Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol PARU DANS LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE numero 13 - 2008 |
LES MESURES A GRAINS SOUS LA HALLE DE REVEL Par JC. Pétronio |
RETOUR - LE PASSE DE REVEL ET SON MARCHE -
POIDS ET MESURES : mesures de capacité
D'après un article provenant du site : http://pagesperso-orange.fr/philippe.picard/poids_et_mesures_capacite.htm
site actuellement injoignable (mars 2011)
Les mesures de capacité de l'ancien régime se divisent en deux grands thèmes :
1. Les mesures de capacité des matières sèches (la plupart des grains : comme le blé, les haricots,...). Certains grains se vendaient parfois au poids).
2. Les mesures de capacité des liquides
Globalement on retrouve 1 muid = 12 setiers = 24 mines = 48 minots. Un minot contient 3 à 5 boisseaux. Le boisseau se décompose (toujours globalement) en 2 demi boisseaux = 4 quartes = 16 litrons.
1. Les mesures de capacité des matières sèches :
a. mesures de Toulouse (tous grains sauf l'avoine) :
Cette mesure s'applique aux communes du canton de Toulouse mais aussi à celles de Verfeil, de Villefranche de Lauragais, de Lanta (excepté la commune de Lanta).
La mesure du grain est la pugnère, 4 pugnères font un setier. La pugnère se divise en 8 boisseaux, et le boisseau se divise en demi, en quart, etc...
Il existe une correspondance entre la mesure de capacité des matières sèches et la mesure de poids dont l'unité est le grain (cette mesure était très peu usitée dans l'ancien régime)
b. mesures de Toulouse (pour l'avoine) :
Seule la valeur de la pugnère change :
c. mesures de Caraman :
Cette mesure s'applique aux communes du canton de Caraman, excepté la commune d'Auriac sur Vendinelle. La mesure du grain est la pugnère, 4 pugnères font un setier. La pugnère se divise en 8 boisseaux, et le boisseau se divise en demi, en quart, etc...
d. mesures d'Auriac sur Vendinelle :
Bien que la commune d'Auriac sur Vendinelle ait envoyé les références ci-dessous, pour ces mesures de capacité, il est fort propable que l'usage veuille qu'elle utilise celle de Caraman.
e. mesures de Lanta :
f. mesures de Revel :
La commune de Revel n'a pas envoyé ses propres références de mesure de capacité aux enquêteurs, l'usage voulant que 12 sétiers de blé de mesure de Revel donnent 13 mesures de sétiers de blé à Toulouse. Une note de tarif publié peu avant la révolution, indique que la mesure de Revel rend à Toulouse 10% de plus que la mesure de Toulouse, les chiffres ci-dessous sont établis en fonction de celà.
Cette mesure s'applique aux communes du canton de Revel mais aussi de Saint Félix de Lauragais.
A noter que Revel utilise comme unité de mesure de grain le sac. 1 sac est composé de 4 quartieres, ou de 6 mégères. La quartiere contient 4 coupes.
Les mesures de capacité des liquides :
Les liquides comme le vin, les huiles, les eaux de vie se vendent soit au détail soit en gros ; il existe donc deux systèmes de mesure.
Les unités de mesure de détail sont : l'uchau, le quart, le péga, la pinte, la juste, le pot, le petit, le picher, le pouchou, ...
Les unités de mesures en gros sont la barrique, la velte, le char (charrette portant deux barriques). On trouve aussi le barrat.
A Toulouse, généralement le vin en gros se vend à la pièce composé de 100 pégas (soit environ 3 hectolitres, 16 litres et 827 millilitres), ou à la barrique valant 60 pégas.
A Caraman le vin en gros se vend à la Velte. Dans les communes de Saint-Félix de Lauragais et de Lanta le vin en gros se vend soit comme à Toulouse, soit comme à Caraman. A Revel le vin se vendait par barriques de 30 veltes, mais une erreur sur la valeur de la velte (7,6 litres au lieu des 7,92 litres estimés) a rendu la correspondance plus délicate.
Ce problème sur la commune de Revel est beaucoup plus général, il n'y eut pas de table de correspondance entre le litre et la velte, car celle-ci était fortement entaché d'erreur. La velte, unité de mesure en gros, et le péga, unité de mesure de détail, était généralement reliées entre elles dans chaque commune (1 velte = x pégas). Or si l'on faisait la correspondance litre/péga puis litre/velte, on ne retrouvait plus le même rapport entre velte et péga. Il fut décidé de proposer une mesure moyenne de la Velte de 7,60 litres).
g. mesure de vin de Toulouse :
Cette mesure s'applique aux communes du canton de Toulouse mais aussi à celles de Verfeil, de Villefranche de Lauragais, de Revel, de Lanta (excepté la commune de Lanta), dans la commune d'Auriac sur Vendinelle.
h. mesure de vin du comte Raymond :
Cette mesure servait beaucoup aux ventes de détail, elle avait parfois un nom différent dans les différentes communes du département qui l'utilisaient.
Cette mesure s'applique au canton de Verfeil (voir remarque ci-dessus)
i. mesure de vin de Caraman :
La mesure de Caraman s'appelle le quart contenant 2 uchaux. L'uchau contient 2 petits. Cette mesure s'applique aux communes du canton excepté Auriac sur Vendinelle et le Faget.
Le canton de Caraman avait indiqué que 5 quarts faisaient une velte, après contrôle (la velte ne vaudrait que 6,59 litres) ils ont rectifié et indiqué que la velte vaut 6 quarts, soit 7,91 litres
j. mesure de vin du Faget :
La mesure du Faget s'appelle le quart, contenant 2 uchaux. L'uchau contient 2 petits.
k. mesure de vin de Lanta :
l. mesure de vin du bourg Saint Bernard :
m. mesure d'huile de Toulouse :
Cette mesure s'applique aux communes du canton de Toulouse mais aussi à celles de Verfeil, de Villefranche de Lauragais, de Revel, de Lanta (excepté la commune de Lanta), dans la commune d'Auriac sur Vendinelle.
n. nesure d'huile du canton de Lanta :
Différentes valeurs du setier dans les communes du Lauragais :
Sous la halle de Revel : les anciennes mesures à grains.
Les mesures à grains de la ville de Revel ont retrouvé leur place sous la Halle de Revel, initialement situées dans la partie sud-ouest de la Halle (face à l'angle des rues de Dreuilhe et Alexandre Monoury).
A l'origine placées sur un socle en bois et pierres agrémenté de marches pour faciliter le remplissage des mesures par leur ouverture sommitale elles ont été déplacées contre le mur sud de la base du Beffroi.
On peut regrétter qu'aucune explication n'accompagne les mesures à grains de Revel
Mesures des volumes
(d'après l'article de Jean Hébrard - Cahiers de l'Histoire de Revel N°5)
Je pense aujourd'hui satisfaire ceux dont la curiosité est toujours en éveil en donnant la valeur des mesures utilisées à Revel sous l'Ancien Régime ; quelques-unes de ces mesures étaient générales dans tout le Languedoc, certaines aussi dans toute la France ; mais la plupart étaient propres à notre consulat (notre commune) et aux petits consulats voisins de la plaine ; la diversité était telle que, par exemple, Soréze comptait ses sous en pogès et en pites, alors que Revel les comptait en quart et demi-quart. Et à Toulouse, les noms et les valeurs des mesures s'écartaient fort des nôtres.
Pour les céréales, on utilise des mesures en pierre ; elles sont placées sur une estrade sous la halle ; leur chargement s'effectue par l'ouverture supérieure ; un employé, monté sur l'estrade, jette un sac plein sur son épaule et le vide lentement dans la mesure dont l'intérieur est taillé en plan incliné ; sa mesure remplie, il en « rase » l'orifice avec une latte et récupère l'excédent. Au bas de l'estrade, l'acheteur fixe alors son propre sac vide, ouverture béante, à deux crochets ; il ouvre la petite fenêtre inférieure de la mesure et le grain s'écoule dans son sac par gravité. Naturellement, l'employé peut remplir les mesures à l'avance et servir les clients avec la mesure qui leur convient.
Il y a un droit attaché à cette fonction : ce droit de mesurage est appelé droit de coupe ; le roi l'a accordé à la communauté de Revel dans la charte de fondation ; régulièrement, les consuls l'afferment, sur enchères, à un citoyen honorablement connu et solvable, qui remet en fin d'année le montant de la ferme au trésorier de la « maison de ville » ; l'excédent constitue la rémunération du fermier. Au milieu du 17e siècle, les consuls donnent la ferme de tous les droits de la ville à M. de Riquet, le créateur de SaintFerréol et du canal du Midi, pour qu'il se rembourse des énormes prêts qu'il avait faits à la ville, fort endettée à différents titres. Vers 1740, le droit de coupe est d'un sol par setier de grain.
Le setier (ou sac) est l'unité de ces mesures à grains ; mais on n'en connaît pas de définition rigoureuse ; une note envoyée à Toulouse au moment de l'inventaire des mesures sous la Révolution dit : « Lorsque, dans le commerce, la mesure de Revel rend à Toulouse dix par cent de plus, on s'en contente ». Mais Revel n' ayant pas envoyé sa mesure à Toulouse, on n'a pu vérifier cette assertion.
Le setier de Toulouse contient 0,933 hectolitre ; les Tables de comparaison ont retenu pour le setier de Revel les 110 centièmes de cette valeur, soit 1,026 hl (102,6 litres).
Revel n'a conservé qu'une mesure qui pourrait dater d'avant la Révolution ; nous l'avons jaugée à 47 litres environ : ce serait alors un demi-setier toulousain ; on peut donc supposer que Revel utilisait la mesure toulousaine conjointement avec le sac.
Le setier (ou sac) de Revel contient quatre cartières de 25,6 litres chacune ; la cartière contient quatre coupes de 6,4 litres chacune ; mais on emploie aussi la mégère ; il y a six mégères dans un sac ; la mégère contient ainsi 17 litres environ (le substantif mégère est formé sur l'occitan mièg, moitié).
A Toulouse, le setier contient quatre pugnères et la pugnère contient huit boisseaux ; on notera que Toulouse utilise les mêmes mots pour les mesures agraires et les mesures de grains ; le procédé n'est pas rare.
Vues en coupe et sommitale des mesures à grains
Projet établi en 1989 par Mr Albin Bousquet pour réhabiliter les mesures à grains
Près de "l'Hôtel de ville" Extrait des plan "Magués" (voir publication)
de Jean Paul Calvet sur le numéro 15 des « Cahiers de l’Histoire de Revel » année 2010 - pages 12 à 31 et sur le numéro 19 (à paraître en 2014) article de Francis Pujol.
|
RETOUR - LE PASSE DE REVEL ET SON MARCHE -