Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol                                      PARU DANS  LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE NUMERO 7 - 2001 -

 

 

LES ORGUES DE REVEL

Par  Jean-Paul Salvat et Jean-Louis Toupin 

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L' ORGUE HISTORIQUE
DE L'ÉGLISE NOTRE-DAME DES GRÂCES DE REVEL

 

Introduction

 

Avant le XVIème siècle, les chants religieux s'effectuaient sans accompagnement musical (dit « a capella ») de chapelle, car les chantres étaient placés dans le chœur de l'église. Les premiers grands orgues furent installés dans les cathédrales. Les répons des hymnes étaient alternés avec l'orgue (exemple « gloria in excelsis deo »).
L'orgue était accordé au ton de chapelle au XVIIIème siècle.
Le premier orgue de chœur fut installé en 1820 dans l'église Saint-Etienne-du-Mont à Paris.
En 1844, le Conseil de Fabrique de Revel dispose de fonds et commande l'orgue de l'église Notre-Dame-des-Grâces.

 

L'orgue original

 

C'est un orgue dit « de transition », période de l'Ancien Régime à Louis Philippe.
Placé en tribune, il comprend trois claviers, un pédalier, vingt-sept jeux sans « plein-jeu », qui est remplacé par des mixtures, tierces 1 3/5, nazard 2 2/3, larigot 1 1/3, quarte de nazard 2.
Sa tuyauterie est coupée au ton . On constate la présence d'un fort pourcentage en plomb dans la composition de l'alliage avec l'étain.

La commande : 1844

Etabli pour un devis de 2450 francs-or, l'orgue original est fabriqué à Lyon, par Louis et François Chavan, facteurs d'orgues à Lyon et Mâcon.
Ils sont originaires de Lutry-Lausanne (Suisse) et ont fait leur apprentissage dans l'atelier du facteur Mooser, pendant la construction de l'orgue de la cathédrale St-Nicolas de Fribourg (Suisse).

 

Le transport

 

Conditionné en deux caisses d'un poids total de 527 kilogrammes, l'orgue de Revel est confié, le 3 avril 1844, à l'entreprise « Bonnardel frères et Four. roulage pour tous pays » qui l'achemine par voie d'eau de Lyon à Castelnaudary.
L'orgue, descend le Rhône jusqu'à Beaucaire.
Là. accompagné de Monsieur Chavan et « A la garde de Dieu et conduite de bateaux accélérée », il emprunte un coche d'eau qui lui fait parcourir le canal des étangs (Aigues‑Mortes, St-Gilles-du-Gard, l'étang de Thau, Sète).
Le Canal du Midi l'amène à Castelnaudary. Le trajet de Castelnaudary à Revel est effectué par voiturage.
La fiche de transport des frères Bonnardel nous instruit sur les usages de l'époque : le recto indique le nom de l'accompagnateur, M. Chavan, et le poids de l'envoi. Le verso détaille les frais de nourriture de l'accompagnateur. le montant du coût du transport, et, rien ne se perdant, l'on voit qu'il sert de pense-bête pour des dates se rapportant à la religion reformée, (voir documentation).

 

 


L'orgue de 1861

 

L'état de vétusté de l'église entraîne la détérioration de l'instrument fabriqué par les frères Chavan.
L'orgue est reconstruit dans l'ancienne église par Théodore, Eugène, Baptiste Puget, facteurs d'orgues de Toulouse.
Cet orgue dit « romantique » (période ayant subi l'influence du retour au style dit néo-gothique et néo-roman, sous l'influence de Prosper Mérimée et de Viollet-le-Duc) comprend deux claviers, un pédalier, vingt-quatre jeux.
L'introduction des jeux de voix céleste, gambe, basson-hautbois, cor anglais, euphone et récit expressif le transforme en orgue romantique pour lui permettre de jouer les œuvres des Maîtres du début du XIXème siècle : C. Franck, Fessy, Batiste, Lefebure-Wely.
L'orgue possède quatre jeux de seize pieds :
au grand-orgue = montre 16 euphone 16.
au pédalier = bombarde 16, flûte 16 (à noter, que, pour la flûte de 16 et la bombarde de 16, la hauteur du tuyau de dol est de 5,50 mètres).
Il a été réceptionné le 10 octobre 1861, par une commission, nommée par le Conseil de fabrique. En voici le rapport in extenso :

 

RAPPORT DE LA COMMISSION
chargée de recevoir
L'ORGUE DE L'ÉGLISE NOTRE-DAME DE REVEL,
construit
par MM. PUGET ET FILS
facteurs d'orgues à Toulouse.

 

Messieurs,
La Commission chargée de la réception du nouvel orgue de l'église Notre-Dame de Revel, a dû vérifier avec soin si les facteurs chargés de cette entreprise, avaient fidèlement rempli toutes les obligations souscrites par eux, dans un devis, en date du 21 février 1858 et dans un devis additionnel du 6 octobre 1859.
La Commission s'est assemblée le 10 octobre 1861, et a procédé à l'exécution de son mandat en deux séances : l'une le matin, employée à la vérification de l'instrument, dans tous les détails de son mécanisme, au double point de vue de la confection en général des fonctionnements, de la construction du buffet, et des châssis intérieurs, par application des clauses et engagements des devis ; à l'appréciation des jeux, comme timbre, caractère, harmonisation et égalisation, expériences, auditions faites à distances, jeu par jeu, note par note, dans toute l'étendue du clavier, lentement du grave à l'aigu, et vice versa.
La séance du soir a été consacrée, pendant un intervalle de deux heures, à l'exécution du sujet et des styles les plus variés, dans toutes les combinaisons de ces divers claviers et jeux,
l'aide des pédales d'accouplement, boîte expressive, afin de l'éprouver dans tous ses effets, comme caractère et comme puissance.
L'audition de cet instrument, habilement touché par deux organistes, membres de la commission, a répondu à la bonne opinion qu'elle s'était formée par son examen préalable ; elle a provoqué et recueilli les observations de ces organistes qui l'ont expérimenté ; les éloges les plus flatteurs sur la qualité du son, sur la douceur des claviers, sur la bonne disposition des claviers des pieds, ont été leur réponse aux questions qui leur avaient été adressées.
La Commission a remarqué les difficultés que les facteurs ont eu à surmonter, pour tirer bon parti du peu d'espace disponible pour la confection d'un instrument de vingt-quatre jeux, dont quatre seize pieds, et trois claviers ; tout y est si bien disposé, qu'on peut arriver avec la plus grande facilité dans telle ou telle partie qui nécessiterait des réparations ; elle a dû s'arrêter devant un mécanisme perfectionné par les facteurs, qu'ils appellent : levier pneumatique, et dont ils ont fait l'application à cet instrument. Ce mécanisme est destiné à vaincre la trop forte résistance qu'apportent aux doigts de l'organiste les nombreuses soupapes mises en mouvement par les onze pédales de combinaison, et surtout celles qui correspondent au soufflet à forte pression. La Commission a remarqué dans les laies, un autre mécanisme fort simple, qui fait neutraliser la résistance que l'air comprimé oppose à l'ouverture des soupapes : ces mécanismes ingénieux remplissent parfaitement le but que se sont proposé les inventeurs, et rendent le jeu de l'orgue beaucoup plus doux et facile ; elle a aussi remarqué la facilité avec laquelle la main la moins exercée peut régler tout l'intérieur de la laie. dans quelques instants, par l'introduction d'un système qui est de leur invention.
Si les mécanismes font le plus grand honneur aux facteurs de cet instrument, la partie harmonique ne mérite pas moins d'éloges. La Commission a voulu s'assurer de la bonté de chaque jeu, en particulier de leur qualité et de leur ensemble ; entrant ensuite dans les détails, elle a examiné les tuyaux qui composent tous les jeux. Elle se plaît à reconnaître que les matières employées à leur composition est bonne, que ces tuyaux parlent bien et chacun avec son véritable caractère et sa bonne harmonie. Enfin, que tous les jeux sont des diapasons conformes à l'étendue et à la sonorité de l'édifice.
La Commission doit signaler les jeux d'anche correspondant au deuxième clavier et dont les sons, dans toute leur étendue, sont d'une rondeur, d'une force, et d'une pureté qui ne laisse rien à désirer ; nous ne devons pas oublier les jeux de fond, dont l'ensemble produit une sonorité grave et puissante, du plus majestueux effet.
Les jeux qui composent le récit, renfermés dans une boîte expressive, ont été traités d'une manière toute particulière ; le cor anglais, la voix humaine, les jeux de hautbois, la flûte harmonique et la voix céleste, ont attiré principalement notre attention, par la pureté de leur son doux et moelleux. Les deux seize pieds qui composent les pédales, se font distinguer par leur puissance et la netteté de leurs sons.
De l'examen de l'orgue de Revel, dans toutes ses parties, de son audition, dans tous ses jeux, de la réunion de la Commission dans la sacristie curiale, dans laquelle chaque membre a apporté dans la délibération qui s'est ouverte, sa part d'observation, de conviction, d'impression et d'appréciation, et, les voies recueillies, il résulte que la Commission a été de l'avis unanime, que toutes les conditions du devis avaient été consciencieusement remplies ; elle s'est de plus assurée, en comparant l'importance et la bonne exécution des travaux, aux
prix qu'ils ont indiqués dans ce devis, qu'ils ont apporté à leur oeuvre autant de désintéressement que de conscience et d'habileté.
Par ces motifs
La Commission, à l'unanimité des voix, déclare que les travaux de MM. Théodore PUGET et Fils sont recevables. ont signé :
MM. BOUSQUE'T, Président, DELOR, Secrétaire - CHEURER - COUZINIE - CUSTAUD - DUFFAUT - JUSTIN - KOENIGS - MALATERRE - MONES DE PUJOL - PEYRE - RUFFEL.

 

Extrait de la délibération du Conseil de fabrique de l'église Notre-Dame de Revel, en date du 26 octobre 1861.

 

Le Conseil de fabrique :
Vu le rapport de la commission nommée pour examiner l'orgue de ladite église ; délibère à l'unanimité qu'il accepte et reçoit ledit orgue et qu'il témoigne sa satisfaction sur la manière consciencieuse avec laquelle MM. PUGET père et fils, facteurs d'orgues à Toulouse, ont rempli toutes les clauses et conditions contenues dans la police.
Pour extrait conforme, Revel, le 8 décembre 1861,
le secrétaire, Maurice NOEL.

 

La Commission nommée par le Conseil de fabrique s'est réunie le 10 Octobre 1861.

 

Étaient présents :
MM. Bousquet, compositeur de musique, chef d'orchestre au collège de Sorèze.
Cheurer, organiste de la Métropole de Carcassonne.
Couzinié, prêtre, amateur.
Custaud, organiste de Revel.
Delor, architecte de Toulouse.
Duffaut, professeur au collège de Sorèze.
Justin, organiste de St-Benoît de Castres.
Kœnigs, facteur de pianos à Toulouse.
Malaterre, amateur.
Monès de Pujol, organiste amateur.
Peyre, de Castres, amateur.
Ruffel, amateur.

 

L'orgue de 1881.

 

Baptiste Puget restructure l'instrument de 1861, lui donne son unité. Il installe l'orgue dans la nouvelle église qui est l'actuelle église Notre-Dame-des-Grâces.
L'orgue s'adapte aux œuvres des grands maîtres : Léon Boëlman, E. Gigout, Alexandre Guilmant, Louis Vierne, CH. M. Widor.


 

COMPOSITION des JEUX de l'ORGUE en 1881-1960

 

PREMIER CLAVIER de GRAND-ORGUE : 54 notes ut 1 à fa 5

Tuyau

Facteurs

Jeux de

Flûte 8

Chavan 1846

fonds

Prestant 4

Chavan-Puget 1861

fonds

Salicional 8

Puget 1861

fonds

Montre 16

Chavan-Puget 1861

fonds

Bourdon 8

Chavan-Puget 1861

fonds

Cornet 5 rangs

Chavan

mutations

Plein-Jeu 4 rangs

Chavan-Puget 1861

mixtures

Doublette 2

Chavan-Puget 1861

fonds

Clairon 4

Chavan-Puget 1861

anches battantes

Trompette 8

Chavan-Puget 1861

anches battantes

Cromorne 8

Ancienne voix-humaine sur chape
de l'ancien euphone 16 (1861)

anches à larmes anches libres

 

DEUXIEME CLAVIER POSITIF EXPRESSIF : 54 notes

Tuyau

Facteurs

Jeux de

Bourdon 8

Chavan 1846

fonds

Voix céleste 8

Puget (Récit 1861)

fonds

Gambe 8

Puget (Récit 1861)

fonds

 

TROISIEME CLAVIER RECIT EXPRESSIF : 54 notes

Tuyau

Jeux de

Cor-Anglais 16

anches à larmes

Trompette 8

anches battantes

Flûte Harmonique 8

fonds

Flûte Octaviante 4

fonds

Basson-hautbois 8

anches à larmes

Voix humaine 8

anches à larmes

Flageolet 2

fonds

Voix céleste 8

fonds

Gambe 8

fonds

 

 

PEDALIER : 25 notes de ut à fa

Tuyau

Jeux de

Bombarde 16

anches battantes

Trompette 8

anches battantes

Flûte 16

fonds

Flûte 8

fonds

 

 

PEDALIER : 25 notes de ut à fa

Tuyau

Jeux de

Bombarde 16

anches battantes

Trompette 8

anches battantes

Flûte 16

fonds

Flûte 8

fonds



 

 

 

 

 

L'ORGUE DU TEMPLE DE REVEL

Par  Jean-Paul Salvat et Jean-Louis Toupin


 

L'église réformée de Revel possède un petit orgue ancien qui mérite attention ; il a été en effet conservé dans son intégrité.
Le buffet date du XIXème siècle (1840).
La partie instrumentale, est classée Monument historique en octobre 1976 (sommier et tuyauterie du XVIIIème siècle (1770-1790) et XIXème siècle (1834).
L'orgue se trouve en tribune, contenu dans un buffet, façade et clavier sur le devant.
Il comprend six jeux de 54 notes, un sommier, un clavier, pas de pédalier.
Le soubassement abrite la soufflerie, deux pompes à fonctionnement alternatif et un réservoir à plis dont le plateau mesure 156 cm x 70 cm.

 

Les tuyaux

 

La tuyauterie est remarquable, particulièrement bien conservée pour les jeux d'anches, trompette 8 et clairon 4.
Il faut noter que pour un orgue non utilisé depuis longtemps, aucun tuyau ne manque. Tous sont anciens (fin XVIIIème -début XIXème).
. Leur composition représente 80 % de teneur en étain fin d'Angleterre (mines de Cornouailles) et 20 % de plomb argentifère.
. Bruts de toile de coulage, martelés et retendus au marteau et au martinet, ils assurent une bonne tenue des feuilles de métal, et une bonne sonorité (meilleure acoustique).
. Les noyaux en olive et bec de canard, avec bagues et épaulements « à la française » se conforment aux « Traités de facture d'orgues » de Dom Bedos en 1776 (St-Denis) et F.H. Clicquot (Poitiers 1790).
. Les rigoles et languettes en laiton écroui brillent encore après 200 ans comme « vif argent ». Ces tuyaux, les mieux conservés des orgues de la région, possèdent une puissante sonorité, une excellente acoustique ainsi qu'une éclatante harmonie, malgré le raclage du métal sommaire et les soudures irrégulières.
. Les tuyaux de bois sont en pitchpin, leurs pieds et fonds en chêne.
. ,Les tampons des bourdons sont tournés (manche des tampons).

 

Le sommier

 

Le sommier unique à gravures sur chêne mesure 1875 mm x 710 mm. L'ouverture de la laye se fait à l'arrière de l'orgue.

Ordre des jeux sur la chape :
1. Prestant 4
2. Bourdon 8
3. Flûte 8
4, Doublette 2
5. Trompette 8
6. Clairon 4

Le sommier en chêne de Hollande dit « Wagenstrot » est en réalité du chêne du Bourbonnais (aujourd'hui département de l'Allier). La forêt de Tronçais est une futaie plantée sous Louis XIV, par ordre de Colbert, du chêne de Fontainebleau (chêne rouvre), et chêne des Vosges (pédonculé).

 

 

Les grumes étaient achetées par les Hollandais au XVIIème et XVIIIème siècle, et immergées dans les canaux d'eau saumâtre et salée, près d'Anvers et entre Utrecht et Amsterdam par flottage du bois.
Par le procédé empirique dit « chêne vert séché dans l'eau » des anciens maîtres menuisiers et ébénistes, les fibres du bois se resserrent et durcissent sous l'effet de l'eau saumâtre, la sève s'évacuant des veines et rayons médullaires (cernes annuels). Le bois montre alors une couleur noirâtre. Il devient dur comme l'ébène de Macassar, imputrescible, hors d'atteinte des vers du bois (charançons, termites, capricornes ou « cussous »), insensible aux variations de température et d'hygrométrie, comme le Yellow Pine et le Red Cedar (pins du Canada) et le Nerva et Pitchpin (pins de Norvège)(2).

Le Sommier de l'orgue est une pièce maîtresse.
Ce caisson doit être étanche de toutes fuites d'air, afin d'éviter les « emprunts » et « cornements » qui rendent l'orgue inutilisable.
Nous trouvons dans les sommiers de l'orgue de Saint-Papoul (Aude), de 1740 et 1760, le même bois de chêne de Hollande acheté au marché de Beaucaire par les facteurs d'orgues, en 1735, P. de Montbrun et J.F. Lepine.

 

Le clavier

 

Le clavier n'est pas de facture aussi ancienne que le sommier, il se compose de cinquante-quatre notes, la majorité plaquées ivoire, et les dièses en ébène (à bascules).
Il actionne des pilotes à mouvement montant qui attaquent 48 balanciers et 6 rouleaux d'abrégés.
Les balanciers en éventail sont reliés aux osiers par des crochets en laiton.
Le tirage des jeux se fait par tirants carrés, rouleaux en bois et leviers en fer forgé.
Les côtés ut présentent :
1er côté ut : prestant, trompette, clairon.
2e côté ut # : flûte 8, bourdon 8, doublette.

Les boutons ronds avec pastilles en porcelaine blanche servent à mettre en service les jeux. Il est difficile de retrouver le facteur qui a construit cet instrument.
Diverses hypothèses s'offrent à nos recherches.
L'orgue a été installé dans un buffet XIXème, la partie instrumentale représente bien une facture fin XVIIIème (voir en annexes, deux schémas de buffet d'orgues du XVIIIème, modèles du facteur d'orgues de Dom Bedos en 1740).

Les indices de cette facture de la fin XVIIIème sont :
– la facture du sommier.
– les chapes clouées.
– le travail du métal de la tuyauterie.
– la mécanique sans réglage.

 

PETIT LEXIQUE de L'ORGUE

 

ABRÉGÉ : grande pièce en bois où se démultiplie le mouvement provenant de la console (translations horizontales et verticales, traction mécanique des notes (voir schéma : dessin de la mécanique).


      BALANCIERS : grands leviers horizontaux placés entre la « Barker » et le sommier du grand-orgue, ils assurent la liaison mécanique avec la premier clavier (G.O.) et les accouplements
Récit sur G.O, Positif sur G.O, (voir coupe mécanique).


      CORNET DE 5 RANGS : registre possédant cinq tuyaux par touches sur deux octaves à partir de do 3 (30 notes) soit 150 tuyaux.
Ce jeu est un jeu soliste adopté pour les chorals de J.S. Bach, pour les notes au soprano (main droite de la partition au clavier du grand orgue, main gauche au récit pour les basses).


      GRAND ORGUE ou G.O. : clavier principal (ou premier clavier) où sont regroupés tous les grands-jeux (puissance et présence).


      JEUX D'ANCHES : trompettes 8, clairon 4, bombarde 16, appelés également batterie d'anches. Ce sont des tuyaux à anches battantes (la languette vibre sur la rigole et le son est émis par le corps sonore ou résonateur). Ces jeux assurent la puissance et la présence de l'orgue.


      JEUX de FONDS : ce sont tous les tuyaux à embouchures de flûtes (exemple : bourdon 8, prestant 4, doublette 2, montre 16). Jeux auxquels on rajoute le Plein-Jeu pour donner le plenum.


      JEUX ONDULANTS : (voix céleste, gambe), tuyaux de taille moyenne, ils sont « discordés » entre-eux d'un demi-ton pour produire l'effet ondulant avec le trémolo.


      MACHINE BARKER ou LEVIER PNEUMATIQUE : ce système fut inventé en 1839, par Barker, facteur d'orgues anglais. Il fut utilisé pour la première fois par A. Cavaillé-Coll dans l'orgue de la basilique de St-Denis, près de Paris en 1839.
Ce procédé pneumatique permet d'alléger le toucher du clavier et aussi d'accoupler tous les claviers (la mécanique est plus souple).
On pourra comparer avec le système dit de mécanique suspendue (à St-Félix, 3 1, orgue de 1781, à traction directe). A Revel, la mécanique étant à balanciers, le mouvement des claviers est assoupli par le levier pneumatique.


      PLEIN-JEU : registre possédant quatre tuyaux par touches. Le clavier se composant de 54 notes, le registre génère 216 tuyaux. Ce jeu renforce le plenum de l'orgue dans la tessiture aiguë, rend le son « scintillant ›).


      POSITIF-EXPRESSIF : deuxième clavier où sont disposés des jeux de diapason moyen.
Ce clavier sert à dialoguer avec le clavier du grand orgue ou premier clavier (ex : pièces du XVIIIème siècle de J.F. Dandrieu, 1730 et pièces de E. Gigota et Léon Boëlman, 1880).
Ce clavier sert également à l'accompagnement du chant. Il est à noter que les trois claviers peuvent s'accoupler par le système dit « copula » par un système de balanciers, le clavier de récit et clavier de positif sont réunis sur le premier clavier dit grand orgue. Nous obtenons ainsi, avec tous les jeux des trois claviers le grand chœur XIXème siècle ou Tutti «          FFF» (pièces d'orgues de Ch. Marie Widor, Paris St-Sulpice, 1880), effet de masse, de puissance (accord et arpèges donnant des effets solennels à l'orgue).

 

RÉCIT-EXPRESSIF : troisième clavier où sont placés les jeux qui ont un diapason plus étroit et le son plus faible. Il sert à l'accompagnement du chant liturgique avec les jeux de flûtes harmoniques.

 

SOMMIER : caisson hermétique contenant l'air comprimé qui va alimenter chaque tuyau, ensemble étanche, formé de la chape du registre, du faux registre et de la table (inférieure). L'ensemble est garni de peaux de mouton mégis en parchemin pour assurer l'étanchéité.
Il se compose d'une ceinture rectangulaire assemblée à tenons et mortaises. Chaque gravure correspond à une note du clavier (54 notes) voir schéma sommier.

 

TIRASSES : mécanisme, qui permet d'accoupler les claviers manuels sur le clavier de pied (dit pédalier).

 

TRÉMOLO OU TREMBLANT DANS LE VENT : système placé à l'intérieur du porte-vent qui donne au vent venant des réservoirs, d'être saccadé par le mouvement alternatif d'une vanne qui se déplace latéralement sur son axe.

 

TUYAUX À ENTAILLES HARMONIQUES : afin de donner à l'harmonie de chaque tuyau plus de « mordant » à l'attaque du vent sur le biseau, les entailles sont pratiquées en haut du tuyau (voir schéma).

 

TUYAUX COUPÉS AU TON (XVIIIème -début XIXème siècle) : chaque tube cylindrique se fabrique à partir de plaques d'étain coulé. La longueur du corps de tuyau est calculée à partir des diapasons pour la détermination du son de chaque tuyau.

 

DOCUMENTATION

 

Orgue de l'église Notre-Dame

 

Documents d'Archives :
Martinet à Mâcon (Archives Chavan-Crozes).
Henri de Rohan-Csermak à Béziers, à Paris pour les Archives Puget de Toulouse.

Pierre-Marie Gueritey et Michelle Gueritey de Lyon, pour « L'Inventaire des Orgues de Rhône-Alpes, Bourgogne » (Chavan, Zeiger). Editions Compact-Art, Carré Curial , 73000 Chambéry.

Père PH. Sachet,       Inventaire des Orgues en Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, Aude, Gard et Corse », 2, rue d'Aquitaine, 31200 Toulouse.

Rapport de Classement par J.P. Decavele, Technicien Conseil pour les Orgues au Ministère de la Culture.

Dominique Chailley, Bibliothèque Interuniversitaire à Montpellier (Orgues du XIXème siècle).

Abbé Louis Meunier-Rivière, Musicologue et historien de L'Orgue, 32430 Cologne du Gers.

Photos J.P. Romeu et Michel Evrard, Toulouse.

« Les Orgues de Revel », l'article de J.P. Salvat est paru en octobre 1999 et octobre 2000, dans « La Revue des Orgues de Versailles » n° 45 - 47, M. Davaille, 75, rue Royale à 78000 Versailles.

 

Orgue du Temple

 

Rapport de Classement de 1976 par Cl. Armand et X. Durasse.

Fiche inventaire « Orgues en Midi-Pyrénées » Père Ph. Bachet, Toulouse, 2, rue d'Aquitaine.

« Les Orgues de Revel », l'article de J.P. Salvat est paru en octobre 1999 et octobre 2000, dans « La Revue des Orgues de Versailles » n° 45 - 47, « L'orgue » à Montpellier, et la revue « Le Sifflet » n° 18, 1995 : « Orgues en Lauragais ».

Photos Cl. Armand, J.P. Romeu et Miche l Evrard, Toulouse.

 

 


(2)-  Le Laboratoire des Mines de St-Etienne, Loire, École des Arts et Métiers a élaboré un nouveau système pour éviter que les fibres du bois « bougent » à l'humidité et à la chaleur : procédé de rectification du bois sous vide (dans une chambre à vide). Brevet déposé en 1990.