Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol                                      PARU DANS LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE NUMERO 17 - 2012

 

UNE PAGE D'HISTOIRE DE SAINT FELIX
LE CIMETIERE DES ANGLAIS

Par Hubert Roques

RETOUR ACCUEIL

 

  L’histoire de l’Empire se clôt sur un événement dramatique qui a lieu à Toulouse, le 10 avril 1814, la bataille de Toulouse.

 

Celle-ci est précédée d’une longue retraite de l’armée française depuis le pays basque espagnol, entamée à l’été 1813. Après un temps d’arrêt, entre janvier et février 1814, l’armée se replie de Bayonne à Orthez et le mouvement semble ne plus devoir s’interrompre. Le maréchal Wellington prend alors des dispositions afin de s’assurer la collaboration des personnels des administrations encore en place.

 

Le 24 mars 1814, le maréchal Soult, chef de l’armée venue d’Espagne, arrive à Toulouse. Poursuivi par Wellington et son armée, il tente de réorganiser ses troupes pour rejoindre Suchet sur la Loire. Après ses échecs devant la porte Saint-Cyprien et ses tentatives de franchir la Garonne, Wellington parvient à s’établir autour de Croix-Daurade, le 5 avril. La bataille s’engage le 10 avril vers 6 heures ; à 16 heures, Soult décide d’abandonner Toulouse et l’évacuation des troupes commence dans la nuit du 10 au 11. Pendant les affrontements, les Toulousains se cachent dans leurs maisons ou dans leurs caves.

 

Le 12, Wellington fait son entrée dans la ville et est accueilli en libérateur. Il est reçu au Capitole mais son attitude, pour le moins impassible, jette un froid. À tel point que plusieurs membres du conseil municipal déposent leurs cocardes blanches pour reprendre les couleurs tricolores qu’ils quitteront dès le lendemain. Le buste de Napoléon qui se trouvait au Capitole est brisé. Une délégation est envoyée au duc d’Angoulême, installé à Bordeaux depuis le 12 mars 1814, pour l’informer de la victoire de Wellington.

 

Chez nous, seul témoignage de cet épisode, le cimetière des Anglais à Saint-Félix de Lauragais ...

 

Le lundi 25 avril 2011 était inauguré au lieu dit « le Cimetière des Anglais » une stèle du souvenir en commémoration des évènements d' avril 1814 ayant opposé les troupes de Napoléon commandées par le maréchal Soult (natif de Saint-Amans-Soult dans le Tarn) à l'armée anglo – hispano - portugaise du duc de Wellington. Assistaient à cette cérémonie Pierre-Alain Buvry, délégué Midi-Pyrénées des « Amis du Patrimoine Napoléonien », André Rey maire de la commune ainsi que Albert Mamy représentant la Communauté de Communes, les porte-drapeaux et Comité d' Entente des Anciens Combattants du Canton de Revel, la musique napoléonienne de Saint-Lys et le 1er régiment étranger napoléonien « la Tour d'Auvergne ».

 

UNE PAGE D'HISTOIRE

 

Quinze années de guerre : depuis les campagnes d'Egypte et d'Italie avec, jusqu'en 1812 des victoires et conquêtes mais, malgré les apparences, une domination napoléonienne fragile qui va s'effondrer en deux ans (juin 1812-avril 1814). 1814 est l'année de l'invasion et Napoléon est contraint d'abdiquer. Invasion à l'est : les alliés entrent à Paris le 31 mars, les Autrichiens ayant déjà occupé Lyon, des royalistes français se soulevant dans l'ouest et d'autres livrant Bordeaux aux Anglais. Napoléon abdique alors en faveur de son fils le roi de Rome le 4 avril et enfin abdique sans condition le 6 avril. Et malgré cela, et pour cause la lenteur des informations et messages, la guerre continue...

 

LA BATAILLE DE TOULOUSE LE 10 AVRIL

 

L'armée anglaise du duc de Wellington livre bataille dans Toulouse et s'empare des collines de Jolimont dominant la ville (rue du 10 avril, Colonne et avenue de la Colonne). On compte plusieurs milliers de morts et le maréchal Soult battit en retraite avec le 12 avril la bataille de Baziège où se situe également un « cimetière anglais » d'une superficie de 1 ha et demi environ, parcelle non cultivée par respect aux disparus, avec une allée de cyprès et qui appartient à un particulier au lieu dit « La Mothe ». Et la retraite du maréchal Soult continue. Quant au duc de Wellington il établit son état major au château de Saint-Paulet.

 

SAINT- FELIX AU CŒUR DE LA BATAILLE

 

Les troupes napoléoniennes occupent le village et l'armée anglaise bivouaque sur les collines des Fourches. Nous sommes le 14 avril : allons-nous avoir la bataille de Saint- Félix ? Arrive enfin la nouvelle de l'abdication de l'empereur signifiant aux états major la fin des hostilités : il n'y aura donc pas de bataille de Saint-Félix.

 

LE CIMETIERE DES ANGLAIS.CIMETIERRE

 

Il s'agit d'un terrain communal situé sur la crête au sud-ouest du village figurant au cadastre section YV, n° du plan 87 d'une superficie de 14 ares 40 ca, classé comme landes en classe 01. Le terrain est bien délimité par 2 rangées de cyprès mais ne porte aucun indice pouvant attester qu'il y ait eu ici des inhumations de soldats anglais décédés suite à des blessures ou maladies. Autrefois laissé à l'abandon et en friche le site a été bien préservé et restauré par la municipalité. L'accès en est relativement aisé sauf en cas de mauvais temps et bénéficie d'une belle vue panoramique sur le village, la Montagne Noire et la chaîne des Pyrénées, et constitue une bonne halte pour promeneurs et randonneurs.

 

L' OCCUPATION ANGLAISE

 

Lassés des guerres de l'Empire et plus royalistes que bonapartistes les habitants de notre région accueillirent les soldats de Wellington plutôt en libérateurs qu'en envahisseurs.

L'occupation ne dura que quelques jours car c'est le 23 mai qu'ils quittèrent le village.

Le « jardin Anglais » situé en contrebas du château doit peut-être son appellation au fait qu'il servit.de campement à ces soldats.

 

Quant au cimetière, certes des fouilles permettraient peut-être d'en résoudre l'énigme en apportant la preuve que des soldats y ont été inhumés...

Se feront-elles un jour...mais les difficultés administratives et autorisations nécessaires en constituent un redoutable obstacle.

Quoi qu'il en soit, l'histoire retiendra tout d'abord l'absurdité de batailles « inutiles » ayant perduré plusieurs jours en faisant des milliers de victimes malgré l'abdication de Napoléon le 6 avril et, enfin, l'extraordinaire odyssée d'hommes venus d'Angleterre, d'Irlande ou d'Ecosse en passant par le Portugal, l'Espagne, Bayonne et Toulouse.

STELE

 

 

Seuls, sur nos collines des Fourches, une modeste stèle désormais et quelques cyprès bruissant au vent d'autan, sont le témoignage de leur fin tragique sur nos terres du Lauragais.

Aux évènements de l'année 1814 et en particulier en ce 14 avril où armées anglaise et française se trouvent à la veille d'une bataille qui finalement (et heureusement) n'aura pas lieu, il convient de citer deux citoyens de Saint-Félix, et non des moindres, ayant servi sous les armées napoléoniennes :

 

- Jean Pierre Antoine de NAJAC, capitaine d’artillerie chevalier de l’ordre de Saint Louis, né en 1769 et décédé à Saint Félix le 12 août 1839

- Baron Bonaventure-Hyppolite SABATIER né à Saint Félix le 14 juillet 1773 et décédé à Toulouse le 17 octobre 1842.

 

 

 

 

La stèle commémorative inaugurée le lundi 25 avril 2011

Photo : Emile Gaubert

 

 

 

 

INAUGURATION-STELE BATAILLE-TOULOUSE

Inauguration de la stèle le 25 Avril 2011 par André Rey Maire de Saint-Félix et Albert Mamy représentant la Communauté des Communes.

Photo : Emile Gaubert

La stèle commémorative située à Toulouse ..

 

 

 

 

 

 

 

La musique napoléonienne de Saint-Lys ; le 1er Régiment Etranger Napoléonien La Tour d'Auvergne ; et les anciens combattants du canton de Revel.

Photo Emile Gaubert

 

En marge des fêtes de La Cocagne, le maire de Saint-Félix, André Rey ; le vice-président de la Communauté de communes, Albert Mamy ; et le délégué Midi-Pyrénées des « Amis du Patrimoine Napoléonien », Pierre-Alain Buvry, ont inauguré lundi une stèle du souvenir au « cimetière des Anglais », en présence des porte-drapeaux et anciens combattants du canton de Revel et son Comité d'Entente présidé par René Batignes. Sur ce promontoire face au village, pas de pierres tombales mais, sous une butte de terre où poussent des cyprès, reposent des soldats du Duc de Wellington, blessés lors de la bataille de Toulouse, le 10 avril 1814 et morts à Saint-Félix où les troupes anglo-hispano-portugaises avaient installé leur campement avant de donner le dernier assaut aux troupes du Maréchal Soult.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ACCUEIL