MOURVILLES-HAUTES

 

 

 

 

Titulature : saint Papoul ;

en 1329 : sainte Marie-Madeleine.

122 habitants. en 1982

134 habitants. en 1990

Mourvilles : de moricho ou Mouro, nom d'homme germanique et villa : domaine. En 1794, Mourvilles devient La Montagne.

 

HISTORIQUE

 

Le site fut probablement occupé à l'époque franque, bien avant de devenir un village ecclésial. Il semble avoir été fortifié puisqu'en 123l, on le trouve sous le nom de « Fort de Mourvilles ». Par contrat de 1231, le fort de Mourvilles fut donné par le Comte de Toulouse, RAYMOND VII, à ARNAUD de BAZIÈGE en échange de sa part de seigneurie sur la ville de Baziège.

 

BERTRAND DE VARAGNE, fils d'ARNAUD DE BAZIÈGE hérite de la seigneurie de Mourvilles, laquelle reste pendant des siècles dans cette famille.

 

L'église aurait été bâtie au début du XIVe siècle, en 1329 « sur l'emplacement d'une église antérieure placée sous le vocable de Saint-Papoul. Cette dernière apparaît, en 1318, dans le compte des taxes de décimes* dans le diocèse de Toulouse. »

 Elle a toujours dépendu de ce diocèse et était à la présentation du prévôt du chapitre de la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse.

 

En 1536, on comptait 56 feux. Plus tard, Mourvilles-Hautes est cité parmi les villages qui bénéficient des fonds de dédom­magement des dégâts causés par les guerres de Religion. En effet, le 22 mai 1570,

 

« Etienne CAPELLE, habitant de Mourvilles-Hautes, 30 ans, il dit qu'il y a un an, les ennemis pilharent les ornements de l'église dud. lieu et trois annexes et n'y laissarent rien, et mirent le feu à toutes les quatre églises, une partie en feuts brûslée, dit que ceste année au moys de février dernier passé, les ennemys derechief mirent le feu esdites quatre églises, lesquelles quatre églises sont entièrement brûslées... »

 

Étienne CAPELLE signe en témoin oculaire. Ce témoignage est appuyé par celui de Dominique DESPRETZ, prêtre de Mourvilles-Hautes.

 

 

En 1739, l'église menaçait ruine. Ensuite, aucun document ne permet de retracer son histoire jusqu'à nos jours.

Pour des raisons de sécurité, l'édifice qui se trouvait en piteux état fut interdit d'accès en 1931.

 

Le prêtre desservant, d'origine hollandaise, fit construire à ses frais une salle dans le village pour continuer son service dans des conditions décentes.

C'est en 1966 que la municipalité de Mourvilles se mobilisa pour restaurer l'église du village. Elle a échappé de peu à une sévère mutilation grâce à MM. STYM POPPER et CALLEY, architectes des Monuments historiques. Ils surent trouver dans l'édifice, les marques de son ancienneté et la qualité de certains détails, en particulier des bandeaux des colonnes. Leur action aboutit à l'inscription de l'église à l'inventaire des Monuments historiques, le 12 mars 1970.

Cependant, les travaux de restauration ne furent entrepris qu'en 1984 et l'inauguration eut lieu le 22 décembre 1985.

 

DESCRIPTION

 

L'ÉGLISE Sainte-Marie-Madeleine est située sur une petite butte et domine le village de Mourvilles-Hautes.

Elle se présente comme un édifice rectangulaire avec un chevet à cinq pans contrebuté par des contreforts. Etant donné la configuration du terrain, la partie occidentale de l'église est légèrement déviée vers le nord-ouest.

 

EXTERIEUR

 

La haute façade s'élève à l'ouest. La tour circulaire de l'escalier du clocher est en partie engagée dans la masse du porche, donnant une allure fortifiée à l'église. Une rangée de petites arcades aveugles borde la partie supérieure d'où s'élance le clocher-mur à trois niveaux :

 

•      le stylobate* où se trouve l'horloge, que deux petits clochetons à fleurons entourent de part et d'autre

 

•      au-dessus, deux niveaux, légèrement en retrait avec deux baies contenant deux cloches, au premier registre

 

 

 

 

 

 

 

• au sommet, entre deux autres clochetons, un fronton triangulaire dans lequel est installée la troisième cloche. Une croix de fer forgé est placée en haut de l'ensemble

 

•      le portail en tiers-point dont l'archivolte moulurée est prolongée par deux cordons d'imposte.

 

Le mur méridional est percé de fenêtres avec vitraux. Un examen attentif permet de constater que ces fenêtres ont été plus hautes et se terminaient par un trilobe. À une époque inconnue - peut-être après les dégâts des guerres de religion - les murs ont dû être diminués de hauteur.

Dans ce même mur, une porte en tiers-point donne un accès secondaire au niveau de la deuxième travée.

Les chapelles latérales semblent avoir été bâties en hors-­d'œuvre à une époque postérieure.

 

 

EXTERIEUR

 

 

On pénètre dans l'église par un parvis de cinq larges marches.

C'est une nef unique de quatre travées qui ouvrent par de larges arcs plein cintre* sur les chapelles latérales.

Les doubleaux* retombent sur de grosses colonnes de granit adossées à un pilier carré. Les bandeaux des colonnes sont décorés de beaux motifs sculptés : cordelières, torsades, fleurons, écussons, femmes aux longs voiles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La voûte de la nef en briques plâtrées date du XIXe siècle. Elle a été construite au-dessous de la voûte d'origine, ce qui explique la disparition des trilobes des fenêtres.

Au fond de l'édifice, la première travée correspond à la tribune. Celle-ci est éclairée par un oeil-de-boeuf avec vitrail.

La deuxième met en évidence le rétrécissement de l'édifice. Au côté sud, une porte secondaire donne accès à l'église. Au nord, les fonts baptismaux occupent une chapelle close par une grille de bois tourné. Un vitrail représentant le Christ en croix éclaire la chapelle.

Au niveau de la troisième travée, la chapelle sud est dédiée à saint Pierre et saint Paul : statue de Pierre et vitrail représentant la conversion de Paul au chemin de Damas.

 

 Au nord, se trouve une chapelle dédiée à la Sainte Famille. Deux grandes statues représentant la Vierge et saint Joseph avec l'Enfant Jésus ont été déposées à l'entrée.

 

La quatrième chapelle, au sud, est dédiée à la Vierge. Le vitrail offert au siècle dernier par la famille Sévial représente la reine de France, ANNE d'AUTRICHE, à genoux aux pieds du Sacré-Cœur. En face, au nord, le vitrail représente le vœu de Louis XIII. Seuls, les autels de ces deux dernières chapelles sont orientés.

 

 

La nef est éclairée par des fenêtres tronquées et nettement décentrées par rapport aux arcs d'entrée des chapelles.

 

On accède au chœur par trois marches au niveau d'un arc triomphal discrètement marqué. Les murs sont recouverts de boiseries LouisXV, peintes en gris, ainsi que les stalles.

 

L'autel a été avancé depuis la réforme liturgique post-conciliaire. C'est un meuble tombeau de bois peint. L'ancien retable* est resté à sa place au mur du chevet.

 

Un grand tableau représente le Christ en croix. La Vierge et saint jean sont à sa droite, et sainte Marie-Madeleine est représentée à genoux aux pieds du Christ.

Le retable* est formé de deux colonnes de bois torsadé garnies de pampres.

Un fronton baroque termine l’ensemble.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ÉDIFICE DISPARU RIEUMAJOU

 

A quelques kilomètres de Mourvilles-Hautes, se trouve le hameau de Rieumajou.

Le procès verbal d'une visite épiscopale de Mgr CHARLES DE MONTCHAL nous apprend qu'une ancienne église dédiée à saint Jean dépendait de Mourvilles.

 

Le 8 septembre 1734,

 

« il s'agit d'une mauvaise masure bâtie en pierre, assez grande. Il y avait deux chapelles, une de chaque côté. Il en reste la muraille sur laquelle était appuyé le grand hautel et partie des hautes murailles. Il est prétendu par des habitants que c'était leur ancienne paroisse, le curé de Mourvilles prétend le contraire. Nous avons trouvé à côté et hors de l'église, pour marquer la paroissialité une grande pierre ronde qui servait de cuve pour les fonts baptismaux, couverture au milieu par laquelle l'eau se coulait et parait encore et tout autour de la dite pierre, il y a deux croix assez grandes et retenues en bout. »

 

BIBLIOGRAPHIE

 

ACAS, non numéroté.

ADHG, 1G 568.

Allègre (V.), A97.

Dutil (L.), 274.

Lestrade (J.), 104.

Malary (S.), 47

 

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