  sœur cadette, épousa son cousin au second degré, Joseph de Rigaud de Vaudreuil (St Domingue 1740 / Paris 1817), son aîné de 35 ans.

 

Celui-ci était proche de la famille royale ; en effet, il avait été l’amant de la favorite de la reine Marie-Antoinette, Yolande de Polastron, duchesse de Polignac qui avait supplanté la princesse de Lamballe auprès de sa Majesté. Faisant partie des favoris de la Reine, il recevait 30 000 livres de rente annuelle et la charge honorifique et lucrative de Grand Fauconnier de France.

 

 

Portrait de Joseph de Rigaud de Vaudreuil
 (1775/1815) cousin au second degré de Louise de Vaudreuil

 

 

Emigré en juillet 1789, il était en relation avec le Comte d’Artois, qui règnera sous le nom de Charles X de 1824 à 1830, succédant à ses frères Louis XVI et Louis XVIII.
Le livre intitulé : « Correspondance du comte de Vaudreuil et du comte d’Artois pendant l’immigration 1789/1815 »  (Plon 1889) relate les pérégrinations de Joseph,  Comte de Vaudreuil, visitant les diverses cours  d’Europe pour chercher des défenseurs de la cause royale.

En 1798, sa femme, Victoire de Rigaud de Vaudreuil entretient une relation avec Louis VI Henri de Bourbon, Prince de Condé (1756/1830). Ce dernier, émigré dès 1789 avec son père et son fils,  part aux Pays Bas en 1792 pour lever sa propre armée composée de nobles  émigrés. En 1792, il prépare l’expédition avortée du comte d’Artois en Vendée.
En 1801, il s’installe à Londres avec son père. En 1814, il rentre en France et il cherche à organiser sans succès, la résistance royaliste en Anjou et fuit en Espagne. A la Restauration, il est nommé grand chambellan. Il possédait de nombreux châteaux : Enghien, Ecouen, Chantilly et Saint Leu la Forêt où il décéda.

 

Le retour en France

 

Le 29 décembre 1800, le  Consulat avait autorisé les émigrés à rentrer en France. Vers la fin de 1801, la situation s’améliora et les émigrés reprirent espoir. Antoine Walsh envoya sa femme en France explorer les  possibilités de retour, sans risquer lui-même des ennuis  et, le 2 avril 1802,  rayé des listes des émigrés, il put retrouver son château à Serrant.

Quand il était parti en exil,  sa fille Mélanie  avait été désignée comme  héritière du domaine de Serrant car son fils Edouard, infirme, cul de jatte, était sans descendance possible.  Mais Mélanie étant décédée le 31/8/1800 sans enfant, Edouard pensait  être devenu propriétaire du château, il accueillit froidement son père à son retour.
Un contrat stipulait que le décès de Mélanie, sans postérité, redonnait la propriété du domaine à son père. S’ensuivirent de multiples procès entre Edouard et son père ainsi qu’avec les fermiers du domaine car le Comte était  arrogant et procédurier. Finalement, le Comte Walsh de Serrant récupéra son domaine et son fils Edouard s’installa au château d’Eculard à St Georges-sur- Loire.

 

Dame du palais

 

C’est sans doute  grâce à l’intervention du Maréchal Lefebvre et de sa femme, surnommée « Mme Sans Gêne », que Louise va entrer à la cour impériale. En effet, Lefebvre avait servi dans les Gardes Françaises sous les ordres du marquis de Valady ; ayant été bien traité il voulut, par reconnaissance, avantager sa veuve Louise de Vaudreuil.

En 1803,  sans la prévenir, Mr de Serrant, son mari,  l’avait emmenée pour être présentée à l’Impératrice. Celle-ci l’avait remerciée d’avoir demandé d’entrer à son service et lui avait donné son accord. Comment un Walsh de Serrant pouvait-il proposer sa propre épouse à Napoléon l’usurpateur ?

Louise de Vaudreuil sollicita alors l’aide de son ami d’enfance, E. de Las Cases. Elle lui suggéra d’adresser un billet à Mr de Serrant pour lui faire prendre conscience de son manque de jugement et lui expliquer que sa demande n’aboutirait qu’à la mettre dans l’embarras. Elle lui  demanda aussi d’envoyer une lettre à la cour pour refuser la place auprès de Joséphine. Cependant, celui-ci n’en fit rien car il savait que la situation financière de son amie n’était pas brillante et qu’elle était rentrée d’Angleterre dans un dénuement complet, sa famille du Languedoc étant ruinée suite à la vente de leurs biens. C’est donc sans plaisir mais par devoir que Louise obéira à son mari.

Le 2 décembre 1804, elle fera partie, avec 8 autres dames du palais de Joséphine, du cortège qui entre dans la cathédrale Notre Dame de Paris où Napoléon, marié religieusement  la veille,  sera sacré et couronné Empereur par le Pape Pie VII.  Joséphine sera couronnée par son époux.

Nommée Comtesse d’Empire  par Napoléon, elle sera dame du palais de l’Impératrice Joséphine de Beauharnais de 1804 à 1810, partageant cette distinction avec seulement une vingtaine d’autres femmes de qualité. L’une d’entre elles, Marie Antoinette Papin, épouse de Charles Duchâtel, maîtresse de Napoléon en 1804, a son portrait « La dame à la harpe »

 

dans la chambre « Empire »  du château de Serrant où elle fait face au portrait  de Louise de Vaudreuil  peint par Louise Elisabeth Vigée-Lebrun (1755/1842).

La comtesse Walsh de Serrant était attachée à la maison de la princesse Stéphanie, née en 1789, fille de Claude de Beauharnais, parent d’Alexandre de Beauharnais, le  premier mari de Joséphine. Elle jouissait de l’estime de l’Empereur qui «aimait à causer avec les dames en qui il avait remarqué de l’instruction».
Elle était sa lectrice ; il lui donna 12 000 Frs pris sur sa «petite cassette». Selon certaines sources, elle aurait peut-être même été l’une de ses maîtresses. En dehors de son service à la cour, la comtesse séjournait très régulièrement à Serrant et ayant un important entregent en Anjou, elle recueillait d’importantes informations sur le quotidien et sur le rôle de chacun, principalement des préfets. On rapporte que ces derniers se plaignaient de ses propos rapportés directement à l’Empereur et à Fouché. Il reste à le prouver. (Guy Massin Le Goff)

 

Le 15 avril 1808, Antoine Joseph Walsh de Serrant fut nommé Comte d’Empire car il s’était distingué par les services rendus à l’Etat, par son zèle et sa fidélité. Le ralliement du Comte de Serrant à l’Empire n’était pas dénué de tout intérêt pécuniaire. Louise de Vaudreuil profita de sa présence à la cour Impériale pour réclamer la liquidation du Régiment que son époux possédait avant la Révolution et dont la République s’était emparé.
Elle prétexta un risque d’expropriation des terres de Serrant si le comte Walsh ne trouvait pas l’argent nécessaire pour payer ses créanciers.  Elle obtint d’abord du Ministère des Finances, une rente de 20 000 Frs.

Dès que Napoléon eut connaissance de la demande de Louise et de la situation du comte de Serrant, il demanda le montant exact grevant ses terres et lui octroya la totalité des 100 000 Frs nécessaires. Lors de sa visite au château, Napoléon pourra constater que l’argent donné a été employé, entre autre, à meubler somptueusement le château.

En effet, pour préparer la venue du couple impérial, la Comtesse bouleversa totalement l’ameublement des grands appartements de son château et commanda aux meilleurs artisans parisiens un ensemble de pièces pour le salon et les chambres principales. Aujourd’hui, regroupé dans la chambre dite « Empire » le mobilier du salon est un des plus beaux ensembles de cette époque conservés dans l’Ouest .

Grâce à ses puissantes relations,  la comtesse Walsh de Serrant,  ne sera pas ingrate envers ceux qui l’avaient aidée. Le 1er février 1809, elle présentera à l’Empereur Henriette de Kergariou,  l’épouse de son ami E. de Las Cases. Plus tard, elle rappellera à l’Impératrice le souvenir d’Emmanuel qu’elle avait rencontré à Fort de France en 1788 alors qu’il était jeune officier de marine.

Elle  demandera  à Joséphine  de le recevoir en audience pour solliciter de l’Empereur  une place de chambellan qu’il finira par obtenir en  janvier 1810.

 

L’empereur Napoléon et l’Impératrice Joséphine, après un passage en Vendée, sur le chemin du retour de Nantes à Paris par la levée de la Loire, étaient attendus au château de Serrant  le 11 août 1808.  J.F.Bodin relate la visite d’après le récit épistolaire que lui en a fait, 14 ans plus tard,  la Comtesse de Serrant en 1822 :

« Il est huit heures du soir quand le cortège impérial pénètre dans la cour du château de Serrant, à la sortie de St Georges-sur-Loire où un arrêt est prévu par courtoisie à l’égard de Madame Walsh de Serrant qui appartient à la maison de l’Impératrice. Sous les acclamations de la foule emplissant les cours et les avant-cours du château dans lequel s’entassent les notabilités de la région,  Napoléon et Joséphine pénètrent dans le salon, guidés par Madame Walsh de Serrant. L’Empereur  admire l’escalier Renaissance à voûte à caissons. Il témoigne à la Comtesse comme il est fâché de ne pouvoir rester comme il le lui avait promis puis il lui fait diverses questions sur l’origine du château, sur l’époque de sa construction et après avoir jeté un coup d’œil rapide sur l’ensemble des bâtiments qui renferment la cour d’honneur, il dit : «Je vois enfin un château en France ! Cette architecture me rappelle l’Italie». 

« Le dîner est servi à neuf heures. Napoléon déguste avec appétit ses deux mets favoris : des côtelettes de mouton et du gigot. Il boit une demi-bouteille de Chambertin qu’il mélange d’eau. Le repas est expédié en quelques minutes ainsi qu’à son habitude. »

 

Madame Walsh pensant que l’Empereur coucherait au château  avait fait préparer les appartements nécessaires (cette chambre avec du mobilier style Empire se visite de nos jours). Mais Napoléon décida de continuer jusqu’à Angers où tout était également prêt pour le recevoir à la Préfecture. Le cortège impérial quitta Serrant vers vingt et une heures. Une autre version dit que le couple impérial dîna à Angers ! Ce qui est certain, c’est qu’il ne dormit pas dans la chambre Empire.

LA CHAMBRE EMPIRE
Portrait de la dame à la Harpe.
Sur la commode le tête à tête offert à Valentine fille de Louise par sa marraine Joséphine de Beauharnais

 

 

Relations avec Emmanuel de Las Cases

 

Le 4 octobre 1808, à Paris, Louise de Vaudreuil et sa sœur Marie Louise Pétronille sont présentes lors de la signature du contrat de mariage entre Emmanuel de Las Cases et sa femme Henriette de Kergariou, mariés auparavant, en 1799 à St Méen (29) par un prêtre réfractaire.
Le mariage civil le 6 octobre est suivi d’un mariage religieux le 10 octobre dans l’église de Bringolo (22) où les Kergariou possédaient le château de la Granville.

En 1810, E. de Las Cases est envoyé en mission en Hollande. Sa femme l’accompagne et confie ses enfants, Emmanuel 10 ans et Emma 2 ans à la Comtesse de Serrant. Leurs enfants avaient d’ailleurs le même instituteur.

Les deux familles étaient très liées, il n’est donc pas étonnant de retrouver vers 1835,  Emmanuel de Las Cases, le fils aîné du Mémorialiste puis en 1844, son second fils  Barthélémy, à Chalonnes-sur-Loire (49) où ils administrent des concessions minières. En effet, leurs parents  avaient conservé des relations très étroites avec les Walsh de Serrant depuis  l’émigration.
Pour preuve, en 1812, E. de Las Cases, maître des requêtes, visitant dans l’Ouest, les maisons de détention et inspectant les dépôts de mendicité pour expliquer les intentions de Sa Majesté aux préfets, fait un pèlerinage d’amitié à Serrant où il rencontre la Comtesse Walsh, Louise de Vaudreuil, son amie d’enfance.

Le 7 avril 1810, au château du Vivier, à Coutevroult  (Seine et Marne), la comtesse de Serrant met au monde,  Joséphine, Eugénie, Valentine, née après son troisième fils, Edmond, décédé en bas âge.

L’Impératrice Joséphine, sa marraine, lui offrit un tête à tête, en porcelaine de Sèvres, à décor peint et doré, exposé dans la chambre de l’Empereur au château de Serrant. C’est cette unique fille qui s’alliera à la valeureuse famille de la Trémouille dont les descendants après diverses alliances sont les propriétaires actuels du château. 

 

Portrait d’Emmanuel de Las Cases (1766 – 1842)

 

La vie de château

Suite au divorce, fin 1809, de Joséphine qui vit à la Malmaison, Louise de Vaudreuil n’est plus dame du palais.

« Après la catastrophe de Napoléon, Mme de Serrant resta fidèle. Jamais on ne l’entendait parler qu’avec affection et respect de ceux qui avaient montré de la bienveillance et de la considération. Jamais surtout, la mémoire de l’Impératrice Joséphine à laquelle elle consacra spécialement ses soins dans sa disgrâce  ne cessa de lui être chère. A la Restauration, en 1815, Mme de Serrant retourne tout à fait à la vie privée, sa principale résidence fut son château de Saint Georges-sur-Loire. Là, elle trouvait son bonheur et faisait le bonheur de tous ceux qui l’entouraient, là on aimait à entendre le récit de souvenirs qui, pour elle, étaient une si intéressante histoire et lorsqu’on la priait d’écrire ce qu’elle savait personnellement pour qu’après elle, cela ne fut pas perdu, tout en s’en défendant, il semblait que l’on vit se refléter sur ses traits quelques rayons d’une splendeur si vive et sitôt évanouie .»  
André Blordier-Langlois

 L’ héritage

Antoine Joseph Philippe Walsh de Serrant, son mari, décéda à 73 ans, le 3/2/1817, sans doute 17 rue du Bac à Paris VIIème.

Son acte de décès fut retranscrit à St Georges sur Loire le 11 février. Il était ancien colonel, propriétaire du régiment irlandais de son nom, chevalier de l’Ordre royal et militaire de St Louis, lieutenant général des armées du Roi. La succession du Comte entraîna des déchirements familiaux entre Edouard, seul fils survivant du premier lit, et les trois enfants de Louise de Rigaud de Vaudreuil : Théobald, Louis et Valentine.

Après plusieurs procès,  Edouard hérita des biens de sa mère, Renée de Choiseul Beaupré,  à St Domingue.
Louise de Vaudreuil reçut 300 000 Frs destinés à l’achat d’une habitation convenable. Elle fut nommée tutrice de ses enfants mineurs et administratrice provisoire du domaine de Serrant. Elle prit ses responsabilités et les dispositions nécessaires pour assurer la jouissance des biens à ses enfants qui la considéraient comme une mère aimante et attentive à leur bonheur.

Son fils aîné, Théobald, 21 ans en 1817, hérita du château de Serrant.  Le 19 juillet 1823, il épousa Sophie Legrand qui, grâce à sa fortune considérable, fit restaurer le château et  aménager le parc qui lui doit ses principales beautés.

 

Il fut maire de Saint Georges-sur-Loire en 1826 puis conseiller général. Il offrit un asile aux archives de Thouars dans le chartrier de son château de Serrant. 

 

Après son décès à Paris en 1836, sa veuve se remaria en 1839 avec Alfred Walsh, un cousin de son mari. Sophie Legrand, ayant acheté le château du Plessis Macé à sa belle sœur Valentine, le fit restaurer puis l’habita à partir de 1868 ; elle y décéda en 1872.

 

Son second fils, Louis, 20 ans en 1817, épousa  le 26/3/1824, Elise d’Héricy qui lui apporta le titre de Grand d’Espagne et de duc de la Mothe Houdancourt. Il hérita des territoires du Béconnais et vécut au château d’Héricy au Fayel près de Compiègne (60).  Publiciste alerte et brillant, il défendit la cause royaliste et catholique dans de nombreux ouvrages. Il mourut le 19/11/1842.

 

Sa fille Valentine, 7 ans en 1817, hérita du Plessis Macé. A 20 ans,  elle épousa le 14/9/ 1830,  à St Georges-sur-Loire,  Charles Bretagne, duc de la Trémoïlle,  âgé de 66 ans dont c’était le troisième mariage. Il était issu d’une grande famille. Elle lui donna 2 enfants dont Louis Charles (1838/1911), qui fit exécuter de grands travaux dans le château grâce à la fortune de sa femme Marguerite Duchâtel petite fille de Marie-Antoinette Duchâtel, l’une des maîtresses de Napoléon. Bibliophile et collectionneur, il contribua à enrichir la bibliothèque qui compte 12 000 volumes.

 

Historien et archiviste, il passera sa vie à classer les archives de Thouars et de Serrant connues sous le nom de fonds Duchâtel, du nom de son beau-père.

 

Ce sont leurs descendants, Mr le Prince de Mérode et sa femme qui, par des alliances successives, notamment avec les Princes de Ligne, belges,   sont encore aujourd’hui propriétaires du château. Ils l’animent pour continuer à faire vivre ce magnifique monument, épargné par les guerres et la Révolution, où tant d’hommes valeureux ont séjourné.

 

La femme de Lettres

 

Quand Louise de Vaudreuil se retrouva veuve, à 47 ans, elle partagea  sa vie entre Serrant et  Paris où elle vivait chez son fils Théobald. Elle y rencontrait Mr Moreau son homme d’affaire.

A Angers,  elle fréquentait son notaire Mr Royer et surtout son libraire Mr Fourier Mame qui la tenait informée des nouvelles parutions.

Elle séjournait au château de  Brissac ou bien allait à Montgeoffroy voir les de Contades. Elle recevait ses amis parisiens et les membres de sa famille au château. Elle rendait visite  aux Walsh de Nantes. Sa vie était consacrée à ses nombreuses relations et à des activités littéraires ou artistiques.

 

En effet, la Comtesse de Serrant s’occupait avec succès des Lettres et des Arts. On retrouve son goût pour les vestiges antiques dans sa  correspondance avec l’historien saumurois Jean François Bodin de 1822 à 1825. Ayant lu avec beaucoup d’intérêt son premier livre consacré au Haut Anjou et à Saumur, elle avait notamment remarqué le chapitre, illustré d’un superbe dessin, consacré au château de Brissac.
Elle souhaitait que les châteaux du Plessis Macé, de Champtocé et surtout  de Serrant figurent dans le second ouvrage consacré au Bas Anjou et à Angers. Dans ses lettres, elle décrit donc minutieusement, à son correspondant, ces édifices qui faisaient partie de ses propriétés et donne des informations précieuses concernant la généalogie de leurs occupants, spécialement les Walsh.

 

Signature de Louise de Vaudreuil Comtesse de Serrant

L’écrivain J.F. Bodin (1766 – 1829) qui ne pouvait se déplacer à l’époque dans tout le département pour y voir les principaux monuments afin de  les présenter, se servit de ses descriptions pour rédiger ses textes. On peut apprécier dans les lettres de la Comtesse la précision de son observation, la qualité du vocabulaire architectural employé mais également son esprit critique et les remarques faites à l’historien avec lequel elle n’est pas toujours en accord.

0n peut en outre juger de ses capacités en dessin en admirant la vue de son château (Revue HCLM N° 51) exécutée avec l’aide de l’architecte Mathurin Binet et reproduite, d’après elle, à l’aquatinte.

Visible dans l’ouvrage de J.F. Bodin «Angers  Recherches historiques sur la ville, ses monuments et ceux du Bas Anjou», ce dessin de  30 cm sur 20 de large était destiné à illustrer le chapitre consacré à son château qu’elle estimait plus important et étendu que celui de Brissac.

 

dessin exécuté par la comtesse et publié dans l’ouvrage de J.F. Bodin

Le Baron Olivier de Wismes (1814 – 1887) rapporte dans son livre intitulé «L’Anjou historique, archéologique et pittoresque» l’éloge de la Comtesse de Serrant fait par Vaisse de Villiers en 1821 dans « L’Itinéraire descriptif de la France» : «La Comtesse Welsh de Sérans (sic) se plaît à accueillir les curieux et ceux-ci la quittent toujours aussi satisfaits des charmes de sa conversation … elle est une des femmes les plus instruites et des plus aimables. C’est à ses savantes recherches que je dois les plus précieux documents historiques sur la contrée qu’elle habite». 

Ceci n’est pas étonnant quand on sait qu’à Londres, pendant son exil, elle avait  aidé Emmanuel de Las Cases à réaliser son « Atlas  historique, généalogique, chronologique et géographique », développant ainsi des compétences variées.

 

L’artiste
 
La comtesse Walsh de Serrant  s’intéressait également aux arts.

En 1815, elle employait au château Charles Thierry (1790/1860), ferblantier et peintre décorateur formé à l’école de dessin d’Angers, habitant Saint Georges-sur-Loire. La Comtesse lui proposa de faire en commun de la peinture et de la dorure sur porcelaine. Ses titres de comtesse de l’Empire et de Dame du Palais lui permettaient d’intégrer aisément les milieux mondains de Paris où elle séjournait régulièrement.

 

Texte de Louise de Vaudreuil au verso
Collection privée - Photo Bernard Vialelle

Assiette représentant la chapelle de Béhuard (recto)
Collection privée - Photo Bernard Vialelle

 

Texte au dos de l’assiette

 

« Chapelle de Béhuard à un quart de lieue de Savennières et dépendant de la Terre de Serrant. Cet oratoire, bâti sur un rocher,  au milieu de la Loire est depuis plusieurs siècles en grande vénération, une image de la Sainte Vierge y a fait de nombreux miracles : des ex-voto, des fers de captifs délivrés, des offrandes de Rois et de princes attestent des prodiges qui se sont opérés. Louis onze a fait de grandes largesses à cette chapelle et y avait établi un chapitre de 12 chanoines. Le rocher perce au milieu de la nef et s’élève de cinq ou six pieds au-dessus du pavé. Le portrait de Louis onze, peint sur bois, a été offert par ce prince et s’y voit encore, il y avait fait deux pèlerinages. »

 

Elle fit donc venir à Serrant pour sa fille et pour elle, Claude-Charles Gérard chef des peintres de la Manufacture de Sèvres pour initier C. Thierry à l’application des émaux et à la peinture sur verre. Un four à cuire la porcelaine et le verre (aujourd’hui détruit) fut installé au château et plusieurs services de table en sortirent ainsi qu’une assiette avec le portrait de son époux,  le Comte de Serrant.

 

En 1822, elle écrit à l’historien J. F. Bodin «Je  copie les monuments qui se trouvent dans votre ouvrage, ce sera un service à dessert ». Sur ce service, on retrouve peints la chapelle de Béhuard et divers châteaux et sites de la région. Le conseil général s’est porté récemment acquéreur d’un plat représentant le château du Plessis Macé.

 

Le renouveau du vitrail en Anjou

 

Après 4 ans de travaux sur porcelaine, la Comtesse proposa à Charles Thierry d’entreprendre la peinture sur verre oubliée depuis un siècle.

En 1825, Charles Thierry fit ses premiers essais : la couleur était obtenue par une peinture sur verre clair.

Les vitraux ainsi créés orneront l’église de St Georges-sur-Loire d’une rosace représentant un St Georges. La Comtesse de Serrant envoya ensuite Charles Thierry à Paris pour se former auprès de deux Anglais, Waren White et Edward Jones.

 

 

Partie supérieure d’un vitrail Eglise de St Georges- sur -Loire . HCLM n°39              Photo : Denis Mercier

 

Hôtel de Gizeux à Angers  (en bas à gauche) proche du château, lieu de décès
de Louise de Rigaud de Vaudreuil en 1831.

 

 

Il découvrit ainsi les anciennes techniques des maîtres verriers qui utilisaient du verre teinté dans la masse, il abandonna alors la technique de la Manufacture de Sèvres et réalisa à partir de 1830, de nombreux vitraux  pour les églises de la région dont Béhuard et Chalonnes-sur-Loire.
Quatorze ans après la mort de son époux, à presque 61 ans,  la Comtesse  Walsh de Serrant  décéda le 23 octobre 1831,  en son hôtel de Gizeux, place de l’Académie à Angers où elle résidait avec son fils Théobald.  Dans son acte de décès, on peut lire :

«Les témoins ont déclaré que les intentions de la dame défunte ont été d’être enterrée dans la propriété de Monsieur le Comte de Serrant, son fils, appelée la terre de Serrant, située commune de Saint Georges».

L’hôtel de Gizeux où est décédée la comtesse de Serrant appartenait auparavant à Simon René Grandhomme Seigneur de Gizeux en Indre et Loire qui avait fait fortune à St Domingue grâce au sucre. Cet hôtel avait accueilli, jusqu’en 1825, Melle Charlotte Blouin avec ses élèves sourds-muets.

 

Démoli en partie en 1826, lors de l’aménagement du boulevard du Roi René, il fut rénové en 1829 par l’architecte Villers.
Il s’appellera ensuite hôtel de « Quatrebarbes » du nom de son nouvel occupant Théodore qui a fait ériger la statue du Roi René près du château d’Angers. Il abrite actuellement la Chambre de Commerce et d’Industrie dans un bâtiment construit par H. Enguehard

 

 

Chapelle du château de Serrant où repose Théobald, le fils  aîné de Louise de Rigaud de Vaudreuil  avec sa femme et leurs quatre jeunes enfants

 

 

Le fils aîné de la comtesse Walsh de Serrant,  Théobald, né à Dublin en 1786,  décédé en 1836 est inhumé dans la chapelle du château de Serrant, construite en 1704 par J.H. Mansart, entouré de son épouse Sophie Legrand et de leurs 4 enfants tous décédés jeunes, de la tuberculose.

Après une vie hors du commun, la Comtesse de Serrant née Louise de Vaudreuil avait gagné tous les

 

suffrages non seulement par sa généreuse bonté mais encore par sa vive intelligence et le goût éclairé qu’elle manifesta pour les Lettres et les Arts.

 

Sources

 

Redon Paul – 1998 - La famille de Rigaud de Vaudreuil - Cahiers de la Société d’Histoire de Revel et St Ferréol (Haute Garonne) N° 3 -  1998.

Gaubert Jean Pierre  - 2003 - Las Cases, l’abeille de Napoléon  - Editions Loubatières Toulouse 2003.

Comte Emmanuel de Las Cases  - 1959 - Las Cases, le mémorialiste de Napoléon  -  Fayard.

Lauragais-Patrimoine - Emmanuel comte de Las Cases in site internet Lauragais-Patrimoine (www.lauragais-patrimoine.fr) - « dossier Personnalités ».

Bodin Jean François - 1821 -  Recherches historiques Le Bas Anjou et Angers  -  tome 2.

De Rigaud de Vaudreuil Louise -1822-1825. Lettres autographes de la Comtesse de Serrant à J.F.Bodin  - B.M.A. (Bibliothèque Municipale d’Angers)  ms 1358 (1125).

Baron Olivier de Wismes  -1854-1862. L’Anjou historique, archéologique et pittoresque  -

Revues - L’Anjou historique (1901/1902) (1917/1918)  (1938/1939) Archives Départementales du Maine et Loire.

Labalte Giraud Claire – 1996 - Les Angevins et leurs monuments - Thèse de Claire Giraud Labalte - 1996 - S.E.A. B.M.A. et Archives Départementales du Maine et Loire.

Lusteau Christophe – 2002 - Une famille jacobite en Anjou : les Walsh de Serrant. Université Catholique d’Angers ( UCO)  Angers –

H.C.L.M.  Association : Histoire des Coteaux de Loire et Maine Siège Mairie de Bouchemaine 49 080

 

Remerciements :

Mr  Noé Batigne
Mme  Bazin de Jessey

 

LES ARMOIRIES

Armoiries d’YZARN de FREYSSINET de VALADY
De gueules à la levrette courant d’argent colletée d’or
Au chef cousu d’azur chargé de trois étoiles d’or

Armoiries de RIGAUD DE VAUDREUIL
D’argent au lion de gueules, armé, lampassé et couronné d’or,
Accompagné de huit écussons de gueule, à la fasce d’argent rangés en orle, 3,2 et 3

Armoiries d’Antoine WALSH
D’argent au chevron de gueule accompagné de trois fers de lance pointe en haut

Château de Serrant (Maine et Loire)