INTRODUCTION
Soréze est situé contre le piémont septentrional de la Montagne Noire
près de son extrémité occidentale, au débouché de la vallée de la Mandre
drainée par le ruisseau de l’ Orival.
Elle est au contact de deux zones géographiques: la plaine de Revel et
le relief montagneux de la Montagne Noire .
La Montagne Noire a fait l’objet de nombreuses recherches et études
géologiques dès la première moitié du XIXème siècle. C’est
essentiellement pendant le XXème siècle que seront éditées les feuilles
géologiques et que sera mieux étudié scientifiquement le patrimoine
géologique.
Ce vif intérêt des géologues pour cette région, est essentiellement du à
la richesse , la complexité et à l’ancienneté des phénomènes
géologiques.
ERE PRECAMBRIENNE (4 à 5 milliards d’années
à 590 millions d’années = 590 M.A.)
Dès la période précambrienne (plus de 590 M.A.) des formations
métamorphiques gneissiques vont se mettre en place. Les gneiss des
Cammazes sont des sills intrusifs d’âge vraisemblablement Cambrien. On
les retrouve sur le plateau de Belmas – St Jammes – Les Consuls – Grange
Vieille.
ERE PRIMAIRE (590 à 248 M.A.
Les structures cambriennes sédimentaires qui succèdent à la mise
en place du gneiss, se sont certainement déposées dans un contexte marin
(mer calme et peu profonde) sur la bordure nord du Gondwana (continent unique avant la dérive des continents) :
au Cambrien inférieur (590 – 540 M.A.)la sédimentation se forme sur
une plate forme détritique très subsidente (schistes et grès gris verts
- Formation de Marcory – bois du Castellet jusqu’à Pistre).
La présence dans cet ensemble de blaviérites prouve l’existence d’un
volcanisme aérien (volcanisme acide avec zone de distension probable) et
le caractère proximal (du continent) et très peu profond de cette sédimentation
la fin du Cambrien inférieur voit l’instauration d’un régime de plate
forme carbonatée (organisation paléo géographique entre l’unité de
Durfort « plate forme plus interne » et le massif de Saint Ferréol «
plate forme plus distale »).
Les puissantes
assises sédimentaires calcaires sont parfois datées d’ un étage
géologique plus ancien : le BRIOVERIEN (590 à 900 M.A.).
Si certaines déformations se sont mises en place très rapidement (phases
cadomiennes et calédoniennes (de 400 M.A. à 1 milliard d’années), c’est
essentiellement à la phase hercynienne (environ 400 à 250 M.A.) que les
phénomènes seront les plus lisibles dans les méga-structures
géologiques.
Plusieurs déformations se sont mises en place :
- une première déformation à l’époque hercynienne affectera les unités
géologiques déjà existantes ( plis isoclinaux)
- une deuxième déformation va déterminer des plis à plans axiaux
subverticaux, bien développés dans notre région. Cette phase est
responsable de la plupart des grands plis observables sur le terrain et
des mégastructures cartographiques.
- Un troisième événement va développer des plis en chevrons à plans
axiaux subhorizontaux
- Un phénomène de serrage tardif se traduira par des plis de type « kink
bands » dont les plans axiaux, verticaux sont perpendiculaires à
l’allongement général des structures.
C’est entre la deuxième et troisième déformation (certainement en
prélude à la troisième) que va intervenir la mise en place des massifs
granitiques de Labecède Lauragais vers 330 M.A. (au nord des Consuls et
travers de Malcoustat)
Ces roches magmatiques se mettent en place dans les terrains de la zone
axiale et des unités d’Arfons et des Cammazes tout au long de
l’évolution tectonique hercynienne.
ERE SECONDAIRE (248 à 65
M.A.)
Un important hiatus est présent durant toute l’ère secondaire, notre
région étant exondée, aucun dépôt sédimentaire ne pourra se faire. Des
actions de type pédologique sous climat chaud et humide se mettront en
place. Le principal résultat sera la présence d’altérites sur les
terrains.
ERE
TERTIAIRE( 65 M.A. à 2 M.A.)
Durant l’ ère tertiaire, l’histoire géologique locale se déroulera en
milieu continental, dans une région éloignée de toute influence marine,
où lacs et cours d’eau seront les seuls éléments hydrauliques.
Vers 60 M.A. une vaste dépression d’orientation sub-équatoriale se crée
au sud de la Montagne Noire.. Cette dépression est envahie d’Ouest en
Est par un bras de mer épicontinental dont le maximum d’extension
atteint les Corbières à l’ Ilerdien (55 à 50 M.A.).
En même temps, des reliefs continentaux vont se différencier sur
l’emplacement du Massif Central. Des conditions de grande activité
érosive provoquées par l’absence ou la rareté de couverture végétale
(rhexistasie) vont entraîner les sols et altérites en place qui iront se
déposer dans les dépressions existantes sous forme d’argiles kaoliniques
à graviers.
La migration de ces matériaux se fera du Nord au Sud, la partie
occidentale de la Montagne Noire ne constituant pas à cette époque un
obstacle à leur passage, même si elle est jalonnée de quelques reliefs
plus méridionaux que les points hauts actuels.
Vers 49 M.A. (Lutétien) les aires de sédimentation vont se déformer, les
rivages marins sont rejetés à l’Ouest du méridien de Pau. De grands lacs
s’individualisent dans le Sud du Castrais comme au Sud de la Montagne
Noire.
La Montagne Noire n’est alors qu’un simple haut-fond.
Les calcaires de Castres
et de Labruguière vont se déposer dans les lacs du Sud du Castrais.
Ce lac se développait de la région de Mazamet vers Graulhet et se
refermait vers le Sud en passant à l’Est de Toulouse.
De 47 à 42 M.A. (période LUTETIEN), ce lac est marqué par une forte
subsidence avec une tendance transgressive vers l’ Est et le Nord-Est.
A la fin du Lutétien, la profondeur du lac diminue, les apports liquides
et solides qu’il reçoit évoluent en nature et en quantité. De lacustre,
l’aire de sédimentation devient palustre.
Entre 39 et 35 M.A. (Bartonien au Stampien), la zone dépressionnaire du
Castrais se déplace vers le N.NW. Elle va se remplir de matériaux dits
mollassiques, qui formeront la masse principale des sédiments où sont
sculptés nos paysages tarnais actuels.
Ces sédiments argileux, silteux, gréseux, parfois conglomératiques,
arriveront pour la plupart du sud.
Plusieurs étapes de la surrection de la Montagne Noire auront lieu en
même temps que l’orogène Pyrénéen (faille de Mazamet avec rejet
important – plusieurs centaines de mètres) L’érosion des reliefs ainsi
créés se mettra en place.
ERE QUATERNAIRE
Le quaternaire est le théâtre de nombreux évènements qui mettent
en jeu des dynamiques différentes et dont la succession du Pliocène aux
temps actuels) ne peut, faute de documents, être précisément établie.
L’évolution principale voit le dégagement des reliefs actuels aux dépens
de l’aplanissement général de la fin du Néogène 5 à10 M.A.).
Entre 500 000 et 250 000 ans , des formations de versant, de piedmont,
fluviatiles, résiduelles vont recouvrir nos contrées. Les genèses
successives ou simultanées dépendent en grande partie des variations
climatiques entraînées par l’alternance des périodes glaciaires et
interglaciaires (GUNZ – MINDEL – RISS – WURM) .
Les érosions éoliennes pendant les périodes froides sur un sol dépourvu
de végétation seront importantes avec l’élaboration de brèches de
gélifraction, de dépôt de pente non éliminé du fait des déficits de
précipitation.
Les phases de réchauffement vont entraîner des déblaiements des
matériaux et l’effondrement des versants.
C’est pendant ces périodes interglaciaires que vont se creuser les
vallées le plus souvent placées dans des zones de faiblesse de la
Montagne Noire (failles).
Les massifs situés dans les interfluves vont subir aussi des phénomènes
de corrosion et d’érosion ; générant dans les zones calcaires des «
vides souterrains » (plus de 200 grottes et gouffres inventoriés sur le
piedmont de la Montagne Noire).
A ces faits d’ordre climatique, s’ajoutent ceux d’ordre tectonique. Sur
cette période, la faille de Mazamet continuera à « bouger »
rafraîchissant ainsi le versant septentrional, zone limite entre la
plaine (bassin sédimentaire du Castrais et de l’ Albigeois) et le
relief.
Des modifications du tracé des cours d’eau déjà commencées dès le
tertiaire seront mises en place (par exemple, le Thoré qui était jadis
affluent du Sor est aujourd’hui tributaire direct de l’ Agout, le Sor
est capturé par l’Agout alors qu’aant il alimentait le bassin de l’ Aude
par le Fresquel, puis le Girou).
La plaine de Revel sera ainsi creusée de plusieurs centaines de mètres,
occasionnant en amont des ruisseaux la genèse de vallées étroites et
encaissées.
La morphologie générale géologique sur la commune de Soréze présente
dans la plaine de vastes dépôts alluvionnaires dès le débouché de la
vallée, avec la présence de divers étages d’enfoncement de la plaine. La
montagne présente une multitude de petites bandes rocheuses de
lithologies différentes pratiquement parallèles entre elles et orientées
SSW – ENE.
La coupe de cet ensemble de couches géologiques présente des
stratifications subverticales.
|