Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol                                       PARU DANS  LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE numero 16 - 2011

 

LES CAS DE DESERTIONS MILITAIRES

 

Edité tous les trimestres, et certainement diffusé dans les gendarmeries de France, le « Rolle du signalement des soldats cavaliers et dragons » recense tous les cas de désertions enregistrés en France ...

Celui du trimestre de juillet à septembre 1764 publié en 1765, est composé de 666 pages et analyse 2943 cas de désertions...

Le Languedoc est aussi concerné, on déserte à Dourgne, Revel, Castelnaudary, Verdalle, Verdun en Lauragais

 

A 22 ans, « Sans-façon » a déserté en 1764.

Il était revélois... Neuf ans plus tard, on retrouve un autre « Sans-façon » dans la Compagnie à Cheval de Revel ... Lui n’a pas déserté ! Il s’appelait Jean  «Goarder » ( ?) – transcription de l’original difficile ! (voir tableau « L’ETAT DE LA TROUPE DES VOLONTAIRES DE Revel »).

 

(collection particulière)

 

 

 

LES FAITS D’ARMES, les dangers exterieurs ET LES ENJEUX POLITIQUES

 

Revel a parfois joué un rôle politique et stratégique important au cours de l’histoire.

Nous avons dans ce chapitre essayé de reconstituer les principaux faits d’armes qui se sont déroulés près de Revel ou dans la ville et qui ont une certaine relation avec la présence des remparts ou l’existence d’un « Revel militarisé »…

 

1355 – Le « Prince Noir » 

Une expédition menée par Edouard III, prince de Galles, appelé le « Prince Noir » (à cause de la couleur de son armure), sans objectif de conquête, va mettre le pays entre Toulouse et Narbonne à « feu et à sang ». Ce n’est que pillage et désolation, Castelnaudary est brûlé, les faubourgs de Carcassonne sont pillés.

Arrivé à Narbonne ce sera un échec, la ville résiste. Au retour, chargé d’un très important butin, il rançonne au passage Saissac, Arfons.

A Revel c’est l’émoi. Cette troupe de 10000 à 15000 hommes ravage le Lauragais, par bonheur durant cette équipée d’unmois, la ville de Revel est épargnée.

Divers auteurs s’accordent à dire que c’est à cause du Prince Noir que Revel s’est doté à la hâte de fortifications à partir de 1355, mais nous n’avons aucune preuve archéologique ou historique.

 1360 – Après le désastreux traité de Brétigny …

Le roi de France est libéré, en contre partie et contre versement d’une rançon importante, le roi d’Angleterre renonce à la couronne, mais garde Calais, la Guyenne, la Gascogne, le Poitou, la Saintonge et obtenait en plus le Périgord, le Limousin, le Quercy et le Rouergue. Cette « paix » avait démobilisé de nombreux soldats qui « désœuvrés » se constituèrent en « grandes compagnies » . Ceux-ci pour survivre, rançonnaient, tuaient, terrorisaient la population de la plaine …
L’étude du parcellaire de Dreuilhe montre la présence d’une structure défensive autour d’un village ecclésial de l’an mille… 

 Un groupe important s’était constitué dans la vallée de Durfort, au château de Roquefort et au « Castlar » de Durfort, et tourmentait le pays. La population de Revel, grâce à ses fortifications et son organisation « militaire », n’eut pas à souffrir semble-t-il de leurs exactions, en tout cas aucun écrit ne le souligne.

 

1381 – La « bataille de Revel » (34)  

La mort de Charles V, donna  au Duc d’Anjou l’occasion de s’emparer de la régence du jeune roi  Charles VI, et donna à son frère, le Duc de Berry, mal aimé de la population, le gouvernement du Languedoc.  Le comte de Foix Gaston Phœbus ne l’entendit pas de cette oreille, et avec l’assentiment du pays provoqua les troupes du Duc de Berry.
Le 15 ou 16 juillet, la bataille se déroula près de Roumens, le comte de Foix fut victorieux et poussa les troupes du Duc de Berry sous les murailles de Revel (plus de 300 morts).

Le Duc de Berry essaiera de se réfugier à Revel mais la ville lui en interdira l’entrée… Il se replia donc vers Carcassonne (voir documentation page 32).

Gustave Doumerc associe à cette bataille certains faits qu’il relate dans son texte:« la jeunesse soutint le siège et gagna une bataille livrée sous ses remparts » (35).

 

1414 - Litige avec Dreuilhe au sujet des charges concernant, entre autre, les fortifications …

 A la fondation de Revel, il était entendu que « les habitants de Dreuilhe et de Bauré s’obligèrent plus particulièrement à construire ladite bastide et ses fortifications, veiller à sa garde de nuit et de jour, et à contribuer à toutes les dépenses charges qui y seraient imposées ».

Pourtant dès 1414, les habitants de Dreuilhe refusaient de payer les différentes charges qui leur étaient imposées par Revel (ainsi que de participer à la garde des portes et des fortifications)…

En effet, ils estimaient que leurs propres fortifications à Dreuilhe leur causaient assez de charges.(36)

 

 

La ville de Revel en refusant d’ouvrir ses portes au Duc de Berry prendra ainsi fait et cause pour Gaston Phœbus …

 

 

L’étude du parcellaire de Dreuilhe montre la présence d’une structure défensive autour d’un village ecclésial de l’an mille…

 

 

1519 – Mention en latin de la « villa de Druillo » dans la transaction entre les Consuls de Revel et les habitants de Dreuilhe passé devant Corbayran de Rabonite , Conseiller au Sénéchal de Toulouse (ADHG côte 2E600 )

 

 

Le document 2 E 600 – Archives départementales de la Haute-Garonne.

 

 

LE CONFLIT ENTRE REVEL ET DREUILHE …

 

 

Un imposant manuscrit sur parchemin de plusieurs mètres de longueur…

(cote 2E600 – Archives Départementales de la Haute-Garonne).

 

Transaction entre les Consuls de Revel et les habitants de Dreuilhe, passée devant Corbayran de Rabonite, conseiller au Sénéchal de Toulouse le 13 mai 1519.

Ce parchemin concerne :

  1. L’autorisation donnée aux habitants de Dreuilhe d’élire un consul
  2. Renonciation par les consuls de Revel aux tailles qu’ils percevaient à Dreuilhe
  3. Refus par les consuls de Revel d’accepter la nomination d’un sergent à Dreuilhe
  4. Le consul de Dreuilhe siègera au conseil de Revel.

 

(cote 2E600 – Archives Départementales de la Haute-Garonne).

Fin du parchemin avec graphisme et signature

 

Le roi Charles VI leur donna des lettres patentes par lesquelles il les déchargeait  de ses devoirs…

Les consuls de Revel n’en tinrent pas compte et il s’en suivit des échauffourées sanglantes (37). Ils firent « appel » auprès du Sénéchal de Toulouse qui leur donna raison. Dreuilhe devait s’exécuter.

En dédommagement , Dreuilhe avait un consul dans le conseil de Revel. Dreuilhe fit lui aussi appel au Parlement, mais en 1426, il accepta l’arbitrage du seigneur de Manent (seigneur de Belloc) et de J. Cruza qui confirmèrent l’avis du Sénéchal de Toulouse…

 

En 1517 , Dreuilhe fit une nouvelle tentative qui se solda par un insuccès. L’affaire ne fut plus remise en question (voir aussi la documentation page précédente concernant un parchemin datant du 13 mai 1519)…

 

1415 – Revel et les Grandes Compagnies (à associer avec le paragraphe concernant 1360)

D’après Pierre-Antoine Barrau, c’est grâce à l’esprit guerrier de ses habitants et aux importantes fortifications  que Revel sera épargné par les « Compagnies ». Pourtant en dehors des murs, les moulins sont dès 1402 en ruine et l’un est totalement démoli (est ce la cause des « Grandes Compagnies » ?).

 

1472 – La peste à Revel

 

Le parlement de Toulouse suite à la propagation de la peste, va se déplacer dans les villes suivantes : Albi le 30 juillet, Réalmont trois jours après, il revint à Toulouse suite à « une accalmie », puis le parlement vint se fixer à Revel (38). Le fléau ayant atteint notre ville, le parlement se déplaça vers Gaillac jusqu’au 25 janvier 1475. On peut imaginer le rôle qu’ont pu jouer les remparts pour la protection de la population, et le contrôle « sanitaire » omniprésent au niveau du passages des portes…

Mais la peste a pu tout de même s’infiltrer (les rats et les puces n’étaient pas contrôlés !).

Rappelons que la peste s’était aussi déclarée en 1348 (la moitié de la population  disparaîtra)  et plus tard en 1720-1721.

 

1517 – 1519  (voir 1414 : fin du paragraphe)

 

1561 – 1567  Catholiques et protestants

Les protestants s’emparent de Puylaurens puis de Revel en septembre 1561. Chassés par les catholiques, la ville retombe en leur pouvoir en 1567

1567 – Toujours les Guerres de Religion

Pour la fête de St Michel (le 29 septembre), Revel tombe aux mains des protestants.

L’église Notre-Dame est démolie, on s’empare du mobilier, le couvent des frères prêcheurs est attaqué, pillé. Une trentaine de personnes sont tuées, égorgées et jetées dans un puits.

 

1567 – Revel était, par le traité de Nérac, une place de sureté donnée au roi de Navarre, le futur Henri IV (39).

 Par un des articles de l’édit de Poitiers, la place protestante de Revel était devenue le siège d’un tribunal chargé de régler les affaires concernant les réformés. 

 

1568 – Une armée de 6000 hommes dans la plaine de Revel

Les toulousains vont lever une armée de plus de 6000 hommes pour combattre les réformés dans le castrais. Ils furent rejoints par des troupes venant de Carcassonne, Narbonne, Castelnaudary, Albi, Lavaur… Cette armée va se rassembler dans la plaine de Revel, et va assiéger Soual le 23 février, la ville sera prise au bout de quatre jours de siège… L’armée assiègera inutilement Puylaurens pendant plus de huit jours.

 

1569  (le 28 avril), les catholiques prennent Vielmur, et la garnison protestante prisonnière est conduite à Revel.

 

1569 (le 28 juillet)  Revel s’en tire bien …

Les troupes protestantes de Montgoméry apparaissent sous les murs de la ville au lever du soleil, à la tête d’une brillante armée, mais les habitants en furent quitte pour la peur. Le général Montgoméry, après un repas, reprit sa route… L’amiral de Coligny battu par le Duc d’Anjou, fit sa retraite vers le midi, et passa dans notre région. D’après Barrau les importantes fortifications de Revel l’ont dérouté…

 

1573 (mars) L’attaque de Dreuilhe

Attaque de Dreuilhe par le capitaine protestant Angély qui s’y enferme. Le seigneur Charles de Vaudreuille monte une troupe formée des personnes valides de Revel. Avec les renforts importants du capitaine  Padiès qui regroupe 700 à 800 hommes, il attaque les troupes  d’Angély dans Dreuilhe, mais les renforts protestants (baron de Senegas gouverneur de Puylaurens et le Sieur Deymes) vont faire basculer l’issue de la bataille.

 Les protestants tuent plus de 200 personnes et poursuivent le reste de la troupe de Charles de Vaudreuille  l’épée à la main jusqu’aux remparts de Revel.… Face aux fortifications, ils ne poussèrent pas plus loin leur victoire.

1573 (le 3 juillet) L’embuscade de Revel

Le gouverneur de Soréze Deymes accompagné du capitaine Sabaut, va se placer en embuscade près du Pont de la Mayré.

 Sabaut s’approche des portes de Revel et tire un coup de pistolet sur un soldat en faction. Rigaud de Vaudreuille envoie une compagnie de cavaliers à la poursuite de Sabaut. Ils vont tomber dans l’embuscade de Deymes caché au pont de la Mayré, il y aura une trentaine de tués dont leur chef. Le reste du groupe revélois sera poursuivi jusqu’aux pieds des remparts.

 

1576 – Après huit mois de suspension d’armes , à la  fin décembre 1576, les partis catholiques et protestants commencèrent à nouveau à s’agiter. Le plus entreprenant prenait les portes toujours avec beaucoup de tumulte mais rarement avec effusion de sang, et entretenait ainsi son pouvoir auprès de la population.

Mais à Revel le 13 décembre, dans la même nuit, les deux partis prirent des mesures pour se rendre maîtres de la ville. Après plusieurs péripéties, et notamment près des portes du rempart, les protestants iront massacrer les moines du couvent situé dans la galerie du Levant (ou des moines) (40).

Nous citerons G. Doumerc : « les dominicains firent entrer dans leur couvent à la faveur de la nuit, plusieurs catholiques, les plus dévoués et environ 300 paysans armés de piques, de sabre et de haches. Les protestants, avertis de ce rassemblement et mis en garde se réunirent secrètement . Dix-sept d’entre eux, les plus déterminés, se cachèrent en armes dans l’un des coins de la place d’où ils pouvaient surveiller les mouvements des adversaires. Lorsque minuit eut sonné,  les portes du couvent s’ouvrirent et les dominicains sortirent comme en procession avec les paysans armés et, ayant suivi les couverts s’arrêtèrent face à la maison d’un protestant du côté opposé où les autres étaient aux aguets. On ne sait s’ils s’apprêtaient à enfoncer la porte ou s’ils avaient l’intention de s’emparer d’une porte de la ville par où Padiès devait entrer. Quoi qu’il en soit, les dix-sept donnent le signal, les autres protestants accourent et aux cris de « tue, ville gagnée », s’emparent des portes, se jettent sur les catholiques qui se dispersent et dont une partie regagne le couvent avec les dominicains. Les protestants entrés avec eux referment les portes, désarment les paysans et les conduisent hors de la ville. Ensuite ils entrent à nouveau dans le couvent, où les moines sont pris l’un après l’autre et jetés dans un puits, en interposant entre chacun d’eux, une couche de terre et de pierres. »

 

1576 – Deux cents morts au Pont de la Mayré

Le vicomte de Turenne gouverneur de Castres fait le siège de Soréze, mais les catholiques l’empêchent de mener à bien cette opération. Ils sont pourchassés et tuent 200 personnes au « Pont de la Mayre » près de Revel…

 

1577 – Par l’édit de pacification de 1576, il fut établi des chambres mi-parties dans les divers parlements du royaume pour juger les procès des religionnaires.

Cette même année, la chambre mi-partie pour le Languedoc avait été instituée à Montpellier…(41)
La chambre fut transférée à Revel en 1577 ; de Clausonne en fut le Président, Guichard de Scorbiac l’un des conseillers. Elle fut transférée en 1579 à l’Ile en Albigeois.

 

1577 – Les protestants détruisent presque tous les monuments religieux à Revel. Les produits des démolitions servent à réparer les fortifications. On y voit des débris de statues de saints, ou de vierges couvertes de dorures. Les comptes-rendus de cette année montrent que les consuls s’occupent de « veiller aux approvisionnements de munitions de guerre et de bouche jugés nécessaires à la défense de la place… »

 

1577 –  Le Maréchal de Damville, nommé Gouverneur Général du Languedoc, envoya son neveu Jean de Nadal dans le Haut-Languedoc, avec mission de s’emparer des villes protestantes. Dès le mois de mai, il fit une tentative sur Revel. Le seigneur de Vaudreuille avait quelques « intelligences » dans la place, ainsi une brèche fut creusée à une trentaine de pas de la porte de Castres, dans la maison d’un blancher (ouvrier travaillant le cuir).

Cette tentative fut découverte et les auteurs furent pendus.

 

1577 – les exercices militaires sont interdits par le Parlement de province, une troupe de brigands sema la terreur dans la ville et les environs. Le commandant de la garde bourgeoise (François Filhol) avec sa milice va se charger de chasser les malfaiteurs.

 

AVERS -Christ en Croix - - - - - REVERS Saint en tunique ?

 

Elément sculpté (dans du grès local – Saix ?), découvert enfoui dans un champ, à proximité des remparts de Revel (200m). Dimensions : hauteur - 62cm, largeur- 47cm, épaisseur -22cm. Est-ce un vestige des démolitions causées par les « Guerres de Religion » et provenant d’un édifice religieux catholique de la ville (collection particulière) ?

Le bastion huguenot dans la deuxième moitié du XVIème siècle

In « Histoire de Castres, Mazamet et Montagne Noire.

 

Les guerres de Religion, ponctuées de trêves, s'étendent de 1561 à 1629, jusqu'à la paix d'Alès signée le 27 juin de cette même année.

La paix la plus durable, qui est la seule où les hommes ont pu tenter un effort de reconstruction ou de restauration s'étend de 1596, le temps de soumission des grandes villes après la conversion d'Henri IV en 1593, à 1621 où le duc de Rohan nommé général de la province de Haut Languedoc et Haute-Guyenne, s'installe à Castres

Le canton bien sur n'est pas en reste, on peut citer les prises successives de Soréze, qui verront la destruction de l'église paroissiale Saint-Martin, Dourgne dont les voûtes de Saint-Pierre sont détruites, Massaguel, Durfort, Soual, Lagardiolle, Verdalle... En fait aucun village de la région n'a pu être épargné .

Du temps des guerres, le gouverneur protestant du Lauragais réside ordinairement à Soréze ou à Puylaurens . Sa juridiction correspond à peu prés au diocèse de Lavaur.

 

Le 17 juin 1629, Alès assiégée se rend à Louis XIII. Les négociations entamées entre le cardinal de Richelieu, les députés des Eglises réformées de France et le duc de Rohan se concluent le 27 juin 1629 par la signature de la grâce d'Alès, qui confirme les libertés de conscience et de culte accordées par l'édit de Nantes en 1598, mais qui supprime les privilèges politiques et militaires des huguenots. Cet acte met fin aux guerres civiles surnommées « guerres de religion » qui ont ensanglanté le royaume de France de 1562 à 1598, puis, dans une moindre mesure, de 1621 à 1629. En rappelant que seule l'obéissance au souverain de tous les sujets, quelle que soit leur religion, est susceptible de garantir la concorde civile, Louis XIII et Richelieu consolident l'autorité royale et affermissent l'Etat absolu naissant.

En même temps, la fin du " parti huguenot " place la minorité confessionnelle dans une position de faiblesse que l'application à la rigueur de l'édit de Nantes sous Louis XIV ne fera que détériorer jusqu'à sa révocation - qui est aussi celle de la grâce d'Alès - en 1685.

 

1580 – Massacre à Soréze

Le 3 mars, une troupe de catholiques réussit à pénétrer par escalade dans la ville de Soréze. Une véritable tuerie eut lieu. A coups de maillets 80 prisonniers furent exécutés malgré la promesse faite qu’ils auraient la vie sauve… Les survivants qui avaient réussi à s’échapper vinrent trouver refuge à Revel…

 

1580 - Le 17 mai, suite à cet épisode,  Henri de la Tour  vicomte de Turenne  regroupa une petite armée et partit en direction de Puylaurens. Il établit son quartier général à Revel. Il va entourer Soréze de positions fortifiées.

De nombreux combats eurent lieu entre Revel et Soréze ainsi qu’autour des châteaux de Garrevaques, Las Touzeilles et de Padiès. Toutes les opérations se déroulaient  avec Revel comme base de repli.

 

1586 - Jacques, comte de Montgommery (42) choisi par Montmorency pour être gouverneur de Castres en 1585, partit le 29 juin 1586 de Revel avec « cent cinquante maistres (ou cavaliers) et 1200 arquebusiers », pour porter secours à la petite ville de Montesquieu occupée par les Huguenots (elle est alors assiégée par les catholiques commandés par le maréchal de Joyeuse). Jean de Portal , capitaine revélois (il habitait 8 rue du Couchant) participe à cette opération avec 3400 arquebusiers et  300 maistres (43).

 

1586 - En octobre 1586, Joyeuse part à la tête de 600 soldats de cavalerie et de 800 arquebusiers avec l’intention d’attaquer Montgommery, mais celui ci  prévenu conduit son artillerie escortée de sa cavalerie à Revel. Quelques déplacements stratégiques n’ont pas fait engager les troupes …

 

juillet 1586 - Portal écrit à Revel (pendant les faits) le récit de la bataille du Mas Sainte-Puelle. Toujours à partir de Revel, le capitaine La Roque de Caraman est demandé en renfort par  le comte de Montgommery et Deyme (Roger de Durfort) (44).

 

octobre 1587 - Le comte de Montgommery s’avance vers Revel, il s’empare du château de La Gardiole (sous le commandement de Jean de Portal). Sachant que Montmorency est à Castres, il tient ainsi à se signaler… (45)

 

1587 - Sous les ordres de Joyeuse, plusieurs places sont reprises dont Revel. L’artillerie protestante de Revel est chassée de la ville.

 

1595 - Portal a sous ses ordres les troupes de Revel- Mazamet et Puylaurens. Il va assiéger et emporter Saint-Papoul le 16 juin (46).

 

11 novembre 1621 – L’église Notre-Dame des Grâces est démolie sur les ordres du Duc de Rohan.

 

1 juillet 1622 – Les maréchaux de Praslin et de Bassompierre à la tête de leur armée font leurs sommations devant les murs de Revel. En prévision les Consuls de Revel avaient fortement organisé la défense. L’attaque n’eut pas lieu  … une chute de cheval de Bassompierre a évité le siège !

 

1622 – Une ordonnance de Rohan est placardée sur la « porte de la ville » (c’est « la porte de Castres » qui est appelée à cette époque « la porte de la ville »…) (47)

 

1627 (25 octobre) – le Duc de Rohan avait de nombreux partisans à Revel, la ville lui sera livrée grâce à la connivence des habitants. Les soldats de Rohan escaladent le mur dans la nuit du 25 octobre (48)

 

1627 (3 novembre) Rohan part de Revel à la tête  de 4000 hommes et  1500 maîtres (cavaliers). Il rencontrera les troupes de Montmorency lors de la bataille de Souilhe et Souilhanels.

 

1637 – Les milices de Revel  fournissent un contingent à l’armée du Languedoc levée par le général Schomberg pour défendre la place forte de Leucate assiégée par les espagnols. Cette troupe n’ira pas plus loin que Narbonne et renforcera essentiellement sa garnison.

 

1757 (de mars à octobre) – une bande organisée et bien hiérarchisée trouble la vie revéloise. Vols, rapines sont nombreux (y compris vols de chevaux et vaches).

Ils enfoncent les portes de maisons et menacent avec pistolet et couteaux certains habitants.

 

1765 et années suivantes  - les problèmes identiques à ceux de 1757 recommencent. Une garde bourgeoise veille la nuit (49)… On continue à réparer les remparts.

 

1789 (été) – L’Hôtel de Ville étant insuffisant, une réunion de toute la Communauté se tient à l’église Notre – Dame des Grâces. Le maire annonce que suite à des nouvelles alarmantes données par les habitants, des précautions vont être prises (50) . On met en place la « troupe bourgeoise » et on demande à l’arsenal de Carcassonne « 300 fusils avec bayonnettes ».  Cette décision est d’autant plus justifiée qu’il n’y a que 30 hommes disposant d’un fusil dans la ville. La demande d’armement ne sera pas honorée car de nombreuses villes ont fait la même démarche. Ces craintes ne seront pas justifiées par la suite. Des agitations se feront tout de même contre certains châteaux (Juzes, Bélesta, Maurens) accusés d’entretenir l’insécurité (51).

 

1790  (10 juillet) – On nomme deux « garde-messiers » chargés de surveiller les récoltes et de les protéger contre les voleurs (52).

 

1790 (19 septembre) – Alerte en pleine nuit … le procureur de Carcassonne et la municipalité de Castelnaudary signalent dans la Montagne Noire des insurrections visant à détruire les bassins de Saint- Ferréol et le Lampy. Un dispositif énorme est mis en place. Les gardes nationaux (plusieurs centaines d’hommes) des communes et cantons alentours sont réquisitionnés.  Ils sont alors dirigés vers les sites menacés. En vérité seul le Lampy semble avoir fait l’objet de petites dégradations. L’affaire fera grand bruit à l’époque, les « gardes nationaux » ne se sont pas tous bien conduits lors de leur séjour à Revel et ont fait des dégâts. Par délibération municipale de Revel en date du 10 octobre 1790, le commandant de la Garde Nationale de Revel aura quelques graves ennuis pour ne pas avoir contenu la garde(53) .

 

1791 (3 août) – Puylaurens demande de l’aide à Revel (50 hommes pour protéger la ville des « malintentionnés)(54) .


1794 (10 avril) -  Pendant « la Terreur », une surveillance active est demandée suite « à la conjuration qui vient d’être découverte et qui a été organisée par d’infâmes conspirateurs » (55). Il est demandé à Revel d’établir une permanence nocturne de deux membres pris soit dans la Municipalité ou le Conseil Général de la Commune .  

 

1794 (15 octobre) – Levée de 21 jeunes gens pour l’armée de Dugommier (armée des Pyrénées-Orientales) (56).

Durant ces années, à Revel et un peu partout, des réquisitions de chevaux, charrettes et surtout fourrage et grain sont faites.  La levée d’hommes et les réquisitions  privent l’économie locale. Les problèmes sont soulignés dans les comptes rendus de l’époque (archives municipales et départementales).

Le fourrage est entassé sous la halle centrale et représente un risque considérable en cas d’incendie .(57)

 

1799 (jeudi 8 août) -  Une colonne républicaine venant de Revel  attaque près de Saint-Julia les bandes royalistes qui sont défaites. De nombreux détenus sont incarcérés dans les prisons de Revel(58) .

A partir de la fin du XVIIIème siècle, Revel n’est plus considéré comme une place forte ou « place de guerre. Les faits d’armes, les dangers extérieurs et les enjeux politiques n’auront plus cours autour de Revel. Des personnalités revéloises s’illustreront toutefois durant l’empire.

 

« Liberté Egalité Fraternité à Toulouse le 25 frimaire 2ème année de la république une et indivisible ».

 

Demande au « citoyen Bousquet préposé aux fourrages militaires » de l’état d’avancement de la réquisition pour l’Armée des Pyrénées Orientales.

(Cote 2E651-ADHG

Tableau qualitatif et quantitatif des réquisitions par nom de particulier.

 

En colonne :

Le foin, la paille, chevaux ou juments, bœuf ou vache, mouton ou brebis.

Les totaux donnent :

-86 chevaux ou juments – 206 bœufs ou vaches – 524 moutons ou brebis

(Cote 2E651-ADHG)

 

 

LES PROBLEMES LIES AUX REMPARTS (59)

 

a/ avec Dreuilhe (paragraphe à relier avec le texte du chapitre « Les faits d’armes – 1414… »

Vers cette époque (début XV°), les habitants de Dreuilhe trouvant trop onéreuse leur réunion avec la communauté de Revel,  tentèrent de s’affranchir des charges occasionnées (réparations des remparts) sous prétexte qu’ils avaient les leurs dans leur  village.

Suite aux plaintes des habitants de Dreuilhe, en 1414, les lettres patentes de Charles VI, exemptent les habitants de Dreuilhe de participer aux réparations des remparts de Revel, de l’église paroissiale,  et de sa garde de jour et de nuit…

Les revélois refuseront cet état de fait et feront une irruption à Dreuilhe y causant la mort  d’un dénommé Jean Garrigues….

 

Le Sénéchal de Toulouse dut prendre position pour les revélois, ceux de Dreuilhe firent appel auprès du Parlement … au final on se mettra d’accord à Revel… Les habitants de Dreuilhe devront s’exécuter et participer aux réparations des portes, remparts et fossés ainsi qu’au guet pour Revel.

Il faut dire qu’à cette époque, suite à un dépeuplement de la population, seulement 280 à 300 individus pouvaient veiller à la garde… (1200 à 1500 habitants), l’apport « logistique » de Dreuilhe était important.

 

b/ ouverture de nouvelles portes

En 1834, certains propriétaires ont bâti leur maison contre les remparts et de ce fait empiètent sur le domaine collectif. La municipalité prendra des mesures. Parfois des maisons ont été détruites pour permettre l’ouverture de nouvelles portes (60).

 

 

c/ réparations

Les remparts étaient bien souvent en mauvais état, des brèches existaient en certains endroits coûtant beaucoup d’argent à la collectivité (61). Ainsi, dès l’année 1639, les consuls de Revel firent boucher quelques brèches existantes dans le rempart, permettant ainsi de mieux contrôler le passage des personnes (voleurs et personnes peu recommandables), des effondrements de porte ont parfois lieu.

Les ponts sapés par l’eau furent assez souvent l’objet de travaux d’entretien (62)

 

 

d/ limitation de l’espace et circulation

La présence de remparts confinait la dynamique immobilière dans un espace restreint. Les plans de 1770 montrent la présence d’une dizaine d’habitations seulement en dehors des remparts.

La plupart des voies de circulation venant de l’extérieur passaient par la halle centrale.  Ce n’est qu’à la fin du XVIIIème siècle que Revel va se « moderniser » en se dotant de grandes allées et « d’un tour de ville ».

 

 

 

 

Déposé aux Archives Départementales de la Haute Garonne  sous la côte E2 641 – dixième liasse, le dossier concernant les « Réparations à faire aux murs de la ville». Celui ci est volumineux et dénote les problèmes surmontés avec difficulté pour garder ces remparts en bon état. Les incidences financières pour la ville étaient très préoccupantes…

 

e/ l’eau stagnante vectrice de maladies
La présence de fossés et notamment d’eau plus ou moins stagnante entretenait l’apparition de maladies.
De plus, les fossés servaient souvent de dépotoirs attirant toute une faune (notamment les rats) et présentant ainsi des problèmes d’hygiène. Au milieu du XVIIIème siècle (et certainement les siècles avant et après), on prendra l’habitude de jeter dans les fossés de la ville les produits de démolition des maisons…
La présence d’eau assez profonde était aussi un danger pour les enfants (les archives en font mention). 

 

f/  désordre public
Lorsqu’au XVIIIème siècle on commence à ouvrir de nouvelles portes (notamment celle correspondant à la rue de Dreuilhe), cet état de fait lèse les habitants qui habitent dans les rues  où a lieu le passage de la circulation et donc une certaine activité économique.
Ces rues ont une plus value d’habitation et sont donc taxées plus fortement. La jalousie des uns entraîne la pression des autres, ceux qui n’ont « pas d’air » et qui doivent faire des détours pour avoir accès par exemple aux fossés remplis d’eau et de … poissons.

 

INTERETS DES REMPARTS, FOSSES … ET PORTES 

 

Sécurité 

Les remparts sont avant tout (avec les fossés – ponts et portes) une structure défensive, qui permet de se protéger des dangers venant de l’extérieur. Ils sont aussi une affirmation ostentatoire de la puissance de la cité, devenant une arme de dissuasion. Souvent des troupes se sont arrêtées devant les remparts de Revel sans livrer bataille. Plusieurs fois, des « groupes armés  revélois» en fuite devant l’ennemi, n’ont dû leur salut qu’à ces passages aux  portes de la ville…

Les remparts sont efficaces, l’accès et la conquête de la ville n’ont souvent pu être provoqués que par des « intelligences » intérieures qui ont livré la ville… Nous avons notamment la tentative avortée du creusement d’une brèche par l’intérieur pour faire rentrer des personnes extérieures. Le projet découvert, les auteurs seront pendus (voir chapitre « FAITS D’ARMES » année 1577).

Gustave Doumerc, dans sa monographie, analyse l’espace insécuritaire de la région avant la fondation de Revel : «  la jeunesse de Vauré avait dû s’organiser en milice de défense …, de ce voisinage redoutable (les brigands) la ville avait terriblement souffert. Aussi devant ce danger perpétuel les habitants avaient adressé une supplique au roi Philippe le Bel  (63)… »

 

Gestion de l’économie, contrôle du passage, octroi… 

Avant la fin du XVIIIème siècle, la plupart des routes ou chemins passaient obligatoirement par le centre de la ville de Revel. Les boulevards ne seront construits et mis en place qu’à cette époque. 
Au niveau des portes, un contrôle du passage des denrées, matériaux, des personnes était ainsi facilité. Des taxes étaient relevées, les vendeurs qui venaient faire du commerce dans la ville, étaient soumis à l’octroi.
Le passage obligé par la place centrale permettait un contrôle du trafic …

 

Hygiène peste 

Lors d’épidémies, les portes permettaient de contrôler le « flux » des personnes ou animaux.
Nul doute que lors des pestes ou épizooties elles ont joué un rôle important pour freiner (faute de les stopper) ces fléaux. 

 

Les fossés … moyen de production 

D’importantes retenues d’eau permettaient de mettre en place des viviers de poissons. La population avait le droit de pêcher dans ces espaces (64).  Les importantes retenues d’eau se situaient au XVIIIème siècle à la porte Notre Dame et à la porte de Castres (en sortant vers l’est). D’autres aussi importantes ont pu exister avant cette époque, mais nous n’en avons aucune trace… Nous savons que dès le XVIIème siècle une partie des fossés était déjà en partie remblayée. 

 

LES REMPARTS - LA REALITE DU TERRAIN 

 

Les diverses représentations graphiques 

De nos jours, il ne reste sur place que bien peu de vestiges de ce passé militaire et défensif de la ville. Pour s’en faire une idée, on peut consulter les documents qui ont permis d’illustrer certains ouvrages ou plans. Ces documents sont bien souvent des illustrations fantaisistes évoquant les remparts (voir reproductions et sources dans les pages suivantes). 

 

Le tracé du rempart  

Plusieurs documents de « première main » donnés récemment à la mairie de Revel par M. Magues (65) , permettent de connaître le tracé des remparts (à la fin du XVIIIème siècle).
Nous savions qu’il existait quatre portes, par contre avec ce plan nous avons l’emplacement des tours de défense et de nombreux détails sur les appareils défensifs des portes.  Trois portes ont chacune un corps de garde, et le plus souvent, un escalier qui permet d’accéder au chemin de garde.
Mieux qu’une description écrite , nous avons reproduit  dans les pages suivantes les zones intéressantes. A noter qu’une échauguette est matérialisée sur le plan (voir les plans et reproductions). 

 

De nos jours qu’en reste-il ? 

Des parties de remparts existent encore dans certaines maisons de la rue des Escoussières (entre les « Bains-douches » et le square Gabolde). L’ensemble immobilier de la « Fabrique Get » a un mur particulièrement épais du côté de la rue des Escoussières, nous pourrions ainsi avoir dans ce mur des vestiges des anciens remparts (une partie des fondations ?) .
A la sortie sud de la rue de Dreuilhe, face à l’ancienne place de la Mission, on remarque vers l’ouest une petite impasse qui est le témoin de l’ancienne rue des Escoussières qui se prolongeait (cette rue, ainsi nommée sur les anciens plans, faisait le tour de la ville en suivant l’ intérieur des remparts).

A la base d’un mur, on note un relief important qui est la partie inférieure encore existante des remparts.

Signalons aussi la présence de fondations des remparts près du pluvial situé au fond des jardins de la rue de l’Etoile (entre la place du Centre de Tri Postal et la place de la Mission) (66).

Sur le plan Magués ce « mairal » est indiqué et longe le mur extérieur des remparts…..

Enfin, je ne peux m’empêcher de le signaler (mais peut-être n’est ce qu’un facteur de circonstance), la rotonde des « Bains-douches » se situe approximativement à l’endroit de l’une des tours des remparts… Aurait-on à l’époque utilisé les fondations de cette tour pour bâtir la « coupole » ?

 

 

Le site du « BASTION »

 

Un important ensemble défensif, qui a permis l’étude du rempart présentée dans cette publication, se situe près de la place du Paty, dans un hangar aujourd’hui délabré et inoccupé. Cet endroit est mentionné dans d’anciens plans comme étant un « Bastion ». Il est situé a proximité de l’ancienne porte de la ville appelée « Saint-Antoine » (67).

Trente cinq mètres linéaires de remparts (sur 5m de hauteur) existent encore (voir étude détaillée sur cette présente publication) … Vont-ils disparaître pour les intérêts d’un projet immobilier ? Nous espérons vivement et fortement, qu’une prise de conscience collective permettra la sauvegarde de ce patrimoine grandement chargé d’histoire (68)

 

a/ Les murs de défense

Ils laissent apparaître notamment pour celui qui est situé côté boulevard de la République, une importante base construite en « gros appareil » constitué de gros blocs de grès dont le lieu d’extraction se situe dans les terrains tertiaires détritiques de la plaine (grès de Saïx ou de Bélesta prés de Dreuilhe). L’appareillage est aussi composé de divers éléments en calcaire, gneiss, micaschiste. La brique de réemploi est utilisée souvent pour faire les joints entre les blocs. Le tout est lié à la chaux.

De nombreuses maisons autour de Revel (dans la campagne environnante), datant du XVIème siècle sont construites avec des blocs de grès locaux.
La technique d’appareillage semble identique à la construction du rempart de Revel présent au « Bastion » près de la place du Paty.

Cet ensemble mesure environ 4,10 m de hauteur (plus de 1,40 m d’épaisseur de mur à la base pour 0,80 m au niveau du chemin de ronde) . A partir de ce niveau, la construction est élevée jusqu’à 5,70m  avec de la brique (40 cm d’épaisseur). Entre les deux appareils, un léger décrochement de 0,40 m est le témoin d’une assise permettant de recevoir un plancher, en bois certainement, formant le « chemin de ronde ». Des trous sont présents au dessous de ce décrochement, ils s'apparentent aux vestiges de l'encastrement d'un chemin de ronde charpenté en bascule permettant de desservir ces dispositifs de tirs (solives à bascule)

La face extérieure du rempart à ce niveau, présente une frise de pierres en saillie qui forme une ligne décorative ( visible par l’espace étroit de sortie du « Mairal » : voir photos et image virtuelle de reconstitution du rempart extérieur).

Dans le parapet en brique et à distance sélectionnée, des embrasures de tir pour armes à feu existent.

Deux d’entre-elles sont dirigées dans une direction particulière (angle de tir). Elles permettent de défendre et observer la sortie du « Mairal ».

Si les gros blocs de grès peuvent appartenir à  une fortification antérieure (XIVème – XVème ?), ils sont ici surmontés par une défense moderne en partie supérieure (XVIème – XVIIème siècle – pendant les guerres de religion)(69).

En effet, la partie supérieure en brique, bien que moins solide que la pierre, avait pour avantage de ne pas éclater lors de l’impact d’un projectile, limitant ainsi les dégâts causés aux défenseurs.

 

b/ Un corps de garde à l’intérieur du bastion ?

Notons aussi, qu’à l’intérieur du « bastion » du Paty, existent encore les vestiges d’une petite construction qui semble ancienne. Elle est limitée par quatre piliers en pierre parfaitement bien construits (il pourrait s’agir d’un bâtiment en liaison avec le bastion – voir la photo et sur le plan général la position et l’étude de ce bâti).

 

De nombreuses maisons autour de Revel (dans la campagne environnante), datant du XVIème siècle sont construites avec des blocs de grès locaux.
La technique d’appareillage semble identique à la construction du rempart de Revel présent au « Bastion » près de la place du Paty.

 

LES ILLUSTRATIONS  DES ANCIENS PLANS DE BORNAGE

 SONT SOUVENT FANTAISISTES... MAIS PAS TOUTES !

 

ELLES PERMETTENT PARFOIS DE S’IMAGINER L’ARCHITECTURE OU L’URBANISME DE NOTRE VILLE ...

Revel en 1667.

Illustration sur un plan de bornage…

 

 

 

 

 

 

S’agit-il du beffroi, ou plutôt d’une porte (par exemple la porte Notre-Dame qui supportait une cloche en son sommet ?).

 

"Veuè figure et plant de la forest royalle de Vauré en Lauragois, arpentée par nous, Paul et Guillaume Pech, au mois de janvier 1667 par ordre de Monsieur de Froidour, conselier du Roy et comissère réformatur des bois et forêts, laquèle contient cent septante sept arpants trois cartz à mesure de Toulouse, arpentée en présanse et assistanse de M. de Latger, mestre partigulier et Anthoine Guère, garde de laditte forest et à leur indication. En foy de desus nous avons signé Pech arpentur."

 

Arpenteurs au travail (XVème siècle)

Extrait de l'ouvrage « La siensa de destrar » (traité d’arpentage) de Bertrand Boysset,1355-1415

 Bibliothèque Imguerbertine,ms.327,folio.28. Carpentras.

 

L’ouvrage est pratiquement contemporain de la fondation de Revel à une décennie près – on peut très bien s’imaginer les arpenteurs en 1342 en train de tracer le « quadrillage » de notre ville.

Les techniques topographiques appliquées pour notre ville devaient être les mêmes que celles décrites dans cet ouvrage.

"LES ILLUSTRATIONS" REPRESENTANT LES REMPARTS DE Revel

 

Eau forte de Cazes d’après Cochin (1730) représentant « La bataille de Revel » (15 ou 16 juillet 1381). Cette composition académique montre de manière idéalisée, en arrière plan, les remparts de Revel. Publié dans l’Histoire Générale du Languedoc, Histoire de Revel par G. Doumerc  et Les Cahiers de l’Histoire n°13.

 

 

Plan de Dillon datant de 1771 montrant
la structure défensive de la ville de Revel.

 

Atlas des Rigoles – 1770.

Archives du Canal du Midi

(voir première page de couverture en couleur).

Beau dessin (colorisé) avec en premier plan la porte Notre Dame, et l’église.

Le dessinateur a eu le souci de montrer certains détails qui ont une valeur historique :

  1. la plantation d’arbres sur les fossés
  2. le clocher qui surmonte la porte Notre Dame et la retenue d’eau à proximité
  3. les « Recs » ou « Mairals » qui s’écoulent en zone extérieure des remparts.
  4. le parcellaire « extra muros » qui correspond a la réalité du terrain (cf. plans Maguès) .

 

 

- Dessin de Jean Hébrard  (1990) – montrant la porte Notre-Dame à la fin du XVIII° siècle.
- Illustration montrant un « Revel idéalisé » datant de 1615. Ce dessin figurait sur un plan de bornage de la forêt de Vauré datant de cette époque (dessin repris par P. Redon).

 

COMPARAISON AVEC D’AUTRES SYSTEMES DEFENSIFS…(1)

Notre page document – la bastide de Saint-Denis dans l’Aude

 

 

LES REMPARTS DE LA

BASTIDE  DE SAINT-DENIS (Aude)

 

Archère dans le rempart montrant
l’ancienneté de la structure défensive

 

Les remparts auraient été construits vers le milieu du XIVème siècle.

 


Détail d’une autre archère

« Située sur le versant méridional de la Montagne Noire audoise, à 18 km au nord ouest de Carcassonne, la bastide de Saint-Denis est remarquable à plusieurs titres. Son nom, tout d’abord, révèle son promoteur, le roi de France, par l’intermédiaire du sénéchal royal de Carcassonne - Simon Brisetête.

Les documents qui donnent acte de la volonté de créer le nouvel habitat, chartes de fondation et de franchises, ont disparu, mais la naissance du village remonte selon les sources écrites disponibles, au début des années 1290.»

 

 (d’après CEB – Jean-Loup ABBE -info bastide n° 42 juillet 1999)

 

 

Saint-Denis - angle nord-est des remparts

Porte de la bastide de Saint-Denis (la clé d’arc porte la date de 1661)

La « rue des Escoussières » à Saint-Denis (comme à Revel,
cette rue qui longe les remparts porte le même nom).

Avec l’essor démographique et l’augmentation de la population (dès le XIIème siècle), les « vieilles villes » se dotent de bourgs périphériques, de rues neuves (nueve rue).

Au même titre, les remparts déjà existants font l’office d’extension. Dès cette époque, on prend soin à créer un espace entre les remparts et les premières maisons (nos « escoussières »).

Ces voies sont spécialement créées pour desservir les remparts et certainement pour essayer de protéger les premières maisons du jet de projectiles lourds ou incandescents.

A Nantes, en 1483, on rappelle lors d’un procès (une maison qui a été construite trop près d’une courtine),  les règles d’urbanisme appliquées :

« Toutes les murailles et saintures de la ville et citez comme est ceste ville ont et debvent avoir en leur circuit place delivre de dix piez et plus (3,30  minimum) et plus près nestoit licite à personne quelconque s’aproucher ne edifier dans l’interestz et bien publicque »

.

(cf. La rue au Moyen-âge par Jean-Pierre Leguay, p. 46 – 48)

 

COMPARAISON AVEC D’AUTRES SYSTEMES DEFENSIFS…(2)

Notre page document – Puylaurens, Soréze, Mirepoix

 


D’importants travaux de protection et de rénovation ont été menés il y a peu de temps,
valorisant ainsi les remparts de Puylaurens, importante place forte huguenote.

 

 

Le« pontet » de la « Ville Vieille » de Soréze (la « Ville Vieille » est datée du XI°-XII° siècle)… Il a souvent été considéré comme une porte de la «Ville Vieille» ce qui n’est pas le cas !

 

 Les Pontets, dans certaines bastides, "enjambent" les carrerots, le plus souvent au croisement d'une rue plus grande c'est à dire d'une carreyra (rue charretière) ou d'une rue secondaire. 

Cette excroissance privée (le pontet) sur domaine publique (le carrerot) permet,  le plus fréquemment, l'adjonction d'une pièce supplémentaire à l'une des maisons "porteuse" et d’assurer la stabilité des murs latéraux.

LA PORTE D’AVAL DE MIREPOIX datée de 1372.

 Les fortifications de cette ville ont été édifiées plus de 83 ans après « son déplacement »
(de la rive droite à la rive gauche de l’Hers).

On ne peut s’empêcher de penser que les fortifications de Revel à l’origine pouvaient ressembler à ce type de construction…

 

 

 

 

COMPARAISON AVEC D’AUTRES SYSTEMES DEFENSIFS…(3)

Notre page document – la bastide de Carcassonne (la ville basse) et Thil ...

LES REMPARTS DE CARCASSONNE (la ville basse – bastide fondée par Saint Louis) : beaucoup de ressemblance avec les vestiges du rempart de Revel (voir photo ci-dessous) … ceux de Carcassonne sont datés du XVIème siècle (ils recouvrent des remparts plus anciens – en terre crue).

LES REMPARTS DE CARCASSONNE
(la ville basse – bastide fondée par Saint Louis) : une échauguette.

La base des remparts de Revel en grès tertiaire de la plaine (Priabonien inférieur à moyen) .

Ces blocs ont pu être  débités près de Blan (une carrière existe à environ 500 m au sud-ouest du château de Lamothe).

La structure ressemble à celle de Carcassonne.

 

Pour Revel, sur le « plan Maguès », une structure identique est portée sur le plan entre la porte  Notre-Dame et près de  l’ouverture de la porte de Dreuilhe…

Elle pouvait ressembler à celle de Carcassonne.

 

Toulouse ... Entre la porte Saint-Michel et le bastion du Moulin du Château, une ligne de défense en terre crue avait été bâtie au XIVème siècle à la place de l'ancienne enceinte romaine.

Une récente étude de M. Loppe (voir biblio) démontre que Castelnaudary possédait aussi une enceinte en terre crue avec présence de hourds (à Revel les défenses pouvaient être identiques) .

Vestiges en terre crue de l'enceinte villageoise de Thil (Haute-Garonne)- reproduction d’une carte postale communiquée par M. D. Baudreu que nous remercions.

 

ETUDE ET ANALYSE DU SYSTEME DEFENSIF DE LA VILLE DE Revel …(1)

 

Détail du plan général  de Magués.

Symbole des libertés communales, le beffroi occupe le centre de la bastide de Revel. Même si l’église n’occupe plus une place d’honneur, elle garde toutefois son rôle essentiel.

C’est à cet endroit que le jour de la fondation de la ville (fondation « ex nihilo ») on planta le « pal » (voir dessin à droite) point de départ de la mise en place du tracé urbanistique.

Le beffroi est le siège du Conseil de la Communauté dirigé par les Consuls, des assemblées de police, de l’audience auprès des Consuls et de celle du juge du lieu. Une prison est aussi présente…

Il était appelé : hôtel de ville, maison de ville, maison consulaire, salle de l’auditoire royal, plus rarement maison commune.

Siège des pouvoirs administratifs, judiciaires, économiques, il a été aussi (dans l’angle nord-est de la halle) le siège d’un corps de garde .

 

A droite dessin tiré de la B.D.  « Revel en pays de cocagne » - graphisme Régine Franceschin.

 

ETUDE ET ANALYSE DU SYSTEME DEFENSIF DE LA VILLE DE Revel …(2)

A. La porte de Castres et son corps de garde. On remarque le système à « deux fermetures » ( ?) ainsi que la volée d’escaliers qui permet l’accès au chemin de ronde sur les remparts.

 

 

B. La porte Saint-Antoine près de la place du Paty et du bastion.

Un corps de garde est présent côté sud. Comme pour la porte de Castres on note deux systèmes de fermeture ( ?). La porte est précédée d’un pont qui enjambe un « Rec ».

 

C. La porte de Soréze. Ici il ne semble pas y avoir de corps de garde. Par contre on note trois systèmes de fermeture ( ?). Un escalier semble être présent sur le chemin de garde supérieur et semble vouloir donner l’accès à l’autre côte de la porte…

 

D. La porte Notre-Dame près de l’église. Double système de fermeture ( ?) et corps de garde avec escalier d’accès au plan en angle droit. Un pont enjambe une importante retenue d’eau (l’abreuvoir).

 

 

E. Au point de sortie du « Mairal supérieur » - « El Riou », les remparts forment  une rupture de tracé  importante, l’angle nord-ouest du « moulon » semble en partie « rogné » . Comme si le rempart avait été construit postérieurement au pâté de maison déjà existant ( ?).

On note la présence d’une tour de défense.

 

 

F. Plusieurs tours de défense sont indiquées sur le plan Maguès datant de la seconde moitié du XVIIIème siècle . Certaines sont en pointillés démontrant peut- être leur état de vétusté.                  

Le triple-tiré dessinant les murs montre qu’en sa partie supérieure, un chemin de ronde faisait tout le tour de la ville et qu’un parapet était présent.

 

 

ETUDE ET ANALYSE DU SYSTEME DEFENSIF DE LA VILLE DE Revel …(3)

LEGENDE DU PLAN GENERAL  (Le Bastion – place du Paty)   EXECUTE EN OCTOBRE 2009.

  1. tracé hypothétique du mur nord-est du « bastion de la place du Paty (porte Saint Antoine) d’après le « plan MAGUES…
  2. « trou » qui doit exister dans l’angle du bâtiment actuel (vu lors de travaux de voierie il y a quelques années…) peut-être jonction avec « le Mayral » ?
  3. structure défensive de la bastide – vestiges de rempart (partir inférieure) hauteur moyenne conservée 4,20m
  4.  structure défensive de la bastide – vestiges de rempart (partir supérieure) bâti en brique cuite (hauteur conservée  1m60
  5. six éléments en creux dans la partie inférieure près du sommet (cela pourrait être des « mortaises » pour recevoir les poutres de soutien du chemin de ronde) incertitude pour la zone marquée d’un « ? ».
  6. série de 4 meurtrières dont une est incertaine ( ?) – la flèche donne la direction de visée – à noter les deux meurtrières placées de part  et d’autre de la sortie du Mayral qui « surveillent » cet accès (un des point de faiblesse de la défense de la bastide).
  7. mur récent
  8. conduit d’évacuation des eaux à la base du rempart
  9. rempart existant mais dissimulé derrière un « crépi important et un doublage de mur en brique »
  10. structure du rempart apparente à l’extérieur de l’édifice actuel (visible de la place du Paty)
  11. mur plus récent, il ne semble pas y avoir de vestiges anciens à l’intérieur
  12. « ruisseau du Mayral »  en sous-sol sous l’édifice actuel
  13. « ruisseau du Mayral »  en sous-sol sous la rue du Paty
  14.  (à vérifier) murs du bastion existants
  15. piliers qui semblent avoir une certaine ancienneté (structure interne du « bastion » ?) hauteur des piliers 2,80m côté = 0,65m
  16. 4° pilier qui doit exister dans la maçonnerie
  17. murs de la structure interne – on distingue les vestiges d’une porte et d’une fenêtre
  18. doublement en brique du rempart (période récente)
  19. mur nord-est récent de l’ édifice actuel

 

Les flèches blanches indiquent les « meurtrières ». Celle de gauche, d’après l’angle de tir relevé, permettait de protéger la « sortie du Mairal »(vers le sud-ouest) une autre située à quelques mètres (hors photo) donnait un angle de tir nord-ouest sur le Mairal. Celle de droite était dirigée en direction de la porte Saint-Antoine située à proximité.

L’étude du « mur de défense » a permis de relever des détails de la structure apportant le témoignage qu’il existait à une certaine hauteur un chemin de ronde à « support en bascule » et au plancher en bois.  La hauteur des « meurtrières » semble toutefois assez basse (étant essentiellement un poste de gué, étaient-ils assis ?).

La fonction de tir devait se faire debout, donc en limite supérieure du rempart (au dessus des « meurtrières »).

Un des trous  des poutres permettant de mettre en place les « supports à bascule » du chemin de ronde, cinq éléments de ce types (6 ?) ont été relevés sur le mur. Ils sont disposés à 4 m de distance les uns des autres.

Vestiges de « l’ancien corps de garde » ( ?) dans le bastion.  Le pilier nord.

 Détail des piliers d’angle du bâtiment interne au « bastion ».

 

ETUDE ET ANALYSE DU SYSTEME DEFENSIF DE LA VILLE DE Revel …(4)

VUE DU REMPART - ANGLE NORD-OUEST DU BASTION  Place du Paty à Revel

ETUDE ET ANALYSE DU SYSTEME DEFENSIF DE LA VILLE DE Revel …(5)

 

 

La partie supérieure du rempart à la jonction du chemin de ronde.

La différence d’épaisseur du mur permettait de supporter un plancher en bois, qui donnait accès aux meurtrières.

 

Détail de « l’appareil » constituant la base du rempart intérieur.

 

 

LES REMPARTS DE REVEL : du seul vestige existant à l’image virtuelle

 

Aperçu actuel de l’état extérieur du rempart (mur au fond de la photo).

Photo virtuelle établie d’après les uniques vestiges encore visibles à la « sortie du Mairal inférieur » (boulevard de la République - voir la petite photo en haut à droite) seul vestige actuel extérieur existant.

Grâce à cette image, on peut s’imaginer la structure extérieure des remparts de Revel (avec les tours « rondes »)…

La partie inférieure est en « gros appareil » ; la partie supérieure, où se situait le chemin de ronde, est construite en briques (démontrant ainsi que cet appareillage était destiné à se protéger contre les armes à feu – donc de construction assez tardive).

Entre les deux espaces, une « frise » en saillie forme une sorte d’ornementation. Elle délimite la hauteur du chemin de ronde. Antérieurement aux guerres de religion, peut-être la hauteur des murs était-elle moins importante  (le niveau supérieur était peut-être au niveau de la « frise »). Un fossé rempli d’eau faisait le « tour de la ville »  (l’actuel « tour de ville »)...

 

Les ponts des portes de Revel

 

On ne peut étudier les portes et remparts de la ville , sans prendre en compte les ponts qui permettaient de passer au dessus des fossés.

 Ces ponts certainement en bois dans un premier temps, ont ensuite été construits en pierre ou brique (70).

Ces ponts, avec les portes, étaient un ensemble névralgique pour la ville.

 Avant la mise en place des boulevards extérieurs, la circulation se faisait par le centre de la ville. Les galeries « Las Garlandas » sont sur le plan Magues mentionnées comme des « rues couvertes ». Tout le trafic devait passer sous ces galeries, avec la complication qu’on imagine …

Les informations qui suivent  ont été tirées des archives municipales et départementales et plus particulièrement de l’excellente étude de Victor Collado (voir bibliographie).

1666 – première mention écrite de la réparation du pont de la porte Notre-Dame.

1676 –1723  Porte Saint-Antoine – la sortie de cette porte est très étroite, les charrettes ont du mal à passer, on élargit donc le passage en construisant deux parapets – la présence de ces murets construits démontrent que ce pont devait être bâti en « dur ».

1687- le pont de la porte de Soréze est en bois chevillé composé de corondes, en 1729 il est pavé (peut-être à t-il été reconstruit en pierre ou briques , peut-on paver un pont en bois ?).Ce pont est imposant (plus de 9m de longueur pour une largeur de 5,4m). La porte est considérée comme la plus « belle » de la ville.
 

1689 – porte de Castres (première mention) , les parapets sont en tuiles, il est pavé en dos d’âne.

1723 – le pont de la porte Notre-Dame est en pierre, pavé et bordé de parapets. A proximité (vers l’est) un important abreuvoir existe et forme barrage aux eaux provenant de la porte de Soréze. En 1738 on est obligé de réparer le pavage et les parapets de ce pont.

Dès 1739, un risque d’écroulement existe, l’eau du « barrage » a sapé les fondations…
 

1749 – réparations d’un pont situé près de la porte Saint-Antoine certainement sur le « rec Mayral » inférieur au lieu dit « Al Couide »
 

1778 – la porte de Castres trop étroite est agrandie.

 

1784, demande des habitants de la rue des Sœurs de pouvoir agrandir la brèche qui existait au bout de la rue et de pouvoir la rendre identique à celle de la  rue du Taur. Ils proposent à leurs frais de construire un pont.

 

LES PORTES DE REVEL

 

Nous savons que depuis l’origine quatre portes existaient à Revel :

  1. la porte Notre Dame au sud

  2. la porte de Castres au nord

  3. la porte Saint Antoine à l’ouest

  4. la porte de Soréze à l’est

Ces portes n’étaient pas situées dans l’alignement l’une de l’autre. Etait-ce dans un objectif stratégique et sécuritaire ? En effet, lorsqu’on entrait par une porte et qu’on voulait ressortir par une autre, on était obligé de passer par la place centrale et d’effectuer à cet endroit un déport ou un tracé en baïonnette.

La largeur des portes était comprise entre 3,80 et 4 m (71),

Les portes n’étaient pas destinées à empêcher uniquement l’entrée des personnes, mais aussi à empêcher les gens de sortir notamment la nuit.  De ce fait les portes n’étaient pas fermées uniquement par des barres en bois mais aussi avec des serrures. (72)

Les portes étaient surmontées d’un toit qui devait être souvent réparé. La porte Notre-Dame supportait la cloche de l’église.

Deux inscriptions(73) situées sur les portes ont été rapportées dans les monographies sur Revel.

 

INSCRIPTION DE LA  PORTE SAINT-ANTOINE

 

Nunc ego quae quondam Bauri bastida vocabar

Dicta Rebellus ego regis honore mei

O pater omnipotens, rex regnum, trinum et unus

Da mihi perpetua prosperitate frui

Moi qui autrefois était appelé la bastide de Vauré

Je m’appellerai maintenant Rebel en l’honneur de mon roi

O père tout puissant, roi des rois, triple et un,

Fais moi jouir d’une perpétuelle prospérité

 

INSCRIPTION A UNE AUTRE PORTE  DE REVEL

 

Gallia dum gemeret flagantibus undique bellis

Pro aris atque focis hæc mœnia structa fuere.

Pendant que la Gaule gémit sous des guerres éclatant de toutes parts

pour (protéger) (nos) autels et nos foyers ces murs furent construits.

 

HISTOIRE des remparts : essai chronologique  ….

1342 – Fondation de la bastide de Revel

1344 - Par lettres patentes du 4 septembre 1344, « deux arpents de terre sont concédés à l’intérieur de la ville (existait-t-il déjà des remparts ?) aux commandeurs et chanoines de Saint-Antoine de Viennois de Toulouse et de Revel pour y édifier une église, maison et commanderie de leur ordre.> »

 Ces deux arpents furent pris dans la partie du couchant à droite et à gauche de la rue qui à cause de cet établissement religieux a porté le nom de Saint-Antoine. La partie située au nord de cette rue s’étendait le long du rempart jusqu’à la rue de Bauré, celle située au sud comprenait l’emplacement actuel de la place du Pati et c’était là qu’était l’église de Saint-Antoine, mentionnée dans les anciens cadastres.

Lors des guerres de religion, elle sera démolie par les protestants.

1355 ( ?) - Construction du système défensif de Revel (remparts et fossés) – chevauchée du « Prince Noir ».

1377 – voir chapitre sur « La bastide de Revel lors de la fondation et ses remparts » 

1544  - Par lettres patentes datées du 9 juillet  (voir document) François 1er donne l’autorisation de lever des impôts pour rétablir les fortifications qui étaient en mauvais état (en octroyant de plus aux consuls le droit de porter des robes mi-parties noires et rouges au lieu de chaperons – voir l’encadré ci dessous).


 

Revel … AUX COULEURS ROUGE ET NOIR ... comme à Toulouse

 

Bertrandi, dans les Gestes des Tolosains, dit :

« Il est à noter que non seulement le nombre des capitols a esté mué souventesfois, mais aussi pareillement la couleur de leurs robes ; car devant comme l’on treuve és livres antiques, et pareillement és painctures des murailles estoient de couleur de rose, et aucunesfoys de persique (couleur de pêche), et le plus souvent de couleur noyre et rouge, et maintenant les robes estoient longues, maintenant courtes, laquelle chose dénoté variété d’entendement. »

Lors de l’entrée de Charles IX à Toulouse, le 1er février 1565, on éleva un arc de triomphe sur lequel étaient peints, d’un côté les anciens rois de Toulouse, et de l’autre les comtes, vêtus de manteaux partis de rouge et de noir, « avec les armines pareilles en tout, dit une ancienne description de la cérémonie, aux manteaux que les capitouls portent ; et par là déclare que les capitouls n’ont commencé porter les robes et manteaux de rouge et de noir pour marque d’aucune faute, comme aucuns imposteurs ont voulu avancer ; ains par honneur, retenant marques de la dignité comtale. »

(Durozoi, Annales de Toulouse, t.II, p. 97 des preuves).

Les comtes de Toulouse ne portèrent jamais la robe partie de rouge et de noir, et celle des capitouls eut pour origine « non une faute, mais un schisme ». Comme à Toulouse, les consuls de Revel portaient des « habits partie de rouge et de noir »…

 


Le 28 juin 1629 (édit d’Alès) et le 14 juillet 1629 (édit de Nîmes) mettent  fin dans le royaume aux troubles religieux. Un des articles de l’ édit d’Alès prescrit la démolition des fortifications où la population protestante est importante … Revel en fait partie. Revel ne gardera qu’un simple mur d’enceinte qui disparaitra peu de temps avant la révolution à l’exception d’une partie qui est encore visible entre la place du Patty et la rue du Four…

1639 - Dès l’année 1639 , les consuls de Revel font boucher quelques brèches existantes dans le rempart, permettant ainsi de mieux contrôler le passage des personnes (il y a toujours la présence de voleurs et personnes peu recommandables).

Ces réparations constituaient une infraction aux récents édits de pacification qui défendaient de réparer les fortifications des villes protestantes, et furent dénoncées par le Parlement de Toulouse. Le Parlement délégua deux conseillers pour venir sur les lieux prendre connaissance de ce fait dénaturé par la malveillance …. L’incident n’eut pas de suite, car la plainte n’était pas fondée.

1665 – une partie de muraille s’écroule

 

1686 - des brèches sont réparées à la porte de Castres (les voleurs et charrettes passaient par cette brèche qui devait être importante)

1703 -  à l’est de la porte de Castres et à l’ouest vers la sortie du « Mayral supérieur », de nombreuses brèches sont présentes.

XVIII° – On apprend que les Dominicains ne viennent à Revel que lors des périodes de sécurité, c’est lorsque les commissaires du roi préposés à la démolition des remparts viennent à Revel qu’ils s’y installeront définitivement. 

1713 (octobre) – on répare les brèches des murailles de la ville qui se sont formées entre la porte de Castres et la porte de Soréze sur plus de 40 m. (le métré du devis permet de relever les dimensions du rempart à cet endroit : 5m de hauteur pour 1,25m d’épaisseur)

 

 

LES REMPARTS DE REVEL EN CHIFFRES …

 

Longueur totale du rempart (XVIIIème siècle) : 1190 m

- de la porte Notre Dame à la porte de Soréze : 330m

- de la porte de Soréze à la porte de Castres : 240m

- de la porte de Castres à la porte Saint-Antoine: 280m

- de la porte Saint-Antoine à la porte Notre-Dame : 340m

Volume estimé des remparts : 7735 mètres cubes

Hauteur supposée des remparts : 5 m (plus de 6 m au « Bastion » de la place du Paty)

- en 1765, ils seront arasés à la hauteur de 2,60m – largeur supérieure 0,60m)

- 1834, certains remparts ont encore une hauteur de 3,50m

Epaisseur moyenne des remparts : 1,20 à 1,40 m

Nombre de portes : 4 à la fondation ( ?)

Longueur des ponts : 9 m de longueur (à la porte de Soréze)

Largeur des ponts : 5,40m (porte de Soréze au XVIIIème siècle – cf. V. Collado)

Largeur des portes : 3,80 et 4,00 m (cf. V. Collado)

Largeur des fossés (à l’origine ?) : 19 mètres – au XVIIIème siècle ils ne feront que 2,50m 

Population – effectifs :

- dès les premières années de la fondation de la ville  population estimée à 3000 habitants (cf. G. Doumerc)

- vers 1414 – 1200 à 1500 habitants – estimation des effectifs pouvant garder les remparts 280 à 300 individus (cf. V. Collado)

 

 

1544, 9 juillet. Mandement de François 1er , au sénéchal de Toulouse, lui ordonnant de faire un rapport sur les réparations à faire aux fortifications de Revel.
Par le même acte, le roi autorise les consuls et les officiers de la Communauté de Revel à porter des robes mi-parti rouges et noires

(HDHG – côte 2 E 597 – 8° liasse)

(voir détails en fin de publication).

 

 

« Je soyssigne Adrien Vanies Subrogé aulieu de maistre « Edine » ( ?) Mignard chargé du recouvrement de la finance quy doit provenir de la vente, l’aliénation des domaines du Roy, et confirmation même de la généralité de Toulouse.

En exécution de Le dit du mois de mars 1695 confesse aussi avoir reçu de la communauté de Revel la somme de quinze livres pour lenties payment des deux sols par livre de ceux de cent cinquante livres pour estre maintenu et confirmer en la pocession, et jouissance à perpétuité » des fossés de la ville de Revel soit quils luy ayant estes vendus, et concédés par les gouverneurs, maires, et  échevins de la ville par beaux emphitéotiques a perpétuite ou autrement ou qu’ils sen soient mis en pocession sans titre… » 

 

1698-1699. Maintenue de la jouissance des fossés en faveur de la communauté de Revel (HDHG – côte 2 E 641 – 5° liasse).

 

1720 -  on répare une brèche à la porte de Notre –Dame. On en profite pour  y établir « une chambre à l’effet de servir de corps de garde ».

La même année, épidémie de peste noire à Marseille.

 Le 10 septembre 1721 une réglementation, mise en place à cause de la peste noire, prévoit la fermeture des portes jour et nuit … Les personnes et biens sont contrôlés (interdiction de sortir sans certificat de santé délivré par les consuls). Interdiction de faire pénétrer des personnes venant de Marseille ou de la région… Ces dispositions dureront jusqu’en 1722 (voir documents photo) 

1713 -  1720 – 1721 – 1723 – 1745 – 1749 – 1751  -  etc.. problèmes dans les murailles de Revel … Les écroulements de murs sont de plus en plus fréquents …

1738 – on décide d’abattre les arbres qui ont poussé dans les fossés (peupliers et saules) et de les mettre en vente par adjudication, mais le comte du Lauragais (le duc de Villars-Blancas) estime être le propriétaire des fossés de la ville et s’oppose à la vente. Suite à des discussions menées auprès de l’intendant de la province, la ville de Revel obtient gain de cause et va pouvoir vendre à « son de trompe » du 3 au 10 décembre 1764 et en quatre vacations, une centaine de peupliers et une dizaine de saules. Cette vente rapportera 1200 livres qui seront consacrées à l’embellissement de la ville.

1745 -  on répare et renforce la muraille allant « de la porte Saint-Antoine jusqu’à l’aqueduc du ruisseau supérieur »

1746 – on emprunte de l’argent pour la réparation des vitraux de l’église, des aqueducs, des portes de la ville.

Jusqu’en 1770 – assez souvent on doit réparer de nombreuses brèches « derrière le four de la ville, dit de Laigue, aux portes de Soréze et de Saint-Antoine ».

1765 – les remparts sont en très mauvais état, des éléments tombent risquant de blesser les habitants; de plus des brèches facilitent  l’entrée de la ville; la moitié des remparts menacent de s’écrouler. On décide de « les refaire ».  Pour cela un entrepreneur nommé Sabatier, proposa de faire ces travaux à condition qu’on lui donne les matériaux de  la démolition. Les murs furent démolis jusqu’à une hauteur de 2,60m  ou reconstruisit jusqu’à cette hauteur, permettant ainsi de régulariser la partie supérieure des murailles. La largeur demandée était de 0,60 m. Les pierres « architectonique » gravées et autres devaient être replacées. Ainsi  Sabatier devait remettre dans les murs les pierres servant d’ornement ou  de monument et notamment  les pierres venant des débris de démolition des guerres de religion (statues de saints et de Vierge , etc…)

1769 – 1770 – une brèche est pratiquée intentionnellement dans le rempart au fond de la rue de Dreuilhe,  elle est rebouchée sous la pression des habitants de la rue Notre Dame (les taxes ne sont pas les mêmes)…

1774 – les passages aux  portes sont étroitement surveillés (épidémie de peste bovine)

1775 – la porte de Soréze s’écroule(76), on la remplace par une porte flamande (à claire-voie)(77). Des portes « à la flamande » furent construites aussi aux entrées des rues Notre-Dame, de Castres, et St-Antoine. Ces portes existaient encore en milieu du XIX° siècle (lorsque Barrau écrivit son « Essai historique »).

1776 – ouverture de la rue de Dreuilhe (et de Vauré) sous la direction de Jacques Sarrat qui avait déjà entrepris la navigation sur la rigole… Cette ouverture permit la jonction directe avec les routes de Castelnaudary et de Carcassonne…

Ceci provoqua des problèmes étant donné que quelques années auparavant, vers 1769 ou 1770, on avait engagé des sommes importantes pour murer une brèche à l’extrémité de cette rue de Dreuilhe (par Jacques Sarrat): les gens de la rue Notre-Dame étaient jaloux… de cette ouverture.

Pour sa commodité, le consul  Jean Pierre Molles, propriétaire d’une maison au bout de la rue de Soréze  avait fait abattre le rempart au bout de la rue des frères…

Les habitants situés dans les quatre rues qui s’ouvraient sur les portes étaient plus imposés au cadastre de la ville que celles qui n’étaient pas ouvertes. Ils n’étaient pas d’accord qu’on changea la direction des grandes routes avec l’ouverture des autres portes. Ainsi ceux de la rue Saint-Antoine, demandaient à ce que le nouveau chemin de Toulouse  suivit l’emplacement de l’ancien et vint prendre son entrée en ville par leur porte. Mais les ingénieurs n’eurent aucun égard à leur demande. Ils dirigèrent la nouvelle route vers la rue de Vauré qui fut ouverte à la même époque(78).

1777 – les portes ne sont plus gardées

1778 – ouverture de la rue de Vauré qui donne accès au nouveau chemin de Toulouse

1778 – (mars) – une partie des remparts (sur 60 m de longueur) tombe sur une maison

1778 -  En 1778, on construisit le boulevard qui apporta beaucoup d’agrément aux habitants : les routes communiquent entre elles, ils n’étaient plus obligés de passer en ville.

La ville de Revel engagea un entrepreneur pour démolir les remparts ne gardant  sur les anciennes fondations qu’un mur d’enceinte de huit pieds de hauteur. On vendit à cet entrepreneur les matériaux de la démolition (à charge pour lui de récupérer les pierres, ainsi la démolition du rempart ne coûtait rien mais en plus rapportait de l’argent à la communauté).

Les déblais furent employés à l’empierrement.

Les rues de Dreuilhe et de Vauré ont été ainsi « équipées » ; précédemment, ces frais incombaient à la province.

 

1779 – Cette année on planta des allées d’ormeaux. Les fonds pour cette réalisation furent réunis grâce à la vente des arbres situés dans les fossés de la ville ou d’autres « hyais » ou propriétés communales.

Cette modernisation de l’urbanisme de la ville permit :

-d’assainir les fossés remplis d’eau qui apportaient chaque été des maladies aux habitants (fièvres, etc…)

- de permettre la création de nouvelles habitations « extra muros » et ainsi d’accroître la population.

1780 – bail passé pour l’entretien de 760 arbres qui viennent d’être plantés (les deux derniers seront  abattus après la guerre de 1939-45)

1834 – Revel  a encore gardé une grande partie de ses remparts qui sont fortement délabrés et écrêtés. Les archives de l’époque nous renseignent sur leur dimensions : leur hauteur n’est que de 1,25m à 3,50 m .Des mesures doivent être prises par la municipalité contre les propriétaires qui  construisent leurs maisons contre  les restes de murailles, empiétant ainsi sur la propriété communale.

1839 – la ville est pavoisée, un magnifique arc de triomphe  surmonté des armes royales est érigé à l’entrée de la ville (route de Castelnaudary) pour recevoir le duc d’Orléans.

 

Années 1960 et de nos jours …

Au milieu du XXème siècle, on pouvait encore voir dans l’actuel square face à l’entrée du Centre Culturel GET, une profonde dépression correspondant aux vestiges des anciens fossés. Vers le nord une importante dénivellation existait sous la rue qui mène à la route de Soréze … Je me souviens même d’un espèce d’aqueduc qui passait sous « La Providence »… Les fossés étaient convertis en jardins puis en dépotoir … Enfant, en allant à l’école primaire située à l’époque, là où se trouve la perception et le foyer des aînés, nous allions y chercher des plaques qui « sentaient la menthe », plaques jetées par la fabrique GET en cet endroit.

 

Notes sur les fossés de la ville….

(cf. Collado p.122-123)

 

Avant la modification des fossés au XVIIIème siècle (notamment leur comblement), certaines archives témoignent que la largeur de ces fossés pouvait être de 19 mètres, ce qui correspond approximativement à la largeur de nos parkings situés sur le « tour de ville ».

La superficie totale murs et fossés est estimée à deux sétérées (environ un demi-hectare).

Dans les archives départementales (2E641), une délibération de 1731 nous livre des informations importantes :

  1. ces fossés étaient anciennement des marais impraticables
  2. on les a comblés et on y a planté des arbres
  3. ils servent de promenades et en certains endroits de réserves d’eau et d’abreuvoirs

 

Ces réserves d’eau sont appelées « Fort de Gaillard », du nom du premier Consul dans les années 1622.

En 1686, les fossés sont « réhabilités » et creusés. Cette initiative est-elle à mettre en relation avec l’ Edit de Fontainebleau de la fin 1685 qui révoque l’Edit de Nantes (on améliore à nouveau les défenses?).

 

 

 

La sécurité à Revel ...
« JUDAS » au plafond de la galerie du Nord 

 

 

 

 

En 1703, les archives nous révèlent « que depuis le recouvrement des fossés de la porte de Castres, il est fait défense aux habitants qui nourrissaient des canards de les laisser aller par la ville ou dans l’eau desdits fossés pour empêcher que lesdits canards ne mangent le poisson qui a été mis ! »

Début XIXème siècle et certainement dès le XVIIIème, les fossés n’ont que 1,80 à 2,50m de largeur…

 

LES ROUTES ET CHEMINS :

relations entre les portes – remparts et extérieurs de la ville

 

1675 : peut-être même avant cette date, la liaison entre Castelnaudary et Puylaurens est faite entre les portes Notre Dame et de Castres (tour de ville à l’est de la ville donc par la porte de Soréze).

1749 :construction du chemin actuel de Revel à Puylaurens, l’ancien chemin passant par Vauré et le Pont-Pauly reste toutefois « en service ».

1769 : début du projet du chemin de Castelnaudary – celui ci passera par Lemmarse (au lieu de Vaudreuilhe).

1769 : le chemin de Carcassonne, construction du nouveau chemin passant par Saint-Ferréol, Saissac, Montolieu. Ce chemin passait par « Pepelier » et joignait le chemin de Vaudreuille à Castelnaudary.

1775 – 1777 : travaux importants au chemin de Soréze. Le tracé est modifié et correspond à l’actuel. Auparavant ce chemin partait de la porte de Soréze en ligne droite vers la limite est du Lycée Vincent Auriol, puis bifurquait vers le chemin de la Pergue.

1771 : réfection du nouveau  chemin de Revel à Toulouse (par Caraman – le tracé correspond à l’actuelle route) , l’ancien, et semble-t-il depuis la fondation, passait par la rue face à la porte Saint-Antoine (bout de l’actuelle rue Marius Audouy).

1776 : on trace le chemin de Castelnaudary qui part en ligne droite de la promenade Notre Dame (place de la Mission) vers Lemmarse. L’entrée de la ville se fait par la porte Notre-Dame avec une petite bifurcation par la rue de Dreuilhe (par la brèche ouverte en 1769). Les travaux sont exécutés en 1777. Dès 1784, le chemin est terminé, et on peut parler de l’ancien chemin qui joignait Revel à St Félix en passant par le Padouvenc Notre –Dame  et les « Bombardelles ».

 

1776 : aménagement du « tour de ville » pour permettre de joindre tous les « chemins » qui aboutissent à Revel par l’extérieur des remparts. On fait passer le chemin de Castelnaudary par la rue de Dreuilhe, puis les garlandes du « Couchant », puis la rue de Castres (rue Victor Hugo), formant ainsi une ligne droite qui traverse Revel.

1777 : passage dans la galerie du « septentrion » (galerie du nord) du chemin de Toulouse à Soréze.

1777 : formation d’un carrefour de chemin qui, dès l’origine de sa construction s’appelle la « Patte d’Oie ».

 

1778 : construction du chemin de Revel à Planquetorte (largeur 7,8m). Aménagement des anciens chemins en « boulevard » à l’ouest de la ville entre les portes de  Notre-Dame et la porte de Castres. Ce « boulevard » permet ainsi qu’on ne traverse plus la ville … Le boulevard est utilitaire mais est aussi un ensemble d’agrément. Un entrepreneur démolit les remparts et se sert des matériaux de démolition pour construire ce nouveau boulevard.

 

NOTES

34-Voir « Cahiers de l’ histoire » n°13 pages 30-32

35-Voir aussi mention de cet épisode dans l’annexe 3

36-  Dans les années 1380, Dreuilhe (ainsi que Saint-Paul Cap de Joux, Soual et Verdalle) est pillé par les  « routiers » conduit par les « Foissens » du Vicomté de Lautrec (cf. Histoire de Castres, Mazamet, la Montagne -  page 107). Ce fait, et peut-être d’autres, non révélés par les archives ont incité les habitants de Dreuilhe a se focaliser sur leurs propres remparts... Un nouveau cycle de rapines s’ouvre vers 1415 et prend de l’ampleur vers 1425 (cf. HCMM page 107).

37- Les revélois tuèrent un dénommé Garrigues à Dreuilhe (voir chapitre « Les problèmes liés aux remparts » alinéa « a »).

38-  Voir bibliographie -  archives de Toulouse AA 16. 1546-1656 - Année 1473

39-Il faut mentionner à cette époque la présence de la famille Portal qui habite au 8 rue du Couchant.

Jean de Portal sera un important chef des protestants (dans sa parenté, la dame de Saint-Cricq née Portal sera la « sous-gouvernante » mais « gouvernante réelle » du futur roi Henri IV - voir bibliographie : PORTAL F. (de) – 1860 – Les descendants des Albigeois et des Huguenots. Mémoires de la famille de Portal. Librairie de Meyrueis et Cie. Editeur. Rue de Rivoli – Paris (voir notamment le chapitre consacré à « Le capitaine Portal de Revel » pages 305 à 360.

  Cette galerie a aussi porté le nom de « galerie de la Minoterie ».

41- Cf. Du Mège, Histoire de Toulouse, p.234 et 363 et Portal F. (de) – Les descendants des Albigeois et des Huguenots, p.318.

42-Son père, Gabriel de Montgommery, eut le malheur de blesser mortellement Henri II d’un coup de lance, lors des mariages de la fille et de la sœur d’Henri II.

43- Cf. Portal F. (de) – Les descendants des Albigeois et des Huguenots, p.319.

44- Cf. Portal F. (de) – p.324  et 331-332. 

45- Cf. Portal F. (de) – p. 336.

46- Cf. Portal F. (de) – p. 357.

47- Nous n’avons pu trouver le contenu de cette ordonnance.

48-  La place de Revel est considérée à cette époque comme une place « très fortifiée » cf. Capefigue (voir biblio page 182)

49- Voir paragraphe « Administration des remparts » et la création en 1773 de la « garde bourgeoise »

50- cf. Espenon Pierre- 2000. La révolution dans le canton de Revel, p.36.

 Les « nouvelles alarmantes » disaient qu’un grand nombre de brigands ravageait la plaine de Montauban … C’est l’époque de « La Grande Peur »
51- Ibid. p.38 « Ainsi durant toute la période révolutionnaire, un climat d’insécurité persista, entretenu par l’existence des bandes de vagabonds auxquels vinrent s’ajouter, au fur et à mesure des évènements, des contre-révolutionnaires affirmés ou de circonstance, puis des déserteurs fuyant la levée en masse de 1793 ou la conscription obligatoire de 1798. »

52- Ibid. p.36

53- Ibid. p.37

54-Ibid. p.36

55-Ibid. p.58-59. « Cinq jours plus tôt, les Dantonistes » ont été exécutés à Paris.

56-Ibid. p.54. Le 16 juillet de la même année, une levée d’hommes identique avait été faite à Revel .

57-Ibid. p. 55 – 56.

58-Ibid. p.102-103. Revel avait été prise auparavant par les royalistes, puis libérée par une armée du Tarn

59- Nous mentionnerons aussi dans ce paragraphe les problèmes liés aux fossés et portes.

60-(voir annexe « Maison de Terson » et ADHG 2E641)

61- Vers le milieu du XVème siècle, les dépensesconsacrées aux remparts pouvaient constituer 55 à 60% du budget de la ville (cf. J.P. Leguay – Les rues au Moyen Age, p. 68

62-(voir chapitres sur les ponts - remparts – portes pour plus de détails et ADHG 2E641)

63-  Donc avant la fondation de Revel.

64-Archives de la Haute Garonne, 51 B 55 fos 602-607 : concerne les lettres d’amortissement accordées par Louis XIV à la communauté de Revel – mai 1690

« … Plus la faculté de pescher dans les fossés de laditte ville, partie desquels sont à présent comblés, servant de pasturage et communal. » La charte de fondation de Revel en son article 22, donne aussi l’autorisation de pêcher.

65-  Voir la publication “LES PLANS MAGUES” dans le numéro  des “Cahiers de l’Histoire” – 2010 numéro 15

66-- Lors de récents travaux, de grosses pierres alignées sur une largeur importante ont été mises à jour.

67-- Le « bastion » apparaît comme un espace non construit. Sur le plan de l’annexe 4, il est annoté « Jardin de M. de Terson ».

68-- Cet espace est encore vierge et peut faire l’office d’une belle valorisation. C’est le seul monument qui reste de nos remparts. Des fouilles permettraient aussi de retrouver peut-être l’ancienne église des « Antonins » qui date des premières années de la ville.

69- D’anciennes maisons autour de Revel (près de Soual  ou Paleville plus particulièrement) sont appareillées de la même façon avec de gros blocs de grès. Elles datent le plus souvent du XVIème siècle.

70-  Cf Collado

71- Cf Collado page 108

72- Cf Collado pages 108 - 109

73-  a/variante Catel :

Nunc nova quae quondam Vaura Bastida vocabar

Dicto Rebellus ero Regis honore mei

«  Je m’appelais autrefois Bastide de Vauré, désormais, je porterais le nom de Revel en l’honneur de mon roi. ( Rey-Bel

Sur la porte Saint-Antoine on peut lire le quatrain suivant : Qua nova etc… voir Bouyssou …

b/ une erreur historique découla du quatrain concernant le » Rey Bel ». De ce fait on pensait que la fondation était due à Philippe le Bel. D’après Pierre Bouyssou, ce quatrain aurait pu être destiné à Charles le Bel … La fondation restant bien entendu de Philippe VI de Valois.

c/ Catel s’exprime ainsi : « Philippe le Bel , roi de France, leur permit de clore de murailles, à cause de quoi …….. » concerne origine de Revel par Philippe le Bel : mention porte Rey Bel

74-Le 28 juin 1629, Richelieu accorde aux protestants la paix d'Alès. L'édit d'Alès supprime le privilège des assemblées politiques et des places de sûreté protestantes (38 fortifications seront à démanteler). D’autre part, l'édit de Nîmes, confirme la liberté de culte établie par l'Édit de Nantes, tout en restaurant la liberté de culte des Catholiques dans les territoires jusque là réservés au culte protestant

75-cf. G Doumerc.

76-- ADHG – 2E 641

77-- Par lettre envoyée de Montpellier en date du 30 mai 1775, Revel n’est plus considérée comme « place de guerre» (ADHG cote 2E641 9° liasse).

78- La seconde moitié du XVIIIème siècle, la population est trop à l’étroit dans les remparts. On va ouvrir la ville vers l’extérieur. La population augmente de 169% entre 1665 et 1750 (cf. G.Frèche p.233).

 

 

 

 

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