NOTRE-DAME-DE-L'ASSOMPTION DE LA JALABERTIE

 

 

            Titulature : Assomption de la Vierge. HISTORIQUE

 

 

 

A LA JALABERTIE, l'église Notre-Dame-de-l'Assomption remplace une église plus ancienne dont il ne reste aucun vestige. Elle a même disparu de la mémoire collective.

 

Elle était dédiée à saint Sauveur de Conilh. Ce terme occitan vient du latin cuniculus et signifie « lapin ».

 Etant située dans la plaine de Revel, il est probable qu'il s'agissait d'une lande où abondaient les lapins.

 

Cette église est citée dans la bulle donnée par JEAN XXll en 1317 lors du remaniement de la province épiscopale de Narbonne. On la retrouve sur la carte dressée par JEAN TRINQUIER, curé de Cadix, en Albigeois, à la demande de Mgr CHARLES LE GOUX DE LA BERCHÈRE, évêque d'Albi.

 

 D'après les registres du XVIIe siècle, la paroisse Saint-Sauveur de Conilh de la Jalabertie dépendait du consulat de Saint-Félix-de­Carmaing, du diocèse de Lavaur et de la sénéchaussée du Lauragais. Elle possédait des fonts baptismaux. Il semble que les paroissiens aient été « inhumés dans l'église » ; c'est l'expression utilisée dans les registres de 1684.

 

Ils furent ensuite « enterrés » ou « ensevelis » au cimetière de la dite paroisse à partir de 1717,sauf deux curés inhumés dans le sanctuaire en 1737 et 1755.

 

Saint-Sauveur de Conilh a des liens étroits avec l'église de Saint-Pierre de Calvayrac, dont le curé préside les obsèques du curé GUERRE, de Saint-Sauveur, mort en 1737. En 1747, c'est un vicaire de Saint-Pierre qui assure le service de Saint-Sauveur. Mais, en 1770, il y a un curé à Saint-Sauveur.

 

La titulature Saint-Sauveur-de-Conilh de La Jalabertie tend à se simplifier au fil des ans. Après 1747, on ne trouve plus que Saint-Sauveur de la Jalabertie.

Il est surprenant que le nom même ait disparu : aucune croix, aucun lieu-dit n'en garde le souvenir.

La Révolution aurait-elle englouti jusqu'au souvenir, puisque le 14 Vendémiaire de l'an II, il fut décrété la « démolition de toutes les chapelles qui ne sont pas ce qu'on appelle la principale église.

Elles doivent être renversées, en sorte qu'il n'en reste le moindre vestige ». De 1684 à 1790, la petite paroisse Saint-Sauveur-de-Conilh contenait entre 20 et 25 feux.

 





Au début du XIXe siècle, « la succursale de La Jalabertie a été érigée à l'époque de la circonscription générale qui suivit de près le rétablissement du culte en France, c'est-à-dire : le 28 Vendémiaire an XII (le 20 novembre1804».

Deux ans plus tard, il lui est adjoint la petite paroisse de Saint-Pierre de Calvayrac, du territoire de la commune de Revel, distante de 2,5 km.

 

Les registres paroissiaux à partir de 1817, nous font vivre, au rythme des baptêmes et des sépultures, la vie de cette paroisse pour la plus grande gloire de Dieu et de certains paroissiens...

 

Après avoir fait l'acquisition d'une custode pour le Saint Viatique, suit l'achat de :

•      une croix processionnelle argentée ;

•      deux croix pastorales ;

•      deux encensoirs ;

•      un Te igitur ;

• un imposant et superbe dais de velours cramoisi qui permet de rehausser la beauté des processions (il existe toujours, bien qu'en mauvais état.).

 

Lorsqu'en 1857, l'abbé PAGES prend possession de la cure, la trésorerie de la fabrique* permet l'achat d'une bannière de velours portant l'image de l'Assomption de Marie.

  Le même desservant enrichit l'église :

d'un calice en argent avec fausse coupe (patène) ;

•   d'un ostensoir en argent ;

•   d'un ciboire en argent.

 

On apprend aussi qu'en 1878, FRÉDÉRIC RAUL crée un obit* de vingt messes, pour lui... et de dix pour sa femme.

Mais, en 1894, l'église construite au bord d'un ruisseau se dégrade, et pour 500 francs, il faut réparer le plafond qui tombe en ruines.

 

Au XXe siècle, se succèdent les donations des familles, alternant avec les inévitables réparations :

 

le 2 novembre 1901, M. GUILLAUME fait un legs de 700 francs pour la construction des fonts baptismaux : chapelle, cuve en terre cuite, grille extérieure et vitrail plein cintre", représentant le baptême du Christ ;

 

 

 

 

 

 

 

en 1923, une peinture à l'huile dans un cadre doré de trois mètres sur deux, représentant l'Immaculée Conception est offerte par M. JEAN ;

 

•   en 1924, on constate le mauvais état du parquet et du plafond de la sacristie, au nord de l'édifice.

 

au fil des années, l'église se détériore lentement. En 1987, un projet communal de restauration était proposé à la Commission diocésaine d'Art Sacré. Mais, avant d'entreprendre la rénovation, il fallait lutter d'abord contre l'humidité due au voisinage d'un minuscule ru qui lentement ruinait l'édifice. L'année suivante, le 31 juillet 1988, l'inauguration de l'église restaurée avait lieu.

 

Elle est desservie aujourd'hui par les prêtres du secteur paroissial.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                     Tableau signé PUISALIS (1830).  Il représente l'Assomption de la Vierge .

 

 

 

 

DESCRIPTION



 

EXTÉRIEUR

 

 

L’ église du hameau de La Jalabertie est située au bord d'un  petit ruisseau. Elle est bâtie en moellons de calcaire grossier mêlés à des morceaux de briques.

 

Accolée à l'ouest à l'ancien presbytère, elle se termine à l'est par une abside à trois pans bâtie sans contreforts, et moins large que la nef.

 

 

 

 

 

Une chapelle et une sacristie sont construites en appentis au flanc sud et au flanc nord.

Le toit est à deux pentes couvertes de tuiles. Un petit clocher-mur, portant une cloche, se dresse au dessus de la muraille ouest.

On pénètre directement dans la nef par une porte dans le mur sud, dont l'arc de pierre semble nettement postérieur à la bâtisse.

 

INTÉRIEUR

 

L’ église se présente comme une salle rectangulaire de 17 mètres sur 8 avec une chapelle latérale de part et d'autre. Elle est simplement plafonnée avec des lattes de bois, plâtrées et peintes.

 

L'accès aux chapelles se fait par des arcs de brique.

Le baptistère est situé dans le prolongement de la chapelle septentrionale.

Au fond de l'église, se dresse un bénitier de pierre au-dessus duquel un tableau signé PUISALIS, de 1830, a été installé sur le mur occidental. Il représente l'Assomption de la Vierge .

 

 

 

Dans la chapelle sud, se trouve une statue de la Vierge. Elle est en bois stuqué. Elle fut repeinte en1892 par SATURNIN BARBASTE, paroissien. On trouve aussi deux statues de pierre taillée offertes par la famille LAGARDE ; on reconnaît sainte Clotilde et saintJean.

 

Le plafond est formé de « fausses voûtes sur croisées d'ogives » .

 

 

Le chemin de croix a été dessiné par une religieuse. Il a été ensuite réalisé et offert par M. BELGORGE, bronzier, paroissien de La Jalabertie.

 

Le chœur est plus étroit et moins élevé que la nef.

 

 

La voûte est faite de sept voûtains, gris bleuté, dont les nervures plus sombres retombent sur des consoles. Les anciennes colonnes adossées, de brique et de plâtre, trop endommagées, ont été supprimées lors de travaux de restauration, en 1988.

L'autel est en marbre veiné, de forme tronconique. Ses deux angles antérieurs présentent deux termes* en forme d'angelots agréablement sculptés.

 

Le tabernacle, en bois doré, surmonté d'une croix d'argent occupe le centre du chœur. Au-dessus, une petite fenêtre carrée a été ouverte.

 

Le chœur est éclairé par deux fenêtres garnies de vitraux.

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

 

La Jalabertie

ADHG, 2E 3647.

 ADHG, 20 1164.

ADHG, V29.

ADT, Revue du Tarn, T 1, 1935, 216. AP.

Fénié (B. et J.J.), Toponymie occitane, Luçon, Edition Sud­ Ouest,
 1997, 63-64.

Redon (P.), Société Histoire de Revel et Saint-Ferréol - cahier n° 1.

 

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