Société d’ Histoire de Revel
Saint-Ferréol LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE |
Fils de boulanger, licencié en droit en 1905,
puis docteur en droit, il exerce la profession d'avocat
à Toulouse,
milite à la SFIO dès sa fondation et crée en 1908 un quotidien, Le Midi
socialiste. Député de Muret de 1914 à 1940,
puis maire de cette même ville en 1925, secrétaire du
groupe socialiste à la Chambre des députés à partir de
1928, il devient progressivement l'expert financier du
parti socialiste puis un de ses principaux leaders.
Il
fait adopter par la SFIO en 1921, puis par l'ensemble
des partis socialistes européens en 1922, un plan de
redressement prévoyant la création d'un Office central
qui se chargerait de toutes les régions sinistrées et
qui serait financé par des prêts à longs termes
consentis par le gouvernement.
L'Allemagne paierait, via cet organisme, ses réparations, par des
prélèvements sur les dividendes de ses banques et
industries. Mais les socialistes ne sont alors pas assez
puissants pour imposer un tel projet.
De 1924 à
1926, sous le Cartel des gauches,
VINCENT AURIOL préside la commission des finances de la
Chambre des députés.
Ministre
des Finances pendant le gouvernement du Front populaire,
hostile aux accords de Munich,
il est l'un des quatre-vingts parlementaires à refuser de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain,
le 10 juillet 1940
Seconde Guerre Mondiale
En
septembre de cette année, le gouvernement de Vichy le
fait arrêter. VINCENT AURIOL est d'abord incarcéré à Pellevoisin (Indre)
puis à Vals-les-Bains (Ardèche)
et entretient une correspondance avec Léon Blum,
où il se montre tout à fait optimiste sur la victoire
des démocraties face au nazisme et au fascisme.
Vichy fait mener une enquête sur lui, mais le tribunal
civil de Muret prononce un non-lieu. Il est libéré pour
raisons de santé et placé en résidence surveillée août 1941.
De sa maison, il conseille les socialistes résistants.
En 1942,
il passe à la clandestinité et entre dans la Résistance.
Il écrit Hier et demain,
qui sera publié en 1944 à Alger, et dans lequel il
entame une réflexion sur les institutions qui, selon
lui, devraient remplacer celles de la IIIe République. En 1943, il parvient à rejoindre Londres en
avion. L'année suivante, il est président de la
Commission des finances de l'Assemblée consultative
d'Alger. Le général Charles de Gaulle fait souvent appel à ses conseils.
Président de la République
En 1945 il
est nommé ministre d'État par de Gaulle. En 1946,
VINCENT_AURIOL devient président de la première, puis de
la seconde Assemblée constituante.
L'année
suivante, il devient le premier président de la Quatrième République.
Auriol n'entend pas, selon son expression, être un « président soliveau » : il exerce pleinement sa
fonction d'arbitre.
Après la présidence
En
désaccord avec Guy Mollet,
il quitte la SFIO en 1958 et profite de son statut d'ancien président et
de leader historique du socialisme français pour
collecter des fonds auprès des partis membres de l'Internationale
socialiste au profit du
nouveau PSA.
En 1959,
il devient membre de droit du Conseil constitutionnel,
mais il cesse de se rendre aux réunions dès 1960,
pour protester contre l'interprétation outrageusement
restrictive des compétences du Conseil et du Parlement
qu'a le général de Gaulle :
plusieurs lois, dont la loi Debré sur l'enseignement
scolaire, ont été votées sans que le Conseil
constitutionnel soit consulté. « Cette désinvolture à
l'égard de la souveraineté nationale et de notre charte
fondamentale oriente le régime constitutionnel de 1958
vers un système de pouvoir personnel et arbitraire en
opposition avec les principes et les règles essentiels
de la démocratie. »
VINCENT_AURIOL revient le 6
novembre 1962 pour voter sur la constitutionnalité de la loi
référendaire modifiant le mode d'élection du président
de la République. Son ultime acte politique est
d'appeler à voter pour François Mitterrand lors de l'élection présidentielle de décembre 1965.
Marié à Michelle Au couturier en 1912,
il est le beau-père de l'aviatrice Jacqueline Auriol.
Mandats électifs
Maire de Muret (1925-1946)
Conseiller général du canton de Carbonne (Haute-Garonne) (1928-1946)
Député de la Haute-Garonne (1914-1942),
membres des deux Assemblées nationales constituantes
puis député en 1946-47.
Fonctions gouvernementales
Ministre des finances (4
juin 1936-22
juin 1937)
Ministre de la Justice (22
juin 1937-18
janvier 1938)
Ministre de la Coordination des services ministériels à
la présidence du Conseil (11
mars-10
avril 1938)
Ministre d'État sans portefeuille (22
novembre 1945-20
janvier 1946)
Fonctions représentatives
Président de la première et deuxième Assemblée nationale
constituante, puis de l'Assemblée Nationale en 1946
Président de la République (1947-1954).
Il est élu le 16 janvier 1947 par 452 voix contre 242 à Auguste
Champetier de Ribes (MRP), 122 à Jules Gasser (radical) et 60 à Michel Clemenceau (droite). (Voir : Élection présidentielle française
de 1947)
Autres fonctions
Membre de droit du Conseil Constitutionnel à partir de 1959.
Il refusa néanmoins de siéger.
Décorations
-
Médaille de la Résistance
-
Grand
Officier de la Légion d'honneur
-
Grand Maître
de la Légion d'honneur (comme président de la
République)
-
Grand Croix
de l'Ordre national de 32 États
-
Croix de
combattant volontaire de la Résistance
Œuvres
-
Hier et
demain, 1944 (écrit pendant la Seconde guerre
mondiale)
-
Journal du
septennat, éd. Tallandier, 2004 (version
complète)
Citation
« Comme
la nation humaine s'élève au-dessus des provinces
diverses et variées, la nation humaine doit s'élever et
s'organiser au-dessus des nations indépendantes et
associées. Les principes de l'organisation humaine
doivent être les mêmes que ceux de l'organisation
nationale. Ce sont les principes de la démocratie :
liberté, égalité, fraternité. » (Discours à Alger, le 25 juillet
1944)
Bibliographie
-
Jean-Pierre Cuvilier, VINCENT_AURIOL et les
finances publiques du Front populaire ou
L'alternative du contrôle et de la liberté :
1933-1939, Publications de l'université de
Toulouse-Le Mirail, 1979
-
Éric Ghebali, VINCENT_AURIOL : le Président citoyen. 1884-1966,
éd. Grasset, 1998
-
Louis
Mexandeau, Histoire du parti socialiste, éd.
Tallandier, 2005
-
Gilles Morin,
« Les socialistes dans les geôles de Vichy : à la
recherche d'une parole libre », in Pierre Guidoni et
Robert Verdier (dir.), Les Socialistes en
Résistance, éd. Séli Arslan, 1999
SOURCES TEXTE « http://fr.wikipedia.org/wiki/Vincent_Auriol
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