Société d’ Histoire de Revel Saint-Ferréol LES CAHIERS DE L’ HISTOIRE |
LA JEUNESSE REVELOISE
Paul Redon
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Avertissement de la rédaction : ce dossier a conservé l’orthographe d’origine du document initial…Cette requête, imprimée sur les presses de l’Imprimeur Manavit ,25 rue Saint Rome, doit être datée des quelques années antérieures à la révolution française (entre 1770 et 1789).
Nous donnons ici, les dessins effectués par Paul Redon (ex Président de la Société d’Histoire de Revel Saint-Ferréol), dessins effectués d’après la description de cette requête. Ces dessins ont été réalisés lors de l’exposition du 650ème anniversaire (1992) de la fondation de la Bastide de Revel (1342).
L'opinion publique ayant été égarée par des bruits propres à dénaturer l'origine des fêtes de la Pentecôte qui viennent d'être célébrées à Revel , la Jeunesse de cette ville qui est fière de l'institution de ces fêtes, parce qu'elles rappellent les honorables souvenirs des exercices guerriers auxquels se livrait autrefois la Jeunesse de Revel, et la gloire de ses ancêtres , et non les guerres civiles et religieuses, comme l'on s'est plu à le répandre, a cru qu'il était de son devoir de faire imprimer et publier cette relation, dont la lecture prouvera à ceux qui ont été induits en erreur , que ces fêtes ont une origine qui se rattache à des époques glorieuses pour la ville de Revel.
En donnant de la publicité à cette notice, la Jeunesse de cette ville n'a eu d'autre but que de rétablir la vérité des faits, d'éclairer les personnes à qui il serait difficile de se procurer les titres nécessaires pour se convaincre de la fausseté des assertions qui ont été émises, et de rappeler à tous ceux qui pourraient l'avoir oublié, qu'on ne doit jamais renier les nobles traditions de ses pères.
REQUÊTE
A MONSEIGNEUR,
MONSEIGNEUR GABRIEL-MARIE DE TALLEYRAND-PÉRIGORD ,
Comte de Périgord et de Grignols, Prince de Chalais , Grand d'Espagne de la première Classe , Chevalier des Ordres du Roi , Maréchal - de -Camp , Gouverneur et Lieutenant Général de la Province de Picardie et Pays Reconquis , Commandant en Chef dans celle du Languedoc;
QU'ONT L'HONNEUR DE LUI PRÉSENTER LES CONSULS ET OFFICIERS
DE LA JEUNESSE DE LA VILLE DE REVEL.
Monseigneur,
Le sieur MOLLES DE PUIREDON, premier consul, et les Officiers de la Jeunesse de la Ville de Revel, en Languedoc, ont l'honneur d'exposer à VOTRE GRANDEUR, que seule peut-être du royaume, et au-dessus de toutes celles de cette province, leur Jeunesse a des privilèges, qu'elle ne tient d'aucun souverain ; qu'elle remonte à des âges les plus reculés sans trouver leur origine; que, sans faire un corps à part dans leur ville, la Jeunesse, sous les yeux des consuls, a toujours nommé ses officiers ou commandants; qu'elle a ses exercices, ses fêtes, ses cérémonies, un lieu affecté à ses assemblées martiales; que toujours approuvée par la plus saine partie de ses concitoyens, et en imposant aux autres par son recours aux supérieurs de la province, elle s'est perpétuée dans ses usages; que les tenant des plus anciens de ses pères, qui remontaient eux-mêmes aux premiers fondateurs des cités de leur contrée, elle n'a rien de plus à cœur, que de les transmettre à ses descendants sans les avilir.
Que d'après une si authentique jouissance de ses droits et pour les mettre au-dessus de toute atteinte , il ne restait plus à la Jeunesse de la ville de Revel qu'à supplier VOTRE GRANDEUR de vouloir confirmer tous ses privilèges, de lui donner un uniforme permanent , qui, lui rappelant ce qu'elle doit à la valeur de ses ancêtres, lui impose à jamais 1’honorable obligation de la perpétuer pour le service du Roi et de son état, autant qu'elle excitera 1’émulation dans les, autres villes , qui, prenant Celle-ci pour leur modèle, s'appliqueront à tourner l'esprit et le cœur de leur jeunesse vers des devoirs si chers à des hommes généreux.
Pour mériter une grâce aussi signalée de VOTRE GRANDEUR , la Jeunesse de la ville de Revel vous supplie, Monseigneur, de vouloir souffrir qu'elle mette sous vos yeux quelques essais sur son histoire tant ancienne que moderne; qu'autant qu'il est en son pouvoir, elle tâche de remonter à la source de ses usages; qu'elle les justifie contre ses contradicteurs; qu'elle vous marque tout ce qui lui en a coûté de travaux pour s'y maintenir; qu'elle ait l'honneur de vous prouver qu'elle est digne de votre protection, par celle que nos seigneurs les commandants du Languedoc, vos illustres prédécesseurs, lui ont dans tous les temps accordée.
Cette Jeunesse n'en demeurera pas là; elle marquera les diverses fortunes qu'elle a éprouvées dans les cours souveraines; combien quelquefois prévenues contre ses motifs, elles ont amoindri ou restreint ses privilèges, et combien au contraire elles les ont autorisés, et leur ont applaudi , quand bien informées, d'après un mûr examen, suivi des arrêts les plus solennels, et en contradictoire défense avec le ministère public, elles ont désiré qu'une Jeunesse aussi généreuse eût partout des imitateurs. Tant de faits, qui remontent à des siècles reculés, seront réduits à peu d'époques, dans quelques paragraphes.
PREMIER PARAGRAPHE
PREMIÈRE ÉPOQUE DE L'HISTOIRE DE LA JEUNESSE DE LA VILLE DE REVEL.
Antiquité du peuple de Revel. -Il vient de la ville de Vaure. Situation de cette ville, le long des grandes forêts. Jeunesse adonnée à la chasse. - Ses exercices. - Lieu où ils se faisaient. - Fêtes, réjouissances, continuées à Revel jusqu’à ce jour.
Il n'en est pas de ce peuple comme de tant d'autres qui ont fondé leur ville. Celui-ci doit la sienne à l'amour de son roi. Philippe de Valois lui donna le nom qu'elle porte ; il se plut à lui donner des privilèges. Il la fortifia. Il encouragea un peuple fugitif à venir s'y réfugier.
Ce peuple infortuné avait été chassé dé sa ville. Elle était à Vaure, à une lieue de distance du lieu où Revel fut depuis bâti. C'est de la ville de Vaure que le peuple de Revel est sorti. Ce peuple de Vaure n'avait ni les agréments , ni les aisances que goûte aujourd'hui celui de Revel , son descendant.
Bàtie sur une colline , vers le couchant de la plaine de Vaure, la ville de ce nom avait au levant et au midi une forêt immense qui tenait à toutes celles de la Montagne-Noire. C'étaient des lieux tout-à-fait sauvages , repaires des bêtes féroces qui désolaient le peu de terrain que l'industrie naissante des habitants savait cultiver.
Il est naturel de croire que le peuple de Vaure dut être un peuple chasseur, qu'au moins le physique de son pays lui faisait une dure loi de l'être. C'était une nécessité pour la Jeunesse de s'exercer de bonne heure à manier les armes. Elles seules étaient propres au pénible travail de donner la chasse aux bêtes fauves qui désolaient sa contrée.
Il est selon l'ordre des choses , que cette Jeunesse fut de longue main exercée; que, pour ses exercices, elle eût un lieu hors la ville, où elle se rendît en armes, Les plus anciennes reconnaissances donnent une consistance à ces conjectures; les cadastres les plus anciens nous indiquent ce lieu d'exercices.
Non loin de la hauteur où était bâtie la ville de Vaure , et dans la plaine , au lieu dit de Pompauly, est un pré qui, en langage du pays, n'eut jamais d'autre dénomination dans les vieux comme dans les nouveaux titres, que celle de Prat-Jouveng ou Prat-delBal, qui sert pour la Jeunesse de Revel, et autrefois pour celle Vaure.
Là , lors des chasses du printemps, qui au commencement de cette saison rend les bêtes fauves plus redoutables , et qui par cela même devaient être plus nécessaires, venaient en armes les jeunes chasseurs. C'était le champ de la gloire.
Celui qui s'était le plus distingué par son adresse, celui qui réussissait le mieux dans le maniement des armes , et qui par-dessus ses camarades était reconnu pour le plus adroit; celui-là, au son des instruments rustiques, au milieu des acclamations de tout un peuple accouru à cette cérémonie , recevait solennellement de la main des consuls un prix avoué par la patrie.
Elle le menait en triomphe dans ses murs ; elle le montrait à toute la Jeunesse comme son modèle. Elle brûlait d'envie de l'égaler , et le père fortuné qui accueillait dans sa maison un vainqueur si cher à son cœur , ne reprochait plus à la mort qui le menaçait , les coups qu'elle lui réservait. Ce père attendri ne craignait plus de mourir , puisqu'il était sûr de continuer de vivre couvert de gloire.
Telle fut l'origine et la cause des exercices de la Jeunesse de la ville de Vaure dont celle de Revel descend. Vous y remarquerez , Monseigneur , le lieu où ils se faisaient avec tant de pompe , jour solennel qui était choisi au commencement du printemps , le prix destiné à la valeur, le triomphe décerné an vainqueur.
La Jeunesse de la ville de Vaure put bien être appelée à d'autres destinées , elle eut d'autres occasions de signaler sa bravoure ; mais elle conserva toujours les usages transmis. Encore aujourd'hui elle solennise ces fêtes durant celles de la Pentecôte. Elle couronne encore mi vainqueur ; encore elle va au Prat-,Jourveng ; elle entre en triomphe dans sa ville ; encore aujourd' hui elle est autant dévouée à la gloire de ses ancêtres qu'elle a d'envie de perpétuel, leurs usages.
DEUXIÈME PARAGRAPHE.
DEUXIÈME ÉPOQUE DE L'HISTOIRE DE LA JEUNESSE DE LA VILLE DE REVEL
Les bêtes fauves sont chassées. - La forêt de Vaure est libre. -
Les brigands s'en emparent. - Ils sont mille fois plus redoutables que les bêtes féroces. - La jeunesse les attaque. – Elle soutient contre eux une cruelle guerre. - Les brigands demeurent enfin les maîtres. - Ils prennent et saccagent la ville de Vaure.
Presque toujours un mal marche à la suite d'un bien. C'en avait été un bien grand, que, par la valeur de la Jeunesse de la ville de Vaure , les forêts voisines fussent devenues praticables ; mais tant de sécurité attira des brigands , qui , échappés des armées de Philippe le- Bel et d'Edouard , prirent à cœur le ravage de la Guienne et du Languedoc. Le brigandage attaqué , poursuivi , et réduit au désespoir , vint chercher un asyle , et le trouva dans la forêt de Vaure. Que n'était-elle encore le repaire des bêtes féroces ! d'infiniment plus féroces qu'elles causèrent plus de maux que les premières !
En un instant Vaure se vit investie par une foule de meurtriers. La terreur les précédait. La scélératesse elle-même n'eût pas été capable de plus abominables excès. Combien alors la ville de Vaure eut-elle à se féliciter d'avoir aguerri sa Jeunesse !
Elle quitte la chasse ; au premier signal elle devient guerrière. La guerre se commence, se poursuit avec courage. Elle était digne de meilleurs succès. Ils furent tristes pour la ville de Vaure ; à cette fois le crime donna des lois à la vertu, qui , contrainte de les subir, succombant sous ses efforts , le vit triompher.
La Jeunesse, détruite plus que vaincue, accablée par le nombre, et non pas intimidée, vit sa ville devenir la proie des vainqueurs criminels et le théâtre de leurs forfaits sacrilèges. Les peuples fuirent éperdus. Le brigandage confondit tout : il incendia, il pilla , il saccagea les villes et les bourgades voisines; mais ses excès mêmes approchèrent le moment de sa ruine.
TROISIÈME PARAGRAPHE
TROISIÈME ÉPOQUE DE L'HISTOIRE DE LA JEUNESSE DE LA VILLE DE REVEL
Réclamation
universelle contre les brigands. - Philippe-le-Bel n'a pas le temps de les
réprimer. - Louis Hutin, Philippe-le Long et Charles-le-Bel, ne sont pas
plus heureux. – Philippe de Valois en a la gloire. - Lettres-patentes en
1341. -La forêt est défrichée. - Laguerre finit.
Qu'il est consolant, après tant de malheurs du genre humain , de décrire les remèdes qui les firent finir. Le brigandage de la forêt de Vaure avait réduit toute cette contrée au désespoir. Elle n'espérait plus qu'en la bonté de son Roi : elle porta au pied du trône ses infortunes, qu'une guerre de quarante ans avait rendues désespérées.
Philippe-le-Bel en fut touché; mais le temps manqua à ce grand prince ; il ne fit qu'ébaucher le plan qui seul pouvait pacifier tout ce grand pays. Il fut vainement suivi sous les règnes si rapides de ses trois fils ; il ne prit une consistance que sous leur successeur Philippe de Valois.
Dès 1341 , cc monarque fortuné donna suite aux précautions qui, mises en œuvre, pouvaient faire espérer et la fin du brigandage et la fuite des brigands.
II était surtout question d'attirer en rase campagne des lâches ,qui , trop routés dans une immense forêt , en savaient toutes les issues , qui en connaissaient les forts , où , retranchés et à l'abri , ils pouvaient à l'aise se moquer de tous les efforts (le la valeur.
Le premier pas de Philippe fut décisif ; il ordonna le défrichement de la forêt. Dès 1342 , les arbres furent abattus. La hache dans deux ans remédia à tous les maux que l'épée n'avait pu réparer pendant les quarante qu'elle avait employés à les poursuivre.
A ces coups tout change : le physique et le moral se montrent sous une nouvelle face ; une plaine riante remplace une forêt sombre ; l'audace renait de sa défaite ; le courage remplace la consternation dans le cœur des peuples.
La lâcheté , qui , dans ses ténébreuses retraites, avait eu tout l'honneur du courage, actuellement livrée à elle-même, fuit éperdue. La Jeunesse, qui ne peut plus se méprendre à ses ennemis, les voit, les atteint, les combat, les met en fuite. La guerre finit:
QUATRIÈME PARAGRAPHE.
QUATRIEME- ÉPOQUE DE L'HISTOIRE DE LA JEUNESSE DE LA VILLE DE REVEL
Fondation de la ville de Revel en 1343. - Celle de Vaure anéantie. - Ses habitants se refugient â Revel. - Ils y portent leurs usages. - Nouvelle guerre en 1355. - Ravages des routiers arrêtés. - Guerre civile. -Siège de la ville de Revel en 1381. - Bataille dans la plaine qui porte son nom, entre le duc du Berry et le comte de Foix. - Valeur toujours soutenue de la Jeunesse. - Fin du siège. - Réjouissances.
En 1343, une nouvelle ville paraît. C'était, pour le bonheur de ses peuples , le second des ordres du roi Philippe. Pour le perpétuer, telle fut la profondeur de ses vues, qu'il voulut faire un boulevard contre lequel tout brigandage échouât à jamais.
Ce monarque ne tint aucun compte de la ville démantelée de Vaure. Par sa position trop éloignée, elle était peu propre à contenir la contrée. Il jugea qu'une nouvelle ville, bâtie dans le sol même de la forêt, répondrait mieux à ses vues. Les succès les justifièrent.
La ville de Revel, depuis sa fondation , a constamment arrêté tous les désordres. A peine fondée , le peuple de Vaure vint s'y établir, et y transporta tous ses usages. Ce fut le même courage dans la Jeunesse , la même vigilance dans les magistrats , la même ardeur dans tous les citoyens.
L'on se remit des anciennes terreurs; l'on appela l'industrie et le commerce. L'amour de la gloire alla toujours croissant parmi la Jeunesse; et à peine fondée, la ville de Revel était déjà une ville considérable.
L'Histoire générale du Languedoc atteste que déjà trois mille bourgeois travaillaient à lui procurer une supériorité dans sa contrée, qu'elle devait toujours se conserver sur toutes les villes qui l'avoisinent.
Peu intimidée par la prise de Castelnaudary, elle fut leur citadelle en 1355 , quand elle les sauva de la furie des nouveaux ennemis que l'irruption des Anglais, sous la conduite du prince de Galles dans le Languedoc, y avait emmenés.
La ville de Revel arrêta les ravages et les excès que les troupes licenciées, si connues sous le nom des Rontiés, se permirent ensuite dans la province. Assiégée en 1381 par le duc du Berry , qui , avec le comte de Foix, faisait la guerre civile en Languedoc, sa Jeunesse soutint le siège, et sans se commettre avec aucun des partis, une bataille livrée sous ses remparts décida son sort. La contrée dut sa tranquillité à ses efforts.
La Jeunesse de la ville de Revel la maintint en 1568, quoique la guerre fût au milieu de sa plaine intimidée.
Soual pris, Puylaurens sauvé par des secours arrivés à propos de Castres , la ville de Revel fut respectée. Sa fermeté eu imposa également, et aux catholiques et aux protestants.
La Jeunesse de la ville de. Revel , appelée au secours de Laucate, que les Espagnols assiégeaient en 1637, vola au secours de cette place ; mais arrêtée à Narbonne, confiée à sa garde , elle eut le déplaisir de ne pouvoir pas partager avec le duc de Hallwin , gouverneur du Languedoc, la gloire dont il se couvrit en conservant cette place.
La Jeunesse de la ville de Revel, toujours armée quand la tranquillité publique était troublée, se signala dans plus d'une rencontre et se couvrit de gloire dans toutes. Elle célébra ses victoires sur ses ennemis , comme elle avait solennisé ses succès sur les bêtes fauves. Elle marcha en triomphe, jusques au Pré où jadis elle avait triomphé tant de fois. Ce fut aux fêtes de la Pentecôte. Elles furent consacrées à jamais pour perpétuer 'le souvenir de tant de faits héroïques , et furent employées à des exercices militaires.
L'on y donna un prix à celui des jeunes gens qui avait montré plus d'adresse; le vainqueur fut ramené à Revel au milieu des acclamations , comme il était d'usage de le faire dans la ville de Vaure. Les consuls présidèrent à toutes ces fêtes, à l'exemple de ceux de Vaure , qui constamment avaient présidé aux anciennes.
La Jeunesse de la ville de Revel a donc des monuments de sa gloire : deux jours , tous les ans , consacrés à en perpétuer le souvenir , un lieu d'exercice, un prix pour le vainqueur, un triomphe qu'elle lui décerne , des réjouissances qui le suivent, une possession immémoriale conservée jusqu'à ce jour. Quelle Jeunesse du monde en a de plus mérités et de plus incontestables? Est-il des plaisirs plus décents et moins suspects , que ceux que les magistrats partagent en y présidant?
CINQUIÈME PARAGRAPHE.
CINQUIEME ÉPOQUE DE L'HISTOIRE DE LA JEUNESSE DE LA VILLE DE REVEL
Première atteinte portée à ses exercices. - Elle se pourvoit par devant M. Dabajous, commandant du Languedoc en 1649. - Ordonnance qui maintient la Jeunesse. - Seconde atteinte en 1675. -Nouvelle ordonnance du marquis de Calvisson. - Solomiac, consul de Revel, s'avise de troubler la Jeunesse dans ses exercices. - La Jeunesse se pourvoit an parlement de Toulouse. - Solomiac est ajourné par les arrêts des 27, Juin et 10 juillet 1727.
Ce n'était plus le temps de la reconnaissance, celui des dangers était passé. L'on voulut mortifier la Jeunesse, parce qu'elle n'était plus nécessaire , et qu'on se persuadait qu'elle ne pouvait l'être. Les citoyens de Revel , amollis par une longue paix , avaient perdu jusqu’au souvenir des travaux de leurs fondateurs ; les exercices de leur Jeunesse ne leur inspiraient plus aucun intérêt, depuis qu'ils en méconnaissaient l'origine; les monument de tant des combats , le témoignage de tant de célébrité , n'attiraient plus que les mépris. L'on voulut voir la fin de ce que l'on ne pouvait plus supporter.
Ainsi , dans tous les temps et dans tous les lieux , se conduisit toujours la vive et si nombreuse classe des hommes vulgaires ; ainsi se conduisit-on à Revel en 1649. L'on se fit un mérite dans un âge plus avancé , de censurer des fêtes que l'on avait applaudies dans la jeunesse. L'on ne se mêlait plus à ses plaisirs , et l'on crut qu'il était du bel air de les proscrire. L'on critiquait les jouissances actuelles , parce que l'on avait déjà joui; et que l'on en était venu à ne pouvoir plus les goûter.
C'est-à-dire que , parce que l'on était actuellement tranquille à Revel , l'on n'imaginait pas que l'on eût pu être troublé à Vaure ; que parce qu'il ne paraissait pas d'ennemis , il fût possible que temps jadis l'on eût eu à les combattre.
Cette inconséquence était suivie de l'avilissement dans les sentiments. L'on regardait ces fêtes glorieuses comme des cérémonies honteuses, et ceux qui en poursuivaient la célébration , n'étaient plus à des yeux aussi prévenus, que des suppôts de l'infâme débauche. Ce peuple était bien déchu de son ancienne grandeur combien il était méconnaissable!
La Jeunesse seule conserva le dépôt de l'honneur : fière de la célébrité de ses ancêtres , elle ne voulut rien perdre de la sienne. Elle continua ses fêtes et ses exercices ; elle solennisa ses jeux et son triomphe sur le modèle de ses pères. Les hommes éclairés ajoutaient à sa gloire, celle que lui valait son attention à se la conserver. Elle naissait du milieu de toutes les difficultés que cette Jeunesse avait à surmonter, et qu'elle suivait avec tant de zèle. Ses contradicteurs n'en manquaient pas non plus pour lui nuire.
Leur première tentative fut dirigée contre le lieu des exercices. Il était de tous les temps réputé noble; il avait été donné à la Jeunesse de Vaure ; celle de Revel n'en conservait plus que l'usage perdant sa fête de la Pentecôte. A ce titre-là même il n'en était pas moins noble ; mais l'on voulut l'avilir : il fut déclaré roturier, il fut mis à la taille. La Jeunesse le défendit avec courage. Deux arrêts de la cour des Aides maintinrent les droits de ce territoire, si cher et si célèbre, et depuis ce jour il jouit de ses anciennes prérogatives.
Cette première atteinte portée à ses droits, fit naître à le Jeunesse des défiances pour des futures. Elle fit imaginer des précautions. La Jeunesse se pourvut par-devant M. Dabajous, Commandant du Languedoc et par ordonnance de 1649, elle fut maintenue dans ses droits.
La seconde attaque fut dirigée contre le chef de la Jeunesse. C'était lui qui, lors du siège de Laucate, l'avait assemblée; c'était lui qui l'avait armée, c'était lui qui l'avait commandée; et cependant en 1674 l'on proposa à la Jeunesse, pour son chef, tout autre que celui qu'elle s'était choisie. La Jeunesse réclama ses droits devant le conseil de la ville : elle eut pour elle la pluralité des suffrages ; elle fut maintenue, et l'on députa à M. de Calvisson , pour qu'il voulût bien conserver les droits de la ville , et la maintenir dans l'usage de nommer le chef des troupes qu'elle devait fournir au Roi.
M. de Calisson ne s'en tint pas à répondre favorablement à la ville ; mais un an après, en 1675 , supplié par la Jeunesse, il la maintint dans ses droits. Ces deux ordonnances en imposèrent aux contradicteurs : les fêtes continuèrent ; l'on s'exerça militairement ; l'on donna un prix ; le vainqueur triompha l'on vint à Vaure, au lieu tant célèbre, le Prat-del-Bal ou Pré de la. Jeunesse. L'on avait été maintenu dans tous ses droits , on les exerça.
Tant de bonnace annonçait l'orage. Il avait été long à se former, il fût plus terrible. Jusque-là , l'on n'avait eu affaire qu'à des particuliers ; les magistrats jusque-là n'avaient pas voulu perdre de leurs droits en sacrifiant ceux de leur Jeunesse ; ils soutenaient ses exercices parce qu'ils y présidaient.
Mais en 1727 , il se trouva un consul qui ne regretta pas de perdre la plus honorable de ses prérogatives , pourvu qu'il pût anéantir celles de la Jeunesse, qui lui étaient odieuses. Cet homme extraordinaire et passionné était le sieur Solomiac. 11 s'avisa de défendre à la Jeunesse de s'assembler aux jours de ses fêtes. En vertu des ordonnances de maintenue, elle s'assembla. Il la troubla dans ses exercices ; elle se pourvut au parlement. Solomiac fut ajourné. Honteux de l'être, il en demeura là. La Jeunesse n'insista pas : elle ne réclamait que des jouissances, elle les avait; la Jeunesse aima toujours mieux jouir que contester.
SIXIÈME PARAGRAPHE.
DERNIÈRE ÉPOQUE DE L'HISTOIRE DE LA JEUNESSE DE LA VILLE DE REVEL
L'on fait intervenir la religion, L'on surprend celle des magistrats.-Le 21 Mars 1745, réquisitoire du procureur-général du parlement de Toulouse. - Arrêt de défense du même jour. -Ordonnances délibérées, qui cependant permettent les fêtes. - De quelle manière on les célébrait. - 22 Août 1769, autre réquisitoire plus fâcheux. - Arrêt du même jour, plus flétrissant que le premier. - Désespoir de la Jeunesse. - Elle reprend courage. - Elle députe au parlement. - Les consuls viennent â son secours. - Les députés se justifient. - Le procureur-général rétracte ses conclusions. - Le 7 Juin 1770 , arrêt définitif qui maintient la Jeunesse. - Fin de son histoire.
Le piège était usé; mais il fut encore mis en œuvre. Pour décrier la Jeunesse de la ville de Revel , on la représenta comme outrageant la religion dans ses fêtes. Les préjugés religieux avaient à Revel, comme ailleurs, fait leurs trop rapides progrès; ils avaient, parmi le peuple , fait naître cette défiance qui , venant- de l'opinion , n'en est que plus terrible, puisqu'elle divise les croyants, qui , pour tout rapporter à eux , tournent tout à leur système.
L'histoire de Revel devenait toujours plus obscure et plus ignorée. Les monuments de la Jeunesse, destinés à perpétuer le souvenir des chasses et des combats antiques, furent rapportés à des événements plus modernes, et qui ne remontaient qu'au siècle où le fanatisme arma les citoyens contre les citoyens : l'on imputa à la Jeunesse de renouveler le triomphe des victorieux et de perpétuer la honte des vaincus.
Ce tour fut toujours adroit : il réussit ici au-dessus de toute espérance. Il fut présenté à M. le procureur général du parlement. C'était un magistrat dévoué à la religion : il s'arma pour elle. Il crut la Jeunesse de Revel coupable, et ses fêtes sacrilèges : il déclama contre elles ; il demanda et obtint leur abolition.
Ce coup fut d'autant plus terrible, qu'il aliéna les magistrats. Quelques-uns cependant signaient des requêtes délibérées en permission de continuer les fêtes, malgré l'arrêt. La Jeunesse en a conservé au moins dix, qu'elle produit.
Mais il s'en fallait bien que , l'ancienne liberté éteinte, l'on étalât la même pompe , et que l'on fit paraître la même allégresse: ce n'étaient plus que des fêtes de tristesse. La Jeunesse, sans armes, marchait en désordre elle craignait toujours que l'on ne renouvelât contre ses assemblées les peines portées contre les attroupements. L'on avait affecté de confondre les unes avec les autres, et de les menacer de les réprimer.
Cependant, dans ce désordre apparent, la Jeunesse savait couvrir des desseins réfléchis; elle ne voulait rien perdre de ses droits, elle les faisait valoir en silence: : elle se rendait à son pré del-Bal, selon l'usage.
Elle tirait quelques coups d'arquebuse ; elle distribuait le prix de coutume. Elle rentrait pèle mêle dans la ville avec le vainqueur: c'était tout ce qu'elle pouvait faire dans ces temps critiques. Tant de modération n'en inspira pas.
Les clameurs recommencèrent: elles furent plus fortes, et M. le procureur-général plus irrité. Aux anciens reproches, il avait à joindre l'inexécution de l’ arrêt de 1745. L'autorité n'emploie point de ménagement contre des coupables; les jeunes gens de Recel l'étaient aux yeux de ce grand magistrat: ils n'en éprouvèrent pas dans son réquisitoire de 1769 ; ils y furent dépeints avec les plus noires couleurs. C'étaient des indociles, qui ne méritaient plus que les rigueurs des lois , auxquelles Il fallait les dévouer.
Le parlement ne fut pourtant pas aussi sévère : il se contenta de renouveler son premier arrêt. Il fit de nouvelles défenses à la Jeunesse de Revel. Ce réquisitoire , ce nouvel arrêt, lui causèrent de mortelles douleurs. Son honneur, tant de fois flétri par le ministère public , lui imposait la dure obligation de le défendre, en le justifiant : c'était pour la Jeunesse la seule voie permise pour les venger. Ses délateurs ne se montraient pas. Elle n’avait pas été entendue lors du premier arrêt ; et depuis elle avait fait la faute de ne pas faire valoir ses droits. Cette négligence lui valait sa nouvelle humiliation ; toutes ces obligations réveillèrent son courage.
Revenue de sa surprise, elle députa au parlement. Les consuls vinrent à son secours. Ils lui rendirent d'honorables témoignages; ils les firent valoir avec les ordonnances de maintenue. A la vue de tant de monuments si respectables , M. le procureur-général justifia qu' il n'avait été que surpris , et qu'il ne méritait pas de l'être. Il accueillit avec. autant de bonté les députés de la Jeunesse , qu'il avait montré, de sévérité contre elle. Il consentit à rétracter son réquisitoire et ses conclusions. Sa justice exigea de lui ce sacrifice ; il fut favorable parce qu'il n'écouta que son équité
Le parlement était disposé à la seule lecture de la requête de la jeunesse, appuyée de ses chartes , il plaignit son sort ; il rétracta ses précédents arrêts. Par celui, de 1770, il la maintint définitivement dans ses droits. Elle bénira à jamais la bonté et la justice de ces grands magistrats. Que ne peut-elle leur témoigner sa reconnaissance!
Revenue dans le port, après tant de tempêtes qui l'en avaient éloignée, la Jeunesse de la ville de Revel n'eut rien de plus à cœur que de mettre sa troupe dans le meilleur état ; surtout elle ambitionna de la modeler sur l'ancienne. Elle la partagea en deux compagnies,
l'une à pied , l'autre à cheval. Elle renouvela l'ancien uniforme. Telle exigea plus de propreté, plus de décence; elle prescrivit plus d'ordre dans sa marche , plus de précision dans ses manœuvres, plus de subordination et plus de déférence pour ses chefs, Ici finissent les recherches sur l'histoire de la Jeunesse de la ville de Revel, que ses officiers ont ambitionné de présenter à VOTRE GRANDEUR.
Ils ne se permettront qu'une réflexion tirée du fond de leur histoire; elle remonte aux temps héroïques elle retrace les jours fortunés de la Grèce et de Rome les premiers, employés à dompter les monstres et les bêtes féroces; les seconds, destinés à perpétuer la gloire des bienfaiteurs de l'humanité qui les exterminèrent.
Les jeux olympiques, si célèbres pour avoir fait revivre les exploits de ces héros, et qui contribuèrent à en former tant d'autres; le Champ-de-Mars, lieu d'exercice pour la jeunesse romaine; les prix réservés à tout acte de bravoure, le triomphe du vainqueur, tous ressorts de la politique pour parvenir à la conquête du monde, ne semblent-ils pas avoir été copiés dans la ville de Vaure, et perpétués dans celle de Revel, si tant est que les petites choses puissent être comparées aux grandes? Et si ces fêtes éclatantes furent tant révérées dans les plus florissantes républiques, des pareilles, celles qui les retracent, pourrait-on bien croire qu'elles fussent défendues dans un royaume tout dévoué à la gloire? Seraient-elles indifférentes ou criminelles aux yeux d'un héros, qui en compte tant d'autres qui lui ont transmis leur célébrité et leur courage? Après cette dernière considération , les officiers de la Jeunesse de la ville de Revel se réduisent aux conclusions suivantes:
1/ Que VOTRE GRANDEUR unisse son suffrage à celui de ses illustres prédécesseurs , Nos Seigneurs les Commandants du Languedoc. Ce faisant, qu'il vous plaise, Monseigneur, maintenir les suppliants dans l’usage de tirer un prix à l’arquebuse aux deux fêtes de la Pentecôte de chaque année, au lieu et heure accoutumés , avec les réjouissances de tous les temps usitées, et ce conformément aux anciennes ordonnances de Nos Seigneurs les Commandants, consignées dans l’arrêt définitif du Parlement de Toulouse de l'an 1170, à la charge que tout se passera selon la décence et sous les yeux des Consuls, qui seront invités à cette cérémonie.
2/ Qu'il plaira de vos grâces ,MONSEIGNEUR , maintenir les suppliants dans l'uniforme qu'ils ont coutume de porter, et tel qu'il est détaille dans la feuille annexée a la présente requête.
3/ Qu'il vous plaise autoriser les officiers de la Jeunesse de la ville de Revel , et leurs camarades , dans les deux compagnies qu'ils forment et à pied et à cheval, à porter leur uniforme dans toute la province du Languedoc; ensemble, ordonner qu'il ne leur sera fait aucun trouble ni empêchement dans ladite province quand ils y porteront leur uniforme, ou en voyage ou autrement, à la charge par chacun d'eux de justifier qu'ils sont de la troupe de la Jeunesse de la ville de Revel, qui a l'honneur d'être approuvée par VOTRE GRANDEUR.
4/ Qu'il vous plaise, Monseigneur, permettre que l'ordonnance qui interviendra sur la présente requête , sera lue , publiée , imprimée et affichée dans les principales villes du Languedoc , et notifiée aux prévôts de la maréchaussée de cette province , pour que tous aient à s'y conformer.
Les officiers de la Jeunesse de la ville de Revel font des vœux pour la sauté et pour la prospérité de VOTRE Grandeur. Ils ont l'honneur de vous supplier, Monseigneur, d’accueillir avec bonté M. MOLLES DE PUIBEDON, capitaine de la troupe à pied , actuellement premier consul, qui aura l'honneur de vous présenter cette requête, et qui fait le voyage exprès pour vous donner des assurances du respect de la Jeunesse de sa ville ; et ont signé.
Molles de Puidebon, premier consul et capitaine de la Jeunesse. FAURE, commandant. PORTAL, major de la Jeunesse. BERMOND , capitaine. BASTOUL neveu, capitaine. E. MOLLES, lieutenant. FAURE, porte-étendard.
, TAILHADE , porte-étendard.
Toulouse. – IMPR. D’AUG. MANAVIT
Rue Saint Rome,25.
ENCADREMENT DE LA VISITE DE MONSIEUR LE COMTE DE PROVENCE A SAINT FERREOL
LA VISITE DE MONSIEUR A SOREZE SUITE DE CELLE DE SAINT FERREOL
PIECES JUSTIFICATIVES DANS LES ARCHIVES DE LA VILLE DE REVEL
Sa fondation, ses privilèges, leur ratification
Ordonnance de M. Doubajoux , 13 Mai 1649.
Ordonnance de M. de Calvisson, 30 Mai 1675.
Histoire générale du Languedoc, par Vaissette.
Délibérations de la ville de Revel, de l'année 1674.
Extrait du Compois de la ville de Revel, 1690.
Dix requêtes délibérées du parlement de Toulouse.
Arrêt d'ajournement contre Solomiac, consul, 10 Juillet 1727.
Réquisitoire et arrêts de défense, de 1745.
Autre réquisitoire et arrêt de défense de 1769.
Certificat des consuls pour la Jeunesse, 24 Mai 1770.
Arrêt définitif du parlement de Toulouse, du mois de Juin 1770.
UNIFORME DÉTAILLÉ DES VOLONTAIRES DE LA JEUNESSE DE REVEL,
Casque noir, avec une fleur de lis d'argent; crinière ; panache et plumets noirs ;
le devant satin blanc, avec un galon soie bleue et argent ; boucle d'argent; cocarde blanche et bleue en ruban de soie, avec son étui de toile grise.
Frisure , une boucle de chaque côté, catogans avec une cocarde rouge de ruban; cravate satin rouge.Habit de drap bleu , avec les revers; parements et collet blanc, de drap;
doublure blanche; poches en long; boutons unis et plats en argent, petits pour le revers, gros pour l'habit; aiguillettes et épaulettes d'argent; une fleur de
lis bleue pour retrousser l'habit.
Veste de drap blanc, avec son petit bouton argent ; doublure blanche; deux petites
poches. Culotte de peau , avec leurs bottes, éperons, manche de bottes, gants, giberne et épée.
UNIFORME DU CHEVAL.
Brides avec une cocarde rouge et des glands pendants; selle avec une chabrac de drap bleu et un galon blanc tout à l'entour; cinq fleurs de lis blanches avec leur cordonnet; quatre glands fil blanc pendants.
Une cocarde rouge à la queue du cheval , avec ses glands pendants.
COMPAGNIE A PIED
Casque de même.
Frisure tout de même.
Habit de même ; veste blanche ; culotte bleue; guêtres noires; giberne et épée; aiguillettes et épaulettes de laine.
UNIFORME DES TAMBOURS
Habit de drap vert ; parement , collet , revers de drap rouge; doublure de même, poche en long; boutons blancs; aiguillettes et épaulettes de laine; galon blanc sur toutes les coutures; veste et culotte rouge; bouton blanc , avec leurs sabres; tambours, les armes du Roi.
MUSIQUE.
Habit bleu et parement blanc, et leurs épées.
ÉTENDARDS
Bleu brodé en argent, avec l'écusson du Roi relevé en bosse; galon et frange en argent, avec deux glands pendants, d'argent.
Devise : Vincere vel Mori.
Iconographie de la milice Reveloise de monsieur Jean Bézian
RETOUR VERS REVEL : LA MILICE REVELOISE