Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol                                        PARU DANS LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE N° 17 - 2012

 

 

1342-1992-2012   Rappel historique 

Par Francis Pujol
Président du comité du 650ème anniversaire de la fondation de Revel


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Vingt ans ont passé depuis cette année de 1992 où fut célébré avec éclat le 650ème anniversaire de la fondation de Revel; c'est plus précisément le 8 juin 1342 que le pal fut planté au cœur de la ville future selon la volonté royale et selon la tradition en vigueur à cette époque lorsqu'une ville neuve était créée.

 

En effet, notre bastide fut fondée par Philippe VI de Valois à l'emplacement de la forêt de Vauré. C'est sous la halle et autour de la place centrale que se déroulèrent au fil des semaines la plupart des manifestations du 650ème anniversaire ; elles débutèrent par une exposition historique au Centre Culturel Get.


La charte originale de 1342 ayant été perdue, c'est le premier vidimus (nous avons vu) donné par Louis XI en mai 1462 et confirmant les privilèges donnés à Revel par son aïeul Philippe VI qui fut présenté ; c'est un parchemin de 665 x1180 mm scellé de cire verte. Les confirmations ultérieures furent aussi exposées : les vidimus de Charles VIII (1490), Louis XII (1511), François 1er (1517), François II (1560) et de Henri IV (1609). Tous ces documents en latin ont été produits par les consuls lors des procès nombreux qu'ils auront avec les seigneurs de Vaudreuil. La première traduction française est de 1663. La charte de Revel a été établie sur le modèle des chartes antérieures ; mais elle est une des plus longues et sans doute une des plus complètes.

Les documents d'archives détenus par la commune de Revel et ceux prêtés par les archives départementales ont déterminé les thèmes de cette exposition. On citera plus particulièrement certaines pièces archéologiques appartenant à la société d'archéologie de Revel présidée par Jean-Paul Calvet, notamment les plaques et boucles de ceinturons francs ou wisigoths trouvés à Revel au milieu du 19ème siècle.

Parmi les thèmes abordés, citons les dominicains à Revel, l'époque de « cocagne et des guerres de religion (1560-1630), les persécutions et la Révocation de l'Edit de Nantes, Pierre-Paul Riquet, les impôts et les finances aux 17ème et 18ème siècle, l'essor économique du 18ème siècle, l'histoire de la jeunesse revéloise, Revel pendant la Révolution (1789-1799) , Jean Joseph Roquefort et la Maison Rigaud de Vaudreuil.

 

Paul Redon fut le principal artisan de la conception de cette exposition. Il n'était pas question dans l'esprit des auteurs de vouloir retracer de manière chronologique et complète les 650 ans d'existence de notre ville. En raison des nombreuses lacunes documentaires et quelle que soit la richesse de nos archives municipales, c'eût été une tâche considérable ; par ailleurs, l'accumulation de documents aurait été non seulement fastidieuse pour le visiteur mais aurait à coup sûr brouillé l'image du passé que nous voulions donner de Revel. Nous avons été conduits à opérer des choix contestables et nous étions parfaitement conscients de leur caractère arbitraire.


Il convient de préciser que la conception, l'ordonnancement et le montage de cette exposition étaient dus quasi entièrement aux membres de la Société d'histoire  . Les thèmes de l'exposition ont été définis en fonction des documents dont nous disposions et selon l'importance accordée à tel personnage, tel événement ou telle période de notre histoire. Cette promenade dans le temps qui se prolongea jusqu'au mois de septembre a aiguisé la curiosité d'un grand nombre de visiteurs pour la plupart revélois.


Les animations médiévales débutèrent le samedi 6 juin ; baladins, montreurs d'ours, charlatans, personnages de théâtre de rue égayèrent tout au long de la matinée le marché sous et autour de la place centrale. A 21 heures le défilé historique s'ébranlait dans les rues de la ville. Un orage aussi violent que soudain contraignit les participants, les cavaliers et l'escorte du sénéchal à se réfugier sous la halle où se pressait l'immense foule des Revélois venus y trouver abri. La cérémonie de remise des clés de la ville au premier consul de Revel par le sénéchal Agot de Baux se déroula dans une ambiance joyeuse et colorée malgré les trombes d'eau qui se déversaient sur la bastide royale. Le lendemain le sourire était sur tous les visages des organisateurs. La foire aux chevaux du matin obtint le succès espéré et à 15 heures 30 débutait sur le tour de ville l'immense défilé historique comportant soixante cavaliers à cheval, des attelages de bœufs et de chevaux, des calèches, les cracheurs de feu et les baladins, les représentants des petits métiers, la confrérie du Gras Capou de Saint-Julia, les chevaliers, les musiciens, les soldats, les meutes de chiens, les demoiselles de la G.R.S, celles de l'école de danse, tous les principaux corps sociaux de l'époque entourant le sénéchal Agot de baux et l'évêque de Lavaur, les artisans, les marchands, les paysans, ceux qui combattent et ceux qui prient, les consuls et les notables de la ville; au total plus de trois cents personnes costumées défilèrent ainsi pendant plus de deux heures sous les applaudissement d'une foule qui ne cessait de grandir. Avant de se retrouver autour de la halle et de son beffroi pour la lecture de quelques articles de la charte de fondation de la bastide. La journée se termina par un grand banquet – spectacle avec musiciens, jongleurs, acrobates rassemblant sous la halle plus de sept cents convives.

 

Le 17 juin, dans la salle polyvalente, fut donné un concert par l'orchestre du Capitole dirigé par Michel Plasson avec la participation de la violoniste revéloise Elisabeth Balmas. De même, le clarinettiste Maxime Saury, accompagné par l'ensemble Banana Jazz, se produisit le 27 juin avec un égal succès dans le parc de Saint-Ferréol.

La journée du 28 juin fut consacrée aux livres d'histoire, aux métiers du livre, aux arts et métiers d'autrefois. Une cinquantaine de stands destinés aux libraires modernes, anciens et bouquinistes, aux imprimeurs, enlumineurs, calligraphes et aux relieurs avaient été installés sous la halle. De même, une trentaine de métiers d'art et d'autrefois étaient représentés. Artisans et artistes pouvaient ainsi montrer un savoir faire en voie de disparition suscitant la curiosité et l'admiration des visiteurs tandis que dans la salle du beffroi, Michel Roquebert et Anne Brenon, spécialistes du catharisme, conversaient avec leurs lecteurs. Pour clôturer la journée, Philippe Contamine, professeur à l'Université Paris-Sorbonne et membre de l'Institut, donna au Temple une remarquable conférence ayant pour sujet « De Philippe VI de Valois à Charles VII : les rois Valois et le Languedoc »


Sous la présidence de Bernard Blancotte, un jury fut constitué pour décerner les prix d'un concours de poésie. Lors de la remise des récompenses, les auteurs gagnants eurent le privilège de lire leur œuvre en présence d’un large auditoire.

 

 

Les consuls entourés des notables de la ville ouvrent le défilé

 

Pendant toute la durée des manifestations et jusqu'au mois de septembre, la place Philippe VI de Valois et toutes les rues du centre de la ville avaient été abondamment décorés d'une centaine de bannières et d'étendards conçus par Bernard Velay et réalisés par une « confrérie » d'une dizaine de couturières dirigées par son épouse Christine Velay. Celles-ci avaient également confectionné des costumes et des harnachements pour les chevaux. On doit également à Bernard Velay la belle affiche générale du 650ème anniversaire ainsi que le dessin du sceau d'Agot de Baux. Ainsi, toutes les manifestations ont pu se dérouler grâce au concours actif d'un grand nombre de bénévoles et d'associations de la ville.

 

 

 

Les gens en armes

 

La chorale « l'Autan », accompagnée par la Lyre Revéloise saisit cette occasion pour enregistrer notre hymne local «  Rebel ô moun païs »
La célébration de cet anniversaire fut aussi l'occasion d'éditer un album de cartes postales anciennes de Revel et de Saint-Ferréol et de publier un ouvrage regroupant les travaux de trois anciens historiens revélois, Pierre - Antoine Barreau, Léodère Géry et Gustave Doumerc.
C'est aussi en 1992 que fut publié le premier Cahier de l'Histoire. Quelque temps après, un film retraçant les moments les plus importants de ces journées fut projeté à la salle polyvalente.

 

 

 

Des bannières décorent les rues de Revel

 

Pour concevoir, organiser et coordonner l'ensemble des manifestations, un comité avait été constitué dont la présidence me fut confiée en tant qu'adjoint à la culture.

 

Je me dois aujourd'hui de rappeler l'engagement et l'immense dévouement de l'armée des bénévoles qui ont contribué avec un grand enthousiasme et une remarquable efficacité à la réussite de toutes les manifestations et à leur rayonnement. A l'avant-garde de ceux - là se trouvaient les membres de la Société d'histoire.

 

La célébration du 650ème anniversaire de la fondation de Revel a suscité sans nul doute l'intérêt des Revélois pour le passé de leur ville, éveillé chez eux le goût de l'histoire locale et donné un nouvel essor à notre toute jeune société d'histoire. Il n'est pas inutile de rappeler aujourd'hui ce que fut un événement marquant de la vie de notre cité.

 

 

 

crédit photo Michel Bourguignon

 

Sur la place Philippe VI de Valois...

 

 

 

 

 

 

 

 

Nos consuls de ville bien accompagnés de "damoiselles galantes"

 

Symbole de la forêt de "Bauré" coureuse des forêts, sauvageonne insoumise et fière, Artémis (Diane) appartient avant tout au monde sauvage

 

Le Beffroi paré des Armoiries du Languedoc et de Revel

Dédicaces d'affiches dans l'ancienne "salle consulaire" aujourd'hui devenue l'Office du Tourisme

Le "moussu" est présenté au public pour la plus grande joie des enfants

Le maire de Revel, Alain Chatillon a revêtu les habits de premier Consul

La lecture de la Charte de fondation de la Ville de Revel

La remise des clefs de la Ville

 

Et sur le tour de ville

Crédit Photo Michel bourguignon

La célébration du 650ème anniversaire de la fondation de Revel a suscité sans nul doute l'intérêt des Revélois pour le passé de leur ville, éveillé chez eux le goût de l'histoire locale et donné un nouvel essor à notre toute jeune société d'histoire. Il n'est pas inutile de rappeler aujourd'hui ce que fut un événement marquant de la vie de notre cité.

 

 

 

 

 

 

Description de l’affiche du 650ème anniversaire
de la fondation de Revel

par Bernard Velay


 Une telle manifestation sinon célébration qui a rassemblé la plupart des associations de Revel méritait d’être illustrée par une affiche « peuplée », animée, haute en couleurs. D’aucuns la trouveront trop foisonnante, bigarrée, exubérante, mais Revel n’avait jamais encore commémoré la naissance de sa Royale Bastide ! Il fallait bien exprimer l’effervescence joyeuse, la diversité des premiers et fiers Revélois, les fonctions et les missions des autorités, dignitaires qui au nom du Roi Philippe VI de Valois ont officiellement fondé notre vénérable et vivante Bastide.

 

Les 6-7 Juin 1992 à l’orée du 21ème siècle les habitants, les édiles municipaux de Revel ont su remettre en scène avec ferveur, cet évènement avec certainement autant d’ampleur et de faste qu’au moment de la fondation de notre Bastide ! En haut de l’affiche s’impose le principal monument de la ville nouvelle, la halle dominée par son beffroi du haut duquel un héraut au son éclatant de sa trompette annonce triomphalement l’ouverture de la cérémonie de la fondation de Revel. La trompette est ornée du blason d’Agout (ou Agot) de Baux (1) Sénéchal de Toulouse et d’Albigeois qui au nom du Roi Philippe VI de Valois est venu planter le pal, marque de la fondation de la Bastide Royale (2) .


La halle et son beffroi (3) sont magnifiquement rehaussés d’étendards, drapeaux aux couleurs du Royaume de France, de Toulouse et Provence, de Foix et Aragon…

 

 Proche de la halle on remarque des hommes d’Eglise qui au Moyen Age exercent une autorité morale et spirituelle pour l’ensemble des chrétiens (c'est-à-dire à l’époque, la quasi-totalité de la population). Un évêque tient d’une main ferme la crosse insigne de son autorité et de l’autre « la maquette » de la halle et du beffroi, indication concrète de sa participation directe à la fondation de la Bastide qu’il a pris soin de combler de sa bénédiction assurant ainsi  la protection divine pour l’édification de la Cité. Notre prélat est entouré d’autres clercs dont deux dominicains (il y a eu longtemps un couvent des frères prêcheurs à Revel) tandis-que l’un d’eux apporte le parchemin contenant les us et les coutumes de la Bastide Royale (4) l’autre tout proche présente une plume pour l’apposition de la signature du Sénéchal, délégué de l’autorité Royale.
                                                          
L’importance du clergé ici représenté, traduit la place et l’influence de l’institution ecclésiale en cette fin du Moyen Age. Cela n’interdit pas un à un soldat aux ordres des autorités civiles de brandir l’étendard du Sénéchal, derrière son casque on devine les raies de l’étoile de la famille des Baux. Deux superbes chevaliers enchâssés dans leur prestigieuse armure se dégagent à grands galops de cette fervente assistance venue si nombreuse !  Agout de Baux est accompagné d’un écuyer du Comte de Toulouse, un petit étendard marqué d’une croix de Toulouse le distingue.

 

Se détache aussi, au premier plan un jeune couple : une belle damoiselle, un galant damoiseau, deux sémillants représentants de la jeunesse, de l’avenir prometteur de cette ville nouvelle.  Il offre trois fleurs de lys royales à sa doulce, elle le remercie en égrenant quelques notes mélodieuses de musique. Placé en exergue ce couple charmant nous invite à « trinquer » à s’unir aux réjouissances. La bouteille que le damoiseau protège de sa main, certes plus ventrue, vert menthe, évoque avant la lettre la création du Get -Pippermint et autres liqueurs qui feront la réputation de Revel à travers le monde ! Au premier rang un jacquaire muni de son bourdon a suivi le bon chemin : «la via Tolosana » qui conduit à Compostelle en passant par Revel. A l’autre bout un petit homme accourt, souffle dans sa corne d’appel précisément pour appeler à la fête, pour apporter sa note. Il est accompagné par un coq hardi  un coq gaulois  qui dès l’aube l’avait précédé de son vibrant cocorico. Derrière le pèlerin de St Jacques, une femme porte un canard gras dans son panier, elle annonce le devenir de la halle : l’ouverture et la pérennisation d’un grand marché garni de bons produits fermiers. Les autres gentes dames qui prêtent leur précieux concours à cette joyeuse et solennelle commémoration sont nombreuses, le sénéchal Agout de Baux ne manquera pas de leur adresser ses hommages les plus respectueux.

 

Avez-vous aperçu cet homme qui exhibe devant lui une immense clé, sa démesure et proportionnelle à sa force symbolique. Ne présentait-on pas la clé de la ville à un hôte de marque pour l’accueillir. Lorsque la Bastide de Revel se défendra derrière ses remparts, cette clé participera à sa protection en fermant ses portes. Ce détenteur officiel de la clé évoque aussi le métier de serrurier, de ferronnier. Autour de lui il faut chercher parmi tous ces hommes et femmes conviés à la fête, les gens de métiers représentés par leurs outils ou leur ouvrage : le marteau du forgeron, des charrons, la navette du tisserand (ici une gente châtelaine) la hache du bûcheron, la faux du paysan, le ciboire en or de  l’orfèvre, le pot des potiers, les livres des relieurs d’art, le parchemin des parcheminiers…

 


(1) Le blason  d’Agout de Baux est composé par la juxtaposition de deux beaux symboles : la croix de Toulouse (sénéchal de Toulouse ) et de l’étoile ou comète des Baux (célèbre famille des Baux).

(2) Le pal est un arbre que les nouveaux habitants de Revel ont abattu et dépouillé de ses branches peut-être de la forêt de Vauré pas encore totalement'2) défrichée. Le pal sera planté comme un drapeau - conquête d‘un territoire par Agout de Baux représentant officiel du roi sur cette place légitimement  appelée aujourd’hui «Place  Philippe VI de Valois ».

(3) La présence de la halle est entachée certes d’anachronisme,  mais comment camper, signifier Revel au moment de sa fondation sans ce superbe monument emblématique à l’abri duquel s’animeront de siècle en siècle tant de conviviaux et plantureux marchés, sans la domination de son beffroi symbole des libertés communales , de l’autorité et de l’indépendance de la ville nouvelle.

(4) Les libertés octroyées par le roi de France à la Bastide Royale de Revel qu’il a fondée,  sont consignées dans la célère charte.


Affiches du 650ème anniversaire de la fondation de Revel

 

Directement impliqué pour animer à qui mieux mieux ces solennelles réjouissances  un bateleur, sorte de bouffon, fou du roi jongle avec la palette riche des couleurs de ces grandes et joyeuses festivités, un digne fauconnier de sa Seigneurie, des musiciens accompagnés de leurs instruments à vent et à cordes ….

     Au centre de ce chœur en fête (au centre de l’affiche) à tout Seigneur tout honneur, un personnage fait autorité, il présente d’une main la faucille des moissons et de l’autre une  gerbe de blé coupée et récoltée dans les champs opulents des collines du Lauragais. Sa tunique bleu de France est ornée d’un logo de « Gerblé », redoré dans un blason (le logo est ici replacé dans un contexte médiéval) C’est aussi une façon de louer ce qui a toujours constitué la principale Richesse du Lauragais. Et  enfin n’oublions pas que la guerre de cent ans a commencé à faire des ravages en ce début de règne de Philippe VI de Valois. Débusquez donc le redoutable Prince noir qui se cache… La hache du bûcheron ne lui tranchera pas hélas la tête, le sommet de son bouclier paré des léopards d’Angleterre trahit son identité royale.

Cette affiche est le reflet des défilés (5) , des cérémonies de la proclamation de la charte (6)  de l’ouverture solennelle du marché médiéval, de l’animation du marché des métiers. Autant de manifestations festives et culturelles qui ont fait mémoire triomphalement de nos racines, ont construit un pont entre le passé et le présent.
Ce 650ème anniversaire de la fondation de la  Bastide de Revel a entrainé une grande ferveur populaire ! Cet évènement refondateur et fédérateur Révèle Revel !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Françis Pujol accueille Philippe Contamine
membre de l'institut et professeur d'histoire

 

 

Les armoiries du Sénéchal de Toulouse - Agot (Agout) de Baux.
En 1340 il était Sénéchal de Nîmes et Beaucaire.

 

 

 


(5) J’exagère à peine en affirmant qu’une moitié de la population regardait avec envie l’autre moitié défiler en costume médiéval. Le professeur Contamine - grand médiéviste à la Sorbonne invité par F. Pujol alors maire-adjoint en charge  de la culture avait bien compris que Revel était devenue un espace culturel festif et convivial. Qu’un évènement historique souvent intellectualisé pouvait être concrétisé, que l’on pouvait vivre ou toucher du regard la reconstitution d’un évènement historique fondateur. En dédicaçant l’affiche, il m’a déclaré enthousiasmé : « j’apprécie tellement de voir flamboyer  dans les rues et places de Revel toutes ces bannières qui redonnent tant d’éclat et de  vie à tous ces sceaux et documents armoriés que je consulte dans les fonds d’archives si austères.

(6) Les édiles municipaux habillés en consuls ont directement participé à la cérémonie de la proclamation de la charte de Revel.

 

 

 

 

650ème anniversaire de la fondation de Revel :
Décorations et Armoiries


Par Bernard Velay


 

 

 

Après les grandes et belles festivités qui ont célébré le  650ème anniversaire de la fondation de la Bastide royale de Revel, j’ai réalisé ce petit armorial afin de rassembler toutes les armoiries qui avaient flamboyé dans notre Bastide.


 

L’affiche (7)qui a annoncé, proclamé cette célébration donne bien l’avant-goût de ce déploiement d’emblèmes le plus souvent reproduits en plusieurs exemplaires.


Ces armoiries reproduites à partir de leur description héraldique contenue dans le célèbre armorial d’Hozier (8)  de 1696-1709 ont été confectionnées essentiellement en tissu grâce au dévouement et à la dextérité d’une vingtaine de couturières bénévoles (9). Ces armoiries ont orné les bannières, les oriflammes et étendards (plus d’une centaine !), les costumes des figurants et les houssures (10) des chevaux. La place Philippe VI de Valois et les principales rues qui y accèdent, le boulevard circulaire étaient pavoisés aux couleurs du Roi fondateur et d’anciennes familles de Revel.

 

NB : Les sceaux de Philippe VI de Valois, d’Agot de Beaux et de Taillevent – maître queux de Philippe VI de Valois -  qui ne sont pas tirés de l’armorial d’Hozier mais d’un document plus ancien, devaient figurer dans ce petit armorial, bien d’autres familles et institutions de Revel sont présentes dans divers armoriaux antérieurs ou postérieurs à l’armorial d’Hozier.

 

Sur l'affiche du 650ème anniversaire de la fondation, la dédicace de M. Contamine


  


(7)  Philippe Contamine, professeur à la Sorbonne, médiéviste distingué, qui a donné une conférence à l’occasion du 650ème anniversaire de Revel, a dédicacé ainsi l’affiche que j’avais composée : « J’apprécie en connaisseur vos représentations des bannières, penons et étendards, en me réjouissant de vous avoir rencontré dans ce cadre historique si chaleureux. »

(8) Charles d’Hozier, Généalogiste et Juge d’armes de Louis XIV, était chargé d’enregistrer les blasons de tout le royaume avec leurs descriptifs et leurs dessins.
De 1696 à 1709 il dressa 69 volumes de recueils conservés à la BNF à Paris. Parmi ces recueils ceux des Généralités de Toulouse et de Montpellier formant l’immense province de Languedoc. Il existait alors à Revel un bureau chargé d’enregistrer les armoiries de quelques nobles mais surtout de nombreux  bourgeois et marchands, ce qui traduisait bien la composition de la population et la vocation de notre Bastide rattachée au diocèse de Lavaur. Ce petit armorial ne représente cependant pas toutes les familles. Un armorial du Lauragais est en projet…

(9) Le groupe des couturières bénévoles, animé par Michèle Sicard et Christine Velay, a travaillé pendant plus de six mois - une véritable confrérie unie et laborieuse - qui méritait bien d’arborer une bannière décorée d’une paire de ciseaux accompagnée de deux abeilles et d’une aiguille enfilée.

(10) Ensemble des harnais et de la housse habillant un cheval à l’époque médiévale