HISTORIQUE DE LA SPÉLÉOLOGIE

DANS LES MONTS DU SORÉZOIS

plateau_de_Berniquaut

Versant sud-ouest de l'Oppidum de Berniquaut, où se situent les habitats préhistoriques

 

 

Si les phénomènes karstiques de la Montagne Noire sont bien modestes à côté des cavités pyrénéennes, alpines ou caussenardes, ils ont toutefois attiré depuis de nombreux siècles des générations de spéléologues.

Plus de 180 cavités ont ainsi été recensées, cavités qui ont fait l'objet d'investigations ponctuelles au départ puis systématiques depuis quelques décennies. Le passé spéléologique local se confond, comme dans beaucoup de régions karstiques, avec l'histoire de la spéléologie française.

Dans notre région la grotte qui fait souvent référence est celle du CALEL située dans la commune de Soréze. Toute la dynamique associative qui existe et qui a existé est due, en partie, à la présence de cette grotte importante.... Le "TRAOUC DEL CALEL" n'aurait pas existé, y aurait-il eu dans le Sorèzois et le Revèlois un courant spéléologique assez fort et stable qui aurait duré pendant plus de deux siècles ?

Ecrire l'histoire de la spéléologie locale est une entreprise difficile, notamment pour les périodes anciennes où peu d'écrits ont été publiés. Si les référencesbibliographiques, les archives et notre acquis historique permettent de bien retracer les activités souterraines depuis 1947, il est plus compliqué de traiter, d'une façon complète et impartiale, de l'apport de l'homme pour la connaissance des phénomènessouterrains, avant la deuxième moitié de notre siècle. Pour les périodes plus anciennes, quelques écrits existent. Les traces laissées par nos prédécesseurs permettent toutefois de lever un voile sur les activités antérieures au XIXème siècle. (Les traces archéologiques décelées dans quelques cavités sont de précieux témoignages de cette présence humaine dans les cavités.)

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ÉPOQUE PRÉHISTORIQUE

Les grottes ont souvent servi aux époques préhistoriques de sanctuaire, de sépulcre, d’habitat ponctuel ou de refuge.
Les témoignages laissés par nos ancêtres dans les cavités locales sont assez nombreux mais n’ont pas fait l’objet de recherches archéologiques très développées.( Sauf pour le site minier métallurgique du XIIème - XIIIème siècles dans le massif du Causse de Soréze.)

Dans l’état actuel de nos connaissances, il semblerait que la présence de l’homme dans nos grottes se soit manifestée plutôt du néolithique final au bronze final (-2500 ans ; -750 ans). Peu d’indices permettent en effet d’affirmer aujourd’hui qu’une utilisation importante des grottes ait pu être faite au paléolithique moyen et supérieur par l’homme (… Mais il n’y a eu que très peu de recherche archéologique !), comme c’est souvent le cas pour les grottes ariégeoises ou périgourdines. (Quelques rares grottes ont toutefois livré quelques éléments de mobilier datant du paléolithique supérieur.)

Il est vrai que la population humaine au paléolithique était peu importante (selon les auteurs : quelques dizaines ou centaines de milliers en France). Le territoire était pour eux bien vaste, et ils ne devaient occuper que des zones favorables à leur vie quotidienne.

L’implantation de groupes préhistoriques a pu exister d’une façon très épisodique et ponctuelle. N’oublions pas que ces groupes étaient très mobiles (nomadisme ,le plus souvent à la recherche de gibier, ils suivaient les troupeaux de rennes. D’autre part, les grottes ne leur servaient qu’occasionnellement d’habitat, des campements de plein air étaient le plus souvent utilisés y compris dans la plaine.)

Il faut toutefois signaler la découverte d’une baguette en ivoire travaillée par l’homme, et débitée à partir d’une défense de mammouth.

Baguette-Ivoire

Pièce en Ivoire taillé dans une défense de Mammouth. - Époque Aurignacienne (24500 ans av J.C.) Grotte O3 (commune de Dourgne) Grotte du Castellas

Cette découverte a été réalisée dans un contexte de site de paléontologie animale.
L’objet a peut-être été emmené à cet endroit par un animal blessé (ursus spelaeus ?). Cette baguette est datée de l’époque aurignacienne (moins 24600 ans - glaciation würmienne).

Il est difficile de qualifier ces premiers hommes de « pionniers de la spéléologie », mais lorsqu’on connait leurs adaptabilités techniques dans l’investigation du monde souterrain, ils sont sans nul doute les premiers explorateurs du monde souterrain. (N’ont-ils pas à la grotte de Niaux, dans l’Ariège, parcouru plusieurs centaines de mètres sous la montagne avec pour seul éclairage quelques torches ou lampes à graisse rudimentaires ?)

 

LE NEOLITHIQUE – CHALCOLITHIQUE ET  AGE DU BRONZE

 

La présence humaine au néolithique final est par contre attestée dans de nombreux sites souterrains. Il s'agit le plus souvent de grottes sépulcrales. La plus belle découverte à l'actif de nos spéléologues date de 1981, et concerne la grotte de Roquemaure près de Saint-Amancet. Une dizaine de squelettes ont été découverts, ainsi que du matériel lithique, de la céramique et des traces de foyers près de l'entrée naturelle de la cavité. Ce site est daté du Néolithique(- 1 800 ans environ) (Actuellement "2013" on lui donnerait une datation plus haute - 2200 ans à - 2500 avant notre ère).

et est particulièrement intéressant sur le plan de la problématique archéologique. Il démontre en effet, l'extension dans notre région de la civilisation Vérazienne, d'autre part c'est la première fois que les préhistoriens fouillaient des sépultures attribuées avec certitude à ce groupe culturel. Il faut noter aussi la découverte vers 1952 d'un crâne trépané de l'âge du bronze à Berniquaut. (Des aiguilles en bronze avaient été découvertes à côté des sépultures.)

 

Bracelet en calcaire tendre du chalcolithique                                                   Mobilier ostéologique (grotte de Saint-Jammes)
Collection de la famille Prom

 

 

 

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ÉPOQUE ANTIQUE

Le seul témoignage de cette époque découvert dans les grottes locales du passage de l’homme dans l’antiquité se situe dans les chambres de Berniquaut qui dominent le petit village de Durfort.
Une monnaie de Tétricus le Père y aurait été découverte. L’antique oppidum de « Verdun » (Verdunum) se situait à proximité de ces cavités. Nul doute qu’elles ont été fréquentées par les habitants.

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ÉPOQUE MÉDIÉVALE

Cette période a laissé de nombreuses traces dans quelques grottes.

Ainsi, dans la grotte du Calel une intense activité minière (Ils venaient « collecter » le minerai de fer présent dans l’encaissant calcaire) a eu lieu sur une période bien déterminée  par des analyses au C14 (entre 1050 et 1150).
Plusieurs kilomètres de conduits souterrains ont fait l’objet de travaux importants : des aménagements internes (encoches dans les parois pour fixer des échafaudages, escaliers, ponts, encoches et barres en bois pour permettre la descente de verticales, chenal d’écoulement d’eau, tunnel de jonction). Des déplacements impressionnants de plusieurs centaines de mètres cubes d’argile, des échafaudages en bois (empreintes de poteaux de plus de 15cm de diamètre transportés à 100m de profondeur) ont été découverts.

Quant à l’homme, en plus de ces preuves matérielles, il a voulu signer son passage en traçant des signes sur les parois (croix, triangles barrés, rouelles, etc..). Il s’est dessiné portant un sac sur le dos, harnaché de sangles.

Des enfants âgés de 6 à 9 ans ont pénétré dans de petits boyaux inaccessibles aux adultes, et ont eux aussi dessiné des anthropomorphes au graphisme caractéristique des enfants ...   (Les « hommes – têtards » que dessinent les enfants dès la maternelle …)

Dans une autre grotte du massif du Causse (grotte G 9), un prospecteur minier est mort accidentellement d’une chute de plusieurs mètres. Son corps a été découvert en 1982 lors d’une désobstruction par les spéléologues locaux.

Ayant réussi à pénétrer tout au fond de la cavité, c’est au retour de son incursion souterraine que cet homme est tombé dans un puits de huit mètres. Les traces émouvantes laissées par sa torche ont permis de comprendre cette tragédie. Qu’allait-il faire sous terre, chercher un nouveau site à exploiter ?

Le site du plateau du Causse de Soréze est un site archéologique majeur.

Nous ne pouvons dans cette publication développer tous les aspects scientifiques des études menées sur le plateau du Causse et dans les grottes du plateau.
Nous renvoyons donc le lecteur aux références bibliographiques sur le calel dans les "Sites Archéologiques.)

squelette

 

 

Dans une autre grotte du massif du Causse, un prospecteur minier ou un simple curieux est mort accidentellement d'une chute de plusieurs mètres. Son corps a été découvert en 1982 par les spéléologues locaux. Ayant réussi à pénétrer tout au fond de la cavité, c'est au retour de son incursion souterraine que notre homme est tombé dans un puits de huit mètres. Les traces émouvantes laissées par sa torche ont permis de comprendre cette tragédie. Qu'allait-il faire sous terre, chercher un nouveau site à exploiter. Ou en simple curieux explorait-il la cavité . Ses collègues ne l'ont donc jamais revu, et n'ont pu comprendre le drame qui était arrivé à l'un des leurs, plusieurs mètres sous terre.

 

 

 

galerie-Pierre_Marie-calel
galerie-Pierre_Marie-calel0
"Le Tunnel", galerie recreusée artificiellement, au réseau Pierre Marie (souterrain de fuite?)
Calel-les_marches
anthropomorphismes-rouelles
Dans la grotte du Calel marche du XIIème siècle et dessins anthropomorphiques.

 

Dans la vallée de Saint Amancet, la grotte L.12 a fourni des tessons de poterie médiévale. A t-elle servie de cachette lors des périodes d'insécurité ? La poterie a pu servir pour le transport de l'eau afin de permettre au "réfugié" de tenir quelques jours...

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LES ECRITS ….

Le premier écrit concernant la grotte du Calel date de 1508, l’entrée de la cavité sert de repère pour limiter des parcelles de terrains. (Ce document était détenu par « M. le Docteur Clos de Toulouse » (cf. JOLIBOIS E., 1888 - Le Trou du Calel. Revue du Tarn, volume 7, p. 239-240) .

Dans un procès-verbal « qui serait » déposé aux archives de Castres ( ?), on note l’importance donnée au Calel : il permet de solutionner un différend existant entre les « consuls, syndic, manants et habitants dudit Soréze » et du « Noble Homme Antoine de Villespassans, Seigneur de Lina, La Boulbène, St-Amancet, et Coseigneur de Soréze ». Cette réunion se passe le 3 janvier 1508 à Soréze dans la maison de Monsieur Olivier Albert, sacristain du monastère de Soréze en présence du notaire et de ses témoins.

(Le différend porte sur certaines parties de la « forêt des Cartons », et pour éviter un procès, ce qui occasionnerait des frais considérables, les parties décident de régler l’affaire à l’amiable.)

(Jolibois E. – 1885 – Le Trou du Calel. Revue du Tarn, volume 5, p. 336 ; Jolibois E., 1888 - Le Trou du Calel. Revue du Tarn, volume 7, p. 239-240 ;  Revue du Tarn, 1889, n°3, p. 239 et Marie-Odile Munier « Au pied de la Montagne Noire  Sorèze – une abbaye une école » pp.38 – 39.)

 

Mentions dans la « transaction »
de l’entrée de la grotte du Calel.

« Certain trou vulgairement appelé le « Trauc del Cailhel », en montant par le long du chemin dit la carrière (rue) saisagnous, jusqu'à ce qu'on soit arrivé à certaine bodule (borne) de pierre plantée au dit chemin ou rue regardant le rec dans lequel est la fontaine dite la fon del Nespoulhie et de la dite bodule et fontaine del Nespoulhie en descendant et suivant toujours le rec ou ruisseau susdit depuis la dite fontaine en retournant le droit chemin suivant toujours ledit ruisseau et combe par laquelle ledit ruisseau passe. Joignant les bodules posées dans ledit ruisseau et combe jusques au susdit trou ou « trauc del Calheil ». Et dans ledit territoire en dernier lieu.
Confronté, les habitants de Soréze auront faculté de faire paître leur bétail et de couper du bois. »

 

Sous le règne du bon roi Henri (Henri IV) une grotte va servir de repaire à de faux monnayeurs.
En 1954, des spéléologues de la SRSAS découvrent deux poinçons à battre la fausse monnaie, le type de monnaie reproduite était en argent, nul doute que les fausses monnaies ne devaient être recouvertes que d’une fine pellicule d’argent. Leur cachette était bien dissimulée, au fond de la vallée de Limatge, les poinçons étaient placés sur une corniche rocheuse à plusieurs mètres au-dessus du plancher de la galerie (grotte du Figuier) ...

 Poinçons à battre la fausse monnaie (grotte du Figuier)
Archives photothèque SRSASR

La tradition orale rapporte qu’il y a plusieurs siècles (300 ans au moins) le « marquis » (?) de Saint Félix serait descendu dans la grotte du Calel en bas, culotte et souliers à boucle d’argent, accompagné de quatre laquais portant flambeau.
« Arrivé au ruisseau, il eut sûrement peur de se mouiller les pieds car il remonta sans demander son reste » ... (Il ne s’agit que d’une tradition orale, quelle est la part de vrai dans tout cela ?)

PIERRE JEAN FABRE

En 1636, paraît un ouvrage de Pierre Jean Fabre (né vers 1588 à Castelnaudary et mort en 1658 à Castelnaudary) c'est un médecin et alchimiste français.
Il fait des études de médecine à Montpellier et découvre l'œuvre de Paracelse. Dès 1610 il exerce la médecine à Castelnaudary. Il devient célèbre comme spécialiste de la peste (1628-1632). Il reçoit la charge de médecin particulier de Louis XIII. Il prétend réussir une transmutation alchimique du plomb en argent le 22 juillet 1627. Il meurt à Castelnaudary en 1658. Dans certaines de ses publications on le trouve sous le nom latin de Petri Johannis Fabry ….)

 

imprimé à Paris chez Pierre Billaine (« L’abrégé des secrets chimiques où l’on voit la nature des animaux, végétaux & minéraux entièrement découverts : avec les vertus et propriétés des principes qui composent & conservent leur être ; & un Traité de la Médecine générale ». Par M. Pierre Jean FABRE, Docteur en la Faculté de Médecine de l’Université de Montpellier. A Paris, chez Pierre Billaine rue S. Jacques, à la Bonne foi, devant S. Yves. M. DC. XXXVI.)

puis en 1652 à Francfort sous le titre « Opéra chymica » qui se présente comme un ouvrage collectif de plusieurs auteurs (Cet ouvrage sera traduit en Allemagne à Hambourg en 1713 – 1730.)
Pierre-Jean Fabre est médecin « spagiriste ». (Médecin qui prétendait expliquer les changements qui s’opèrent dans le corps humain en santé et en maladie, de la même manière que les chimistes de leur temps expliquaient ceux du règne inorganique.)
Dans sa publication (« L’abrégé des secrets chimiques où l’on voit la nature des animaux ... & un Traité de la Médecine générale ». Extraits du livre page 305-306 « Livre troisième. Conclusion du troisième livre des secrets Chimiques ». Chapitre XXII.), il décrit la grotte du Calel comme il le ferait d’une œuvre d’art essayant d’analyser ses « secrets chymiques », ses « substances » :

« … Aussi voyons-nous ces tableaux naturels dans les marbres et dans les jaspes être plus exquis et plus parfaits de beaucoup, que ceux que l'art nous propose; les couleurs de l'artifice n'étant jamais si parfaites et si vives et éclatantes que celles que la Nature emploie en ces tableaux naturels. Et si elle est merveilleuse en peinture, elle n'est moins rare et excellente en sculpture et imagerie; car j'ai vu dans des grottes et cavernes de la terre, au pays de Languedoc près de Soréze, dans une caverne appelée en langage vulgaire le trauc del Caleil, des traits de sculpture et d'imagerie les plus parfaits qu'on saurait souhaiter; les plus curieux les peuvent aller voir, ils les verront insérées et attachées dans les rochers de mille sorte de figures, qui ravissent la vue des spectateurs. Jamais sculpteur n'est entré là-dedans pour y tailler ni ciseler image, et cependant vous y en trouvez de très parfaites ; Ce qui nous doit induire à croire que la Nature est douée des dons et sciences merveilleuses que le créateur lui a donnés, pour savoir travailler diversement, comme elle fait en toute sorte de matières ; car ces esprits mécaniques desquels toute la suite et équipage est composée, ce sont des maîtres très excellents et experts, en fait de former et composer figures de toute sorte d'espèce et de genre : Et ces esprits ne sont point des démons ni des Anges, comme quelques-uns ont voulu croire, que les démons souterrains s'occupaient quelquefois à tailler et ciseler les marbres en très parfaites images, ce qui est ridicule à croire ; mais se font des substances subtiles, célestes, ignées, et aériennes qui résident dans l'esprit général du monde, qui ont la vertu et le pouvoir de le disposer en toutes sortes de figures et formes que la matière peut souhaiter ; aucune fois hors du genre et de l'espèce où la figure se trouve ordinairement, comme la figure d'un bœuf, ou de telle autre figure animale qu'on pourrait s'imaginer, dans des marbres, pierres, et bois : ces figures dépendent de la vertu qui sont dans la Nature, comme l'on voit par expérience dans la racine de la fougère, laquelle coupée en biais et en pied- de-biche représente parfaitement la figure de l'Aigle Romaine… ».

 Couverture de « L’abrégé des secrets chimiques où l’on voit la nature des animaux ... & un Traité de la Médecine générale »

 

Maistre Pierre Borel

 

En 1649, une description succinct, du Calel est donnée dans le livre (le Maistre Pierre Borel "Sur les choses considérables du Comté de Castres d'Albigeois". La curiosité et l'esprit scientifique s'éveillent pour nos cavités.
Pierre Borel est un médecin, botaniste et érudit français, né vers 1620 à Castres et mort le 14 octobre 1671 à Castres.
Il devient docteur en médecine à la Faculté de Médecine de Cahors le 15 mai 1643. Il est fait vers 1654 médecin du roi Louis XIV et épouse en 1663 Esther de Bonnafous. Il exerce la médecine à Castres de 1644 à 1653 et de 1657 à sa mort. Il  est régent du collège de sa ville de 1657 à 1664. Il séjourne à Paris de 1653 à 1657.

Il cite le Calel :
« C’est là qu’il y a une remarquable grotte, dite Lou Trauc del Calel, de laquelle a parlé le Sr. Fabry (« Le Sr. Fabry » … Il s’agit de Pierre-Jean Fabre (Petri Johannis Fabry voir plus haut). en son Panchimicu, disant qu’on y void de tres admirables figures de marbre, naturelle. »

Couverture  et détail de la page 94 de l’ouvrage de Pierre Borel publié en 1649

SOMMAIRE

 

VILLENAVE : une sacrée expédition !

Plus courageuse fut « l’expédition Villenave », qui est superbement relatée en détail dans l’article « une exploration à la grotte du Calel en 1783" extrait de la Revue des Pyrénées de 1914. » (par L. de Santi).

 

Mathieu Guillaume Thérèse Villenave
(1762 – 1846)

Portrait réalisé par
Gavarni

(1804 – 1866)

 

 

 

Le texte est vivant, amusant, montrant la vision du monde souterrain que pouvait avoir un journaliste polygraphe et avocat à la fin du XVIIIème siècle.
Mathieu Guillaume Thérèse Villenave, né le 13 avril 1762 à Saint-Félix (il était donc âgé de 21 ans) en compagnie de M. Reboul, (professeur au Collège de Soréze) et de 3 valets portant flambeau allait livrer à la postérité la célèbre grotte.

Avec une démarche scientifique déjà fort prononcée, il annonçait la première étude...  « la salle du ruisseau a un degré de plus qu’en surface » !

 

EXTRAIT DU RECIT DE VILLENAVE

« Nous marchions dans un sentier étroit ; la pente était devenue légère et, insensiblement, nous cessâmes de descendre. Nous avancions dans des solitudes ignorées où avec une nuit éternelle, régnait un silence éternel. Bientôt nous arrivâmes au bord d'un ruisseau roulant, sans murmure, une onde d'une limpidité si grande que l'œil saisissait jusqu'aux moindres objets dans le fond de son lit; pas un arbuste, pas une herbe ne s'offraient sur ses bords. Le sable était partout attaché au sol el tous ses grains, que l'œil distinguait encore, adhéraient entre eux sans que le pied de l'homme put y marquer son empreinte.
Ce ruisseau, qu'on eût pris pour le Styx serpentant dans ce nouveau Ténare, ne pouvait inspirer de douces rêveries. Il était plus sombre que sauvage, plus triste que mélancolique; nous étions sans doute les premiers mortels arrivés sur ses bords; aucun de nous ne fut tenté de boire de son onde.
Nous le côtoyâmes l'espace d'environ un mille, et nous serions sans doute arrivés avec lui à l'issue qu'il se fraie au pied de la montagne où l'on croit que commence son cours ; mais comme les objets qui s'offraient à notre vue n'avaient plus rien de nouveau pour nous, comme nous avancions sans nouvelle découverte et sans péril, que peut-être (sic) nous eussions pu faire plusieurs milles encore dans ce vallon uni, large et n'offrant plus que la monotonie des ténèbres, notre guide proposa le retour.
Nous étions depuis longtemps arrivés à la base de la Montagne-Noire et nous voyagions sur ses fondements. Il était deux heures après-midi; nous avions marché sans relâche depuis dix heures du matin.
Il fallait faire encore cinq ou six milles avant de nous trouver hors des flancs, de l'abîme, si toutefois nous pouvions en sortir. D'ailleurs notre provision de chandelles était plus qu'à moitié consommée... »

« …Un petit thermomètre, seul instrument que nous eussions emporté avec nous, placé sur le bord du ruisseau, indiqua un degré de chaleur de plus qu’il ne marquait au haut de la montagne… »

« … Enfin nous perdîmes de vue le ruisseau, mais sans retrouver le chemin qui nous avait conduits sur ses bords. Nous errions dans des sentiers nouveaux ; nous ne retrouvâmes plus l’orifice où nous avions rampé ; nous ne vîmes plus la grande salle aux chauve-souris… »

« …Lorsque nous arrivâmes à la bouche du cratère, le soleil descendait sur l’horizon. Le gardien de nos habits, qui nous croyait perdus dans les entrailles du gouffre, se disposait à porter au couvent, avec nos habits, cette triste nouvelle… »

 

Villenave est un homme de lettres, journaliste, avocat, bibliophile et grand collectionneur d'autographes, il a été impliqué dans les guerres de Vendée. Vers le milieu de 1792, il accueille un moment dans sa maison nantaise l'astronome et homme politique Bailly avant que celui-ci ne soit arrêté un peu plus tard à Melun et envoyé à l'échafaud.
En septembre 1793, Villenave et sa femme sont à leur tour arrêtés. Elle est enfermée au château de Luzancey, sur les bords du fleuve qui sert de théâtre aux exécutions de Carrier ; lui fait partie du convoi des 132 Nantais envoyés à Paris sous l'accusation d'opinions contre-révolutionnaires.
Villenave en a fait un récit dans sa « Relation du voyage de cent trente-deux Nantais » ; ils manquent d'être fusillés à Ancenis et noyés à Angers, et un certain nombre meurent durant le voyage. Les survivants, jugés après la chute de Robespierre, sont acquittés par le Tribunal Révolutionnaire. Redevenu avocat, il prend la défense des membres du comité révolutionnaire de Nantes ainsi que de la plupart des chefs vendéens, dont le général Charette.

 

 

CLOS : explorateur du Causse de Soréze

Plus sérieux, plus méthodique, sera le docteur Jean Antoine Clos qui tentera d’expliquer avec les notions scientifiques en vigueur à la fin du XVIIIème siècle, la formation des vides souterrains, l’hydrologie souterraine et les relations entre les principales cavités du Causse (Pour Clos, les entrées de cavités sont des « bouches » d’un ancien volcan. La dépression en forme de bassin de Polyphème est un cratère, et les nodules de fer découverts sur le plateau en sont les scories. Il écrit : « elle paraît avoir été dans le temps, entièrement bouleversée ; elle est pleine d’excavations au-dedans et au dehors. C’est là que l’on trouve des pyrites, des fragmens de lave et de basalte … » Ces idées sont reprises par Nayral Magloire en 1837).
Il dressera la première topographie qui en vérité est un schéma ou l’on reconnait grossièrement la morphologie de la cavité.

 A la même époque, nombreux seront les spéléologues qui exploreront la grotte du Calel ; de nombreux graffitis seront laissés sur les parois. ( Le plus profond à notre connaissance est situé dans la salle Lacordaire (sur une coulée stalagmitique)  et porte la date de 1775. Il est signé par un certain Las Lute). Une autre date relevée sans  nom est datée de 1683 à un endroit moins profond de la grotte du Calel.

 

Une signature peu après la colonne 1683 témoigne du passage d'un explorateur

 

Les diverses publications (Vaysse de Villiers, Bastié, Lucante, Jolibois, Magloire, Lenormand, Massol, etc...) démontrent l’intérêt suscité par cette cavité et son plateau. Certains guides touristiques mentionnent la grotte du Calel (le guide Joanne par exemple).
Des revues s’en font l’écho, notamment l’Illustration en 1847 qui décrit « l’immense excavation ».(« L’Illustration », journal universel, n°230 du 24 juillet 1847, page 532. La grotte du Calel est inclue dans un article concernant Pierre-Paul Riquet !)
Des cartes postales au début du XXème siècle sont éditées.

Certains, comme Clos, s’émeuvent déjà des actes de vandalisme perpétrés par « quelques barbares ». Il en fait mention dans son livre « "Notice historique sur Soréze et ses environs"» Trois éditions paraitront en 1822 – 1844 et 1845.

Il porte à notre connaissance que « des bénédictins auraient fait débiter des colonnes pour l’ornementation des églises. L’une de ces colonnes ou plusieurs  auraient servi pour construire un tabernacle à l’église de l’évêque de Lavaur.... ».

 

MASSOL …
Un excellent observateur – le premier à envisager une mine de fer au Calel !

Extrait de MASSOL 1818 - page 110

« La petite ville de Soréze est recommandable aussi par une belle filature de coton à mécanique, par plusieurs tanneries et par une fabrique de bas et de bonnets, soit de coton, soit de laine. La filature est surtout intéressante en ce qu'elle rend plus de coton filé que les manufactures n'en pourraient attendre de tous les bras qui sont à leur disposition.

Curiosités naturelles de cette Commune.

Au midi de Soréze, et sur le revers de la Montagne-noire, est une grotte dite en langage du puy : Lou traouc d'el calel qui mérite qu'on en fasse mention. On y entre par une première cavité de 1 mètre 112, semblable à ces trous qu'on ne forme que pour extraire du gravier. A l'un de ses côtés se trouvent quelques noisetiers, qu'il faut écarter pour pénétrer dans une longue allée, tantôt assez large pour y marcher à l'aise, tantôt au contraire si étroite qu'on craint de s'y engager de manière à ne pouvoir bientôt ni avancer ni reculer ; et ce n'est pas la seule crainte qu'on éprouve : on ne marche en effet dans ce séjour ténébreux que sur un sol de terre glaise ou de cailloux, également glissans, également humectés par les abondantes filtrations, et environnant des puits sans nombre, dont la profondeur n'est pas connue ; tandis que dans le haut, des pièces de roc menaçant de se détacher des voûtes sur le curieux observateur.

Après bien des sinuosités ainsi parcourues, on aboutit à une salle assez vaste, de forme circulaire, où le premier objet qui attire les regards est une colonne de plus de 3 mètres de hauteur sur 4o centimètres de diamètre. Cette colonne, ou plutôt cette stalagmite, qui est resté suspendue au plafond, après que sa partie inférieure a été cassée, est de couleur roussâtre et veinée en forme de « canelure », ayant une espèce de noyau dans le centre.

Toutes les autres stalactites qu'on trouve dans cette salle et qui en tapissent les parois, n'ont rien d'extraordinaire, quand on connait l'effet des eaux qui filtrent à travers des couches de terre et de roche calcaire ; ce sont , comme toutes les concrétions de ce genre, des « éguilles » plus ou moins grandes, plus ou moins blanches; des cônes ou des cylindres d'un albâtre plus ou moins susceptible de poli ; il n'est pourtant d'aucun usage, parce qu'il est impossible de l'extraire en grande masse , tant les passages sont impraticables, surtout lorsqu'il faut nécessairement se traîner sur les mains et sur le ventre.

Cependant quand on a le courage de franchir ces divers obstacles, l'on rencontre plusieurs autres salles et des galeries très-variées, soit par leurs formes et leurs dimensions, soit par les « ornemens » dont les concrétions  « terro-aqueuses » ont embelli les plafonds et les parois. Quelques-unes de ces parois présentent le plus beau marbre statuaire, mais dont l'extraction coûterait des sommes et des soins qui ne seraient pas compensés par la solidité de la jouis­sance. Introduisez un naturaliste doué d'une imagination vive : elle transforme tout ce qu'il rencontre sur ses pas, ici en « drapperies » flottantes, là en décorations arabesques; plus loin ce sont des jeux d'orgues, des champignons, des choux-fleurs, des gâteaux de toute espèce.... Eh ! que ne voyait pas Don Quichotte dans la caverne de Montesinos! La vérité pourtant oblige l'homme le moins enthousiaste à convenir qu'il trouve, dans la grotte du Cale! , des albâtres si beaux, qu'un bloc épais de 20 centimètres est encore diaphane.

D'ailleurs les minéraux et les fossiles y sont très-rares : on rencontre seulement çà et là du minerai de fer incrusté dans le marbre, ce qui prouve qu'il pourrait y exister quelque mine de ce métal.(Élément d’observation excellent ! Il aura fallu attendre les études de Rouzaud – Mauduit et Calvet pour s’apercevoir de cela ! )

Pour ce qui est des reptiles et des bêtes fauves, on n'en voit absolument pas dans cette grotte ; les seuls « habitans » qu'on est assuré d'y rencontrer, dans une des salles, vers le milieu de la descente, ce sont des chauves-souris qui s'y rassemblent en très-grand nombre, mais qui ne se répandent pas au-delà de cet appartement dont elles se sont emparées. »

 

 

NAYRAL MAGLOIRE
dans « la biographie castraise ou tableau historique … » en 1837  

 

Magloire Nayral (1789 – 1857) a été élève de l’École de Sorèze, et a travaillé dans la maison de commerce familiale de 1810 à 1830, date à laquelle il devient juge de paix. Son œuvre maîtresse est sa Biographie castraise, ouvrage en quatre tomes parus de 1833 à 1836. Il est un des membres fondateurs de la Société littéraire et scientifique de Castres. – D’après Greslé-Bouignol, M., éd., Les Tarnais, dictionnaire biographique, Albi : F.S.I.T., 1996.

 

Dans son ouvrage, Nayral puise beaucoup d’éléments de son texte dans la monographie  de Clos.
Il s’attarde notamment sur les dangers de la grotte et sur « la colonne cassée ».
Nous avons trouvé intéressant de republier ce texte …

« LE TROU DU CALEL »

« Si aucun auteur n'a fait mention de la grotte de Cambounés, on a beaucoup écrit en revanche sur une caverne infiniment plus grande qu'on trouve au midi de Sorèze, sur le revers de la Montagne noire et qu'on appelle le Trou du Calel. Elle a fourni à Falery (Erreur de « typographie » il s’agit de Fabry "Fabre !"), à Borel, à Lenormand, Massol, des détails plus ou moins circonstanciés ; et, en dernier lieu, c'est-à-dire en 1822, le docteur Clos y a fait une longue description à la fin d'un ouvrage historique sur Sorèze et ses environs, dont il est l'auteur. Il nous sera facile, en prenant chez ces écrivains ce qui peut avoir échappé à nos propres observations, de donner une idée précise d'un des phénomènes les plus extraordinaires de la géologie.
La partie de la montagne noire, où est situé le Trou du Calel, s'appelle le Causse.
Elle parait avoir été, dans le temps, entièrement bouleversée ; elle est pleine d'excavations au-dedans et au-dehors. C'est là que l'on trouve des pyrites, des « fragmens » de lave et de basalte, et des couches de rochers perpendiculaires. La vaste grotte du Calel s'étend presque dans tout l'intérieur ; au-dessus est un grand bassin en entonnoir qui communique dans cette grotte par un gouffre très profond, et ce n'est pas sans intérêt que l'on voit aujourd'hui le hameau du Causse bâti dans l'ancien cratère de cette montagne que tout annonce avoir été volcanisée. Les eaux du bassin se réunissent d'abord en petits ruisseaux ; mais, parvenues au bas, elles se dispersent de nouveau, filtrent à travers les terres et vont former, sans doute, le ruisseau qui traverse la grotte ou la belle fontaine qui sort en divers temps des rocs de la Fendeille (In « Extrait des Annales de Statistiques » par Lenormand, 13e, livraison : année 1883.)

Le gouffre, dont il est ici question, a une profondeur de 14 mètres et ressemble au pavillon d'un entonnoir ; il se termine par une espèce de tuyau qui s'enfonce dans l'intérieur de la montagne. Jadis les regards des observateurs pouvaient plonger dans le fond de cet abîme ; mais, depuis quelques années ; un rocher, de 10 pieds de liant sur 8 de large s'étant détaché des parois du gouffre, et venu se placer en travers au devant du tuyau et il en cache l'entrée ; cependant il ne ferme pas le tuyau assez hermétiquement pour qu'on ne puisse y pénétrer. On y descend jusqu'à une certaine profondeur ; mais bientôt après on marche sur des pierres mouvantes, et la pente devient si rapide qu'on est forcé de s'arrêter pour ne pas s'exposer à de grands dangers : tel est l'aspect extérieur que présente la montagne du Causse.
Pénétrons maintenant dans l'intérieur par le Trou du Calel avec un guide et des flambeaux.On trouve d'abord une ouverture d'environ 2, mètres ; on avance : le sol qu'on a sous les pieds est très incliné et glissant ; les voûtes qui sont sur votre tête menacent de laisser échapper des pierres énormes qui paraissent prête à vous écraser. Il faut tantôt se courber, tantôt marcher en profil et l'on aperçoit, à côté de soi, d'intervalle en intervalle, des puits d'une profondeur inconnue...

Le chemin devient ensuite plus praticable, il vous conduit, en descendanttoujours, sur les bords d'un ruisseau très limpide qui coule paisiblement dans le fond de la caverne. Lorsqu'on a traversé ce ruisseau, on entre dans une galerie magnifique qui sert de communication à plusieurs salles très-vastes, la plupart de forme circulaire et toutes décorées de marbres, d'albâtres et de cristallisations.La première salle qu'on rencontre est celle qui mérite le plus d'être observée : on y voit une stalagmite un peu roussâtre qui descend de la voûte jusqu'à terre et dont les dimensions sont si bien proportionnées qu'au premier abord elle ressemble à une colonne placée dans cet endroit pour soutenir le plafond ; mais, lorsqu'on la regarde de près, on s'aperçoit que sa partie inférieure est séparée du piédestal d'environ 6 pouces, et qu'après avoir été cassée par quelque accident fortuit, elle est demeurée suspendue à la voûte. Toute les parties de cette colonne ont « entr'elles » un rapport si régulier et si parfait qu'on dirait qu'elle a été travaillée par la main d'un artiste : le piédestal peut avoir 4 pieds de hauteur ; il est large, rond et cannelé. Le fût de la colonne qui, comme nous l'avons déjà dit est séparé de 6 pouces de ce piédestal, a plus de 12 pieds d'élévation sur un pied 6 pouces 9 lignes de diamètre : il est cylindrique et très légèrement renflé dans le milieu.

Quant au chapiteau il tient à la voûte ; l'on ne peut l'observer en détail. Les parois « voisins » de la colonne sont « chargés » avec profusion de stalactites qui imitent parfaitement un drapeau placé sur une corniche et dont les franges descendent avec grâce sur des décorations non moins élégantes. Tous ces objets cristallisés, parsemés de prismes, de miroirs à facettes et d'une infinité d'autres « ornemens », réfléchissent mille fois la clarté des torches qui guident vos pas et forment un spectacle d'une majesté imposante.
En sortant de cette belle salle, on trouve des passages encore plus difficiles et plus dangereux que ceux qu'on a déjà suivis. Si on les franchit, en se trainant sur le ventre et sur les mains, on arrive dans d'autres salles aussi spacieuses qui présentent les mêmes phénomènes. Outre les concrétions « terro-aqueuses » qui en tapissent presque tous les rochers, on y voit du marbre statuaire etdes albâtres de la plus grande beauté. Une de ces salles est habitée par un nombre considérable de chauve-souris ; elles s'en sont emparées d'une manière si exclusive qu'elles, n'en sortent jamais, et lorsque la clarté des flambeaux vient dissiper l'obscurité habituelle qui les environne, elles quittent toutes leurs trous et font tant de bruit en volant qu'on en est presque effrayé.
Malgré tous les dangers auxquels on s'expose en Visitant Cette caverne, surtout lorsqu'on veut en parcourir toutes les sinuosités, en sonder toute la profondeur, nous n'avons pas oui dire que personne y ait encore péri ; mais on prétend que beaucoup de curieux ont été au moment d'y trouver la mort : « entr'autres » exemples que nous pourrions citer, nous ne rappellerons que le suivant  !!
Au commencement de l'année1898, deux professeurs du collège de Sorèze y entrèrent de grand mâtin sans guide et avec un seul flambeau. D'observation en observation, ils furent conduits plus loin qu'ils n'avaient pensé et ils finirent par s'égarer. Leur flambeau s’éteignit avant qu'ils eussent retrouvé le chemin qui devait les ramener au jour. Poury suppléer, ils coupèrent en lambeaux leurs vêtements et les bridèrent ; mais cette ressource étant épuisée, ils perdirent tout espoir de sortir de ce noir dédale. Ils s'assirent sur un rocher, poursuivis de « pressentimens » sinistres, et ils n'attendirent leur salut que de la providence. Cependant toute la journée s'était passée sans, qu'on les eut vus à Sorèze ; la nuit arriva et ils n'avaient pas encore paru. Comme ils n'avaient prévenu personne qu'ils allaient faire cette promenade, on ne savait oùles chercher et l'on avait de grandes inquiétudes sur leur compte ; heureusement pour eux, quelqu'un se rappela que la veille on les avait entendus parler du Trou du Calel ; leurs amis y coururent, accompagnés de personnes qui en connaissaient tous les détours, on les trouva accablés et fatigué, maudissant leur imprudence et se croyant destinés à mourir de faim et de désespoir. »

En 1849, Adolphe de Chesnel publie le « Dictionnaire de géologie » suivi « d'esquisses géologiques et géographiques » suivi du « Dictionnaire de chronologie universelle » publié par l’abbé Migne. Cette publication sur trois pages (Les pages concernées sont : 495-496-497) reprend les théories de Clos sur l’origine volcanique de l’ensemble du Causse de Soréze.
De Chesnel est accompagné d’un guide appelé Diomar originaire de Villefranche, la descente se fait « au flambeau » et il faut « à peu près deux heures pour aller aux limites fixées communément à ce voyage souterrain et revenir au grand jour ». La colonne est décrite ainsi que ce qu’ils appellent « le jeu d’orgue » dans la première salle. Vient ensuite la « bouche du Four » que « l’on traverse à plat ventre ». (Il s’agit certainement de la chatière située en bas des éboulis de la salle de la Colonne.)
Ils visiteront le couloir et les salles Lacordaire, mais éviterons la déambulation des galeries amont et aval du ruisseau. La mention faite au Calel dans cet ouvrage important à l’époque, démontre déjà la médiatisation de la grotte du Calel dans les milieux d’érudition.

 

Nous avons voulu rééditer ce texte …

LE TROU DU CALEL.

« A 3 kilomètres environ de la petite ville de Sorèze, dans le département du Tarn, et sur un plateau que l'on nomme Le Causse, se prolonge une vaste caverne appelée le Trou du Calel. Elle a peu de visiteurs car cette localité est éloignée des voies que parcourent les touristes, et ce n'est guère que par occasion que quelque voyageur attiré à Sorèze par l'admirable Réservoir du canal du Midi se laisse aussi entrainer à descendre dans le trou en question. Aussi ne connaît-on guère de cette caverne que la seule description qu'en a donné le docteur Clos. La nôtre sera moins minutieuse que la sienne ; nous ne mentionnerons que les principaux objets, ceux qui nous ont le plus frappé. Nous étions accompagnés alors par le guide Diomar, dit Villefranche, l'homme par excellence pour l'exploration de ce labyrinthe, et il y aurait au surplus un danger réel à y pénétrer seul ou conduit par quelqu'un qui n'aurait pas une connaissance exacte des lieux.

 Le plateau du Causse est regardé par quelques naturalistes comme le cratère d'un ancien volcan; sa dépression très apparente semble donner quelque poids à cette opinion et le trou du Calel ne serait alors qu'une de ces excavations, de ces boursouflements que produisent les feux souterrains, et que laissent quelquefois subsister, après leur extinction et la fermeture de leur partie supérieure, les bouches par lesquelles se frayent passage les éjections volcaniques.

L'ouverture de la caverne est située sur le plateau même; on s'y introduit avec la plus grande facilité; mais il est nécessaire d'allumer, dès les premiers pas, les flambeaux dont on s'est muni. Le terrain va toujours en pente lorsqu'il n'y a pas de descente perpendiculaire; le couloir, pendant une assez longue durée, n'offre qu'une largeur médiocre il y a peu de branches latérales, et l'on ne s'y arrête pas, attendu qu'elles n'ont rien qui vaille la peine qu'on se dérange de la voie directe mais il faut marcher avec précaution sur celle-ci, car les énormes débris que l'on rencontre, les fissures, les précipices et autres écueils dont elle est parsemée, obligent fréquemment à se coller pour ainsi dire aux parois de la grotte, et à se maintenir avec gêne sur l'espèce de corniche qui longe ces parois.

Il faut à peu près deux heures pour aller jusqu'aux limites fixées communément à ce voyage souterrain et revenir au grand jour.

La première merveille sur laquelle le guide appelle l'attention est une sorte de colonne, d'un mètre de largeur, formée par une stalagmite et une stalactite qui cependant n'ont pas encore opéré leur entière jonction, de manière qu'un espace vide existe encore entre elles. Près de là est un groupe de stalactites que l'on nomme le Jeu d'orgues ; mais ces concrétions sont noirâtres, et par conséquent fort laides. Vient ensuite la Bouche du four, que l'on traverse à plat ventre, c'est un rocher qui barre tout à fait le passage, mais qui laisse vers sa base une ouverture de 35 centimètres à  1M de hauteur, par laquelle il faut nécessairement se glisser comme un reptile, si l'on est résolu à continuer son chemin en avant.

Après cette prouesse, on ne tarde pas à entendre le cri fort maussade des chauves-souris qui se réunissent en cet endroit par. Milliers ; elles viennent bientôt voltiger autour de vous ou s'abattre sur votre tête ou vos épaules et leur fiente, dont le sol est recouvert par une épaisseur de plusieurs centimètres, rend fort incommode le trajet à accomplir sur ce fumier. Un abîme, dont la bouche est étroite et qu'on appelle le puits, est une autre station que le guide, se garde bien d'oublier, car elle est pour lui t'objet d'une démonstration de son métier de cicérone. Il tire donc gravement de sa poche une feuille de papier qu'il tord en forme de torche, il l’allume, la laisse tomber dans le puits, vous invite à la suivre de près  et vous prédit que vous ne la verrez point arriver au fond. La vérité est que le papier s'éteint ou disparaît avant que les yeux aient pu sonder la profondeur de ce trou.

A peu de distance de celui-ci, on parvient à un autre précipice, mais dont il est facile d'apprécier toutes les dimensions, et dans lequel on doit descendre. On réalise cette descente par un exercice gymnastique, en se cramponnant de toute façon, de bloc en bloc, jusqu'en bas on est alors arrivé sur un terrain horizontal et au milieu d'une espèce de cirque, à l'extrémité duquel .se présente une rivière parfaitement encaissée, roulant des flots limpides sur un lit de cailloux blancs, et dont les bords sont sablés et unis. D'où vient cette rivière ? Nul ne le sait. Où se dirige-t-elle ?

Nous croyons qu'on n'est guère mieux instruit. Toutefois quelques personnes pensent qu'elle est la source qui alimente la fontaine de la Mandre, au pied du Berniquaut. On traverse cette rivière en sortant du cirque, et presque en face est un petit couloir qui donne entrée dans une très-belle salle toute revêtue de stalactites dont la lumière des torches fait étinceler les cristaux. C'est le couronnement de l'œuvre, le bouquet offert aux visiteurs après cet hommage on tire le rideau.

On pourrait peut-être remonter encore la rivière soit à gauche, soit à droite, pendant une durée plus ou moins considérable mais on ne tarde pas à rencontrer des débris menaçants le guide, parvenu au terme de son itinéraire habituel se montre peu disposé à seconder la volonté qu'on aurait de pousser plus avant il déclare au contraire qu'au bout de quelques instants les torches s'éteindront, que d'ailleurs il n'y a plus rien à voir; et pour peu que l'on soit prudent, ce qu'on a de mieux à faire est de ne point trop batailler avec cette Ariane en pantalon, qui tient le fil conducteur destiné à vous reconduire aux clartés du soleil.
Du plateau du Causse, on peut se diriger vers la tour en ruines de Roquefort, au pied de laquelle se trouve le gouffre de Malamort, où se précipitent les eaux du Sor, par une chute de 65 mètres, et qui est renommé par les truites qui y vivent. Le mont Berniquaut, qu'ordinairement aussi l'on traverse pour revenir à la ville, offre çà et là, sur sa pelouse verdoyante, les traces des fondements de l'ancien Sorèze, place qui avait une certaine importance au moyen âge.»

 

 

 

LE PERE LACORDAIRE :
une messe sous ter
re

Vers 1859, le célèbre Père Lacordaire aurait prononcé (dans la salle qui porte son nom) un célèbre sermon sur la Mort qui a du fort impressionné ses auditeurs.
Un auditoire était composé de plus de 100 élèves du collège de Soréze représentant plusieurs classes.

Le récit fait à Armand Viré au début du siècle est épique.
Les élèves étaient en uniforme et le père en robe blanche. Arrivé au terminus de la grotte, le père ne songea qu’à remonter en surface, d’assez méchante humeur d’ailleurs, quand il constata que sa robe était maculée de limon (il aimait beaucoup la propreté et en poussait la recherche jusqu’à la minutie). (Voir Spelunca n°28 – tome VI – février 1902.)

L’anecdote contée par Spelunca (1902 - Armand et Viré) venait à n’en pas douter d’un témoin oculaire. Le Père Girard, archiviste de l’école étudia la question (Voir Revue du Tarn - 1954 ) et, par lui, nous savons qu’un jeune professeur, arrivé à l’école un an avant le père et qui resta encore deux années sous sa direction, participa à l’expédition. Il s’appelait Jammes et vers la fin du siècle dernier, il notait quelques souvenirs sur le père, et en faisait tenir une copie aux religieux de l’école...

Ce voyage souterrain, aux dires du jeune professeur, ne manqua pas de pittoresque, pensez donc : 100 élèves au moins, des surveillants, les professeurs, une quinzaine de religieux ; une troupe hétérogène de cent trente personnes ou plus.

Il fallut trouver des guides, des torches, des lanternes. Et que d’incidents : des glissades, des groupes sans lumière, des bousculades.

Jammes nous fait de tout cela un commentaire éloquent ; il en resta impressionné puisque 40 ans plus tard il confesse dans son carnet :

 « Ce lieu, cette obscurité trouée de lumières, c’était magnifique, féérique, ça donnait l’ivresse du bonheur ! ».

 

LACORDAIRE : une messe sous terre

Messe-Lacordaire

Messe-Lacordaire

 

 

« PROMOTION TOURISTIQUE » sur le journal « l’Illustration » en 1847

 

LES GUIDES TOURISTIQUES


En 1844 – 1846, le « Dictionnaire géographique, historique, industriel et commercial de toutes les communes de la France et de plus de 20,000 hameaux en dépendant : illustré de 100 gravures de costumes coloriés, plans et armes des villes, etc.,.... » est publié par Girault de Saint-Fargeau aux éditions F. Didot (Paris). Le Calel est juste mentionné («Au midi de Sorèze et sur le revers de la Montagne Noire, on remarque une grotte, nommée en langue du pays lou traouc d'el Calel. »).
En 1890 – 1905, plus connu sous le nom de « Guide Joanne » le Dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies » est publié sous la direction de Paul Joanne, l’éditeur est Hachette.
Assez curieusement certains toponymes sont inédits, ainsi on peut lire :
« A 1 k. S., sur un ressaut de la colline de Bernicaut (561m.), ruines du chat, de Puyvert. A 1 K de Puyvert, Trou de la Taupe ou du Calel, belle grotte à stalactites parcourue par un ruisseau. »

 

RESULTATS DE LA MEDIATISATION DU CALEL ? 
UN ACCIDENT - année 1849.

 

Parution dans « LE JOURNAL DE TOULOUSE Politique et littéraire » – 45° année – N°105 – Dimanche 15 avril 1849)

« On a découvert, il y a quelques jours, à Sorèze, dans la grotte appelée le Trou du Calel, le corps d'un individu dont la mort paraissait remonter à deux ou trois ans. Cet individu, qui était assis, avait des vêtements annonçant une certaine aisance. Quand on a touché le corps, ii est tombé en débris. On n'a rien trouvé dans les poches des vêtements, qui pût le faire reconnaître ; mais seulement une tabatière vide et quelques pièces de 1 f. 50 c. et de 75 c.
Une dame de Sorèze, qui habite Toulouse, et dont le mari a disparu, il y a trois ans environ, s'est rendue sur les lieux pour voir si elle ne reconnaîtrait pas les objets trouvés sur le cadavre. »

Des détails plus précis sont donnés dans la publication de Jeanne Azaïs concernant ses « Souvenirs » publiés en 1940 à Avignon (voir biblio et réédition de 1986). Il s’agissait d’un dénommé Chayla, sa montre en or contenait dans son boitier son nom ! (voir aussi réf. biblio H. Poudevigne – 2004 - Légendes et traditions -)

 

 

LE PERE GUILLEBEAU : l’observation au service de la spéléologie.

Il déposera dans le lac aval du Calel une vingtaine de tubes en verre hermétiquement bouchés, avec à l’intérieur un message sur papier renfermant l’inscription :

« Calel-Fendeille Décembre 1884 Guillebeau. »
(Cette technique « de traçage » semblait être à la mode à cette époque ! En effet trois années plus tard en 1887, Emile Belloc qui étudiait les lacs et cours d’eaux des Pyrénées immergeait dans le Trou du Toro (sources de la Garonne) une centaine de flotteurs en liège porteurs de tube en verre avec à l’intérieur une carte postale. Là aussi l’opération fut un échec.)

Seuls Viré et Maheu devaient en retrouver un exemplaire flottant 13 années plus tard sur le lac : l’expérience se soldait par un échec.(Un autre tube fut retrouvé lors d’une opération de pompage du siphon  amont de la Fendeille (grotte exutoire du ruisseau de la grotte du Calel) vers les années 1980.)

TENTATIVE DE PLONGEE DE SIPHON

En 1884, M. Potter, professeur au collège tente de plonger sans succès le siphon de la Fendeille. (Ce siphon est toujours inexploré !)

 

CLOS ET BONHOURE :
les premiers topographes

(On considèrera que le plan de Jean Antoine Clos publié en 1822 n’est qu’un plan très schématique du réseau souterrain dans sa publication de 1822 « Notice Historique sur Soréze et ses environs ».)

Deux topographes relèveront le plan du Calel à la fin du XIXème siècle : il s’agit de Léon Clos en 1887 (plan publié par Spelunca 1902) et d’Eugène BONHOURE en 1894 (plan inédit qui était déposé à l’ancien hôtel Bonhoure à Soréze). (Un autre plan de plus de 3 m de longueur a été dessiné par Louis Clos en novembre 1887 à la mine au plomb. Sensible à la lumière il est difficilement lisible et « photographiable » et est déposé à ce jour au « Musée du Verre » à Soréze Janvier 2013.)

Le plan de Bonhoure semble être une copie de celui de Louis Clos. Bonhoure y a ajouté des informations concernant les difficultés et les points de repères pour aller dans la grotte. Ce plan pouvait servir dans l’hôtel de « plan touristique » pour les visiteurs.
La grotte du Calel était un « produit touristique », des gens venaient de loin et s’offraient les services de guides soréziens que l’on rémunérait comme par exemple le dénommé  Baptiste Chabbal dit « le poulailler » (cf. Spelunca 1902 n°28).

Ces topographies sont d’excellente facture. Celle de Bonhoure est annotée des difficultés rencontrées. Elles seront jusqu’en 1973 (date à laquelle nous commencerons la topographie intégrale et détaillée du réseau) les seules représentations graphiques de ce réseau souterrain.(Nous mentionnerons aussi le plan du père Gallocher (1947 – publié dans les Annales de Spéléologie) qui n’apportera rien de plus à la connaissance du complexe souterrain.)

 

TROU_DU_CALEL

Plan d'Eugène Bonhoure en 1894 (cliquer dessus pour zoomer)

CARTE CALEL PAR CLOS ET A. VIRE

 

Dessin réalisé par Louis Clos en 1887 illustrant  dans l’angle en bas à droite son grand plan réalisé à la mine de plomb
Et le cartouche angle gauche-haut

 

CLIQUER POUR VOIR LE PLAN RECONSTITUE

 

 

ETUDES SCIENTIFIQUES SUR LE CAUSSE DE SOREZE.

Durant l’été 1900, des études hydrologiques, botaniques et zoologiques seront effectués par deux éminents spécialistes Viré et Maheu aidés par le disciple d’E.A. Martel : Louis Armand (Ces études seront publiées dans la revue « Spelunca » (n°28) en 1902, l’équipe de scientifiques sera pilotée par Baptiste Chabbal dit « le Poulailler » personnage pittoresque et guide « officiel » de la grotte (accompagné de A. Clavé percepteur à Labruguière, Armand – Viré et Maheu) ...).

En mai 1902. Edouard-Alfred Martel visitera trois fois le Calel. Il en fera un exposé au Congrès des Sociétés Savantes et publiera dans des revues ses conclusions (voir « La France Ignorée » 1923 – « Revue de Géographie annuelle » 1923). Il fera d’ailleurs plusieurs photographies remises par le Père Lamolle aux spéléologues de la S.R.S.A.S. (Société de Recherches Spéléo-Archéologiques de Soréze (SRSAS) devenue en 1968 Société de Recherches Spéléo-Archéologiques du Sorézois et du Revélois (SRSASR).)

 

 

LE PERE POUGET :
pionnier de la spéléologie française 

 

(Cf. Agalède Henri – 1952 – L’œuvre hydrogéologique du Père Pouget. Annales de Spéléologie, Spelunca 3° série, t. VII, fasc.1 (biographie et bibliographie sur l’œuvre de Pouget) et discours du Révérend Père Pierre-Raphaël Lamolle lors du vingtième anniversaire de la SRSASR en 1969.)

Après la première guerre mondiale, un homme dominera le milieu spéléologique, il s’agit du Père Pouget, créateur en 1922 du premier groupe spéléologique local sorézien.
Ses amis, Fontanille et Lamolle s’allieront à ce groupe.

Une collaboration efficace sera faite avec Martel (E-A Edouard-Alfred Martel est considéré comme le fondateur de la spéléologie moderne (1859 – 1938)). puis Robert de Joly, deux grands personnages de la spéléologie française.

Sur les conseils de Martel, Pouget (et son équipe) s’attachera à revoir l’œuvre de ses prédécesseurs, Clos et Guillebeau, réalisée sur le réseau du Calel.
Il précisera assez vite, grâce à une coloration, les différentes relations hydrologiques entre les grottes du Causse de Soréze. Il tentera même de franchir les siphons de ces cavités.

A la suite d’observations patiemment poursuivies, il confirmera également les idées de Martel sur le creusement de certains avens par le « tourbillonnement descendant  des eaux souterraines », contribuant ainsi à expliquer le réseau souterrain.

Par ailleurs, la « poursuite sous terre » des eaux le conduisit aussi vers 1923, à reconsidérer le problème de l’eau. Le docteur Carayon, sorézien, (élève du Père Lacordaire), avait déjà analysé les eaux des 4 grottes du Causse. Le père Pouget découvrit même dans le lit de la Mandre « une source ignorée de tout le monde ».

Les habitants de Soréze doivent à ses recherches une notable amélioration hygiénique de leurs eaux d’alimentation. Les activités du groupe furent partagées entre les prospections, explorations des grottes et les fouilles archéologiques, notamment à Berniquaut.

Cela valut à M. Campardou, professeur à la Faculté des Sciences de Toulouse, ancien élève de l’école, et au Père Pouget d’être convoqués devant le Tribunal de Castres par le propriétaire des terrains de Berniquaut.
(Le propriétaire était persuadé qu’ils cherchaient un trésor … Celui-ci s’était ému des rumeurs qui circulaient concernant la découverte d’un trésor, le fameux trésor de la légende – un veau d’or !
En portant plainte (il n’avait pas donné l’autorisation) il voulait s’approprier le « futur trésor qui allait être découvert », mais parfois la légende ne correspond pas à la réalité. Il interdit pendant 10 ans à notre équipe de faire des fouilles sur le site.)

Pour les recherches à Berniquaut nous mentionnerons, à cette époque, les travaux de Gaston Astre qui « fouillera » notamment l’aven de Berniquaut et publiera plusieurs communications concernant la présence de faune de la dernière glaciation (1) (y compris les résultats des recherches de Pouget et Campardou dans la chambre «la plus orientale» de Berniquaut (2).

(1) Equus caballus L. (Cheval), Cervus elaphus L. (Cerf elaphe),  Cervus-(Capreolus) Capreolus L. (Chevreuil), Rangifer tarandus (Renne), Capra ibex L. (Bouquetin), Rupicapra rupicapra L. (Isard), Bos primigenius - Bos. (Boeuf primitif ou Urus), Ursus spelaeus Rosen.m. (Ours des cavernes),  Canis lupus É. (Loup), Vulpes vulpes L. (Renard), Meles meles te. (Blaireau), Hyaena crocula Erxleb. spelaea GOLDF. (Hyène des cavernes), Felis perdus L. (Grande Panthère),  Microfus arvalis Pall (Campagnol des champs), Pitymys subterraneus Dr SELYS (Campagnol souterrain), Arvicola terrestris L. (Campagnol terrestre), Arvicola amphibius L. (Campagnol amphibie, "rat d'eau"), Leptis (Oryctolagus) cuniculus L. (Lapin de garenne), Talpa europaea L. (Taupe commune).

(2) « Faune pléistocène des chambres de Berniquaut à Soréze » et « Panthère fossile des chambres de Bernicaut à Soréze » par Gaston Astre.

Pouget fit aussi des recherches à l’extérieur de notre région. Il est présent lors de l’exploration de la grotte des Eaux Chaudes, dans les Pyrénées Atlantiques avec l’abbé Gaurier et Robert De Joly. On le retrouve dans les Grands Causses pour l’exploration de grandes cavités.

Il aura une grande déception, celle de ne pas avoir pu prouver « matériellement » l’existence en Espagne des vraies sources de la Garonne... Il avait d’ailleurs déjà publié une étude sur la relation qu’il présageait entre le « Trou du Toro » et le « Goueil de Jouéou », bien avant la démonstration de Casteret. (Pouget – 1925 – Sur le problème de la circulation des eaux du Trou du Toro. Bull. de la Soc. Hist. Nat. De Toulouse, LIII, 3, pp. 121 – 124.)

Il avait été malheureusement pris de vitesse par Norbert Casteret, un autre spéléologue de renom qui fit cette démonstration éclatante en colorant en pleine guerre civile espagnole les pertes du Trou du Toro et dont les eaux colorées resurgirent au Goueil de Jouéou.

Pouget a peu publié, il voulait rassembler le maximum de documents et se méfiait des hypothèses hasardeuses. C’est un grand nom de la spéléologie française.

 

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Le Père Pouget, disciple et ami d'Édouard Alfred Martel qui créa en 1922 le premier groupe de spéléologie local (Photo E.A. Martel)

Né en 1889, le R.P. Raphaël-Marie François Pouget O.P., de l'Ordre des dominicains enseignants, plus connu dans les milieux spéléologiques sous le nom d'abbé François Pouget, fut un des derniers disciples immédiats de Martel. Il s'est éteint le 18 janvier 1952, à Sorèze (Tarn).

Après des études poursuivies à Fribourg (Suisse), il fut ordonné prêtre en 1913 et enseigna, dès 1921, les sciences naturelles au collège de Sorèze. C'est vers cette époque que datent ses premières incursions dans les grottes du Calel, de la Fendeille et de Polyphème, proche du bourg. Fin 1922, il entra en relation épistolaire avec Martel : une volumineuse correspondance devait être échangée entre les deux hommes (elle a été conservée) jusqu'en 1936.

Il étudia plus spécialement le réseau spéléo-hydrologique de la Fendeille et confirma les idées de Martel (qui fait plusieurs fois allusion à ses travaux locaux dans ses ouvrages) sur le creusement de certains avens par le tourbillonnement descendant des eaux souterraines. Bien avant Casteret, il s'intéressa (1925) avec le limnologue pyrénéen, l'abbé Ludovic Gaurier, au problème des véritables sources de la Garonne mais ni l'un ni l'autre n'eurent les moyens de procéder à la coloration des eaux s'engouffrant au Trou du Toro (Val d'Aran). Toujours avec l'abbé Gaurier (décédé en 1931), il étudia autour des années 1930 la grotte des Eaux-Chaudes (Laruns, Basses-Pyrénées) et prouva que la résurgence n'était qu'une partie des eaux du Soussouéou et non le résultat du drainage du plateau d'Anouilhas.

Son nom demeure surtout attaché à l'exploration systématique du Causse du Larzac (Causses Majeurs) où, durant six campagnes annuelles (1930-1936), il procéda avec son ami Henri Agalède (1), au relevé des plans de 75 avens ou grottes. Ses notes, complétées assidûment jusqu’en 1939, comportent bon nombre de précieuses observations.

(1) (Henry Agalède fut l'un des pionniers du renouveau spéléologique des années 1930. Il travailla notamment au Laboratoire de géologie du Muséum National d'Histoire Naturelle. Membre fondateur du Spéléo-Club de France, il fut l'élève du Révérend Père Raphaël-Marie Pouget.)

 

   

Le trou du Toro – et Descendant du pic d’Anéto les eaux du Val d’Aran

 

Groupe d’élèves de l’École de Soréze à l’entrée de la grotte du Calel (vers 1920 – 1930)
Les uniformes sont maculés de boue, un élève arbore fièrement son « postérieur » et son pantalon déchiré !
(photo transmise par Patrick Cabrol)

Le drapeau français donné par Jean Claude Balayé…
Il a appartenu aux Corps Francs de la Montagne Noire et a servi pendant longtemps lors des expéditions spéléologiques de la SRSAS dès 1949
(collection S.R.S.A.S.R)

Le fanion de l’école de Soréze datant des années 1920
(groupe Pouget - collection S.R.S.A.S.R).
Il est constitué des 4 couleurs symbolisant les « collets » : vert – rouge – jaune - bleu

Les fanions du Groupe Pouget (peut-être donnés par Martel à Pouget ?), à l’époque où le CAF était une institution nationale pour la spéléologie française. Le 1er février 1895, Édouard-Alfred Martel fonde la Société de Spéléologie. Il s'agit alors d'une association composée principalement de personnes et non encore de fédérations. On n'y compte en effet que trois clubs : deux sections du Club alpin français (Lons-le-Saulnier, Lozère et Causses) ainsi que le Club Cévenol.

 

 

SOMMAIRE

LES ASSOCIATIONS SPÉLÉOLOGIQUES

 

Tous les éléments étaient réunis pour que soit lancé un vaste mouvement associatif, mouvement qui prendra naissance en 1947 sous l’impulsion du Père Pierre Marie, et qui ne s’éteindra plus.

Le Groupe Spéléo de Dourgne

(G.S.D - 1947-1952)
Fondateur : Père Pierre Marie

Quelques personnes regroupées autour du Père Pierre Marie (abbaye d’En Calcat) effectuaient dès 1947 de petites explorations dans les grottes locales, notamment aux alentours de Dourgne.
Leur principale activité au sein de ce groupe fut l’exploration de la grotte-aven du Castellas dans la commune de Dourgne en collaboration avec le Spéléo Club de Roquecourbe animé par M. Jean Magné.

Un premier inventaire succinct est déjà en cours de réalisation autant dans les rangs du G.S. Dourgne que du S.C.Roquecourbe.

La première publication de ce pré-inventaire sera éditée dans les « Annales de Spéléologie » en 1950 par Jean Magné (1). Cette étude concernera une quarantaine de cavités avec quelques topographies...

La dynamique du «G.S.D» reste toutefois incertaine malgré ses nombreuses expéditions souterraines. En 1952, le G.S.D. décide de s’affilier à une société voisine qui a été créée en 1949 : la S.R.S.A.S… 

(1) Membre du Spéléo-Club de Roquecourbe (actuellement Société spéléologique des Pays Castrais et Vaurais). Jean Magné sera aidé dans ce travail par le Père Pierre Marie et le GSD.

     

1 - Le Père Pierre-Marie de la Morsanglière,  fondateur du premier groupe spéléologique de Dourgne en 1947
(photo prise sur le plateau du Causse de Soréze)

2 - Un Bénédictin de l’Abbaye d’En Calcaten robe monastique en 1950 dans la Grotte du Calel : le père Grégoire Contamine

3 -  Le G.S.D dans le ruisseau du Calel  (1949 ?)

 

ÉTUDE SPÉLÉOLOGIQUE
DES MONTS DU SORÉZOIS

(Versant septentrional de la Montagne Noire, Tarn)

Travaux du Spéléo-Club de Roquecourbe (Tarn)

présentés par JEAN MAGNÊ

 

Cette étude est le résultat de plusieurs séries d'explorations échelonnées sur cinq années, de 1945 à 1950 inclus. Il nous a paru préférable de grouper nos observations dans une étude d'ensemble de la région plutôt que de décrire après chaque campagne les quelques cavités explorées. Ceci nous a semblé d'autant mieux que la plupart des grolles, peu importantes, ne méritaient pas un compte rendu séparé.

 

Il est probable que, malgré tout le soin que nous avons pu mettre à rechercher les cavités, une partie reste encore à découvrir, sans compter la possibilité d'existence de réseaux souterrains actuellement inaccessibles, mais que des travaux d'exploitation pourront mettre à jour comme nous avons pu le constater à divers endroits. Mais nous pensons cependant, par notre étude systématique, avoir reconnu l'essentiel pour nous faire une idée assez exacte du développement des phénomènes karstiques dans les Monts du Sorézois.

 

Nos recherches ont été effectuées avec nos collègues et amis du Spéléo-Club de Roquecourbe, filiale de la S.S.F. et tout particulièrement avec MM. MARCEL LANTA, ANDRÉ MAGNÉ et JEAN BOUCHE, qui participèrent activement à toutes nos randonnées.

 

Nous tenons à remercier vivement notre collègue de la S.S.F., A. FONTANILLES, de Soréze, qui nous a prodigué ses observations et signalé avec la plus grande complaisance les cavités qu'il avait déjà reconnues et explorées.

 

Nous remercions également Monsieur le Professeur VANDEL, de Toulouse, qui a bien voulu déterminer les spécimens zoologiques que nous avons récoltés.

 

Nous remercions enfin les personnes qui nous ont rendu service: M. ESPÉROU, de Dourgne, et M. GLEIZES, de Saint-Amancet, qui nous ont apporté chacun une aide appréciable dont nous leur sommes très reconnaissant

 

ÉTUDE SPÉLÉOLOGIQUE DES MONTS DU SORÉZOIS
(Versant septentrional de la Montagne Noire, Tarn) - Travaux du Spéléo-Club de Roquecourbe (Tarn)
présentés par JEAN MAGNÊ - Document a voir ou télécharger au format PDF

 


La dynamique du "G.S.D" reste toutefois incertaine, malgré ses nombreuses expéditions souterraines. En 1952, le G.S.D. décide de s'affilier à une société voisine créée en 1949 : la S.R.S.A.S..

La Société de Recherches Spéléo - Archéologiques de Soréze  

(SRSAS - 1ère période - 1949-1968)
Fondateurs MM. Balayé et Bonnafous de Soréze

Les activités du Groupe Pouget créé en 1922 ont assez rapidement dépassé le cadre du collège de Soréze.

Des Soréziens vont aussi s’intéresser à l’archéologie et à la spéléologie prenant ainsi le relais du groupe Pouget depuis quelques années tombé en sommeil.
La S.R.S.A.S. est ainsi créée pour répondre aux besoins de ces nouveaux aventuriers...

 

Durant le mois de novembre 1952, M. Raymond Viala et ses deux fils (René et Robert du G.S.D.)  découvrent avec M. Pauthe du Spélo club de St-Antonin un aven important dans la commune de Saint-Amancet. Celui-ci baptisé "Aven Viala" constituait la cavité la plus profonde du Tarn.

 

   7 speleos calel

1 - J.-C. Balayé... Leader du mouvement spéléologique local de 1950 à 1970
2 - Et Une équipe spéléo dans les années 1955- On remarquera Robert Viala (3ème en partant de la droite) un des explorateurs de l'Aven Viala

 

Les premières sorties se feront tout naturellement vers ce beau belvédère qui surplombe Soréze ; Berniquaut. De l'autre côté de la vallée de l'Orival, le plateau du Causse attire aussi leurs convoitises. Berniquaut leur livre d'importants documents archéologiques dont le plus intéressant est un crâne trépané associé à du matériel chalcolithique (-2000, -2500 ans).

La grotte du Calel fait l'objet d'une exploration systématique, la nouvelle équipe redécouvre les galeries parcourues par ses prédécesseurs. Dès 1952, deux équipes distinctes vont s'attaquer au siphon amont, une équipe dirigée par un "étranger" (Le mot « étranger » prend ici toute sa dimension… Sa découverte, par le fait qu’il n’est pas du pays et non adhérent à la SRSAS, sera fortement critiquée),  le parisien Malifaud, et l'équipe locale de la S.R.S.A.S.. Des heurts entre ces deux groupes vont rendre l'expédition "épique" la Société Spéléologique de France devra trancher le différend....

schema-malifaud

Schéma de MALIFAUD

Mais le résultat est là, le siphon a été passé, désamorcé à l'aide d'une pompe à main bricolée par Marty qui sera président de la société de 1952 à 1954. Derrière l'obstacle aquatique une galerie de plus de 100m est parcourue jusqu'à un deuxième siphon, la galerie est baptisée "Galerie Pouget".

 

     

Année 1952 ( ?) une équipe du G.S.D. dans la première salle Lacordaire à la grotte du Calel (Sorèze)

 

     

 

     

Topographie de Jean Claude Balayé datant de1952                  La topographie du 16 avril 1961 …

 

    

Norbert Casteret fut membre de la S.R.S.A.S. ici sur la couverture de  (Paris Match N°230 15 Aout 1953) à la Pierre Saint-Martin

19 Juillet 1931, dans le Val d'Aran près du trou du Toro. De gauche à droite: Norbert Casteret, Mademoiselle  Mimi de Sède,
Mademoiselle  Maria Casse (amies de Norbert et Élisabeth), Madame Casteret mère. Au premier plan les soixante kilos de fluorescéine.

Pompage-siphon1-9-11-1952    

9 novembre 1952 : pompage du 1° siphon et exploration de la «galerie Pouget» par le groupe mené par le parisien Pierre Malifaud

Ecole des sports de Revel et groupe Malifaud

18 septembre 1952. La polémique bat son plein… On rédige un procès-verbal écrit avec topographie du passage du premier siphon et de l’exploration de la galerie qui lui fait suite,
elle sera baptisée « galerie Pouget ».

Détail du plan de la page précédente. Les précisionssont données et « actées »,
le siphon a été passé le 18 septembre 1952 à 9h45.

 

10 mars 1953. Guy de Lavaur, Président du Spéléo-Club de Paris précise la position du club dans « l’affaire Malifaud ».
Quoi qu’il en soit, Malifaud a bien été à l’origine de la découverte de la galerie Pouget et des observations sur les traces archéologiques de la grotte du Calel,
même si elles n’ont pas été bien identifiées !

 

Une « histoire » de pompe à main bricolée pour « vider » le siphon et permettre le passage.

       

1- essai d’une pompe devant l’ Hotel Bonhoure à Soréze
2- on commence le « vidage » …dans le siphon n°1 du Calel dit « siphon Pouget »

 

Drapeau au premier plan, l’Ecole des Sports de Revel
conduite par Guy Fontès célèbre sa réussite !

 

Schéma de MALIFAUD représentant le siphon désamorcé (1952)

 

Retour après la découverte …
« La corde servirait pour récupérer le corps après la noyade ? » (sic)

    

1 - Le groupe Malifaud à l'entrée du Calel

2 - Au siphon du Calel, après l’utilisation de la « pompe à main » on termine « au seau » !

 

         

Les cartes de vœux de la SRSAS réalisées avec talent par Jean-Claude Balayé
(tous les membres de l’association sont « gentiment croqués » dans ces photos.)

 

 

16 avril 1961… Le Père Pierre Marie et les Éclaireurs de France de Castres se préparent à descendre dans le Calel pour explorer la « galerie de l’Arc-en-ciel » après le lac terminal du Calel

canot-1960    

16 avril 1961, les Éclaireurs de France explorent le lac du Calel et la galerie de l’Arc en Ciel

La passion de la folie … 16 avril 1961 … Traversée du lac à la nage dans le plus simple apareil !

La colonne brisée emblème du Calel

    

1 - Avant une exploration au lac du Calel, le « dingky » est gonflé dans ce qui semble être le plateau de la carrière de la Mandre … Photo ou toute l’équipe se met en scène, dans l’équipe une « charmante  spéléologue ». A l’arrière-plan plusieurs véhicules d’un autre temps !

2 - L’incontournable « Prairie » achetée pour le groupe spéléo du collège par J.C. Balayé…
Elle engloutissait dans son espace conséquent les spéléologues mais aussi des dizaines de litres d’essence qui faisaient tousser le trésorier!

Topographie signée par Jean Claude Balayé (années 1955 – 1960) sur tirage « hélio à l’ammoniaque ».

 

 

 

 

Le 8 février 1953 est créée à Soréze la "Fédération Tarnaise de Spéléo Archéologie" (F.T.S.A.) regroupant les clubs de Roquecourbe, Mazamet, Graulhet, Albi et Soréze.(Le Tarn est le seul département Français a avoir le droit de porter le nom de Fédération de Spéléologie car il est membre fondateur de la FEDERATION FRANCAISE DE SPELEOLOGIE).

L'année 1954 sera marquée par la découverte au Calel de la salle Lamolle. Vers cette époque près de 60 cavités sont inventoriées dans les monts du Sorézois.

1° Avril 1954- exploration du réseau des Éclaireurs (partie supérieure de la Salle Lamolle).

Le mat haubané permet de dresser les échelles « d’électron ».

 

Plusieurs découvertes ont été réalisées, parfois avec l'aide de groupes extérieurs (Roquecourbe, Albi..): l'Aven de la Boulbène, St-Jammes, l'Aven Fontanille.

La grotte de la Frayssinnette fait l'objet d'un sondage archéologique dès 1953, sous la direction du Père Pierre Marie.

Les activités auront un regain d'activité, lorsqu'en 1956 un groupe de Castres (Eclaireuses, Éclaireurs de France, clan du Grand Cèdre) sous la conduite de Trémoulet viendra s'affilier à la S.R.S.A.S.. La nouvelle génération va faire de belles découvertes, citons en particulier la Grotte du Plomb, l'Aven du Grand Cèdre près de Dourgne, le réseau des Eclaireurs au Calel et de nombreuses autres cavités.

Été 1957, Michel Letrône (équipe des Tritons Lyonnais) fait une tentative de plongée au siphon aval (lac du Calel). L’argile en suspension l’empêchera de forcer le passage.

 

 

 

 

Il en fera un bref compte rendu à Norbert Casteret dans sa lettre du 23 septembre 1957

Lettre de Michel Letrône à Norbert Casteret datée du 23 septembre 1957

 

 

En 1962 ils vont visiter l'Aven du Mont Marcou ,dans l'Hérault, exploré par Robert de Joly jusqu'à la cote -65m. Ils vont entreprendre à ce niveau une désobstruction qui les emmène à découvrir une salle importante baptisée "salle Robert de Joly" et un puits de 175m de verticalité absolue. A partir de cette découverte, la F.T.S.A. avec le concours des spéléos clubs tarnais, dont la S.R.S.A.S., prend en charge la suite des explorations en cinq campagnes jusqu'en 1966.

Dès 1962, le groupe de Castres étant devenu autonome, la S.R.S.A.S. connut une période difficile, pour finalement se relever plus tard par l'affiliation d'un groupe d'origine revéloise.

 

 

 

 

Le Groupe Spéléo Archéologique de Revel (GSAR) - (1964 - 1966)

 

Né à Revel sous l'impulsion de M. Blaquière, ce petit groupe particulièrement dynamique effectua ses premières sorties à la grotte de St-Jammes (dite de l'Ours) et à la Crête du Coq avec un matériel plus qu'insuffisant et mal conçu. C'est la période où par manque de contact et d'information sur la pratique spéléologique, on descend sous terre avec un boîtier électrique suspendu autour du cou, de larges ceintures de cuir,L-OURS-66

 

une lampe acétylène manipulée avec grande attention (elle n'était pas encore adaptée à un photophore frontal) à cause du risque d'explosion... Les lourds casques d'acier des deux guerres sont en vogue, le vélo est le seul moyen de locomotion. Malgré un matériel aussi hétéroclite, cette équipe va être passionnée pour tout ce qui touche au monde souterrain et fera la "dynamique" des lendemains...

Dès 1965, des contacts seront pris avec la SRSAS lors d'un camp de fouilles à la Grotte de la Frayssinnette.... L'affiliation est imminente, celle-ci se fera en 1966.

 

 

A la sortie de la grotte de l'Ours, de gauche à droite : Jacques Salvignol, Guy Bonnafous, Jean-Charles Pétronio

 

 

La Société de Recherches Spéléo Archéologiques de Soréze

(2ème période : 1966 - 1968)

L'arrivée du nouveau groupe revélois va donner un second souffle à la société. Très rapidement, les spéléologues "en herbe" que nous étions vont très rapidement s'adapter aux techniques modernes de progression souterraine. Dès le mois de décembre 1966, cette fusion va être récompensée par la découverte du "Réseau Pierre Marie" au Calel, qui livre d'étonnantes traces archéologiques datées de l'époque médiévale. Cette découverte va être un véritable détonateur... Nos spéléos vont repartir sur les traces de leurs ainés, et systématiquement, administrativement dirais-je, ils vont explorer, topographier, ficher, prospecter la Montagne Noire.

Cette découverte est à l’origine de bien d’autres. Le site archéologique deviendra un site majeur et sera protégé par un classement Monument Historique. De nombreuses études et publications permettrons de diagnostiquer ce site : il s’agit d’une mine de fer dans une grotte naturelle datant du moyen-âge (XIIème – XIIIème siècles)

1 - Un groupe devant le local de spéléologie dans la rue Alexandre Monoury à Revel (1967) – de g. à d.
Ch. Blaquière – P. Moron – B. Olivier – A. Louman – D. Cuervo – G. Bonnafous – B. Tramier – F. Lattes.

2 - Jean Paul Calvet en 1967 dans les étroitures de l’Aven Viala en plein effort de « décoinçage » !

3 - La jeune équipe des soréziens et revélois en 1966

 

 

En 1967, le siphon de la salle de la Source dans le Calel est passé après avoir creusé son lit pour abaisser le niveau de l'eau.... Se sont plusieurs mètres cubes de sédiments qui sont enlevés. Une véritable frénésie de la désobstruction s'empare de l'équipe. L'arrivée des Revélois a changé la face de la société en mars 1968 lors d'une assemblée générale à Arfons, elle devient interdépartementale, son titre devient : Société de Recherches Spéléo Archéologiques du Sorézois et du Revélois.

 

 

 

La Société de Recherches Spéléo Archéologiques du Sorézois et du Revélois

(3ème période : 1968 - 1975).

Lors des vacances de Pâques 1968, un stage organisé par la Fédération Tarnaise de spéléo-archéologie est organisé à Soréze. Près de 10 spéléos de l'association participent à ce stage 1er degré. Au mois de mai un gisement souterrain paléontologique est découvert dans les carrières du Plo del May, des fouilles dirigées par le Père Pierre Marie sont effectuées.

Durant l'été, les spéléos vont dans l'Aude à Cabrespine pour tenter de pénétrer la faille de Limousis. Un camp de plusieurs semaines aboutira à un échec, mais ce sera une expérience positive qui marquera le groupe.

Sur le Causse de Soréze, une expérience de coloration aura lieu avec le Centre Régional d'Etudes Souterraines, le 8ème RPIMA de Castres et la S.S.P.C. V. (Lavaur). Près de 60 spéléologues se retrouveront sur les lieux afin de mieux préciser le régime hydrologique des karsts soréziens. Un planning complexe est mis en place avec des noms de code charlie - Fox Trot - Fen 5, etc...) et l'aide des retransmissions de l'armée. Un vaste déploiement d'hommes et de matériel donne au Causse l'aspect d'un champ de bataille (tentes Marabout, camions GMC, jeeps, centre de transmissions, Q.G., P.C.).. une expérience inoubliable pour les jeunes spéléos....

Marabout et transmissions de l'armée avec les protagonistes de l'opération de surface, le planning des opérations

Un épais brouillard ne facilita pas les opérations

 

    

1969 - les « années bonheur ! ». Un camp de spéléologie à la ferme du Causse de Sorèze …
« Le baby-boom des soixante huitards ».
Un ersatz de « Woodstock et de l’Ile de Wight ».

 

 

La période 1968-1971 aura comme objectif les premiers travaux de synthèse, on pense déjà à établir un inventaire exhaustif.
  Des zones karstiques sont codifiées, chaque cavité reçoit une lettre et un numéro. Une importante campagne de désobstruction est menée, la grotte des Gours, l'aven du Causse, le réseau du Fer au Calel sont découverts. La grotte du Métro - (En 2011 de nouvelles galeries archéologiques seront découvertes dans cette cavité. Elles permettront de mieux préciser les activités des mineurs du moyen-âge sur le causse.),

Une messe dans la salle Lacordaire en 1969 avec le Père Pierre Marie, de g. à d. J.L. Bobillo – Minguy – P. Douat – E. Girard - J.P. Calvet – J.L. Cancian de trois-quarts

1967 … On réédite l’exploit de 1952. Le premier siphon est à nouveau franchi après avoir creusé le lit du ruisseau à l’aval…
La technique est la même – maillot de bain et plongée en apnée dans de l’eau à 11 degrés (sur la photo l’auteur a réussi à garder la lampe acétylène allumée !)

 

 

En 1971, une équipe s'attache à relever les topographies. Le Calel est systématiquement topographié à partir de 1973 en commençant par le réseau récemment découvert en avril : le réseau Vidal Jullia qui a livré des traces d'une exploitation minière médiévale avec des dessins tracés sur les parois.

Une spéléologie de haut niveau est pratiquée, certains passent les stages de l'Ecole Française de Spéléologie à Font d’Urle dans le Vercors (initiateur, moniteur).

Des camps sont organisés dans l'Ariège près de Labouiche (Pouech d'Unjat. Un premier camp a lieu durant l’été 1969. Il sera suivi d’une dynamique pendant de nombreuses années permettant l’édition d’un inventaire de la région du Séronais). Et à plus de 2000m d'altitude dans les Pyrénées Atlantiques (Pène de Peyre­get ).

Camp-Peyreget    

Un camp de base en 1973 – Peyreget – Pyrénées
Thierry Gomiz et Gérard Armengaud

 


La SRSASR est devenue une association complexe. De 1968 à 1975 elle s'est enrichie de quatre autres sections (montagne, histoire, géologie, paléontologie). Des problèmes administratifs surgissent pour la section spéléo. Le débordement excessif créé par cette multitude d'activités et de sections amène les sections de spéléologie et de paléontologie à démissionner en bloc et à constituer une nouvelle association en 1975 : l'Entente Spéléologique de Dourgne Revel Soréze.


L'Entente Spéléologique de Dourgne Revel Soréze

(4ème période : 1975 - 2002)

Dans le but de mettre en place une formation réunissant les spéléologues des trois villes, qui serait le prolongement et la continuation directe du G.S.D. (Dourgne), de la SRSAS (Soréze) et du GSAR (Revel), les spéléos décident de créer une association, l'ESDRS, lors d'une assemblée générale constituante le 2 février 1975 ... (Peut-être par provocation elle se donnera le nom de « SPELEOCCITANIE » dans un premier temps. Les cultures régionalistes étaient à la mode à cette époque !)

Immédiatement l'ESDRS continue le travail d'inventaire et de topographie commencé au sein de la SRSASR.

Dès 1976 la topographie du Calel est relevée et les plans sont tirés en 1977, l'inventaire des cavités de la Montagne Noire est prêt à être publié avec 126 cavités.

Durant l'été 1975, une exposition reçoit plus de deux milles visiteurs à Soréze, tandis qu'à Saint-Girons, dans la montagne de Sourroque, quelques spéléos descendent à -300 mètres dans les gouffres ariégeois (camp du Comité Départemental de Spéléologie du Tarn et du Groupe Spéléo du Couserans). Fin 1975, une grande première est faite au Calel en collaboration avec les plongeurs toulousains (Y. Besset et F.Maurette), le 2ème siphon amont est vaincu : près de 300m de galeries vierges sont parcourues.

Immédiatement le groupe œuvre à l'aménagement du premier siphon pour un passage à sec à l'aide d'une foreuse (une ligne électrique alimentée par un groupe électrogène est tendue depuis la surface).

Début 1976, les derniers tours de manivelle sont faits pour la réalisation du film super 8 "l'exploration du monde souterrain".

A partir de 1977 les activités sur le Sorèzois seront ponctuelles, le groupe va durant quatre années (jusqu'en 1981) s'efforcer de percer les mystères souterrains Ariégeois et Audois, les régions de Labastide de Sérou et de Quillan seront ainsi investies par l'ESDRS, investigations qui donneront des résultats très positifs.

Le Sorézois ne sera pas pour autant délaissé, les travaux de prospection et d'inventaire continueront. Des topographies seront relevées. Le fait le plus marquant de ces dernières années sera l'arrivée dans nos karsts du Spéléo Club de Blagnac dès 1981.

Ce club donnera une nouvelle dynamique à la spéléologie locale. Ce sera avec l'ESDRS une fructueuse collaboration qui permettra la découverte de la grotte sépulcrale de Roquemaure, puis l'aven des Sourciers (cette fois sans l'ESDRS).

 Plusieurs cavités seront repérées puis inventoriées par ce même groupe.

En octobre 1983, l’ESDRS organisera à Revel et Saint-Ferréol le Congrès Régional des Spéléologues de Midi Pyrénées.

 

La Société de Recherches Spéléo Archéologiques du Sorézois et du Revélois

(1977- ... toujours en activité en 2013)

Dès décembre 1976, la section spéléo est relancée par Guy Bonnafous.

Celle-ci va s'attacher à poursuivre le travail d'inventaire déjà réalisé, une vingtaine de cavités seront recensées et publiées dans le bulletin n° 14 de 1980 (SRSASR). L'adhésion de nombreux jeunes va très rapidement entraîner des activités diverses telles que colorations, désobstructions (Fendeille, G 9, Calel, etc ... ). Des sorties initiation seront organisées pour les centres de vacances dans le cadre du Parc Naturel Régional du Haut Languedoc et de la galerie d'exposition archéologique de Soréze.

Deux pompages réalisés à la Fendeille et au Baylou ne permettront pas l'accès à des réseaux vierges, mais au moins pour la Fendeille, démontreront la complexité du système hydrologique.

Cette section réalisera deux manifestations souterraines de grande envergure une messe de minuit pour la Saint-Sylvestre 1985 (plus de 40 spéléos) et un safari souterrain pour les touristes durant l'été 1986 avec concert classique donné par d'éminents solistes de l'orchestre de l'Opéra de Paris ; plus de 200 personnes ont été ainsi pilotées à -110m sous terre. Ce concert a été donné à la salle Lacordaire dans la grotte du Calel, à l’endroit où le père Lacordaire presque cent ans auparavant prononçait son oraison funèbre.

    

Fin de l’année 1985 – on vient juste d’ouvrir l’ancienne perte qui alimentait les salles Lacordaire
entrée dite « des buses »-  (grotte du Calel)

Une saint-Sylvestre dans le Calel cloturée par une messe sur les lieux de celle du père Lacordaire

 

Concert souterrain juillet 1986

18 Décembre 1988 baptème du petit Cédric à 110m sous-terre dans la salle Lacordaire au Calel

SOMMAIRE

 

 

Le Musée National de Spéléologie en 1990 à Revel au Centre Culturel Get - Créé en 1984 à Vaudreuille par l'E.S.D.R.S.

 

 

 

LA DYNAMIQUE DE LA DERNIÈRE DÉCENNIE

Lorsque je terminais en août 1977 la publication sur l'inventaire des cavités du Sorézois, je finissais le manuscrit par lignes (Travaux et Recherches n°14- 1977 - p. 59) : "nous espérons que cette publication servira de base et de tremplin pour de futures explorations dans les Monts du Sorézois". Aujourd'hui, plus de 20 années après, nous devons reconnaître que nos espérances ont été largement dépassées. La nouvelle génération a continué l'oeuvre entreprise. Si de nombreuses découvertes ont été effectuées par les deux associations locales (ESDRS et SRSASR) Les conditions étant favorables à une réunification des associations, l’ESDRS sera dissoute, les membres rejoindront la SRSASR dans les années 2000, des groupes non locaux ont réalisé un important travail, je citerai notamment les Éclaireurs de France (section du Grand Cèdre - Castres) et la section spéléo des Cadets de Brassac qui ont tout particulièrement oeuvré à la jonction Polyphème - Calel. Dans ce collectif un nom émerge (SIC), celui du plongeur Patrick Barthas qui a exploré la plupart des siphons de notre zone. Le Spéléo Club de Blagnac a découvert plusieurs avens dont le plus important est l'aven des Sourciers. L'inventaire de 1977 aura fait connaitre nos phénomènes karstiques à la plupart des spéléos de la région, et il n'est pas rare l'été de rencontrer sur le Causse de Soréze des groupes spéléos venant d'assez loin (Belges, Canadiens, Italiens).

SOMMAIRE

CONCLUSION

Depuis plus de deux siècles, le courant spéléologique est toujours resté actif.
Celui-ci s’est le plus souvent cristallisé autour de la célèbre grotte du Calel qui à elle seule symbolise toute l’histoire de la spéléologie locale.

Des générations de spéléos se sont succédées, souvent réexplorant des grottes déjà parcourues par les générations précédentes, parfois découvrant de nouveaux espaces souterrains.

Certaines grottes ont été topographiées par plusieurs équipes et à des époques différentes. Il fallait faire une synthèse, un état des acquis afin de pouvoir avancer sans « refaire ce qui a déjà été fait ».
C’est le principal but de cet inventaire qui servira nous l’espérons de tremplin pour de futures expéditions souterraines.

Il fallait aussi écrire l’histoire des pionniers, des associations, et cela le plus impartialement possible. Écrire cette histoire, c’est une façon pour notre génération de rendre un hommage aux anciens, l’autre façon avait été de créer un « Musée National de Spéléologie » à Revel (Haute Garonne), patrie de Gabriel VILA, fondateur de la 4ème série des Spelunca .(Ce musée a fermé ses portes en 1999.)

...Mais déjà, les jeunes que nous étions sont devenus des anciens aujourd’hui... Anciens, dépositaires du patrimoine spéléologique local que nous avons su préserver et aimer. La place est aux jeunes... En 2013 cette équipe de « jeunes » est présente, passionnée, dynamique comme nous l’étions dans les années 1960  - 1980 ….

Des vides souterrains sont encore à découvrir, la montagne n’a pas livré tous ses secrets...

Jean Paul Calvet 1987 (Revu en avril 2013 pour la 2ème édition.)

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Agalède H. - 1952 - L’œuvre hydrogéologique du Père Pouget. Annales de spéléologie (Spelunca 3ème série) t. VI) - fasc. I, p. 1-6.

Calvet J-P et P. Pierre Marie - 1977 - Historique de la spéléologie locale. Bull. Entente Spéléo Dourgne Revel Soréze « 30 ans de spéléologie »  n° 1, p. 2-5, photos.

Calvet J.P. – 1981 Inventaire spéléologique du Tarn  Les Monts du Sorézois – tome 1. Musée National de Spéléologie – supplément à la revue SPELEOC, Comité Départemental de Spéléologie du Tarn, Conseil Général du Tarn, 1981

Lamolle R.P. - 1969 - Discours du R.P. Lamolle lors du 20ème anniversaire de la SRSASR (manuscrit dactylographié - archives de l’association SRSASR.

Pierre Marie- Blaquiere Y. - 1969 - Historique de la Société de Recherches Spéléo Archéologiques du Sorézois et du Revélois, n° 7-8-9, p. 4-5

Archives de la SRSASR - Archives de l'ESDRS

 

2013 et la suite

Aujourd’hui cet inventaire a fait l’office d’une réactualisation. La remise à jour des topographies et l’ajout de nouvelles topographies des vingt-cinq dernières années viennent compléter en l’enrichissant l’inventaire de 1988.

Grâce à l’arrivée de l’informatique et de l’internet, nous avons la possibilité d’actualiser en  « temps réel » les nouvelles découvertes et de maintenir la mise à jour régulière de nombreuses publications d’une façon plus conviviale et moins laborieuse qu’auparavant.

La possibilité d’enrichir les pages de nouvelles topographies nous conviant à percer de nouveaux mystères et d’images plus récentes, va je l’espère redonner un coup de fouet dans la recherche de nouveaux espaces dans les profondeurs de notre Montagne Noire par la nouvelle génération de spéléologues locaux.

C’est à cette découverte que je vous convie en résolvant les points d’interrogations qui se trouvent encore sur les topos existantes et sur celles à venir.

Les pages suivantes sont « impatientes d’être parcourues »; bonne lecture et surtout grandes découvertes !

Ad augusta per angusta”
(merci Victor Hugo. )

Jean Charles Pétronio

 

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