B. RICALENS MONOGRAPHIE DE LA COMMUNE DESAINT JULIA |
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MONOGRAPHIE DE LA
COMMUNE DE
SAINT-JULIA
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La commune de
Saint-Julia est située à l’extrémité est du département de la Haute
Garonne et de l’arrondissement de Villefranche, au nord du canton de
Revel.
Elle est limitée au nord par la commune de « Puechoursy (Tarn), à l’est
par la commune de Montégut, au sud par la commune de Saint Félix, à
l’ouest par la commune du Cabanial.
Son étendue est de 1147 hectares répartis comme il suit :
- graines alimentaires : céréales, tubercules et racines – 461 ha
- prairies artificielles, fourrages et prés temporaires – 215 ha
- Vignes – 228 ha
- Jachères – 189 ha
- Prairies naturelles et herbages pâturés permanents – 21 ha
- Bois – 3 ha
- Jardins potagers – 10 ha
- Jardins de plaisances, parcs – 2,50 ha
- Territoire occupé par les terrains bâtis et les chemins – 17,50 ha
TOTAL 1147 ha
La commune de
Saint Julia est à 10 kilomètres de Revel chef lieu de canton, à 22
kilomètres de Villefranche chef-lieu d’arrondissement et à 42 kilomètres
de Toulouse chef-lieu du département.
Cette commune comprend deux vallées formées au sud, par les coteaux de
Saint Félix, au nord par les collines de Montgey et au centre par le
coteau sur lequel est placé le village de Saint –Julia.
La vallée nord est arrosée par le Peyrencou, petit ruisseau qui va
se jeter dans le Girou affluent de l’Hers.
La vallée sud est arrosée par le ruisseau de Gatifol, par le ruisseau
d’Engrabial et par le ruisseau de Pemarède qui vont se jeter tous les
trois dans la Vendinelle, aussi affluent du Girou.
Des hauteurs sur lesquelles est placé le village de Saint-Julia, la vue s’étend à l’est sur la magnifique plaine de Revel qu’on aperçoit dans toute son étendue limitée par la Montagne Noire.
Au sud, on voit la vallée de la Vendinelle qui ne charme pas moins les regards par la richesse de sa végétation.
L’altitude de
Saint-Julia est de 300 mètres environ. Le climat est tempéré, le vent
d’autan y souffle très souvent avec une force et compromet parfois les
récoltes.
En raison de sa position élevée, cette commune est très salubre ;
cependant l’eau y est rare.
Il y a seulement une dizaine de sources peu importantes dont les eaux sont potables ; le village ne possède que des citernes alimentées par les pluies.
La commune de Saint-Julia a, d’après le dernier recensement, une population de 809 habitants.
Cette population a beaucoup diminué en quelques années, le tableau ci joint donne les résultats des recensements faits depuis l’année 1810.
Les principales causes de la diminution de la population de cette commune sont : la population du village étant plutôt ouvrière qu’agricole, beaucoup d’ouvriers sont attirés par les villes, de plus beaucoup de cultivateurs sont allés s’installer dans le Bas-Languedoc et enfin les familles deviennent de moins en moins nombreuses .
Saint Julia est divisé en trois sections cadastrales, mais on n’y trouve, à part l’agglomération principale qui est formée de 96 maisons habitées par 376 habitants, aucun ne dépassant trois feux.
Il y a dans la campagne 78 maisons disséminées et habitées par 433 habitants.
Cette commune est administrée par un maire, un adjoint et par un CONSEIL_MUNICIPAL composé de 12 membres.
Ce conseil fut proclamé à la suite des opérations électorales du 4 mai 1884. Dans ces élections, le nombre des électeurs inscrits était de 254, il y a eu 179 votants desquels on doit déduire 3 bulletins nuls, la majorité absolue fut de 89 voix.
Furent, en conséquence, proclamés membres du CONSEIL_MUNICIPAL, comme réunissant les conditions prévues par la loi (voir tableau).
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Tableau des conseillers municipaux |
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La commune de Saint-Julia forme une paroisse desservie par un seul curé ; elle dépend de Revel pour la perception et le bureau télégraphique ; de Saint-Félix pour le service postal. Le montant du centime est de 85,90 et les revenus communaux ne s’élèvent qu’à la somme de 394 francs ( revenus ordinaires). |
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Tableau des quatre contributions |
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Les principales productions de la commune de Saint-Julia sont le blé, le maïs, le vin et le fourrage. La culture s’y fait par assolement triennal ; cette commune dont le sol très riche a été complètement déboisée. La culture de la vigne y a pris depuis quelques années une certaine extension, mais les vins sont encore en général de qualité secondaire. |
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Tableaux des productions agricoles |
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Tubercules(pommes de terre) |
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Fourrages |
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Prairies naturelles non irriguées |
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Plantes textiles et oléagineuses |
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L’élevage des animaux de l’espèce bovine se fait sur une petite échelle dans la commune de Saint-Julia ; L’espèce ovine n’y existe pas ; l’élevage des chevaux y est méconnu, mais il y a beaucoup de volailles, les oies, les canards et surtout les chapons de Saint-Julia sont très estimés .
Le gibier tel que perdrix, lièvres et lapins se trouve en assez grande quantité dans cette commune. Neuf permis de chasse ont été délivrés dans le courant de la dernière chasse. Il a été pris sur le territoire de la commune, du mois de septembre au mois de février exclusivement .
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Apiculture |
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Les seules industries de la Commune de Saint-Julia consistent en moulin à vent, il y en a quatre. On vient de construire une briqueterie qui promet de prendre une certaine extension . La Population du village est presque exclusivement composée d’ouvriers intelligents et laborieux. Ce sont des maçons, des charpentiers, des menuisiers, des plâtriers, des tisserands, des cordonniers et des charrons. Tous ces ouvriers ont formé une société de secours mutuel, qui fonctionne très bien depuis une douzaine d’années. La bourgeoisie a contribué à l’établissement de cette œuvre philanthropique .
Les voies de communication sont la route départementale 12 de Toulouse à Revel par Lanta ,Caraman, Auriac, Saint-Julia.
Le chemin vicinal de grande communication N°7 de Mazères à Saint-Julia par Villefranche, deux chemins vicinaux ordinaires, un de Saint-Julia à Saint-Félix, l’autre de Saint-Julia à Péchourcy.
Il n’y a aucune voie ferrée, et il n’existe aucune voiture publique.
Les chemins d’intérêt commun de Saint-Julia à Nogaret et Puylaurens et de Saint-Julia à Lavaur et au Faget. Le commerce de Saint-Julia est représenté par un certain nombre de petits négociants bien achalandés grâce à la position centrale du village au milieu d’autres petits villages peu éloignés qui viennent s’y approvisionner.
Il y a deux boulangeries assez importantes, trois épiceries et merceries, une boucherie et deux marchands d’étoffes.
Il existe à Saint-Julia trois foires très importantes. Comme bétail à cornes on y compte ordinairement jusqu’à deux mille têtes.
L’une de ces foires, qui se tient le 3 août est particulièrement remarquable par le nombre de troupeaux de l’espèce ovine qu’on y conduit.
L’usage des anciennes mesures a presque complètement disparu, à part l’ancienne mesure agraire appelée le sac, qui vaut 48 ares, on ne se sert que des mesures légales.
Le nom de Saint-Julia de Gras-Capou donné à cette commune est purement patronymique et n’a aucune étymologie légendaire ou historique .
La dénomination de Gras-Capou, qui figure dans les documents les plus anciens, lui a été donné pour la distinguer de plusieurs autres communes portant le même nom, et à cause de la grande quantité de chapons gras qu’on y élève et qui sont très estimés .
On ne rapporte aucune tradition ni légende sur cette commune et elle n’a donné naissance à aucune célébrité. L’idiome usité est le patois languedocien. Les habitants de Saint-Julia ont les mœurs douces et hospitalières . Ils sont très partisans du progrès et de l’instruction. Le culte catholique est le seul qui existe dans cette commune. Le costume des hommes du peuple est la blouse et la casquette .
Les aliments sont le pain de blé, le millas, les viandes de porc, d’oie et de canard en conserve , les viandes de boucherie, les légumes et les fruits ; la principale boisson est le vin .
La consommation annuelle de la viande de boucherie dans cette commune est de 6 veaux et 9 bœufs .
La consommation annuelle des boissons est de 86 hectolitres de vin , 16 hectolitres d’alcool . La consommation annuelle du tabac à fumer est de 389 kilogrammes et du tabac à priser de 96 kilogrammes .
Aucun monument n’existe dans la Commune de Saint-Julia et ni les archives communales ni les archives Départementales ne contiennent aucun document officiel pouvant établir son histoire.
Saint-Julia était une petite place forte dont les murs existaient encore en grande partie en 1854 ; ils furent démolis à la suite de l’épidémie cholérique de 18.4 qui enleva la quatorzième partie de la population. Une porte qui n’a rien de remarquable comme architecture et une partie des fortifications existent encore.
L’histoire du Languedoc par dom Vayssettes ancien abbé du monastère de Sorèze parle tout juste de l’existence de Saint-Julia mais ne dit rien sur son histoire.
D’après les traditions que les générations se sont transmises le village de Saint-Julia était une des onze villes maîtresses provinciales qui avaient le privilège d’envoyer un représentant aux états de Languedoc. Le dernier député de cette ville à cette assemblée fut le noble de Lamy. Il y a à Saint-Julia une cloche remarquable par son ancienneté, elle a été fondue en 1395 et porte la date inscrite comme il suit M|CCC|XC|V.
Aucun usage religieux particulier n’existe à Saint-Julia.
Malgré les avis donnés sur le danger qu’il y a de sonner les cloches pour dissiper les orages, malgré l’instruction qui ne cesse de lutter contre les fausses croyances, ces sonneries existent encore, et cela dépend de ce que le Carillonneur après chacune de ses sonneries va dans toutes les fermes pour quêter et qu’il met l’article orage dans le revenu de ses cloches.
LIEN VERS LE LIVRE SUR SAINT-JULIA DE GRAS CAPOU PARU DANS LA COLLECTION LAURAGAIS-PATRIMOINE