VAUDREUILLE

 

 

Titulature : saint Jean-Baptiste. Vallis Drulha.

 

170 habitants en 1982.

246 habitants en 1990.

 

 

HISTORIQUE

Au moyen âge, un petit village qui s'appelait Saint-Martin avait été construit non loin de l'actuel Vaudreuille, sur une colline où se trouvent aujourd'hui les ruines d'une ancienne église renfermant la chapelle funéraire des Seigneurs de Vaudreuille.

 

La seigneurie avait été fondée en 1189 et la famille de RIGAUD de Vaudreuille, de noblesse militaire, atteignit son apogée au XVe siècle.

Le village était de la sénéchaussée du Lauragais et fut rattaché au diocèse de Saint-Papoul au moment de sa création, en 1317.

 À ce moment-là, il portait le nom de Vallis Drulha et relevait, en tant que prieuré, du diocèse de Saint-Papoul (qui comptait 56 paroisses).

 

La paroisse est encore citée en 1346 dans une transaction passée entre les seigneurs de Vaudreuille et les consuls de Revel. Elle figure aussi dans le compte de procuration du diocèse de Saint-Papoul en 1340.

En 1687,certains membres de la famille RIGAUD de­VAUDREUILLE s'implantent au Canada et créent la ville canadienne de Vaudreille. Les anciens du village - mais il ne reste que trois familles d'origine - racontent que les VAUDREUILLE emportèrent des « morceaux » de l'église Saint-Martin afin d'élever une église dans leur nouvelle ville...

 

Après l'établissement du bassin de Saint-Ferréol par PIERRE-PAUL RIQUET, dans les années 1670-i680, les eaux du Laudot retenues par le barrage n'inondèrent plus la vallée.

Les habitants construisirent alors leurs maisons à proximité du ruisseau, sur la rive gauche, face au château des marquis de RIGAUD DE VAUDREUILLE.

Le site primitif de Saint-Martin fut abandonné.                                

 

  Actuelle église de Vaudreuille vue de l’entrée

 

Le nouveau village de Vaudreuille est situé à moins de 5 km de la ville de Revel, au pied de la montagne Noire, dans le bassin du Sor, au bord du Laudot.

 

L'église actuelle a été construite en 1886, au cœur du village, au bord du ruisseau.

Elle était, à cette époque, annexe de Dreuilhe et a été rattachée au département de la Haute-Garonne, donc au diocèse de Toulouse en 1802.

En 1978, un incendie qui détruisit la mairie, anéantit toutes les archives. Par suite, on ne sait donc que peu de choses de la construction et de l'histoire de l'église.

C'est par l'Inventaire des biens appartenant à l'État, en 1906, que l'on apprend que la construction de l'édifice a été entièrement réalisée par les habitants, sans aucun secours de la municipalité.

Il est noté, dans l'Inventaire :

•      un autel de marbre blanc en forme de vaisseau ;

•      un lambris de boiseries d'une hauteur de un mètre cinquante ;

•      deux crédences de marbre blanc ;

•      deux chapelles latérales ;

•       un bénitier de marbre rouge sur une colonne de marbre ;

•      un chemin de croix de quatorze gravures sur papier dans des cadres dorés ;

• et... « sur le toit, dans une espèce de claire-voie pratiquée au milieu d'un exhaussement en pierre » une cloche de bronze d'une hauteur de 0, 50 m.

 

En 1968, la famille VAN DE GENT, originaire de Rotterdam, vint se fixer à Vaudreuille. M. MAURICE-LOUIS VAN DE GENT fut un bienfaiteur très actif de l'église de Vaudreuille jusqu'à sa mort en 1978.

 

Il était le frère de l'évêque de Rotterdam. Sa cathédrale avait été détruite, en1940, lors de l'invasion des Pays-Bas par l'armée allemande. L'évêque fit bénéficier son frère de quelques vestiges de sa cathédrale.

 

Ainsi, l'église de Vaudreuille fut enrichie de vitraux et de mobilier provenant des Pays-Bas.

 

 

DESCRIPTION

 

EXTÉRIEUR

 



 

L’église actuelle est un petit édifice entièrement recouvert de crépi, avec une profonde abside semi-circulaire. Elle se termine à l'ouest par un mur-pignon surmonté d'une petite baie en plein cintre abritant la cloche de bronze.

 

Un portail a été ouvert dans le mur occidental, mais l'entrée se fait par une petite porte ménagée au fond de l'église, dans le mur sud.

 

Deux petites chapelles ont été construites en hors d'œuvre.

 

 

 

 

 

 

 

Le chevet de l’église semi circulaire

 

 

 

INTÉRIEUR

 

 

La nef unique, rectangulaire, d'un seul tenant, est flanquée, dans sa partie orientale, de deux petites chapelles.

 

Les murs portent un décor peint de fausses pierres, et le plafond plat est également peint dans un style du siècle dernier

 

L'éclairage s'effectue par deux grandes fenêtres en plein cintre* portant les vitraux de Rotterdam.

 

 Le bénitier de marbre rouge sur colonne, inventorié en 19o6, est toujours dans le fond de l'église. Au-dessus, une plaque de marbre commémore l'action de MAURICE-LOUIS VAN DE GENT.

 

Dans la chapelle nord, se trouve le grand lutrin, en bois tourné, vestige de l'ancienne cathédrale des Pays-Bas.

 

   

Le chœur et l’autel

 

 

 

     

 

     

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EDIFICE RUINÉ


ÉGLISE SAINT MARTIN

 

Le procès verbal de la visite épiscopale de Mgr GABRIEL ­FLORENT DE CHOISEUL, le 24 novembre 1720, livre un aspect de l'ancienne église Saint-Martin de Vaudreuille, annexe de Dreuilhe :

 

• « c'est une église champêtre qui n'a pas de Sainte Réserve. Cependant, le tabernacle de bois doré est doublé de soie. Dans le fond de l'église se trouvent les fonts baptismaux, à gauche de l'entrée ; la piscine est hors d'état. Elle est interdite et doit être retirée. Il est ordonné qu'il sera faite une neuve, toute de pierre. En attendant le baptême sera donné à Dreuilhe ;

•   il n'y a pas de relique ;

• dans le chœur, qui n'a ni voûte ni plafond, il y a un maître-autel ;

• au côté droit du chœur, une chapelle de sépulture des seigneurs de Vaudreuille, dont l'autel n'est pas en état et on n'y dit pas la messe ;

• à côté de l'autel, se trouve un tableau où est représentée la famille de Vaudreuille, seigneur du lieu, lequel tableau n'est pas tout à fait décent à cause des nudités ;

•   vitres et murailles, toit et pavé sont en bon état ;

•   il faut réparer le plafond du chœur ;

•      il n'y a pas de sacristie ;

•      le clocher est en état mais a besoin de réparation

•      il y a trois cloches ;

•      l'église, dédiée à saint Martin, est bénite. »

 

Le 24 février 1890, un chef d'entreprise s'y rend en promenade avec ses ouvriers

 

 « Nous avons été rendre une visite au tombeau du vieux marquis de VAUDREUILHE situé dans la chapelle ogivale de la vieille église ; je l'ai bien trouvé délabré depuis trois ans que je ne l'avais pas vu ; les jambes de la statue ont été complètement brisées par de véritables vandales ; il ne reste que le haut du corps ; la tête est même mutilée et le lion couché à ses pieds n'est qu'une véritable masse informe ; des pierres et des débris de toute sorte sont accumulés dans l'intérieur du caveau, et le revêtement de plâtre qui couvrait le sarcophage étant tombé, laisse voir de petites statuettes dans des niches, complètement brisées par le marteau des dévastateurs venus dans ce lieu par un pur motif de curiosité. »

« La tête capuchonnée du corps du chevalier était toute couverte de fiente des chats-huants et des hiboux qui habitent dans les anfractuosités des murailles en ruine ; on a même enlevé les armoiries du lion debout qui faisait saillie à la clef de voûtes* de cette chapelle et réunissait les nervures.

Des ossements étaient jetés par terre de tout côté, ainsi que du bois de chêne, dernier débris du cercueil qui renfermait les ossements de tous les corps. »

                                                                                                                                            Vue générale : l’église et son cimetière

 

 

 

 

DESCRIPTION

 

 

EXTERIEUR


Aujourd’hui, sur le piton de Saint-Martin, il ne reste de l'ancienne église que des murs ruinés, surmontés à l'ouest d'une baie en plein cintre*, et la chapelle funéraire qui la jouxte. Tout est envahi de gravats et de végétation qui menacent chaque jour les pierres encore debout.

On pénètre dans l'église par un portail en arc brisé*, de pierre blanche rongée par les intempéries.­

 

 

Détails des murs extérieurs : à gauche petite fenêtre à droite entrée principale de la chapelle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Photo ci-contre : juchée sur un promontoire naturel, la chapelle Saint Martin domine les environs. La structure parcellaire et les éléments archéologiques relevés (céramiques grise médiévale) laissent à penser qu’a l’origine un village ecclésial de l’an 1000 était présent à cet endroit (information et crédit photo J.P. Calvet).

En vignette les armoiries de Vaudreuil :"d’argent à un lion de gueules, langué et armé de même"  Crédit : collection Noé Batigne

 

 

 

 

 

 

 

INTÉRIEUR

 

On peut reconnaître :

 

•   une nef unique de grès rose, qui semble avoir été rehaussée plus tard et agrandie d'un chœur profond moins élevé ;

•   la fenêtre de la nef, en plein cintre*, est située au sud ;

•   du côté occidental, des restes d'un enfeu sont visibles ;

•   à gauche de l'entrée, l'emplacement des fonts baptismaux est encore visible.

L'arc triomphal monumental donne accès à l'abside semi-­circulaire dont le mur est percé d'une étroite ouverture en lancette*, du XIVe siècle probablement. Toujours dans le chœur, du côté nord, se trouve une ouverture en plein cintre*, alors que celle du centre du chevet, également en plein cintre", a été obturée.

C'est par le chœur, au sud, qu'on accède à l'ancienne chapelle funéraire des seigneurs de Vaudreuille.

Entièrement construite de briques, elle est de forme pentagonale. La voûte à nervures était également de brique et les cinq formerets qui soutiennent encore les restes des voûtains sont construits en tas de charge et retombent sur des colonnes adossées.

La chapelle était éclairée par trois fenêtres en arc brisé*. L'une d'elles a été murée.

Des fresques du XVe siècle décoraient l'ensemble. Les intempéries du dernier hiver rigoureux ont continué à les détruire. Les tombeaux et les gisants ont disparu.

L'ancienne église Saint-Martin est entourée, sur son chevet, par le cimetière où se font encore enterrer les habitants de Vaudreuille. Sur une tombe anonyme, une stèle semble être la réutilisation d'un tailloir décoré de rinceaux.
                                                                    
                                                                                                                                                l’enfeu du mur nord ouest

 

le clocher mur nord ouest     

                                                                    l’arc triomphal entre la nef et l’abside

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES FRESQUES DU XVème SIECLE

 

Cette paroisse, dépendait du diocèse de Saint-Papoul ; elle est citée en 1346 dans une transaction passée entre le seigneur de Vaudreuille et les consuls de Revel. Seuls les murs en pierre et le clocheton sont encore en place. Au XVème siècle, une chapelle fut ajoutée sur le côté droit de la petite église, construite en briques et de style gothique ; elle renferme des fresques datant de la même époque, très dégradées.

 

Une de celles-ci représente un détail du “Festin d’Hérode”, roi des juifs, qui régna en s’appuyant sur les romains. Celui-ci fut à l’origine de nombreux crimes, parmi lesquels le “Massacre des Innocents” destiné à faire disparaître la personne de l’enfant Jésus, nouveau-né. Il est très rare de voir une telle peinture murale dans une église chrétienne.

 

C’est pourquoi ces fresques ont une valeur historique inestimable et sont classées à l’inventaire des monuments historiques depuis 1948. Récemment la chapelle a retrouvé un toit grâce auquel elles sont abritées.

 

Madame Jeanne Astres-Artemoff, épouse du célèbre artiste peintre “russo-revélois” dont le corps repose dans le cimetière attenant, en fit heureusement, avant 1940, un fidèle relevé qu’elle déposa au musée de la fresque à Paris.

 En 1973, j’ai également effectué un reportage photo, dans le cadre d’un concours national intitulé “monuments en péril” (à noter que l’intérieur de cette chapelle n’est pas visible).

                   (d’après les renseignements transmis par Jacques Batigne)

  

                                                         PHOTOS CI-CONTRE DE 2007    

VOIR DETAIL PHOTO DES FRESQUES EN 1971

 

 

La chapelle Saint Martin entouré du cimetière.
Mur sud ouest de la chapelle St Martin

 

 

                                                                         
EDIFICE DISPARU

 

CHAPELLE SAINTE-CATHERINE

 

 

Dans le procès-verbal de la visite de Mgr DE CHOISEUL, il est fait mention d'une petite chapelle dédiée à sainte Catherine. Elle est en fort mauvais état. L'évêque ordonne qu'elle soit réparée dans les six mois, sinon, elle sera interdite.

Aujourd'hui, personne n'a le souvenir de la chapelle Sainte-Catherine.

 

BIBLIOGRAPHIE

ADA, G 421.

ADHG, Br 4° 421, Mittou : Monographie de la commune de

Vaudreuilhe, 1885.

ADHG, série B, t1, 325-377.

ADHG, V. 29.

AM, non numérotées.

Beaunier (Dom), 340.

Laverdure (P.), Le château de Vaudreuille, in Les amis du châ­

teau de Saint-Félix en Lauragais, n° 17, Fév. 1983, 6. Malary (S.), 137-138.

Rodier (A.), Chroniques revéloises, 2e cahier, 124.

 

 

 

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